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r.

'º~

que de ne

point fonger

a

ce

qu~on

dit. Ce n'eít point

ce

que N&tre Seigneur

ordonne

a

fes DifCiples. Ceux

qui

parlent mal

a

propos ,

&

qui ne repon.

dent pas juíle aux demandes qu'on leur

fait,

parce qu'1ls n'ont pas de pi:e...

fence d'efprit'

&

qu'ils ne fongent pas

a

ce qu'ils doivent dire' trouveroient

Jeur excufe dans l'Evangile de la Veríion du Pere Bouhours: maisJeíus..Chrift:

inílruifant fes

Apo=res,

&

forcifiant leur

courage,

leur dit de

ne

point pré..

médieer avec inquiécude ce qu' ils auronc

a

répondre aux pui(fánces de

li

!erre,

-&

aux

Magiílrats,

quand

on

les

mema entre leurs mains;

il

leurdic

de ne poinc s'embaraffer de la maniere done ils fe défendront quand on les

inenera devane les Rois,

&

devant les Gouverneurs; mais d'y parohre avec

confiance, quoiqu' ils

n'ayent

ni fcience ni éloquence , parce que Dieu leur

inf

pirera

a

l'heure

m~me

ce qu'ils doi

vent

di re. Le P. Bouhours devoit done

-traduire,

Ne vous mettez par en peine comment vous parlerez, ni de ce

que vous

direz

;

ou,

Ne

penfez par avec inquiétude, &c.

11 n'a pas penfé

lui-m~me

a

la.

fignification,

&

a

l'ufage du parricipe,

f

uggeré,

dans n8tre Langue. Ce terme

fe prend prefque toujours en mauvaife pare , on dit

un Te/lament

{ugge re ;

de,

penfées, des paroler

,

ou der aélions fuggerfo par le Demon qui nour tente.

11

de–

voie done l'éviter'

&

au lieu de traduire'

ce que vous aurez d dire vous [era

fuggerd d l'heure méme:

11 devoit di re: Car

Dieu vous infpirera d l'heure mémc

ce que

VÓZIS

aurez d dire.

L'expreffion de Jeíus-Chriíl: a quelque chofe de plus

fort,

&

de plus

grand,

die l'

A

bbé:

Dabiwr enim vobi-s

Les

Traduékurs de

Mons l'ont traduit

a

la

lettre:

Ce que vour leur devez dire, vous [era donné d

l'he.ure mrme.

Comme

perfeverer,

&

perfeverance,

fone des termes confacrez, ajouta n&tre

A.bbé, le Pere Bouhours les devoit employer

dans

fa

Verfion pour eraduire

exaétement ces paroles de Jefos-Chriíl: ,

(a)

.Qyi

autem perfeveraverit ufque

in

finem, hic fatvus erit.

C'eíl: a di re,

Celui-la

[era

fauvé qui

peife·verera

jufqu'd la

fin.

Le P. B. a voult1 raffiner en traduifant:

Mair celui qui fera con/lant jufqu'a

la fin [era fauve'.

11

eít

vray que ces paroJes de Jefus-Chrift s'entendent prin–

cipalemenc de la conl1ance

a

fouffrir jonfqu'a la mort pour Ja gloire de fon

Nom,

&

pour la Confcffion,

&

la défenft de la Foi. Mais elles s' entendent

auffi

de la perfeverance dans

la

jufiice chrétienne ,

&

dans la

fidelité que

nous devons

a

Dieu en obei:íl'ant

a

fes Comma ndemens pendant tout le

cours

de cette vie morrelle •

C

eíl: cette perfeverance

qui

eíl: un don ,

&

une gra–

ce finguliere de Dieu, que nous ne pouvons mériter, quoique nous puiffions

l'obrenir de fa

mi

íericorde par des prieres fervenres,

&

continueUes •

C'

eíl:

l'effet de cette grace de Jefos-Chriíl:, qui diílingue elle feule ceux qui perfe–

verent

de

cemc

qui ne perfeverent pas , qui donne

a

fes élus

une

volonté

tres-forre, rres -conílanre,

&

tout-a-fa it invincible, mais tres-libre de l'aimer

&

de le fervir

jufqu'a

la fin de la vie,

&

qui

leur fait vaincre le monde avec

~

ton.tes fes errems, toutes fes perfecutions, tous fes plaiíirs,

&

cous fes attra-

its

On

ne relifie

jamais

a

eme

grace , pare.e

que

ceux

.a

q.ni

Dieu l'a don–

née fans avoir aucun égard

a

leurs mérites , perfeverent infailliblement • Ce

fonc ces Ames Q1oiíies que fon Pere lui a données,

&

que períonne ne pene

enlever de fes mains ad0rables . Comrne faint

Aug

ufün ,

&

fes Difci,ples

prechent ,

&

défen<lent cette

Grace

avec

toute

.Ja

vigu.er

imaginable ,

&

· qtie ce Doéteur

incomparable·

i

compofé un Livre expres

ilu Don de

la

perfeverance

,

pour

la fo?ttenir

conere

les Semipelagiens ; les Jeíuires qui

font

taus Ieurs

eft:orts

pour décrier comme des Janifeniíl:es les Défenfeurs

de ces veritez Catholiques, ont peine

a

fe fervir du mot de perfeverance •

Thefaur. Theol,

Tom. 1V.

Ll

1

3

Le

(.i)

Ghap.

io.

Verf. n,