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13
R
1
tres-dure
&
fon.ore fans etre brulée. On appelle
hri–
que hruUe,
celle qui reífemble plus ou moins
a
du
rnache-fer, ou aux fcories des métaux; celle oú la
chaleur noire
&
l'abondance des cavités fphériques
indiquent qu'elles ont fouffert l'ébullition
~
les bri–
-ques de certe efpece font toujours déformées, fou–
vent jointes inféparablement avec d'autres; elles
~font
luifantes dans toutes leurs caífures,
&
donnent
clu
fe u fous les coups de briquet.
J
ene prétends pas
dire ici qu'elles foient moins bonnes dans les con–
ftruél:ions , que celles qui font moins cuites; mais
elles ne font pas propres
a
etre placées aux paremens
des édifices,
& ü
l'on vouloit pouífer la pluralité des
briques d'un fourneau jufqu'a ce dégré de cuiífon,
on tomberoit fouvent dans un exd:s ruineux pour
.les entrepreneurs.
On jucre trop peu cuite au contraire, la brique
clont la
~a
tiere ne s'efr point aífez durcie dans le feu,
enforre qu'elle _s'écrafe facilement íous le marteau,
qu'e)le rend un bruit fourd quand on la frappe,
&
paroit avoir encore retenu une partie des cara&eres
de l'argile crue.
·
Je n'ai pu raífembler aífez d'ob(ervations fur les
anciens édifices' pour etre parvenu
a
favoir
a
quel
-dégré de cuiífon avoient été portées les bríques qui
fe font le mieux liées ave
e
les mortiers, pour recon.–
n9itre
íi,
comme je le foups:,onne, des briques peu
cuites ne s'y font pas durcies avec le tems; s'il n'y
a
pas quelqu'aétion réciproque entre la concrétion
des mortiers bien conditionnés,
&
l~s
matieres plus
ou mo1ns folides dont ils fe faifiífent.
Au
défaut de
ces lumieres' qu'il pourroit etre important d'acqué–
I"Ír, le jufre milieu ou le dégré de cuiífon, que l'on
juge communément convenir
le
mieux
a
ces maté–
riaux faél:ices, c'efi celui que je crois réfulter de la
"plus grande chaleur que leur matiere puiífe foutenir
fans ébullition , puifque les briques bien formé
es~
tres-dures
&
fort fonores, ne manquent jamais de
{e
rencontrer dans les fourneaux,
aupn~s
de celles
qni
font empreintes de quelques· marques d'ébul–
lition.
Mais quel que doiV'e étre le point de chaleur le
plus propre
a
nous fournir les meilleures briques '
il efr vraifemblable que Í'on peut avec jufiice attri–
buer
a
la néglicrence ou
a
l'impéritie du cuifeur' la
plupart des défuuts que l'on remarque dans les four–
neaux lorfque l'on en enieve les briques.
-
Si, par exemple, le cuifeur s'abfente pendant l'en–
foornage,
&
que le vent s'éleve on change de di–
reétion , comme on n'a 1ra pas aífez tot ajufié les
fpaíllaífons de l'abri-vent fur cette variation de l'air,
le feu fe portera totalement fur l'un des flanes du
fourneau, la brique
s'y
brCilera,
&
celle du flanc
oppofé ne cuira point.
En un mot, la fabrication de ces matériaux en
·plein air efr foumife
a
un grand nombre d'accidens
qui dépendent prefque tous de la mauvaife volonté
des ouvriers,
&
du peu de vigilance des gens pré–
pofés
a
les furveiller. Je crois qu'avec plus d'atten–
.úon ,_ il efr poffible de furmonter les obfracles qui
peuvent venir de l'intempérie de l'air,
&
des diífé-
r~ntes
qualités du charbon ou meme de la mariere
des briques.
Quoique
M.
Fourcroy ait expliqué fort en .détail
la confiruétion du fourneau
a
briques ; comme la
pratique des
hriquetiers
eíl: aífez différente, fnr-tqut
{uivant la grandeur sles fourneaux, il efr bon de rap–
porter ce que M. Gallon dit du fourneau pour cuire
100
ou
200
milliers de briques: en déraillant ainfi
la p ratique- des dJfférens ouvriers
~
le fond de l'arc
en fera mieux connu.
