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R 1·

Pendant

{on

voyage

&

fes mouvemens, qui n'ont

pas

duré

plus

d: 8

a

10

fecond7s de teros' le mou–

leur a déja forme deux a utres bnques, que le porteur

nieve

comme les premieres. Ainú le mouleur en–

leve fur Je .champ dans la minette le fecond moule

d'une main

&

un peu de fable de l'autre pour frotter

fa rabie,

&

tous deux recommencent les memes ma–

nceuvres que

1'

on vient de décrire.

Voy

e{

pl. 1

&

J

1

d'Archiuélure;

TUILERIE.,

dans le

Diélionn. ralfonné

des S ciences

,

&c.

Toutes les manreuvres dont nous venons de pat–

ler fe font avec une tres-grande vireífe; en forre que

pour Útpporter ce travail, il faut que les gens qui

compofent l'attelier, foient capables de r

1

fifter

a

une

g rande fatigue.

C'eft

a

la vue de ce vif exercice que nait la curio–

:fité de favojr combien un bon mouleur peut former

de. briques dans fa joumée ;

&

o,n

~ppr~n.d

avee fur–

pnfe qu'il en peut former neuf a d1x mdhers, pour–

vu qu'il puiffe travailler douze

a

treize heures '

comme

ii

le

fait file tems le permet.

.

On peut :juger par-Ia dn travail de tous les autres

ouvriers; car neuf

a

dix milliers de briques, de neuf

pouces de longueur, fur quatre pouces fix lignes de

l'argeur,

&

de vingt-fept lignes d'épaiífeur , exigent

quatre cens

a

quatre cens quarante pieds cubes de

rnatiere préparée, c'efl:-a-dire , pres de deux toifes

cub .s. I1 faut que les deux batteurs fourniffent dans

le journée

a

cette confommation' en la

rempla~ant

au magafin, pour que rien ne Janguiífe.

fl

faut <1pr '

S

cela que le roulenr mene cette quantité de terre au–

pres de la table du mouleur , qui change de place,

a

mefure qu'il remplit les places entre les haies'

&

&

qui s'éloigne par conféquent

du

tas.

Il faut enfin que cette quantité de neuf

a

dix

miJliers de briques paffent fucceffivement par les

mains du porteur

&

du metteur en haie , dont nous

allons parler.

Il eft eífentiel que le mouleur

ait

la muin formée

a

fon exercice ' afio que la matiere foit d'une égale

deníité dans toutes les briques ,

&

qu'il ne s'y ren–

contre pas de vuides ou des

inég~lités

de compref–

fion qui fe feroient remarque r au fourneau.

Lorfque le mouleur a travaillé tout le

Ion~

de

l'une des places , Le portenr tranfporte fa table daos

la place fuivante;

&

il les parcourt fncceffivement

toutes. Le mouleur auroit fini fa tache de cinq cens

rnilliers en deux mois, fans les pluies qui font a:ífez

fréque ntes dans les mois de mai

&

de juin, faifon

de fabriquer la brique , enforte que ce travail dure

.ordinaireme nt trois mois. Nous obferverons ici,

quant au tems de mouler, foit brique,

foit

tuile ,

qu'il ne faut pas commen.:er trop tot au printems,

ni ñnir trop tard en automne , afinque la brigue ait

encore le tems de fécher avant qu'il gele. Car fila

gelée la furprend avant qu'elle foit feche, elle tombe

par feuille

&

la

fa~on

eft perdue.

Le metteur en haie efi l'ouvrier qui a foin de la

brique, lorfqu'elle a été une fois couchée fur le

fable. Si le tems efr beau

&

qu'il faffe du foleil , il

ne faut pa plus de dix

a

douze heures

a

ces briques

rangées dans les places' pour fe reffuyer

a

prendre

confiílance au point de pouvoir etre maniées fans fe

d éformer. Si le tems efi couvert

&

qu'il furvienne

des coups de foleil vi fs , ils peuvent précipiter la

defficatiOn des briques

a

leur furface fup

1

rieure'

les faire gercer

&

ca.íier. Alors le metteur en haie

doit les faupoudrer de fable pour ralentir l'évapo–

ration de leur humidité; il doit meme les couvrir

quelquefois de paillaífons , fur-tout s'il furvíent une

gro[e pluie.

Lodque les doigts ne s'impriment plus dans la

brique ,

&

qu'elle a déja acquis affez de folidité, le

Jl}etteur en haie

'ºRJ.m.en

(;e alors

(oiJ:

travail,

&

Tome 11,

B R I

s'en

a d abord parer la brique · vo1ci en quoi ce

travail confifie.

