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BRU

d'un fon ex:ceffif en

bmit?

C'eíl: que la violence des

vibrations rend fenfible la réfonnance d'un

fi

grand

nombre d'aliquotes' que le melange de rant de fons

divers fait alors fon effet ordinaire

&

n'eíl: plus que

du

!mtit.

Ainfi les aliquotes qui réfonnent, ne foat

pas feulement la moiti ' , le tiers , le quarr

&

toutes

les confonoances , mais

la

feptie me partí

e, la

neu–

vieme,

la centieme

&

plus encore. Tout cela fait

eofemble

un

effet femblable a celui de toutes les

touches d'un clavecio frappées a la fois :

&

voila

c-omment le fon devient

bmit.

On donne auffi, par mépris,

le

nom de

bruit

a

une mufique étourdiífante

&

confufe , oü

l

'on en–

tend plus de fracas que d'harmonie ,

&

plus de cla–

meurs que

d~

chant.

Ce n'ejl que du

bruit:

cet opJra

fait beaucoup de

bruit

&

pm d'ejfet. (S)

BRULER,

ou

EcOBUER

les terres.

(

atcon. rur.)

Quand on veut défricher les

terr~s

qu'on a laiífé

repofer pendant

long-te~~'

il

eft

a1Tez?

ufage de les

brnler,

afin que le feu d1V1fe.leurs part1es,

&

que la

cendre des feuilles

&

des racmes leur donne quelque

fertilité.

Au

printems , des ouvriers vigoureux enlevent

avec une efpece de houe, ou de pioche large

&

re–

courbée , toute la Íuperficie de la terre , par ga–

zons, auxquels on conferve une figure la plus

r

1

gu–

li

re qu'il eíl: poffible, faifant enforte qu'ils aient

environ huit

a

dix pouces en quarré fur denx ou

trois d'épaiífeur. Sitot que les gazons font détachés ,

des

femmes les dreífent

&

les appuient l'un contre

l'autre en faitiere, mettant l'herbe en dedans. Lorf–

que le tems eft beau , l'air ,: qui touche ces mottes

de

tOUS

cotés , les deífeche fuffifamment en Ufle

couple de jours pour

qu'@ll es

pui1Tent thre rangées

en fourneaux

&

brulées. Mais s'il íurvient de la

pluie, on redreífe foigneufement les gazons; ar il

faut qu'ils foient fe es avaot d'etre mis en fourn eaux.

On attend fouvent jufqu'a la canicule pour les bru–

ler. Pour former ces fourneaux, on éleve d'abord

une efpece de tour cylind rique d'environ un pied de

diametre daos reuvre, dont les murailles fonr faires

de gazons meme;

1'

1

pa1ífeur en eft déterminée par

la largeur des gazons, que l'on pofe l'un fur l'autre,

l'herbe toujours en-bas. On ménage au bas de la tour,,

du coté que le vent fouffie' une porte de neuf

a

douze pouces de large

&

de ha

u

t. Au-deffus de cette

porte eíl: placé un gros morceau de bois plus long

qu'elle n'a de largeur ,

&

qui fert de lintier; puis on

remplit tout l'intérieur avec des broífailles feches,

m elées d'un peu de paille. L'on acheve enfuite le

fourneau' en faifant avec les memes gazons une

voure fembl able a celle des fours

a

cuire le pain'

excepté qu'on ménage une ouverture au cen tre de

la vo[He. Avant que ta vofne foit entiérement fer–

rnée, on allume le bois dont le fourneau efi rempli;

puis on ferme vire la porte ave e des gazons,

&

l'on

acheve de dore ro uverture qu 'on

a

laiífée a

u

haut

de la voúte. On a foin de mettre des gazons Íur les

endroits par ottla fu m

1

e fort trop aboodamment, de

la meme maniere que les charbonniers font

a

leurs

fourneaux, fans quoi le bois fe confommeroit trop

vite,

&

la terre ne feroit pas

a1Tez

brulée. Si ces four–

neaux étoient couverrs de terre , tous les efpaces

étant tres-exaél:ement fermés, le fe u s'étoufferoit;

mais comme on n'emploie que des gazons,

&

que

l'on met tonjours l'herbe en-bas, il reíl:e aífez d'air

pour l'entretien du feu.

Quand tous les fourneaux font faits ,

le

champ

femble couvert de meulons rangés en quinconce,

a

quatre pas les uns des autres. On veille aux four–

neaux jnfqu'a ce que la terre paroiiTe embrafée; on

étouffe le feu avec des gazons, lorfqu'il fe forme

des ouvertures: on a foin de rétablir les fourneaux

que l'aétion du fe u fait écrouler

1

&

de rallumer

le

Tome 11.

