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EDI

o pprimoit. Lorfqu'Edgarfefut aífuré de ladifpofirion

du peuple,

il

fit

affembl~r

un concile au9-uel

il

afl}fia,

&

o1r il prononc;a un d1fcours ou plutot un_e decla–

mation ourrageante contre les pretres {écuhers

~

&

en faveur des moines dont il approuva la condmre,

la

violence

&

les ufurpations.

~etre ,~ar~ngt~e

'·plus

déshonorante pour l'orateur

qu

elle

~

eton lllJUneufe

a u

clergé féculier, eut

ton~

le fucces qu,e

Du,ofia~

en avoit attendu

&

le concile , ou trompe par

1

abbe

de Glafion ou

c~rrompu

par les bienfaits

d'Edgar,

mit les moines en poffeffion des bénéfices. C'efi

a

cet

aél:e d'injull:ice qu'il faut rapporter le_s éloges que les

apologifies intéreffés

d'l!-dgar

ont fan de

fe~

vertus:

car il faut avouet que

r~en

ne reffemble moms, non

feulement

a

la fainteté , rnais méme

a

la décence

la plus commune, que

la

conduite d'

Edgar,

&

fur–

tout fon penchant effréné pour les plaifirs.

Ii

ne ref–

péHa ríen dans mil!e circonfiances,

&

pour fatis–

faire fes gouts,

il

n'y avoit ni bienféance ni devoir

qu'il ne

facr~fiat.

Quelques

f?i.n~

que

~e~

rn?ines aient

prÍS

pour derober a }a pofiente fes lll)UfilCeS

&

fes

crimes, on fait qu'épris des charmes d'une r eligieufe,

il en agit précifément ave

e

elle comme jadis T arquín

a

l'écrard de Lucrece,

&

qu'il en eu.t une filie nom–

rnée

Edithe

qui a été honorée de la faicreré,

a

Ia–

quene petlt-etre elle eut autant de droits que fon

pere. Sa fecomle maitreífe fut Elflede,

a

laquelle

quelques-uns donnent la qualité

d~ép<;mfe

lé.gitime,

&

dont il eut un fils Edouard qm lm {ucceda. En–

trainé par fon penchant

a

l'infidélité' il devint éper–

dument amonreux de la fille de l'un des princípaux

feigneurs de fa cour : il alla loger chez le pere de fa

nouvelle amante ;

&

réfolu de fe fatisfaire des la

nuit meme' il ordonna qll'on amenat de gré ou pe

force cette jeune perfonne dan_s le lit qu'il devoit

occuper. L'époufe de f0n hóte ne voulant point que

fa fille fut déshonorée, mais craignant d'irriter le

tyrafi , prit un moyen fur lequel elle ne comptoit .

que foiblemetlt,

&

qui pourtant lui réuffit:

elle

ga.gna une de fes Cervantes

&

l'envoya coucher

dans le lit

oh

la tille devoit etre déshonorée.

Edgar,

pltts brutal dans fes paffions que délicat dans fes

co('trs, aífouvit

{es

defirs,

&

ne vit que le lendemain

qtJ'on l'avoit trompé:

il

fut d'abord tranfporté de

colere; mais l'amour qu'il avoit cons:u pour cette

íervante , éteignit fon ,courroux ; il pardonna la fu–

percherie,

&

garda cette fille jufqu'a fon mariag

avec la filie dL>t comte de Devonshire, qu'il n'épouüt

qli'e par un crime atroce, apres

avo.ir

faít périr, ou,

comrne quelques-uns l'aífurent, apres avoir lui-meme

·poignardé le comte Ethelwold, rnari de cetre jeune

fernme.

De ces aél:ións

&

des éloges qu'on a donnés

a

;Edgar,

ai.níi que

des

grandes qualités qu'on ne pour–

roit facs injufiice lui refufer, il réfulce qu'a des ta–

lens heureux,

Edgar

urtit les défauts les plus ré vol–

tans,

&

que s'il eut quelques venus, elles furent

éclipfées par l'énormité de fes vices.

Il

régna

feize

années '

&

mourut agé de

3

2

ans.

ll

laiífa deux

fiJs

&

une fille : apres fa mort, les rnoioes le placerent

au nombre des faints ; fon corps fut enterré dans

l'écrlife de Glafionbury, Oll, fuivant l'intentiÓn de

(esr;,

pa11égyriftes, il ne manqua point d'opérer une

foule de miracles: mais fes aétions

parle.nr

plus

haut

que fes ap0logiftes. Si

a

quelques égards il fe montra

b on roi

'il

ne .fut'

a

beaucoup d'autres' qu'un tr '

s–

méchant

&

tres-vicieux prince. (

L. C.

)

/ *

§

EDILES

che{ les Romains... O!l créa deux édi–

l es

L'

an de R ome 3 8 8 : on les appella édiles majeurs ou

cundes.

Les deux premioo·s édiles curules ne fu;ent

créés que l'an

3

97

de

Ro

me.

