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EDG

§

ECUSSON,

f.

m. (

terme de l'art Héraldique.)

meuble d'armoiries qui repréfente un écu ou un bou–

dier des anciens chevaliers.

De Pertuis en Normandie;

d'at_ur

a

trois écuf!ons

d'argent.

De Coetlogon en Bretagne ;

de gueules

a

trois

écuJ!ons d'hemúne.

(

G. D. L. T.)

,

EcussoN,

terme de

Fleurijle,

perite plaque de

plomb ou d'étain' que l'on meta coté d'une plante'

ou fur le pot ott elle eft. Cet

écu/fon

efi numéroté,

&

relarif

a

d'autre chiffres pareils d'un catalogue'

o\1 tbutes les efpeces font infcrires.

Dans les endroits Otl l'ardoife efr commtJne, on

peut fubfiicuer au plomb les pieces d'ardoife que les

couvreurs rejettent,

&

leur donner telle figure que

l'on voudra. Outre

1'

' pargne, on

y

trouve encore

l'avantage de pouvoir les tailler foi-meme, y écrire

avec un poins:on le nom entier de l'efpece, leur don–

ner la longueur qui efi néceífaire pour les enfoncer

fuffifamment au pied des plantes en

leine rerre;

enfin, elles tentenr moins l'avidité de certaines gens.

Mais les caraéteres doivent erre profonds, attendu

que l'humidité , qui effeuille l'ardoife , enleveroit

ceux qui ne feroient que fuperficiels.

e+)

*

§

ECUYERS, ••.

Scintule, comte de l'étable de

Cifar.

11 éroit

a

propos de mettre

coma de

L'

étahle de

Julien,

pour oter au Ieéteur le danger de confondre

ici Julien l'apoftat, avec Jules-Céfar.

Lettresfur L'En–

.cy

clopédie.

ED

§

EDESSE, (

Géogr. anc.)

<<

fondée quatre cens

ans avant

J

efus-Chrifi ...

,,

IL

faut lire

rrois cens qua–

tre ans, felon Eufebe daos fa chronique; mais Ifidore

aífure qu'elle fur batie par Nembrod.

Edef!e

s'appelle aujourd'hui

Orfa.

Lifez

Orfa. (C)

EDGAR,

(Hijl.

d'Angleterre.)

Bien des rois ont

préfér..: les douceurs de la paix au tumulte des armes;

&

1'

dulation toujours prete

a

profiituer l'éloge '

s'eft hatée de leur donner le beau furnom de

pacifi–

que.

Daos le nombre des princes honorés de ce titre,

fi

cher aux nations lorfqu'il efi mériré ; la

plup~rt

ne l,ont acquis qu'a force d'indolence

&

par leur m–

capacité. Cene fut point

a

fes foibleífes,

a

une lache

oiíiveté, mais ce fur au contraire

a

fes rares talens

&

fur·tout

a

fon habileré dans l'art de gouv

erner'

<)U'

Edgar

fur redevable de ce furnom dont il fe m.on–

tra digne par fon aél:ivité aurant que par la cramte

qu'il eut l'art d'infpirer aux puifia?ces

~rrangeres.

l1

eft vrai

qu~il

fe

fervit d'une v01e odteufe pour

s'élever au rrone ,

fur

lequel fa naiífance l'eút

également placé' quand meme il n'auroit poinr ufur–

pé fur Edwy fon frere, la Mercie

&

le Northum–

berland. Edwy dévoré de chagrín, mourur fans

po:ll:érité ,

&

l'Angleterre entiere fur foumife

a

Edgar

qui,

a

peine agé de feize années, étoit avec

raifon regardé comme l'un des hommes les plus

éclairés de fon íiecle. Depuis l'infritution de la mo–

narchie daos

les

conrré~s

britanniques , on n'a vu

qu'un feul regne qui n'air j'arilais été rroublé par le

fe u de l.a guerre,

&

ce fut le regne d'

E

dgar.

Ce ne

fut pourtanr poinr par des invaíions ni des conquetes

qu'il infpira de la rerreur aux nations étrangeres , ce

fut par les préparatifs qu'il

fi~ conti~uelle.ment

pour

foutenir la guerre qu'on aur01t pu lm fu{citer: ce fut

encor~

par les fages précautions qu'il prit contre les

irruptions des Danois, en défendant fes cotes par la

plus formidable marine. Quelques aureurs aífurent

qu'il fit cóníl:ruire

j.t

fqu'a 4 3oo vaiífeaux ,

&

que

cette flotte énorme ·difiribuée daos tous les ports de

1'

Angleterre,

&

croifant fans ceífe autour de l'ile,

effraya les pirates qui n'oferent plus na viguer

a

la

vne de ces cotes qu'ils avoient tanr de fois ínfulrées.

