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ETA
quelqnefois produire toutfon effet' pour remplir eñ–
fuite les crev.aífes avec de nouveau ·corroi; ce qui
lui donne plus de force. On éleve la clefdu corroí un
p-eu plus haut que la décharge. Pour la fortifier,
&
~n
meme tems y entretenir la fra.icheur
&
l'humid~té'
on couvrele deífusavec environ deux pieds de terre
& '
comme il a été dit' on revet fes c.Otés de beau–
coup de terre.bien battue, qui a fouvent autant de
largeur au pied de fon talut qu' lle porte de
hau~eur.
Les pierres qui y font enfuite pofées clu coté de !'eau
étant auffi en tahtt, ne font heurtées qu'obliquement
par les vagues. Tant la hauteur de ce talut que la lar–
geu::- du chemin pratiqué fur la chauífée, font pour
l'-ordinaire an moins de trois toifes. Lorfque l'eau
dl:
trop haute, elle force le premier endroitqui n'eft pas
en état de foutenir fon imp,ulíion
:
c'eft ce qui fait
qu'on ne doit pas trop él
e
ver la chauíiée; il vaut
mieux laiífer lieu
a
l'eau de déborder par-deífus en
cas d'une crue exceffive.
M. le Page obferve que les chauffées que font les
c-aftors gris, font de bois en fautoir, mais pres-a-ptes,
&
fixés par des bois pofés de toute leur longueur fur
la croifée des fautoirs; le tout efi: enfuite rempli de
terre petrie
&
frappée
a
grands coups de la -queue
de ces animaux. Le dedans de la chauffée n'a que peu
de talut du coté de l'eau: mais elle efi en talut plat
par dehors , afin que l'herbe venant
a
croitre fur ce
talut, les eaux qui
y
paífent enfuite n'emporrent
point la terre.
Comme on efi prefque toujours dans le cas de
creufer, pour former
l'étang,
un foifé large
&
profond
qui regne dans toute la longueur du terrein,
&
fur
les cotés,pluíieurs petites tranchées qui vont en pente
vers la chauffée, afin que les eaux s'écoulent dans un
autre foífé, qtt'on appelle le
grand
fof!é
ou la
poele;
la terre qu'on en tire peut fervir a la confiruétion de
la chauífée: ce qui épargne la peine
&
les frais de
l'aller chercher plus loin. Au refie, il faut éviter de
remuer la terre plus pres de la chauífée, que de dix–
huit ou vingt pieds. L'eau
s'y
formeroit trop aifé–
ment acces.
Le orand foffé doit etre d'un pied
&
demi o u deux
pieds plus bas que les autres, afinque toute l'eau s'y
rende, que le poiíion, attiré par l'abondance d'eau,
s'y raífemble
&
devienne ainíi plus comm
e a pe–
cher. Pour un
étang
de cinquante arpens , ce fo:ífé
doit avoir environ cinquante pieds de large,
&
quatre–
vingts pieds de long.
Quand la terre dont on voudroit former la chauf–
fée n'eft pas forte,
&
manque de corps pour fe fou–
tenir d'elle-meme
&
réíifrer aux vagues que le vent
y
pouífe ave e violence, on
~oit
la
fo~tenir
avec
d~s
pierres dures, comme nous
1
avons d1t , ou couvnr
de gazons
1
bien fins
&
arrangés fort pres les uns des
a utres? toute la partí e expofée au flots. 11
y
a des
perfonnes qui garantiifent la chau:ífée par des pieux
garnis de fafcinage,
qu'o~
affujettit.avec de l'oúer:
mais le tout ne tarde pas a fe pournr'
&
a mettre la
chauffée en danger de s'écrouler. Une chauifée de
ma~onnerie
bien faite fubfifie long·tems en bon état.
Rien n'empeche de planter desarbres ou des arbrif–
feaux fur la chauffée. L'aune
y
convient mieux
que le faule qui devient crenx en vieilliffant,
&
fournit alors une retraite aux loutres. Si l'on
y
met
des peupliers' il efi
a
propos de les éteter' íinon les
oifeaux fe perchent dans le branchage pour guerter
le poiífon; les grands
v~nts
fónt fujets a s'enfourner
dans la tete de ces arbres
&
les déraciner, ce quien–
dommage la chauífée: cutre cela, leurs feuilles fe
co.rrompent aifément dans l'eau,
'Otl
elles tombent;
ce qui forme une mauvaife vafe pour le poiffon. On
a
confeillé d'y mettre d'es vodres,
qu~
la
Maifon
Rujlique
nornme
charmilles -vvdres,
arbnífeaux fort
,ommuns en Champagne , qui tracent beaucoup ,
Tome JI.
