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74

B R

·u

on en abar le bois, qu'on Iaiífe fécher pendant

d~ux

ans fur la place. Apres ce tems on choifit vers le

milieu de l'été une circonfiance qui paroit annoncer

une pluie prochaine, pour mettre le fe u

a

ces arbres;

puis on feme du feigle fur les cendres merne, encere

aífez chaudes pour fendre l'écorce du grain

&

le

faire pétiller: s'il furvient promptement de la pluie ,

on efr fur d'une récolte

fi.

abondante , qu'un feul

boiífeau rend fouvent ainfi dix muids de grain; mais

fi

la pluie manque,

01;1

ne recueille rien. Cette pra–

tique efr encore fujette a un autre inconvénient :

c'efr que le premier feLl fert de fignal pour

tou

s les

autres, enforte que tout un g'rand pays e'ft embdl.fé

a

la fois; il y a des maifons brúlées'

&

des morceaux

de pins tout en feu font emportés par le vent dans

des

for~ts

'quelquefois meme aífez éloignées' qui en

font confumées entiérement ; auffi. a-t-on défendu

cette méthode en certains endroits. On dit que l'a–

voine , l'orge, le houblon" le lin

&

le chanvre, ne

réuffiífent que médiocrement, lorfqu'on les feme de

cette maniere ; mais les pois rendent quelquefois fix

·cens pour un. (

+)

BRUNETTE , f. f.

(.Belles-Lettres

,

Poijie.

)

on

donne ce noma une efpece de chanfon' dont l'air

efr facile

&

fimple,

&

le íl:yle galant

&

naturel,

quelquefois teudre

&

fouvent enjoué. On les ap–

pelle ainfi, paree qu'il eíl: arrivé fou vent que dans

ces chanfons ' le poete s'-adreífant a une jeune fille,

lui a donné le nom de

Bmneue, petite brune:

Brunettc, mes {lmours,

Languirai-je toujours?

Un vrai modele dans ce genre, efr cette chanfon

de

Dufreni.

Philis·, plus avare que tendre,

Ne gagnant rien

a

refufer

,

Unjour exigea de Silvandre,

~rente

moutons pour un baifer.

Le lendemain. nouvelle affaire:

Pour le berger le troc fut bon,

Car il obtint de la bergere,

Trente baifers pour un mouton.

Le lendemain PhiLis plus tendre

,

Tremblant de

fe

voir rifufer,

Fut trap heureufe de Lui rendre.

Trmte moutons pour un

baif~r.

Le lendemain Philis peu fage

,

Auroit donné moutons

&

chien,

Pour un baifer que le volage

A Lijette donna pour rien.

(M.

MARMONTEL.)

BRUNETTE,

(Mujique.)

perite chanfon tendre

&

facile

a

chanter. Les airs des

brunettes

doivent etre

naturels, gracieux

&

expreffifs. On a des recueils de

brunettes

fon eíl:imés. On appelle auffi

brunettes,

les

airs meme de ce chanfons.

(F. D. C.)

BRUTALITÉ , (

Morale.)

la

brutalité

efl: une dif–

pofition de l'ame , caufée par le tempérament, qui

nous rend infenúble a tour. Ce vice fe corrige un

peu, par l'éducation

&

par une grande étnde de foi–

rneme. Quand on fe connoir bien' il efr aifé d'af–

foiblir les paffions qui naiífent du tempérament. Voici

de quelle maniere Théophrafie peim la

brutalité

&

le brutal.

La

brutalité

efr une certaine dureté,

&

j'ofe dire

une férocité qui fe ren ontre daos nos manieres d'a–

'gir,

&

qui paífe .I?eme jufqu'a nos paroles. Si vous

BRU

?emande,z a un homme brutal' qu'efr devenu un tel?

Il.vous repond durement: neme rompez pas la tete..

S1 vous le faluez , il ne vous fait pas l'honneur

de

ous rendre le falut ....

Il

efr inexorable

a

celui qui

fans deífein , l'aura pouífé légérement , ou

hti

aura

marché fur le pied

~

c'efi une

fa,~lte.

qu'il ne par–

d<-?nne pas. La prem1ere chofe qu

Il

d1t

a

un ami qui

lm" emprun!e qu.elque argent, c'efr qu'il ne lui

en

pretera pmnt ; 1l va le trouver enfnite

&

le luí

donne d; mau':"aife

g:ra,~e.

