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R
1
~
quatorze pieds de longueur
:
ce ,grand. feu
dure
quatre
a
c~nqjo~r~
&
autant de nuits,
&
confomme
quatre
<l
cmq
nulh~r~ d~ f~gors.
,
" ,
Si le fe u paro:ilo1t s ammer plus d un cote que
d'un aurre , on l'augmenteroit dans les arches du
córé oit il efi le moins vif,
&
on convriroit de terre
au-deífus <lu fou r les endroirs par
Otl
la chaleur s'é–
chapperoit en plus grande ,quantité; car la vivacité
clu feu fe porte toujours vers l'endroit oit le cou–
rant de la chaleur s'érablit.
Quand on ne voit plus fortir par le haut du four–
neau qu'une fumée daire, on augmente vivement
le fe u;
&
au bout de deux ou trois jours, quand
on voit le feu s'élever fort au-deífus du four ,
OQ.
mac;onne entiérement la porte qui communique de
la chauffi ríe a la bombarde : on ferme auffi les
foupiraux o u lumieres du deífus,
:íi
cetre parrie
efi voittée ; ou bien fi le four efi découvert , _on
couvre l'ouvrage d'un pied d'épaiíieur dé terre
&
de
gazon. La chaleur étanr ainfi retenue, la terre con–
tinue a fe cuire. Il eft irrtportant de lailfer refroidir
l'ouvrage peu-a-peu : un refroidiífement trop préci–
pité romproit toutes les briques o u toutes les tuii&s;
c'efi pour cela qu'il ne faut ouvrir
&
vuider le four
f!Ue quand l'ouvrage a prefque entiérement perdu
fa chaleur; ce qui rt'arrive dans les grands fours qu'au
bour cinq a íix femaines .
l efi tres imporrant que toute l'humidité de la
ten:e foit diffip ' e,
&
que la chaleur ait p
1
nétré juf–
qu'au centre des briques, avant de donner le grand
feu; car on trouve des briques vitrifiées a la fuperfi–
cie,
&
dont la terre n'a pas perdu intérieurement fa
couleur naturelle : ces iortes de briques ne valent
abfolument ríen.
Pour faire une bonne cuiífon,
il
ne faut pas que
le feu foit jamais interrompu; il doir toujours aug–
menter d'aB:ivité depuis le commencement de la
cuilfon jufqu'a la fin.
Quand dans une partie du fourneau les briques
De paroiífenr pas aífez cuites , on en met tremper
quelques-unes dans l'eau. Alors, fi elles s'y atten–
rlriírent' on les met
a
part pour les remettre une
{econde fois au four : ordinairement ces briques re–
cuites font exceUentes.
Voici ce que les tuiliers de Grandíon obfervent
en cuifanr leurs briques
&
leur tuiles. Ils enfument
d'abord leurs fours, en ne faifant qu'un tres-petit
feu avec de gros quartiers de bois de chene, qui ne
donne prefque point de flamme ; on continue ce feu
de bois de chene' qui efi placé fous les vcutes en
l'augmentant infenfiblement, jufqu'a ce que la fumée
blanche ceífe, que la fumée noire vienne
&
que l'on
n'appen;oive auffi plus fortir de fnmée par les votl–
tes o u par les bouches; car l'humidité qui fort de la
brique s'échappe auffi par-la. On continue ce feu
pendant deux fois vingt-quatre heures dans les fours
qui contiennent vingt-cinq
a
vingt-fix milliers ' tant
briques que tuiles. Alors la tuile
&
1a brique ont
rendu toute leur humidité,
&
l'on peut commencer
a
faire un feu plus vif
&
qui donne plus de flamme.
Pour cet effet , on ne met plus de bois de chene fous
les
o
u
tes' ou dans les fournaifes; maís on brttle
alors du bois de fapin un peu fec , qui, comme l'on
fait, produit un feu vif accompagné de beaucoup de
flamme; on l'augmente infeníiblement , jufqu'a un
c ertain point , qui dépend de la connoiífance que
les ouvriers ont de la terre ,
&
du plus ou moins de
facilité qu'elle a a cuire; enforte qu'on ne peut pas
bien le déterminer. Lorfqu'on ne brttle plus de bois
de chene , mais du fapin, on éleve un petit mt\r de
briques jufqu'au milieu de la bouche du four, en–
forte qu'il n'y a que la partie fupérieure qui foit on–
verte : on introduit le bois par deífus ce mur, qui
F?
