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B R
·u
on en abar le bois, qu'on Iaiífe fécher pendant
d~ux
ans fur la place. Apres ce tems on choifit vers le
milieu de l'été une circonfiance qui paroit annoncer
une pluie prochaine, pour mettre le fe u
a
ces arbres;
puis on feme du feigle fur les cendres merne, encere
aífez chaudes pour fendre l'écorce du grain
&
le
faire pétiller: s'il furvient promptement de la pluie ,
on efr fur d'une récolte
fi.
abondante , qu'un feul
boiífeau rend fouvent ainfi dix muids de grain; mais
fi
la pluie manque,
01;1
ne recueille rien. Cette pra–
tique efr encore fujette a un autre inconvénient :
c'efr que le premier feLl fert de fignal pour
tous les
autres, enforte que tout un g'rand pays e'ft embdl.fé
a
la fois; il y a des maifons brúlées'
&
des morceaux
de pins tout en feu font emportés par le vent dans
des
for~ts
'quelquefois meme aífez éloignées' qui en
font confumées entiérement ; auffi. a-t-on défendu
cette méthode en certains endroits. On dit que l'a–
voine , l'orge, le houblon" le lin
&
le chanvre, ne
réuffiífent que médiocrement, lorfqu'on les feme de
cette maniere ; mais les pois rendent quelquefois fix
·cens pour un. (
+)
BRUNETTE , f. f.
(.Belles-Lettres
,
Poijie.
)
on
donne ce noma une efpece de chanfon' dont l'air
efr facile
&
fimple,
&
le íl:yle galant
&
naturel,
quelquefois teudre
&
fouvent enjoué. On les ap–
pelle ainfi, paree qu'il eíl: arrivé fou vent que dans
ces chanfons ' le poete s'-adreífant a une jeune fille,
lui a donné le nom de
Bmneue, petite brune:
Brunettc, mes {lmours,
Languirai-je toujours?
Un vrai modele dans ce genre, efr cette chanfon
de
Dufreni.
Philis·, plus avare que tendre,
Ne gagnant rien
a
refufer
,
Unjour exigea de Silvandre,
~rente
moutons pour un baifer.
Le lendemain. nouvelle affaire:
Pour le berger le troc fut bon,
Car il obtint de la bergere,
Trente baifers pour un mouton.
Le lendemain PhiLis plus tendre
,
Tremblant de
fe
voir rifufer,
Fut trap heureufe de Lui rendre.
Trmte moutons pour un
baif~r.
Le lendemain Philis peu fage
,
Auroit donné moutons
&
chien,
Pour un baifer que le volage
A Lijette donna pour rien.
(M.
MARMONTEL.)
BRUNETTE,
(Mujique.)
perite chanfon tendre
&
facile
a
chanter. Les airs des
brunettes
doivent etre
naturels, gracieux
&
expreffifs. On a des recueils de
brunettes
fon eíl:imés. On appelle auffi
brunettes,
les
airs meme de ce chanfons.
(F. D. C.)
BRUTALITÉ , (
Morale.)
la
brutalité
efl: une dif–
pofition de l'ame , caufée par le tempérament, qui
nous rend infenúble a tour. Ce vice fe corrige un
peu, par l'éducation
&
par une grande étnde de foi–
rneme. Quand on fe connoir bien' il efr aifé d'af–
foiblir les paffions qui naiífent du tempérament. Voici
de quelle maniere Théophrafie peim la
brutalité
&
le brutal.
La
brutalité
efr une certaine dureté,
&
j'ofe dire
une férocité qui fe ren ontre daos nos manieres d'a–
'gir,
&
qui paífe .I?eme jufqu'a nos paroles. Si vous
BRU
?emande,z a un homme brutal' qu'efr devenu un tel?
Il.vous repond durement: neme rompez pas la tete..
S1 vous le faluez , il ne vous fait pas l'honneur
de
ous rendre le falut ....
Il
efr inexorable
a
celui qui
fans deífein , l'aura pouífé légérement , ou
hti
aura
marché fur le pied
~
c'efi une
fa,~lte.
qu'il ne par–
d<-?nne pas. La prem1ere chofe qu
Il
d1t
a
un ami qui
lm" emprun!e qu.elque argent, c'efr qu'il ne lui
en
pretera pmnt ; 1l va le trouver enfnite
&
le luí
donne d; mau':"aife
g:ra,~e.