-
Suivant M. Gallon, la bafe d'un petit fourneau
.defriné
a
cuire
200
milliers de b.riques' doit etre de
ft3 briques de longueur, de 41 de largeur,
&
fon
épaiffeur de ·32 champs de briques; ce qni fait díx
~
onze pieds d'élévation : on fait qu'un champ de
briques efr un lit de briques pofées de champ fur
un
de leurs longs cotés.
~onr
un fourneau plus petit qui ne devroit con–
temr que
100
milliers de briques, on met
22
bri–
ques en quarré ;
&
on le monte
a
22
ou
2
3 champs
de hauteur.
On fait
a
ces fours -ci quatre gueules ou bouches
a
la face du fourneau;
&
pour les fou rneaux qui con–
tiennent
200
milliers de briques, on fait úx gueules.
U
efi bon de remarquer qu'on choifi.t pour faire
le
pied des fourneaux les briques l es plus ancienne–
ment moulées,
On
les plu feches,
Oll
meme qu'on
y
~mploie,
comme l'a dit
M.
Fourcroy, des briques
e
tutes.
Les trois premíeres couches font
difp~fées
paral–
lélemént les unes aux autres , mais tant plein que
vuide; c'efr ce que les ouvriers nomment
clair-champ.
L'emplacement du fourneau érant égalifé
&
ap–
plati , la divifion des bouches ou gueules fe trouve,
favoir; le premier maffif n'a que deux briques de
largeur ; on laiífe enfuite un intervalle d'une briqi.1e
ou une brique
&
demie; le fecond intervalle
&
les
fuivans font de fix briques, excepté le dernier qui
efi, comme le premier, de deux briql!les ; c'efi:
e~
qu'on appelle
la face du four,
qui efi en total de
42
briques, en fuppofant que fix bouches ont une
brique
&
demie de largeur.
Le prernier tas ou la premiere couche , efr formé
e
de trois affifes de briques, pofées horizontalement;
la fe,onde, de deux affifes de briques, pofées obli–
quement fur la premiere conche
~
de forte
qu'elle~
forment des lignes díagonales; au troifieme ras,
l es
briques croiífant en éqnerre celles
du
premier, les.
coupent perpendiculairement
,
&
coupent oblioue–
ment ceUes du fecond. ,Enfin
a
la quatrieme cou¿he
~
les briques qui font jóintives, forment l'a1Temblage
des tr01s premiers tas : on met enfuite trois autres.
affifes de briques, pofées dans le meme fens que la.
premíere couche ,
&c.
·
Avant d'établir cestas, on remp1it les vuides des ·
clairs-champs, avec de gros morceaux de charboa
de terre' d'un volume cependant
a
pouvoir entrer
dans les jours
~
&
defcendre jufqu'au fond dn four.
En meme tems qu'on difiribue ce charbon dan.s
l'étend'ue de chaque maffif'
00
charge
res
gaieries
d'une certaine quantité de bois, dans toute leur Ion·
gueur;
&
pardeífus ce bois, on met du petit charbon
qu'on appelle
gayette.
On conc;oit que tout étant
a
jour au pied du fourneau, le feu doit fe communi–
quer par-tout.
On répand du charbon pílé ou gayette, fur le
quatrieme tas: la quantité de charbon eft efrimée
fuivant fa bonne qualité;
íi
c'efi pour la prémiere
fois qu'on en fait ufage' fon épaiífeur doit etre d'un
pouce au neuvieme
&
dixieme tas ;
&
comme on
met le feu lorfqu'on a établi le feptieme tas ,
1ft
briquetier
efr
a
portée de connoitre au neuvieme
quelle efr la qualité du charbon qn'il emploie. Lorf–
que le charbon efr de la meilleure efpece , on peut
épargner trois tas fur vingt-huit ; mais on met tou–
jours des bordures d'un pouce d'épailfe ur
&
de la
largeur de deux briques ; ces bordures paroi lfent
a
M. Gallon
~i e n
imaginées:
1°.
pour augmenter la
chaleur au pourtour du four oi1 l'ouvrage n 'efi: pas
ordinairement aífez cuit ;
2°.
paree que r'affailfe–
ment étant plus grand
Otl
il y a plus de charbon , la
fu r fa ce du champ
(e
conferve plus
r !
guli ere.
ll y a des
hriquetiers
qui épargnent jufql1'a feize
&
dix-fept tas, en mettant alrer narivement des couches
en plein
&
úmplement des bordur es; mais par cette
éCO.[
\O.ll)~e
ma.l
~te,ndue-?.
leur fournée efi fou vent