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B R ·l
•
.
,
•
1
1
~
.
,
lorfqt
1
e
toutes
ces
operah_?ns on.t ete
~xec:utees av~c
foin
les briques
&
les tmles do1vent erre dures, fo–
nor;s
&
incapables de s'amollir dans l'eau, ou de fe
feuiller par la gelée.
Ces bonnes qualités dépendent
t
0
•
de la nature
de la terre que l'on y emploie;
2
°~
du travail qu'on
fair pour la corroyer parfaitement;
J
0
•
dn degré de
cuiífon qu'on donne aux ouvrages moulés
&
deífé..
chés.
A l'égard de la nature de la terre, on peut avancer;
d'apres'""tes elfais que
M.
Duhamel a faits en petit,
qu'en général l'argille pure prend au feu plus de
du–
reté que
c~lle
qui eft alliée avec des fub!l:ances hé–
térogenes. Mais aufii cetre argille-pure fe retire beau–
coup
a
u feu; elle fe tourmente
&
fe fend, fur tout
quand les ouyrages ont une certaine épai:íreur; c'eíl
pour cette raifon que l'on
empl~ie
de la terre
p~us
forre pour les ouvrages de poten
es,
que pour fa1re
du carreau; plus forte pour
1~
carreau que
po~tr
la
tui!~,
&
plus forte pom la tmle que pour la
bnque~
Si
la terre que l'on y defiine efi tres·maigre, elle
fe
deífeche fans fe tourmenter ni fe gercer : mais
auffi
l'ouvrage en efi moios dur
&
moins fonore. Les
fubíl:ances
~trangeres
qui diminuent la force des
glaifes, font tantot ttne terre limoneufe
&
végé–
ta
e ' qui ne contribue en rien
a
la dureté des ouvra–
ge
(
car, que l'on petriífe
eh!
la terre d'un bon po–
tag~r
&
qu'on la faffe cuire , elle acquerra peu de
dureté) ' tantot un fable qhi peut etre avantageux
quand
it
fe vitrifie difficilement,
&
quand il n'efi pas
trop abondaot dans la glaife, mais
qui
gate tout,
quand fe trouvant melé avec la glai[e
'il
en réfulte
un alliage trop fufible on trop aifé
a
vítrifier; car
l'argille pure eft td:s-réfraétaire.
Un
melan!?e de par–
t1es métalliques
&
pyriteufes en gros gratns , pro–
duit un mauvais effet, paree que certaines patties fe
brftlent pendant que d'autres fe vitrifient,
&
il
en
réfulte des vuides qui alterent la brique ou la tuile.
Ces memes fubfrances font plus utiles que nuifi.–
bles, qnand elles fe rencontrent en perites maífes
&
en médiocre quantité; paree que
fi
elles font bien
mclées avec l'argille
&
divifées autant qu'il efi pof-
1lble , elles
íe
vitrifient fans laiífer de vuide, & l'ou–
vrage en devient plus dur.
Si
cet alliage
efl:
de la nature du caillou
&
par gros
grains, il éclate anJeu
&
gate l'ouvrage.
S'il e!l: de la nature des pierres calcaires , il fe
convertit en chaux lors de
la
cuiífon de la brique
ou
de la tuile;
&
ces parties de chaux venant
~
fentir
rhumidité, fe gonflent
&
font fenclre Oll felllller la
brique, ce qui efi un tres-grand défaut. Néanmoins
une perite quantité de craie ou d'autre fubíl:ance cal–
caire' réduite en parties fines' peut etre utile dans
certains cas; car alors les íhbílances calcaires fe vi–
trifient
&
fervent de fondant.
A l'égard des ouvrages dont le prix peut indem–
nifer l'ouvrier des dépenfes qu'il efi obligé de faire
pour les travailler' on parvient a corriger le défant
des terres
íi
elles font trot> fortes, en
y
melant du
fable
fin
&
doux qu'on fait etre propre
a
augmenter
la
dureté des ouvrages' en meme tems qu'il diminue
fuffifamment la trop grande force de l'argille. Si les
terres font trop maigres, courtes o u alliées de fable
trop gros, ou de pirytes, ou de cailloux, ou de pierre
calcaire, on délaíe ces terres d 'feB:ueufes daos de
l'ean: on les lai(fe repofer quelque tems, pour que
les corps plus pefans que les parties les plus fines
de la glaife, fe précipitent; apres quoi, en faifant
écouler l'eau dans quelque endroit propre
a
la' rece–
voir, on la laiífe repofer,
&
il fe précipite au fond
une glaife tres-fine, pure on alliée d'un fable tres–
fin~
quelquefois meme on pafre cette eau chargée de
glaife Rar des tamis, pour etre plus certain d'en
avoir retiré tous les corps étrangers¡
B R I
1 ~
On fent
b~en
qu'on ne
p~nt
prendre
de
fémbla
bles précautions pour des ouvrages groffiers, tels
que la brique ou la tuíle qui fe vendent
a
bas prix;
auffi
les tuiliers
&
les
briquetiers
fe contentent-ils
de remédier
a
la trop grande maigreur de leur terre;
en
y
melant de l'argille pure;
&
quand leur ter re
eft
trop graífe , ils y joignent
dn
fable ou une terre fort
maigre : quand
C€S
melanges fe trouvent faits par la
nature meme' ils réufiiífent fouvent mieux que ceu'1(
qu'on e!l: obligé de faire aífez groffiérement par ar–
tifice, ce qui épargne be.aucoup de peine
&
de dé•
penfe
aux
ouvriers.