Par

ces préparatifs également propres

a

garantir

EDG

l'Angleterr~

des incurfions des ennemis du dehors ·

&

a

contemr les

D~nois

établis dans

le

royaume:

Edgar,

fans recounr

a

la force des armes obligea

le~

rois de

~all~s ~ d'Hian~e

&

de l'!te de Man,

a

fe

declarer tnbuta1res. On dn

a

ce fujet

qu'Edgar

allant

par eau de

Chefte~ a~1 monafre~e d~

S:

Jean-Baptifi:e,

&

defcendant la nvtere de D1c, 1l tmt lui·meme le

gouvernail du batean, fur lequel huir rois enchainés

1ervoienr de rameurs. Si ce Jait rapporté par

plu~

fieurs annalifies n'efi point fuppofé,

il

prouve daos

Edgar.

un

ex~es bie~

révoltant ou d'orgueil ou

de

barbane ; ma1s ce qm me paroir décréditer ce récit

c'efi le foin habituel qu'íl prit de rendre fes fujet;

he~ueux,

&

d'éc~rte~

tour ce qu'il prévoyoit pou·

VOlr

troubler la únete publique. Ce fut encere

a

lui

que

1'

Angleterre fut redevable de l'exrinél:ion ro tale

des loups qui défoloienr les champs

&

les villageso

Ces animaux dévafiateurs, defcendant par troupes

des

mon~agnes

de,

Gall~s,

ravageoient les troupeaux

&

porr?Ien~

la defolatiOn de province en province.

Edgar

1magma un moyen qui bientot délivra 1ile

entier.e de.leur v.oracité: il changea le tribut que les

~all01s

hu yay01ent, en t.rois cens

te~e~

de }oups;

1l fit en meme tems pubber une athmíhe pour les

Crim~s.

de rous les genres, C?mmis jufqu'alors,

a

cond1t10n que les coupables hu apporreroient, dans

un tems limité, un cerrain nombre de Iangues de

loups, fuiv.ant la nature des crimes. Le zele des

Gallois

&

la condirion de l'amnifiie, produifirent un

tel effet, qu'en moins de rrois années tous les loups

furenr éxrerminés : on aífure que depuis il n'en a

plus paru en Angleterre. Mais ce royaume étoit dé–

folé par un atltre fléau bien plus pernicieux, puifque

fa voracité ne fe bornant feulement point aux trou–

peaux, dévoroir la fubftance de tous les citoyens :

c'étoit l'énormité des concuffions des magifirats qui,

établis pour rendre la juíl:ice, abufant atrocement de

. l'autorité qui leur avoir été confiée, vendoient avec

impunité leurs arrers ' affermoienr les domaines de

la couronne;

&

juges

&

parties condamnoient fans

caufe'

&

fouvent fans prétexte' les fujets

a

des amen–

des pécuniaires, qu'ils ordonnoient comme juges

&

recevoient comme fermiers.

Edgar,

afin de réprimer

1' xces de ces abus, fir les plus fages réglemens,

veilla lui-meme

a

Icur exécnrion' alla de PI'OVÍnce

en province recevoir les plaintes qu'on formoit

centre les juges oppreífeurs,

&

fit pucir févérement

les plus coupables.

Ces importans fervices rendroient fans doute la

mémoire

d'Edgar

rres-refpeétable, fi

les hiíloriens

qui nous onr rranfmis ces r 'cits montroienr moíns de

partialité daos les portrairs qu'ils font des fouverains

qu'ils louent ou qu'ils blament, fuivant le bien ou le

mal qu'ils croient en avoir res:us. En effet, ce font les

moines qui onr prodigué

a

Edgardes

éloges outrés,

par la meme raifon qu'apres fa mort ils ont entre–

pris de l'élever au rang des faints ;

&

il eíl: vrai qu'il

mérita' leur zele

&

leur reconnoiífance par la trop im·

prudente proteétion qu'illeur accorda, par les libé–

ralités ruineufes pour le royaume qu'illeur :fit, par

les tréfors qu'il employa

a

la confiruétion de plus

de quarante monafteres,

&

par les richeífes qu'il

verfa

(

ur ceux qu'il répara, qu'il embellit ou qu'il

dota. La chaleur monacale d'

Edgar,

fomentée par

les confeils de Dunfian, abbéde Glafion, qu'il venoit

de nommer

a

l'archeveché de Cantorbery, alla plus

loin encore. I1 enrreprit de mettre les. moines en pof–

feffion des bénéfices eccléíiafi:iques, donr il fe hata de

dépouiller les prerres féculiers. Ceux-ci, qui n'avoient

peut-etre donné

qu~

trop lieu aux plaintes qu'on

faifoít contr'eux' cnerent

a

l'ufurpation ;

&

pour

érouffer leurs clameurs, les moines fecondés par

Dunfian, d 'crierent le clergé féculier ,

&

parvinrent

a

prévenir le peuple contre les malheureux qu'on