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P. NATALtS ALEXANDRt
EPISTO U E
le P. B.· l'é vite dans
fa
Verfion, quoiqu' il foit naturalifé ,
&
con raeré
dan~
l'Egltfe ,
&
qu'1l
foit
tres· pur en notre Langue.
Je
vous dirai
a
ce propos
ME
s-D
AME
s
,
une hiíl:oriette
~our
vous di
ver~ i ~.
11
y
avoit auprés de Bom·:
deaux ptndant la chaleur des d1fputes du Janfen1fme,
un
bon Hermite nom–
mé Frere 'Jean Raimbaut, grand ferviteur de Oien, mais tres.fimpl e ; une Dé–
vote des Peres Jefuires fort prévenue contre les prérendus J:i.nfeniíl:es
alla
un
jour vifiter fon Hermitage,
&
dans
un
e ntretie~ f~irituel
qu'elle
eut
'avec lui
elle le pria de lui dire ce qu'il demandoit parttcuheremenc
a
Dieu dans
fe~
prieres, Ce bon Frere lui répondit,
qu' 1l
lui dernandoit tous l
s
jours avec
le pl!Js de ferveur
qu'il
lui éroit poffible, le don de
la perfeverance final e •
Auffi tot la Dévore s'écria' Man pauvre Frere Jean Raimbaut'
VOllS
er
s Ja n–
feniíl:e, vous n'etes point dans le chemin
du
falut. Vous ferez damné
ft
vous
croyez la Grace de la perfeverance final e,
&
fi
vous conrmuez
a
la demander
a
Dien.
En
fin elle preffa
íi
vivement ce bon Frere , qu'il lui dit dans
Gt
fimplicité;
je ne
veux pas étre Heretique : puifque c'eíl:
l'~tre
que de deman–
der
a
Dieu
la
perfeverance
finale,
je vous promets, Madame, de ne la. plus
demander,
&
1' y
renonce en vo rre prefence:
La
Dévote
&
ce Frere Jean Ra.
imbaut écoient bien ignorans, dit la Marquife: Máis vous eres en verité bien
malin, Moníieur l' Abbé; on ne le diroit pas
a
vous voir.
X X
V. Aprés avoir
un
peu plaifanté, chacun reprit fon férieux ,
&
nous
paffames
a
l'onziéme Chapitre. La Prefidente
y
critiqua deux, ou trois Ver–
fet. Le
P. B.
dit-elle, ttadoit ainíi le fecond Verfet :
]ean
ayant oiii parler
da
ns la
prifon de ce que fa1foit Jefus.Chrifi; envoya deux de fes Difcipln,
&c.
Cet–
te Verfion eíl: languiílante,
&
ne répond point
a
l'expreffion de
l'E
vangeliíle
qui remplit l'efprlt d'une idee plus grande
&
plus noble.
Cum audiffet Joannes
in vinculis opera Chri/U.
C'efl
a
dire ,
Jean ayant appris dans fa prifon les ceuvres
miraculeu{es de Jefus Chrifi. Opera,
ne lignifie pas en cet endroit des aEt:ions
communes, mais des aél:ions
éclat~nres
,
les
~uvres
d'
un Homme-Dieu ,
des reuvres
qui
rendoient témoignage que Jefus éroit le Meffie
,
le
C
hriíl:
promis de Dieu pour le falut de
fon
Peupk,
&
de tout le monde ,
&
que
l'on ne devoit point en attendre un autre.
Elle
ajouta que la Verfion du · Verfet
8.
lui paroiffoit rude par
la
tranfpo.
fition ,
&
le dérangement des termes auquel ceux qui parlent bien norre
L~n
gue ne font pas accoutumez .
/Tous voyez que CeUX qui font
V~tus
moller;!ent, c'efi
dans les m_aifons des Princes qu'ils demeurent.
11
faut
di
re:
rous fravez que ceux
qui
f ont v;eus avec molle/Je, font dans le ma1fons des Princes.
En fi n, dit-elle, la Verfion du Verfet 25. mérite quelque correftion , le P.
B.
trad uit :
Je
vous benis, mon Pere
,
de ce que vous avez cachd
ce~
cho/es aux
Sf~'l'ans
&
aux Sages
,
&
que vous les avez revelées aux enfans.
Il
clevoit tra–
dmre,
aux petits,
&
aux Jimples.
C'eíl: ce que lignifie le mot latin,
parvulis
,
en
cet endroit .
11
ne marque
pas
l'enfance , mais
la
fimplicit é
&
l'humili–
t é ,
qui nous rend petits dans notre propre eíl ime,
&
qui nous rend gr nds
devant Dieu, quoique nous ne foyons pas co11Gderez des Hommcs . Di
n
n'a
p~s
choifi les Sravans,
&
les Sages felon le monde, mais les limpies ,
&
les
humbles, pour leur reveler les My ll eres ,
&
pour leur confier:
la
préd il ation
de fo n Eva'ngile;
&
l'établi ffement de fon Eglife..; il a choiíi ceux .qui etoient
pauvres dans le monde, pour leu r donner les richeffes de
_Ia
.Fo1 ,
&
pour
les
rend~es
herit iers du Royaume qu'il a promis
a
ceux qu'il
~ t me .
C'eíl:
ce
que fignifient
e s paro
les de Jefus-Chriíl:;
Abfcondi/li b(fc a f ap11ntibus,
&
pru-
demibus,
&
revelafli ea parvulis.
·
X X
Y_
I.
omme nos illuilres Ami<:s,
&
nocre
Abbé me
prefferent
de Ieur
faire