fo\ltient une des
~xtrémit '~;
on pratique feule-
.1
B R I
ment au has du mur un évent pour donner paíTage
a
l'aÍl,", afinque les charbons qui 10mbent au fond
fe
confument. Ün ne met jamais ni braife ni bois fous
les arches ; le courant d'air qui s'établit dans ces
longues vofues, fuffit pour
y
porter fuffifamment de
chaleur : car elle efi pll:ls grande
&
fe porte avec
plus de force dans le fond du four' que vers le coté
oppofé; enforte que fans une pr
1
caution que 1
s
ou–
vriers prennent, qui efi d'élever le feu dans les vofL–
tes de fac;:on qu'il touche prefque le deífus , 1 s bri·
ques
&
les tuiles rangées pres de ce coté e feroient
pas aífez cuites. Leur maniere d'élever le feu au–
deífus de la vottte efi bien íimple; ils brttlent alors
de longues pieces de fapin dont une partíe excede le
mur qui ferme la bouche; on charge avec des pierres
cette extrémité, enfGrte que l'autre s'éleve jufqu'a
ce qu'elle touche la voflte, alors la flamme qui {ort
de la voute monte en plus grande quantit
1
du coté
oppofé au foad , que dans le fond.
ll faut enviran
quatr~
fois vingt-quatre heures .;
pour cuire
un~
fournée
d~
vingt-cinq
a
vingt-íix
milliers
ant briques que tu' es. Les ouvriers re–
con_noi!Tent
qu~
l'ouvrage efi ct\Ít, lorfque, comme
ils di(ent, les pieces qui font au-deífus du fonr ont
acquis une couleur de cerife d'un
rou~e-clair.
Au
refie ce deífus dn four efi couvert avec es tuiles po·
fées de plat, comme cela fe pratique par-tout. On
gouverne auffi le
fe
u ici, comme on l'a dit ailleurs,
en couvrant ou découvrant
a
propos le deífus dll
four. Et quand l'ouvrage efi cnit , on le couvre de
fable
&
de terre,
&
on acheve de murer les bouches
&
les évents.
Voila ce que nous avions
a
dire fur la maniere de
cuire la brique avec le bois. 11 nous refie encore
a
parler, pour terminer cet article , de la maniere de
cuíre la brique a vec le charbon de terre ,
&
a ve e la
tourbe. Mais comme cette opération de cuire avec
la houille, comme l'on fait en Flandre, demftnde un
alfez grand détail, que
M.
Fourcroy rapporte avec
beaucoup de clarté, nous avons cru devoir donner
íci cette partie de fon mémoire, telle que lui-meme
l'a donnée, crainte · d'en rendre quelqnes endroits
peu intelligibles en cherchant
a
l'abréger.
Les ouvriers qni enfournent
&
font cuire la brique
au charbon de terre, font ceux que l'on appelle pro–
prement
briqueteurs;
apparemment paree que tout
le
fucces de
l'~ntreprife
dépend d 'enx. Quand on parle
d'un bon
hriqueteurdans
toutes les provinces du nord
de la France ott l'on fabrique une grande quantité de
briques , on entend un bon conduB: ur de four–
neaux.
Un attelier de ces ouvriers ou une main de
hri..
queteurs,
comme ils parlent entr'eux, coníifie en une
troupe de treize hommes, qui conilruifent en quinze
a
feize jours' fi le tems efi favorable ' un fourn eatt
de cinq cens milliers de briques. Les rangs entr'eux
font le cuifeur on chauffeur, qui commande les au res
&
conduit le feu; deux enfourneurs qui arrangent les
briques fur le fourneau; trois entre-deux qui fer–
vent les premiers dans leurs opérations fur le four–
neau,
&
font paífer les briques
&
le charbon de
main en main: enfin, fept rechercheurs ou brouet–
t urs , qui voiturent au fourneau tout ce qui entre
dans fa confiruB:ion. L'entrepreneur leur fournit un
o u deux journaliers furnuméraires, pour écrafer le
charbon s'il en efi befoin.
Les différentes manreuvres de tous ces ouvriers
font continuellement entremelées , paree que rous
contribuent également a la confiruB:ion du fourneau.
Cependant, comme le travail des enfourneurs
&
celui du cuifeur demandent des attentions particu–
lieres , je coníidérerai féparément leurs fonélions,
en indiquant la liaifon qui fe tronve entre celles dLJ,
cuifeur & des enfourneurs.