11
ne lui arriv; jamais de
heurter a une pterre qu
Il
rencontre en fon chemin
fans la charger de malédiélions.
I1
ne daigne atten:
dre perfonne ;
&
fi l'on díffere un moment
a
fe ren–
dre au lieu. dont on efr convenu avec luí , il fe re-
tire. (
+)
·
1
§
BRUXANELI,
f.
m. (
Hifl. nat. Botan.)
arbre
du Malabar, fort bien gravé, avec
la
plupart de fes
détails, par Van-Rheede, au
volume
V.
de
fon
Hor–
tus Malabaricus
imprimé en 1685
,page 83 ,pl.
XLII.
Les Brames
l'appe11entfarpalo; les
Hollandois
dris–
linglz;
les Portugais
arinho.
Ray, dans fon
Hifl. gen.
plant.
imprimée en 1686, l'a défigné fous le nom
de
baccifera indica, Jlofcuiis umbellatis, baccis umbi–
licaús dico.ccis
,
page
t4.91·
Cet arbre s'éleve
a
la hauteur de
40
a
)O
pieds
fous )a for.m7
d~un
_POmmier a trOJ?C cylindrique:
haut de hmt a d1x pteds, fur deux pteds en vi ron de
diametre, couronné par une tete fphéro1de·, formée
de branches cylindriques minces, longues, droites
~
alternes, difpofées circulairement, écartées fous un
angle de
45
dégrés'
a
blois blanc recouvert d'une
écorce verte dans les jeunes , & cendrée dans !es
vi~illes.
Sa racine eíl: fibreufe,
a
bois roux recouvert d'une
écorce brune.
Ses feuilles font oppofées deux
a
deux en croix
&
alternes' rapprochées au nombre de deux
a
trois
paires au bout de
c~aque
branche, eHiptiques, ob–
tufes, avee une pomte aux deux bouts, longues de
trois
a
cinq pouces '
~ne
fois. n;oins
l~rges
' compa–
rables
a
.celles du launer benJ.OlO, entteres, épaiífes,
verd-notres deífus , plus cla1res deífous, relevées
d'une cote ramifiée de cinq
a
fix pa.ires de nervures
alternes,
&
portées fousun angle de
45
dé<Yrés d'ou–
verture fur un pédicule cylindrique fept
e\
huir
f<:>is
plus court qu'elles; une de ces feuilles efr plus pe–
tite que l'autre dans chaque paíre alternativement.
Chaque branche eíl terminée par un
épi
feffile
auffi. long que les feuilles, ou une fois plus court
qu'elles, compofé de
I 2
a
I)
fleurs purpurÍnes, Jon–
gues de quatre lignes, porrées fur un ·péduncule
cy–
lindrique une fois plus court qu'elles.
Chaque fleur efi hermaphrodire portée fur
l'o–
vaire. Elle coníiíl:e en un calice verd
a
quatre dents
tres-petites períiíl:entes; en une corolle
a
tube tres–
court
&
quatre diviíions triangulaires une fois plus
longues que larges' ouvertes en étoile de quatre
a
~cinq
lignes de diametre, porrant quatre érarnines
coúrtes' relevées'
a
antheres purpurines' au milieu
defquelles s'éleve le fiyle de l'ovaire un peu plus
long qu'elles,
&
terminé par deux ou trois :íl:igmates
cylindriques.
L'ovaire n'eíl: d'abord fous la fleur que comme un
globule fphérique une fois
p~us
c<;mrt que la corolle;
mais en grandíífant par la fmte'
11
devient une cap–
fule fphéroide déprimée de quatre lignes de diame–
tre fur deux lignes
a
deux lignes
&
demie de lon–
gueur'
a
deux ou trois coques carrilagineufes recou–
verres d'une pean verte couronnée par le calice per..
fifient' partagée ioréríeurement
~n deu~
a
~rois
loges
qui contiennent chacune une grame fpher01de, dure,
cendré-blanche.
Culture.
Le
bruxaneli
~roit
au Malabar, fur-tout
a
Paracaroo
&
Mangatti, fur les mo'ntagnes, dans
, ,