BRI
1:enfer.mer les tourbes, mettre
~
qnwert
le
challffeúr
,ou
cuifeur,
&
garantir les foyers >d1.tgrand vent.
Lorfqu'on
ve~tt
mettre cuire des briques
da!JS
un
pareil fourneau ( nous ,prenons pour exe.mple celui
do~t
hous donnons la coupe
&
le pl,an daos
l~s
pl.
de ce
Suppl.),
on fait íur le fol un rang de bnqyes
.déja cuites ( que\ques
hriquttiers
en me.rrent,.deux );
On les pofe de
~ham,p f~r
leur.}opgu eur
a
trOIS
q~H~FtS
de pouce de difiance les unes des autres,
&
ge
fii~J:l
.g
t'elles déclinertt un peu de la
paralle1~
des murs
~
afin qu'elles puiífent fupporter
plu~. fohd~p1ent
les
_rangs fupérieurs qui fe placent tOUJOurs parallele–
ment aux murs : ce. rang eíl recouvert de vieilles
nat~es
de jonc , fur lefquelles on arrange les briques
{eches qu'on pofe auffi
de
champ, mais fans laiífer
aucun intervalle entre elles : on nous a dit que
ces
nattes fervoient
a
empecher l'humidité du te.t¡rein
de pénétrer aux briques pendant que l'on remplit le
fourneau, ce qui dure trois femaines
&
jufqu'a deux
mois
,
fuivan t fa grandeur.
Ce rang de briques cuítes
e.íl:placé de fa<;on qu'on
laiífe un canal de communication entre les ouver–
tures correfpondantes des murs oppofés : voyez les'
ligqes ponél:uées du plan: on continue enfuite de la
meme maniere fix rangs de
briq~:tes'
ce qui fait fept
en tout depuis le fol:
alor~
pour le huitieme, on fait
péborder des briques de deux pouces daos les ca–
naux; on en fait autant pour le neuvieme ;
&
par le
moyen du dixieme rang dont elles débordent de
chaque coté de deux pouces
~
on parvient
a
fermer
totalement les canaux : on en peut voir la figure dans
la coupe marquée par la lettre
E.
Mais comme par l'arrangement des briques qtú
ferment lJar gradation les arches , il fe forme nécef–
fairement des vuides,
& qu'il
ne feroit plus poffi-
. ble , en fuivant l'ordre des premiers rangs qui doi–
vent etre perpendiculaires l;s.uns aux autres'
~e
les
faire rencontrer, on y remedie
en
pla<¡ant, fo1t en
anole droit' foit diagonalement
&
toujours de champ'
fu~
chacune de celles qui débordent, tout autant de
briques qu'il en faut pour les égalifer , ce qui efi
pratiqué également toutes les fois qu'il efi oé.ceífaire
de les redreífer pour les maintenir paralleles aux
foyers,
&
perpendiculaires au fol du fouroea,u; on
les redreífe auffi avec des pailles de jonc pour con–
ferver chaque rang de ni veau. Quant aux briques
qui joignent les murs, on les
y
arrange de fa<ron
qu'elles fe croifent alternativement en angte droit.
Nous obferverons que lorfqu'on met les briques
daos le fonrneau, on étend une longue toile fur celles
qui font déja rangées , c'efi·a-dire, ious les .pieds des
ouvriers qui les placent: c'efi afin de retemr le fable
qui fe dé rache des briques
a
mefure qu'ils les re<roi–
vent,
&
l'empecher de tomber entre les rangs infé–
rieurs : il en réfulteroit un grand inconvénient, celui
de boucher l'intervaHe qui natl}rellement reíl:e en–
tre chaque brique; d'interrompre par-la le paifage
de la flamme,
&
par conféquent donner une cha–
leur tres·ioégale dans les différentes pa.rties du four–
neau.
On ?cheve de le remplir de
la
mern.e maniere juf-
, qu'a
la ligne de la coupe; il
y
en a alors quarante–
cinq rangs, en y ,comprenant deux de celles qui font
déja
cuites que l'on met par deífus, dont un de
chal)'lp comme les autres '
&
le
fupérieur
a
plat
íur
leur lit: nous avons vu de ces fourneaux Otl l'o11 fn
.mettoit trois
&
qu~tre
rang$.
