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LETTRES ÉDlFIANTES
ce que nous appeflons
en
France
hoi~
de
Brésil.
J'en ai fait l'expérience llvec un peu
de carmín , lequel , quoiqu'entierement
gaté, a pourtant sur la toile autant
d'édat
que les peintures les plus fraiches des
Indes·.
5.
o
Pour ce qui regarde le
c]u~yaver
dont
j'ai l'honneur de vous envoyer une plnnte
·dessiné<" et peinte d'apres nature,
il
est visi--
.ble que c'cst asa raciue que les couleurs
'éiU
moins
la
couleur rouge , doi:vent son adhé–
l'ence et sa ténacité. Avant de fait·e houillir
la
toile peinte dans 'la d.écoction de-cette ra–
cine , on' ne pcut impnnément confier
la
nouvel1e peinturr,
nu
blanchiss·t:tH' :
la
cou–
leur s'efface ; elle ne devient adhérente
que
lorsqu'ell~
<l
été suffisamment pénétrée·
· des seis alcalis
de
cette racine.
Il
me parait que cette plante n'est autre
chose que
e~
que Monsieur
Tournefot~t
ap–
p elle
callium aLbum../lJulgare.
IJa descriptiorr
-que
ce
savant Botaniste fait de sa pla11te ,
cst ahsolument la
meme
que celle qu'on
pourrait f::tire du
cha__yaver.
An moi ns
il
CJSt
vrai que les dcux plantes , si elles sont
dif~
férentes ' ont un meme effet qui est de
faire
cailler le lait: c'est une ex.périei1ce que
j'ai·
faite.
Voila , mon
Révér:~nd
Pere ; toutes les
remarques que
j'ai
pu faire sur la fa <ton don·t
les Indiens pcignent leurs toiles ·' a Pondi–
chúy ; si vous les croyez justes, elles pour,–
ront contribuer au dessein que vous avez
de
:faire passer en Europé le
secre~
des
lndes.
ll