ETA
88I
li.ent la
t~n..e
de la ch,a,uífée,
&
rot1Jpent par
I~urs
ra–
cmes les .vagues .de
1
etang
-On trouve un pareil avan–
tage dans Les racmes du eh&.pe ,& de l'orme.
Qu~md
la
c~au~~'
e n'efr pas ex pofée au midi' il
peut etre.par,ticuherement avanrageux d' n faíre le
coté de dehors plus haut que celui qui efi: vers p·eau.
Caro~ voit fréquem~
nt
<Lt!~
_de fortes vagues qui
franch1ífent.lachauífee ne
s
ecoufent de l'autre rive
qu'en la d ,gradant: au lie:_u qtle c.e coté fe tronvant
plus élevé rejettera l'eau dans
l'étang,
ou du moins
lui réúfrera.
,
.
Daos les lieux ottle pavé e.íFcómmun, on peut en
revetir le deífus de la ahauffée' pour empecher que
de grands débordemens ne l'endommagent.
·u
faut
ce.pendant convenir que ce .pavé n'efi pas toujours
lm-meme
a
l'épreuve de l'impétuofité de l'eau: queL–
quefois il s'en trouve bien déranaé. Mais on peut pré–
venir cet accidenten pratiquant deux ouvertures ame
deux bouts de la chauffée, pour fervir d'écoulement
ordinaire aux eaux de
l'étang'
&
meme pour y .faire
paífer l'eau, lorqu'il furvient quelgue inondation.
Il faut que ces ouvertures foient grillées, pour
empecher que le poiífon ne forte de
l'étang:
On place une bonde, ou pale, tout au has de l'é–
tang,
pour faire fortir l'eau quand on veut le pecher,
'
ou pour le mettre
a fec toutes les fois qu'on le juge
a
propos. Il y a un
a.rtparticu lier dans la confiruétion
&
l'établiifement
de cette efpece de vanoe; enforte
qu'on n'ait pasa y retoucher fouvent; ce qui efr tou–
jours pénihle
&
difpendieux, de quelque maniere
qu'on la faffe: mais il fera bon que l'ouverture aille
toujours en s'agrandiífant vers le lieu ou les eaux fe
perdent; ce qui facilite un plus prompt écoulement:
de meme que les tuyaux)de cheminée) ptatiques en
hotte, c'efi-a-dire, qui s'évafent de plus en plus en
montant,
&
dont le has efr médiocrement érroit, font
de bons préfervatifs contre la fumée.
1
Au devant de cetre bonde , fera une grille de fer
percée de petits trous, pour empecher que le poiffon
ne fe perde dans ce grand écoulement.
Le principal entretien de
1'
étang
conúfie
a
prendre
garde que l'eau ne s'écoule poinr mal
a
propos. On
aura foin de tems en tems,, de viíiter la chauífée , la
bonde
&
les grilles, afin que s'il y manque quelque
chofe, on
y
remédie promptement.
·
Si on
s'a
pperc;oit que
1'
eau fe perde par un trou éloi–
gné de
l'étang,
on peut jetter de la halle d'avoine, du
fon , de la paílle hachée, ou autre corps affez léger
pour nager, fur la furface de
1'
ltang
lorfqn'elle efi: en
repos : ces corps
1
' gers s'aífemblent peu-a peu , vont
fe rendrevers l'endroit par ottl'eau fort,
&
s.'en appro–
chent en tournoyant. Pour boucher ce trou, lts uns
l'empliífentde chaux détrempée qui[e diftribuantdans
toutes les fentes, s'y durcit: d'autres
y
mettent du
corroi,
particuliérement ú le
trot~
efi un peu grand.
Empoij!onnement de. l'étang.
Les poiílons qui fe
plaifenr davantage dans les
étangs
oú la terre eft fan–
geufe
&
limonneufe , font la tanche,
la
barbotte,
l'anguille, la carpe, le barbea u. La loche, le brochet,
la perche, le gardon
&
la carpe, fe nourriífent fort
bien dans ceux dont le fond efi de fable ..Outre tous
ces poiifons il y a le blanc, fous lequel nom font com–
pris la vandoife, le meunier, le cheveneau, le véron,
la menuife ou menuifaille. Ces fortes de poiifons en-.
femble s'appellent le
menu fretin
cle
l'étang,
comme
la grenouille
&
l'écreviífe en font nommées les
e:r:crd–
mens ;
quoique quelques-uns les mettent anfli au rang
de la menuifaille.
Il fa ut ne mettre les
btoch~ts
que deux ans apr ' s
ces petits poiífons, afinque
ceux-~i
aient le tems de
fe fortifier, fe multiplier,
&
devenir plus en état de fe
défendre contre le brocbet.
Le mojs de mai efi le tems qu'on
cho~.íit
pour em• •
poiífonner
l'étang,
paree que c'efi la fa1fon de
t!Otl-::,
·
-
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