ETH
~grat,
per.fide citoyen
&
prince incefiueux, ne rella _
{ur
le treme,
ou
la
foibleífe
&
la timidité
de
fon pere
Ethelwolph l'avoient lailfé monter, qu'autant de
tems qu'il en falloit pour fe deshonorer,
&
pro
u
ver
a
la nation jufqu'a quel dégré de honte
&
d'aviliífe–
ment un fouverain indigne de régner peut porter la
puiífance royale. Le premier ufage
qu'EtheLbald
fit
de fon pouvoir, fut, du moins s'il faut s'en rappor–
ter
~
la plupart des hifioriens Anglois, de cornmet–
tre impudemment un crime qui íouleva contre lui
tous les citoyens. On alfure qu'il époufa 1lldith,
tille de Charles-le-Chauve
~
roi de France;
&
veuve
d'Ethelwolph. Ce fut vraifemblablement
a
cetre 1n–
'<lécente union que fe borna tout ce
qu'Ethelbatd
fit
·de plus mémorable; car l'hiftoire fe tait fur le refte
de
fa
vie. Un feul anali'fie , intéreífé fans doure
a
jufiifier la mémoire de ce méprifable prince , a
pré–
tendu que dévoré de remords,
Ethelbald,
vivement
touché par les exhortations de l'éveque de \Vinchef–
ter,
{e
livra aux rigueurs d'une pénitence
aufter~
;
pénitence qui, fuivant l'ufage de ces tems, coníif–
toir
a
batir & doter des églifes,
a
protéger
&
enri–
chir des moines: auili
eíl:-ce
un moine qui a donné
de grands éloges au tardif repentir d'
Ethelbald,
qui
mourut fur le trone auffi obfcurément qu'il y avoit
vécu en 86o, apres deux ans de regne ,
&
qui laiífa
le fceptre
a
Erhelbert fon frere, roí de Kent, confor–
mément ·aux difpofitions du teftament de fon pere
Etbelwolph.
(L. C.)
.
,
ETHE.LBERT, '(
Hijl.
d'
Angleterre.)
fils d'Ethel–
"Wolph,
&
frere d'Ethelbald auquel il fuccéda ·; fes
premiers jours de fon adminiftration furent troubl ' s
par l'arrivée imprévue d'une flotre de Danois qui,
depuis pluúeurs années avoient laiffé
1'
Angleterre fe
remettre des ·ravages qu'ils y avoient commis: com–
me on ne s'attendoit
a
rien moins qu'a cette inva–
:fion
~
les Danois ne trouvant aucun obfiacle
a
let:lr
defcente, pénétrerent jufqu'a \Vinchefter, capitale
du W
eífex;
&
apres avoir maífacré les habitans de
cette ville , ils la réduifirent en cendres. Ofrich
&
Ethelwolph, comtes \Vefifaxóns , aífemblerent
a
la hate quelqi..tes troupes' arreterent ces
brig~nds
au
milieu de leur courfe , les battirent ,
l~s
obhgerent
a'abandonner une p.artie du butin qu'ils avoient fait'
&
de fe remettre en mer. Les Danois ne tarderent
point a revenir en plus grand nombre '
&
aborde–
rent dans l'ile de Thanet, oi1 ils refierent quelque
teros, fe propofant de·recommencer auffit?t que les
circonfiances le leur permettroient, leurs incurúons
&
leurs ravages.
Ethelbert
hor~
d'état de les repouífer
par la force' leur offrit de l'argent'
a
condition qu'ils
fe retireroient. Les Danois promirent tour, rec;urent
les fommes convenues, fortirent
a
la vérité de l'ile
de Thanet, mais allerent fe jetter dans le pays de
Kent, qü'ils mirent
a
feu
&
a
fang. L'atrocité de cette
perfidie ulcéra
Eth.elbert
qui, voyant que la force
íeule pourroit dé
livrer fes érats de femblables bri–
gands, ·fit les plus
grar.ds efforts pour relever le cou–
rage abattu des Anglois : il raífembla une armée,
&
il
fe propofoit de les attaquer
&
de leur arracher le
butin dont íls étoient chargés, lorfqu'informés de fes
aeífeins , les Danois , au lieu de retourner fur leurs
pas, fe rembarquerent prompre·ment, fans qu'il
fi'It
poffible aux Anglois de les arreter.
V
oila tout ce
qu'on fait
d'Ethelbert,
qui apres un regne de
fix
ans,
mourut en
866,
laiífaqt deqx fils, Adhelin
&
Ethel–
ward,
qui
ne lui fuccéderent point : fa couronne
paífa fur la tete de fon frere Ethelred , en vertu
du
tefiament d'Ethelwolph.
(L. C.)
ETHELRED
l. (
Hijl:_. d' Angleterre.)
Si la
conf–
tance
&
la vertu ne l'euífent élevé au-deífus des di[.:.
graces
&
des rigueurs· du fort,
Ethelred
ettt été le
plus malheureux des hommes; car, malgré fa pru ...
·
~ence,
fa valeur
&
íon patriorifme, il n'éprouva
Totne JI.
