:r88
LETTRES ÉDIFIANTES
la faire sécher, et de cette maniere, la toile
est teinte en rouge foucé , de la premiere
fac;Qn.
Une remarque a faire , .c'est que quand
on a commencé une teinture avec une sorte
d'eau
>
il ne faut p l us
la
cba_ng~ r,
m ais s'en
servir dans toutes l es opérations
j
usqu'a
la
fin. L es plus
ft~a1ches
racines du
chaya
ou
chayaver
sont les meillcures , fussent-ell es
t irées d e la terre le jour men1e' pourvu qu'el–
l es aie_nt le temps' de sécher, ce qui se peut
f aire promptement , vu
la
fin esse de cette ra–
cine. Cependant au bout d'un an elle? sont
encore hon nes, etm-eme ell es peuvent servir
j usqu'a trois ans
de
vieill esse, mais toujours
en diminuant de bonté.
D euxieme ja<¿on de teindre les toiles en
rmff,B .
P ó'ur teindre un coupon de toil.e de cinq
coud~ es
de
longu eur,; on comm¡nce par
la
faire blanchir , apres
quDÍ
on prend d es
frlll its de
cadau
o u
cadoucai"e (
1) ,
au nom–
hre .de d eux pour chaque coudée
de
toile.
On les cassera pour en tirer le noya u, qui
n'est bon
a
rien dans
!e .
Ca$
p résent. Ou
(1 ) Le fr uit
cadou
se trouve dans les bois sur un arbre
d' une médio cre grandenr. Ce fruit sec , qui est de la
grosseur de la muscacle,
a:
beaucoup d'acreté et d'onc–
tuosité ; c' est
a
ces deux qualités qu'on doit attribuer-
- l'
aclhérence d es .couleurs daus les
to~les
Indiennes , et
aur-tout
a
son apreté.
•
1