BRU

73

feu Iorfqu'il s'éteint. Quand la terre dont ils font

comp?fés

paro!~

en fe

u,

ils n'exigent plus a

u

cune

attennon; la plu1e m "me , qui a vant cela étoit fort

a

craindrc' n'empeche pas les mottes de fe cuire:

ainfi il n'y a plus qu'a laiífer

les

fourneaux 'éreindre

d'eux-memes.

Au

bout de vingt-quatre ou vingt-hnit heures

quand le fe u eft éteint, toutes les motees font réduite;

en.poudre; {eulement celles de deífus refi ent quelque–

fois toutes crucs, paree qu'elles n'ont pas été affez

expofé.es

a

l'aél:ion du feu; c'eft pour

e

la

qu'it

e·ft

a

propos de ne pas faire les fourneaux trop grands,

paree que les parois ayant proportionnellemeot plus

d'~paifieur,

la terre

du

dehors ne feroir pas affez

cune, lorfque celle du dedaos le feroit trop : car

fi

on la cuifoit comme de la brique' elle ne feroit plus

propre a la végétation. D'aitleurs , pour faire de

grands fourneaux ,

il

fandroit tranfporter les mottes

trop loin ,

&

fi

l'on vouloit les fai re plus petits, ils

confommeroient trop de

bois:

ain f1 il convient de

fe renferme r a-peu-pres dans les proportions

ci–

de1Tus.

Quand les fourneaux Íont refroidis, on attend que

le

tems fe mette

a

la pluie' pom répandre la terre

cuite, le plus

uniforméme~t

qu'on peut, n'en laif–

fant point aux endroíts ou étoient les fourneaux ,

&

~es

endroits, ma lgr ' cela, donnent de plus beau

gram que le r efte

du

champ : c'eft pourquoi on ne

lai~e

en

ce~ ~" ~es

places que les gaz.ons qui n'au–

roient pas ere euits.

On donne auffi-tot un labour fort léger , pour

cornmencer

a

m"ler la tene cuite avec celle de

la

fuperficie ; mais on pique davantage aux labours

fuivans.

Si

l'on p·eut donner le premier labour an mois de

juin,

&

qu'il y air

eu

de la

pluie, il

fera pofiible de

tirer tout-d'u?·coup quelque profit de la terre, en

y

fernant du m1llet, des raves ou des nav ts; ce qui

n'empechera pas de femer d

1

feigle ou

du

froment

l'automoe . fuivante. Néanmoins il vaut mieux

le

priver de cette premiere r écolte, pour avoiy Í:out

le tems de bien pr

1

parer la terre

a

recevoir le

from ent.

ll

y en a qui aiment mieux femer du feigle que dtt

froment, paree que les premieres produétíons étant

tres- vigoureufes'

le

froment eft plus fujet a verfer

que le feigle.

Quelques-uns attendent

a

répandre leur terre

brf1! ée, immédiatement avant Je dernier labour

qu'on fait pour femer

le

froment;

&

ceux-la fe

contentent

de

bien labourer entre les fourneaux,

qu'ils ont foin de bien aligner pour laiffer un

pafi~e

libre

a

la charrue. Cette méthode paro1t

défeétu euf~;

car, puifque les froments verfent prefque toujours

Ia

premiere année qu'uneterre eft brCtlée,

il

vaut mieux

répandre de bonoe heure la terre cuite, pour qu'elle

perde une partie de fa chaleur,

&

pour avoir la

commodité de bien labourer tout le t errein: car

il

eíl:

tres-avantageux de meler exaétement la t erre

brulée avec celle qui ne l'efr pas.

Il

fallt convenir que cette

fa~on

de d lfricher les

terres coflte beanconp ' paree qu'elle fe fait

a

br~

d'hommes,

&

qu'elle confomme beaucoup de bois;

mais elle efi tres-avantageufe. Car apres cette íeule

opération , la terre

efi

mieux préparée qu'elle ne le

feroit par beaucoup de labours.

Evelyn dit que deux charretées de gazon peu–

vent en rendre une de cendres.

Il

ajoute que les

terres ne confervant plus le príncipe de végétat1on,

quand elles font trop calcinées , ainfi quenous l'avons

dit ci-devanc ' elles doivent etre fenlement réduites

en cendres noires, pour fertilifer beaucoup .

En Finlande

&

daos la Norwege, lo rfqu'on veut

défr¡ch~r

un

can.t9n

de bois,

pQur

y

m

e,ttre dn grain,

K