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Au commencementde la disette., les Prin ...
ces, les Seigneurs et les 1\'linistres ayant fait
enlever le riz qui était en rése rve ·dans lei
Villes et les Bourgades, le Penple se trouva
réduit
a
la
derniere extrémité. Les l\1ar,.,
ch~nds
inirent leurs grains
a
un si haut prix ,, '
que personne , excepté les riches
:J
n'y
pou–
vait attei ire, et la mesure du riz ou de
millet' qui est
a'
peine suffisante pour la
nourri ture · d 'un j-our , se vendit un fanon
d'or, e'est-ar clire dix-huit sous de notre moh–
naie.
On
se trouva done d:ms la situation. la
plus désespérante. Toutes les campagnes des–
séchées n' oífraient que des sables hrulans.
l,a
terre sans herhe, l es élangs sa ns eau, bicnlot
~
les bestiaux périrent. Si l'on creusait des
puits poür se désdtéren:t pour cultl.ver quel–
ques cbamps de riz , l' ea
1
sal·én de ces puits
·fesait mourir plus de monde,que le riz qu'eJ]e
produisait n'en pouvait conservcr. 'Les
1nfor–
t
unés Indiens, se voyant sans ressou rce, aha
né
donnerent les Peupl des ; ils parcou.raient
les forets et les montagnrs, se nourrissant de
quelques mauvaises racínes, de feuil1es
d'ar:
hre
et
d'insectes, nou rriture qui ne- servút
qu'a
ha
te~
leur mort. Les Gentils et fes Chré-
. tiens soutfraient également; mais quel1e dif–
férence entre les uns·et les autres! Les Gen–
tils souffraient en furieux et en désespérés ,
se précipitant quelquefois du haut des ro–
chers dans le fond des puits, au mili_eu des
huchers; les Chrétiens souífraicnt en saints;
, ils
baisai~pt
la main du Seigneur qui ne
les
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