On obferve auffi de ranger tout avtour des bri–
que.s cuites, dans la partie qui excede les murs que
l'on crépit avec de la terre
a
briqu.es'
&
contre la–
quelle on met du fable ; on bouche enfuite la porte
du fourneau
av~c
un ou meme deux rangs de ces
briques
¡~ofées ~uffi
de champ fur toute la hauteur:
~ntr~ cett;.~ ~fpece ~~
mv.r
~ J~s .brj~ues intéú~ures,
B R
I
on
láiireJun
intervalle de.. huit
·a
dix
pouces:que·
rbrt
remplit de fable ; il fert ici
a
COnCentFer
la
•vhaleur
?e.
fa<roP qu'elle ne puüfe pas
s~échapper
par leurs
JOintu-res; lo·rfqu'il eft achevé jufqu'au cihtt:e de
'Ja
po¡;te ,,on met des plateaux droíts contre
fa
furface
extérie~¡tre ,
&
une piece de
bo.isen aréboutant pour
fervir ,d 'étai.
·
. Le
.fo~rneau
.étant r.empli, cornme
i1 víent
-d'~tre
d1t,
on
mtrodmt dans les f0yers une
qua.nt-ité fuffi–
·fante 4e tourbes, que Eon.allume par les
fi.x
trous–
d'un des cótés du four,
apr.esavoir aYpaFa.vant bou-–
ché les
dix
autres qui leu¡: font oppofés, avec des
portes ma<;onnées en briques
&
j0intes enfemble fur,
leurchamp.
On aon.tinue
a
chauffer
par
ces fix premiers trous
pendant VJngt-quatre heures, en obfervant daos les
commencemeas de ménager
l>a
chaleur comme cela
fe fait par-tour; en
vi
ron toutes les deux heures, on
remet de nouvelles tourbes dans les foyers : l'habi–
tude fait que le e ifeur les jette tres.adroitement
par ces petites embouchures,
&
auffi avant qu'il
le
juge néce1faíre : 1orfqu'il
a
chauffé d'un coté' il en
bouche exaaement les ouvertures,
&
ouvre celles
, qui leur font oppofées pour-en faire de méme pen–
dant vingt-quatre heures, ce qu'il répete alternati–
vement trois
a
quatre femaines de fuite' tems nécef–
faire pour cuit:e
les
grandes briques; il y
a
pourtant
de ces fourneaux Otl le feu (
a
ce que l'on aífure)
doit erre entretenu pendant cinq ou fix femaines' ce
qui dépend de leur grandeur
&
du tems qu'il fait:
.
on nous a dit pres de Moor, que quinze ou vingt
jours ül!flifoient pour les petites briques.
Apres qu-'on a ceífé de chauffer, il faut
en~core
trois
.femain.espour les laiífer refroidir; avant
que
de les retirer du fourneau; il arrive ordinairement
que
la
ma1fe de briques s'affaiífe daos différens en–
drolts ' ce qui provient fans doute de la oiminution
de volume qu'elles éprouvent en cnifant,
&
de ce
que quelques-unes .ont fondu enfemhle pour avoir.
íouffert trop de chaleur.
L.a qualité des briques gtte l'on r.etire de ces four.:
neSL\lX
,_~itfere
en raifon du dégré
d~
cuiífon qu'elles
oot acqms :par exemple, ceBes qui occupent le tiers
du miliett de leur hauteur , font les
plus
efiimées:
elles font noires, tres-fonores, compaaes
&
point
déformées; elles préfentent daos leur caífure
le
coup-a'ooil d'une matiere v.itrifiée ; les briques
de
cette efpece
&
dimenfions citées ci-deífus font em–
ployées communément
a
conftruire les citernes
&.
les caves.
Les tourbes dont on fait ufage pour cette opéra..·
tion, fe tire nt de
la
province de Frife; elles font
plus grandes
&
plus
1'
geres
que
celles de Hollande,
moins compaétes,
&
paroiífent &tre moins terreufes;
elles fonc compofées de plantes
&
de racines plus
groíles que les autres : par cette raifon elles brtt ent
plus promptement
&
donnent de la flamme, au lieu
que celles de HoUande n'en donnent prefque pas,
Ú\r~tou
lorfqu'ellli!s font agitées par l'air extérieur
qui entre par Les embouchures des foyers : ces tour–
bes laitfen.t tres·peu <de cendres apres elles; de forte
que , .quóiqu'il
n'y
ait point de cendriers , elles ne
genent aucunement.
Quoique nous nous foyons aífez éte.ndus fur
la
defc.ription de cet art , les bornes que cet article
doit ayoir
ici,
&
la crainte de multiplier les plan–
ches '
en
ajoutant de nouvelles figures
a
cell es du
JJia.
raif. .des Sciences,
&c.
nous Ont obligé
a
omettre
pluúeuis :remarques intéreífantes. Le leéteur qui
cherchera
a
cpnnoitre
a
fond cet
art'
pourra conful–
ter
1'
Art du Tuilier
&
du Briquetier,
d'ou nous avons
tiré
a
p~u-pres
tout ce que 1-1ous avons dit fur ce
íuj!tt.
(J.)
¡3:RIStiS , (
Hijl.
poit.
)
captive
d'
Achille
>
avoit