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Í26

LETTRES ÉDlFIANTES

ce que nous appeflons

en

France

hoi~

de

Brésil.

J'en ai fait l'expérience llvec un peu

de carmín , lequel , quoiqu'entierement

gaté, a pourtant sur la toile autant

d'édat

que les peintures les plus fraiches des

Indes·.

5.

o

Pour ce qui regarde le

c]u~yaver

dont

j'ai l'honneur de vous envoyer une plnnte

·dessiné<" et peinte d'apres nature,

il

est visi--

.ble que c'cst asa raciue que les couleurs

'éiU

moins

la

couleur rouge , doi:vent son adhé–

l'ence et sa ténacité. Avant de fait·e houillir

la

toile peinte dans 'la d.écoction de-cette ra–

cine , on' ne pcut impnnément confier

la

nouvel1e peinturr,

nu

blanchiss·t:tH' :

la

cou–

leur s'efface ; elle ne devient adhérente

que

lorsqu'ell~

<l

été suffisamment pénétrée·

· des seis alcalis

de

cette racine.

Il

me parait que cette plante n'est autre

chose que

e~

que Monsieur

Tournefot~t

ap–

p elle

callium aLbum../lJulgare.

IJa descriptiorr

-que

ce

savant Botaniste fait de sa pla11te ,

cst ahsolument la

meme

que celle qu'on

pourrait f::tire du

cha__yaver.

An moi ns

il

CJSt

vrai que les dcux plantes , si elles sont

dif~

férentes ' ont un meme effet qui est de

faire

cailler le lait: c'est une ex.périei1ce que

j'ai·

faite.

Voila , mon

Révér:~nd

Pere ; toutes les

remarques que

j'ai

pu faire sur la fa <ton don·t

les Indiens pcignent leurs toiles ·' a Pondi–

chúy ; si vous les croyez justes, elles pour,–

ront contribuer au dessein que vous avez

de

:faire passer en Europé le

secre~

des

lndes.

ll