ET
gu~ ~es
revets;
&
depuis fon avéneinent au tron
Jufqu -an mom
nt
fatal oü la morr l'cn
fit
romber fon
ame fenfilile
&
généreufe
fut
accabl ' e de hag;ins
abreuvée d'amerrume. Le fceptre d'Ethelbert ion
frere étoit paífé dans fes mains ,
&
perfonne n' 'toit •
plus capable que lui de tenir
les
renes du oouverne–
ment. La nation pénétré€ d'eftime
&
de refpeét pour
fes rares qualités;
[e
lívroit aux plus flatteufes efpé ...
rances;
&
l'on ne doutoit point qu'elles n'euífent
éré
re~¡>)ies,
fi
l~s
Danois, anciens.
&
impla ctbles
ennem1s de
l..,
Angleterre, n'euífent fait fuccéder
a
ces
premiers momens d'allégteífe publique, le trouble,
le défordte, le ravage
&
la
mort'; ils -commencerent
par envahir
&
dévaiter le Northumberland, fubju–
guerent
1'
f.fianglie, infefierent la Mercie qu'ils mi–
rent
a
ran~on,
aHerent dans le Weífex continner le
cours de Íeurs déprédarions;
&
ne
ceíferent d'y
exercer le plus horrible brigandage, malgré la valeur
d'Etheíred
qui en inourant eut la douleur de laiífer
ces dévafiareurs au milieu de fon royaume.
Tels furent les événemens, ou plutot, tel fut
le
déplorable enchainement des
calamités ~qui
rempli–
rent le regne d'
Ethelred
l.
Cette fuite de mallteurs
ét?Ít·l'inévitable. effet de, la méfintelligence qui divi–
fott les fouverams de
1
Angleterre. L'autorité des
rois de
W
eífex fur les royaumes de Mercie, d'Ef–
tanglie
&
de Northumberland établie par Egbert
~
s'étoit confidérablement affoiblie fous Ethelwolph
&
fes
~nfans,
foit par
l'i~capacité
de c_eux-ci, foir par
les mvaíions frequentes
des
Dan01s, qui avoient
donné trop d'inquiétude
&
trop d'occupation ame
fouverains de Weífex..,-pour qu'ils puífent fonger en
meme tems
a
défendre leurs propres états'
&
ven–
ger les atteintes po.rtées
a
leur puiífance dans ces trois
royaumes éloignés. Prompts
a
faifir les circonfian .....
ces,
&
habiles
a
profiter ,des troubles du Weífex,
les Norrhumbres avoient été les premiers
a
s'affran–
chir·de l'efpece de f¿¡i-vitt de
a
laquelle ils avoientété
forcés de fe {oumettre : mais plus heureux fous
la
dépendance des
t\
·cc;eifeurs d'Egbert , qu'ils ne l'a–
voient été par la
libert~
tqu'ils s'étoient procurée
~
l'efprit de licence
&
de h'-aine, le choc des faélíons
&
le feu de la guerre civi1e les avoient long- tems
agités. Cependanr, épuifés
a
force de s'enrre - dé""
truire, leur animofité
avoit
perdu de fa violence,
&
les faétions
jufqu~alors
divifées, s'étoient réunies en
faveur d'Osbert, que, d'un concert unanime, les
Northumbres avoient placé fur le trone. Ils croyoient
avoir fixé la tranquillité publique , lorfque le
m~me
événement qui jadis brifa chez les
R
omains le fcep–
tre de la royauté, replongea les Northumbres
&
1'
Angleterre entiere dans la plus déplorable des
fi–
tuations. Osbert revenant de la ché!fie, entra dans le
chatea
u
cilu comte· de Bruen-Bocard, l'un des prin–
cipaux {eigneurs de fa cour, abfent alors,
&
chargé
de
la
garde des cotes contre les courfes des Danois..
L'époufe de Bruen, jeune, belle
&
vertueu{e rec;ut
Osbert avec tout le refpeét qu'elle devoit
a
fon fou•
verain: mais malbeureu(i ment, fa beauté, fes gra...
ces
&
fon z.ele firent une
fi
vive ÍF.preffion fur l'ame.
d'Osbert, qu'íl en devint éperdument amoureux: em–
preífé d'aífouvir fa paffion, il réfolut de fe fatisfaire
a
l'infiant m
eme,
foit de gré , foit de force. Dans
cetre vue, fous .prétexte d'avoir quelques
affaire~
importantes
a
communiquer
a
la jeüne C()mteffe,
if
l'emmena dans l'appartement le plus reculé du cha-'
teau;
&
la,
infenúble au'X prieres , aux larmes,
aux
cris, a
u
défefpoir
de'
fa viétime, & violant de la plus
ourrageante maniere les loix de la d ' cence
&
ld
droirs de rhofpitalité;
il
fatisfit la fougue
&
la
brutá-l
lité de fes deúrs.
A
peine il fe fut retiré, que la coili·
teífe furieufe, fe bata 'd'aBer infotmer fon époux
de
l'atrociié de
l'iojure qui
venoit de la deshonorer,
Bruen rempli d'indiLYnátion
,~
& _
tout
e~t'
er
a
'!
~
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'1;'Ttttii