11

ne lui arriv; jamais de

heurter a une pterre qu

Il

rencontre en fon chemin

fans la charger de malédiélions.

I1

ne daigne atten:

dre perfonne ;

&

fi l'on díffere un moment

a

fe ren–

dre au lieu. dont on efr convenu avec luí , il fe re-

tire. (

+)

·

1

§

BRUXANELI,

f.

m. (

Hifl. nat. Botan.)

arbre

du Malabar, fort bien gravé, avec

la

plupart de fes

détails, par Van-Rheede, au

volume

V.

de

fon

Hor–

tus Malabaricus

imprimé en 1685

,page 83 ,pl.

XLII.

Les Brames

l'appe11entfarpalo; les

Hollandois

dris–

linglz;

les Portugais

arinho.

Ray, dans fon

Hifl. gen.

plant.

imprimée en 1686, l'a défigné fous le nom

de

baccifera indica, Jlofcuiis umbellatis, baccis umbi–

licaús dico.ccis

,

page

t4.91·

Cet arbre s'éleve

a

la hauteur de

40

a

)O

pieds

fous )a for.m7

d~un

_POmmier a trOJ?C cylindrique:

haut de hmt a d1x pteds, fur deux pteds en vi ron de

diametre, couronné par une tete fphéro1de·, formée

de branches cylindriques minces, longues, droites

~

alternes, difpofées circulairement, écartées fous un

angle de

45

dégrés'

a

blois blanc recouvert d'une

écorce verte dans les jeunes , & cendrée dans !es

vi~illes.

Sa racine eíl: fibreufe,

a

bois roux recouvert d'une

écorce brune.

Ses feuilles font oppofées deux

a

deux en croix

&

alternes' rapprochées au nombre de deux

a

trois

paires au bout de

c~aque

branche, eHiptiques, ob–

tufes, avee une pomte aux deux bouts, longues de

trois

a

cinq pouces '

~ne

fois. n;oins

l~rges

' compa–

rables

a

.celles du launer benJ.OlO, entteres, épaiífes,

verd-notres deífus , plus cla1res deífous, relevées

d'une cote ramifiée de cinq

a

fix pa.ires de nervures

alternes,

&

portées fousun angle de

45

dé<Yrés d'ou–

verture fur un pédicule cylindrique fept

e\

huir

f<:>is

plus court qu'elles; une de ces feuilles efr plus pe–

tite que l'autre dans chaque paíre alternativement.

Chaque branche eíl terminée par un

épi

feffile

auffi. long que les feuilles, ou une fois plus court

qu'elles, compofé de

I 2

a

I)

fleurs purpurÍnes, Jon–

gues de quatre lignes, porrées fur un ·péduncule

cy–

lindrique une fois plus court qu'elles.

Chaque fleur efi hermaphrodire portée fur

l'o–

vaire. Elle coníiíl:e en un calice verd

a

quatre dents

tres-petites períiíl:entes; en une corolle

a

tube tres–

court

&

quatre diviíions triangulaires une fois plus

longues que larges' ouvertes en étoile de quatre

a

~cinq

lignes de diametre, porrant quatre érarnines

coúrtes' relevées'

a

antheres purpurines' au milieu

defquelles s'éleve le fiyle de l'ovaire un peu plus

long qu'elles,

&

terminé par deux ou trois :íl:igmates

cylindriques.

L'ovaire n'eíl: d'abord fous la fleur que comme un

globule fphérique une fois

p~us

c<;mrt que la corolle;

mais en grandíífant par la fmte'

11

devient une cap–

fule fphéroide déprimée de quatre lignes de diame–

tre fur deux lignes

a

deux lignes

&

demie de lon–

gueur'

a

deux ou trois coques carrilagineufes recou–

verres d'une pean verte couronnée par le calice per..

fifient' partagée ioréríeurement

~n deu~

a

~rois

loges

qui contiennent chacune une grame fpher01de, dure,

cendré-blanche.

Culture.

Le

bruxaneli

~roit

au Malabar, fur-tout

a

Paracaroo

&

Mangatti, fur les mo'ntagnes, dans

, ,