'

On

con~oit

qu'en retirant le moule chargé de def–

fus la table

&

en pofanr enfuite les briques fur le

fable , certe terre encore tendre, peut ramaífer que l.–

que ordure

>

qui en s'attachant autour , peuvent

altére r la figure parallélipipedale qu'elles doivent

avoir. Pour leur rendre exaétement lenr forme, ce

qui s'appelle les

parer ,

le metteur en haie fe préfente

fur lé flanc des rangées ' tenant

a

fa main un couteau

ordinaire. Il paífe le couteau le long du bout des

briques qui font le plus pres de lui,

&

coupe par ce

mouvement les bavures de l'un des bouts; puis il

met

d~

l'a.utre main chaque

briqt~e

fur fon champ;

fans hu fa1re perdre terre ; en meme tems il paífe

légérement le couteau fur le bout le plus éloigné

&

fur le flan e qui fe préfente en haut : ainfi les quatre

cotés

{e

trouvent parés. Il eft clair que les bords dtt

plan fupérieur n'ont pas befoin de certe opération

1

paree qu'ils fe trouvent parfaitement parés

&

arran–

gés par le mouvement du moule lorfqu'il abandonne

la brique.

On peut en parer une quinzaine fans bouger de la

place, c'efi-a-dire, autant que le bras d'un homme

peut en atteindre daos l'attitude ou il eft. Alors en

relevant ce premier rang fur fon champ, le metteur

en haie en dérange denx qu'il reíferre un peu contre

les autres, pour pouvoir placer fon pied dans leur

inte rvalle,

&

palier au fecond rang; il met ainfi fuc–

ceffivement tous les rangs fur leur champ.

Si le tems

e.fi

beau

&

ne menace pas de pluie, le

metteur en

haie

continue ce travail tant qu'il a des

briques

a

relever. Mais ú le tems eft douteux, il va

les arranger fur les haies des qu'il

y

en a cent de re–

levées. Cette attention efl: fondée íur ce que la bri–

que crue qui

re~oit

la pluie f}lr le champ, fe défonne

tres-facilement

&

fe réduit en rnorceaux; au lieu

que mouillée par fes grandes furfaces , elle réfifte

davantage,

&

n'efi pas fitot hors de fervice.

Le rnetteur en haie_, apres avoir paré les briques,

les tranfporte avec la brouette au pied des haies. La

illes arrange toutes fur leur champ,

&

les pofe l'une

fur l'autre, de

fa~on

qu'elles occupent le moins d'ef–

pace qu'il eft poffible. Il faut auffi quel'air

les

frappe

de tous cotés'

&

que les briques aient entr'elles le

moins de contaél: que leur forme peut le permettre.

Ces haies font

J es

efpeces de murailles auxquelles

on ne donne que quatre briques d'épaiífeur, lorf–

qu'on a tout l'efpace néceffaire pom· travailler. Pour

qu'elles puiffent fe foutenir fans accident fur la hau–

t eur de cinq pieds , on obferve d,en conftruire les

extrernités un peu plus folidement que le refie,

&

de maintenir la haie bien a-plomb fur toute fa Ion–

gueu r. Lorfque la place manqt1e,

&

qu'on efi obligé

de donner

a

ces haies plus d'épaiffeur' il arrive que

celles du milieu ne peuvent pas fécher, fur-tout

fi

on range d'abord beaucoup de briques

a

c.Oté les

unes des atltres. Pour éviter cet inconvénient , le

mouleur doit changer fa table de place fucceffive–

meni, pour que le metteur en haie ne forme jamais:

fa haie'de plus de quatre briques ou feuilles, comme

illes appelle, en la

commen~ant

;

&

quand celui-ci

efi obligé de l'épaiffir, il ne doit

y

ajouter qu'une

feuill e

a

la fois' en changeant alternativement de

cotés.

ll faut avoir fucceffi vement des paillaffons, pour

convrir totalement les haies pendant la nuit,

&

chaque fois qu'on prévoit la pluie, qni feroit un

grand défordre dans les briques. C'eft pourquoi on

efi obligé d'y entretenir un gardien , lorfque le mou·

lage eft achevé , qui

y

demeure ordinairernent pen..

dant fix femaines.

Telle eft la maniere de former la briqne en Flan-.

dres

&

daos

l'

Artois ; on obferve a-peu·pres le_¡

H

ij