A
Montereau, ottla tuile
efi
de fort bonne qua•
lité, on emploie la terre telle qu'on la fouille; il en
efi de meme dans plufieurs atttres lieux de France
Ott l'ori fait des tuiles; cependant on efi obligé dé
melanger cette terre dar'ls quelques-uns de ces lieux
pour la brique. Dans les tuileries de Grand(ofl pres
d'Yverdon, on fait
un
melange de deux forres de
terre
ui
fe trouvent
a
peu de diílan€e l'une de l'au...
tre.
ne de · ces terres e!l: trop graífe
(i
0n l'em–
ploie feule; l'autre au contraire e!l: trop maigre.–
L'expérience leur a appris dans quelle proportion ils
doivent les meler,
&
la brique
&
la tuile qu'ils fabri–
quent avec ce melange efi cependant forr bonne.
Voila des príncipes qui font alfez généralement
vrais; ils fouffrent cependant de fréquentes excep.;
tions ' que les plus expérimentés ont peine
a
d 'cou•
vrir
a
la úmple infpeétion deJa terre; car il y a des
glaifes qui fe retirent beaucoup plus que d'autres
en fe defféchant , ce
qui
efr un grand défaut; d'au–
tres fe fondent , fe vitrifient par tout ott le feu eíl:
un peu vif, pendant qu'il
y
en
a
d~autres
qui ne fe
vitrifient pasa!fez,
&
n'acquierent point une dnreté
fuffifante; car on peut regarder
la
cuiífon de terre
c?m~e
un
com~enc:ment
ae vitrification' qui, por.o
tee a un certam pomt ' donne a la brique ou a
la
tuile , les qualités que l'on defire. Mais
palf~
ce
ter~
me , lorfque la vitrification eíl: complette ,
les
ou~
vrages fondent , ils fe déforment, les
piece~
s'atta–
chent les unes aux autres,
&
f9nt ce qu'on nomme
des
raches.
Pour ces raifons, certaínes terres exigent
beancoup plus de feu que d'autres ' pour etre cuites
a
leur point'
&
ces terres dures
a
cuire' font com–
mun€ment des ouvrages bien plus folides que les
au•
tres. Ainíi quelque marque .que l'on indique pour
connoitre'
a
la fimple vue; la bonne argille
~
brique'
la méthode la plus iúre
&
la plus courte pour en re•
connoirre la qualité,
&
qui efi pratiquée par les
en~
trepreneurs des briqueteries, fera toujours d'en faire
fas:onner foigneufement une certai'ne quantité
com.o
me une toife cube,
&
d'en tranfporter les briques
dans quelque fourneau voiíin, oit on en obferve le
fucces. En réitérant cette expérience a différens dé–
grés de cuiífon' les
hriquetiers
apprennent
a
peu
de
frais, Ce qui manque
a
la terre pour faire de bon Otló\
vrage ,
&
comment on doit la corriger.
Mais quelqu'attention qu'on apporte dans
le
choix:
des terres, on ne feroit que de mauvais ouvrage;
ft
on négligeoit de les bien corroyer.
Il
importe done
de connoitre les différentes manieres uíitées dans les
dívers endroits oitl'on fait de la brique,
&
laquelle
de ces manieres
l'expérienc~
a montré etre la meil,¡
leure.
On tire l'argille defiinée
a
fotmer
des briques, att
commencement de l'hiver,
&
cela fe pratique aífez
généralernent dans toutes les briqueteries ; paree
qtl'On a trOUVé qLte l'argille qui a été eXpOfée
a
Ja
gelée, quien a été meme bien péné rée '
&
qui dége–
le au printems, fe travaille enfuite beaucou p mieux;
fes parties ayant été divifées par l'atlion de l'air
&
de la gelée' font plus faciles a meter.
&
on parvient
bien plu facilemént
a
en former un t01Jt homogene
J
que quaod certai.nes parties diverfes rcHifient
en~on
a
\ .