J7

oye{

les hiftoriens Ro–

mains.

L ettresfur

L'

Encyclopédie.

§

EDINBOURG, (

Géogr.)

On lit dans cet arti–

\Cle;

")e

concile de Confiance... br.ula Jean Hus

&

EDM

.H

Jeróme de Prague en I4I7···

~'

c'efl: une faute de

la Martiniere que l'auteur de cet arricle a copiée.

Jean Hus fut brulé en

r4r

5,

&

Jeróme de Prague

en

1416.

(C)

*

§

EDlT

PROVINCIAL, ...

Dans cet article lifez

lf{ éclz'iel Spanheim,

au lieu

d'E{échieL Spanham;

&

Lempereur Marc- LJ._urele,

au lieu de

L'emptreur Mar–

cus,

§

EDITEUR, (

Littérature.)

dans cet article

du

Diél. raif. des S cien.

&c. au lieu de

P. Lallemant

lifez

P.

Labbe:

le commencement de cet article n'efr

~oint

de l'auteur dont la marque fe trouve

a

la fin.

(O)

EDMOND

1, (

Hijl.

d'

Angleterre.)

l'ainé des en–

fans d'Edou ard l'ancien, touchoit

a

peine

a

fa dix–

íeptieme année quand la mort d'Adelíl:an fit paífer

íur fa tete la couronne d' Angleterre. Sa jeuneífe

&

l'ínexpéri ence qu'on luí fuppofoir, réveillerent les

Danois, toujours prets

a

profiter des circonfiances

favorables

a

leur goftt pour la rebellion. Anlaf, roí

des Danois

.N

orthumbres, contraint par fes fujets

fatigués de fa tyrannie, de defcendre du trone,

&

de fe retirer en Irlande,

oit

il

vivoit obfcurément

jugea par fes propres difpofitions de celles des Nor:

th~_mbre~

;

&

dévoré du

~efir

de

remonter au rang

qu1l

avo!t

P,e~du pa~.

fes v.1ces, il fe hata d'engager

d~ns

fes mterets

~:>laus

1

ro1 de Norwege, qui lui four–

mt des troupes, a la tete defquelles Anlaf envahit le

No rthumberland,

&

paífa dan.s la Mercie , o!t

{es

compatriotes l'aiderent

a

s'emparer de quelques pla...

ces.

Edmond l

n'eut pas plutót appris les courfes

conquérantes d'Anlaf

&

fes déprédations, qu'il raf–

fembla fes troupes;

&

quelque inférieure que fon

armée fftt

.a

celle des Danois, il réfolut de tout ten–

ter pour écarter cette foule .de brigands. .A.nlaf en–

hardi par les fucces qu'il venoit de remporter, alla

lui-merne au-devant du roi·d'Angleterre,

&

les.deux

armé es fe chargerent avec autant de fureur que d'in–

trépidité: le courage

&

la valeur éroient égaux de

part

&

d'autre,

&

la

viél:oire fut tellemem balan–

cée, que la nuit étoit tombée,

qt~'aucun

des deux:

partís n'avoit, ni cédé, ni vaincu. Anlaf

&

Edmond

fe préparoient

a

recommencer le combat des le lever

de l'aprore; mais les archeveques d'Yore

k

& de

Cantorbery qui fe trouvoient dans les deux armé

es~

travaillerent

~e

concert ayec tant de zele pendant le

refie de la nu1t, que la guerre fut terminée au point

du jour par un traité de paix.

E dmond I

eút rejetté

avec indignation les conditions qui lui furent propo–

fées,

&

qu'il accepta forcément par les infiance$ des

grands de fa cour,

&

des principaux officiers de fon

armée : la crainte feule de fe voir abandonné, le

.fit

confentir aux négociations des deux prélats,

&

il

fut

fiipulé que

l'

Angleterre feroit part'!gée eótre

EdmonrJ

&

Anlaf, qui fe mit des le j.our

m

eme en poífeffioQ.

du royaume de Northumberland, d'ott il fut en–

core chatré par les Northumbres, irrités de

fa

tyran–

nie

&

de l'énormité de fes exaB:ions. Les nabitans dtt

royaume de De1re donnerent lefignal de la révolte,

&

les

prernie.rs

aél:es de foulevement fut d'élire pour

leur roi, Réginald , neveu d'Anlaf. Réginald fou–

tint par les armes cette éleé1ion tumultueufe ;

&

1&

guerre s'étant allumée entre l'oncle

&

le neven,

E dmorzd 1

qui n'étoit occupéquedes moyens de ren–

trer en poffeffion de fes états, taífembla une armée,

& .

fous prétexte de fervir de médiateur entre les

deux concurrens, il ·arriva fur les frontieres du Nor–

thumberland , profita de J'affoibliífement

d€:S

deux:

rois' c\ont

i.l

etlt pu meme envahir les états'

&

les

accabler l'un

&

l~autre

: mais

H

fe contenta de leur

procurer la paix , conferva

la

couronne

a

R

éginald;

&

apres les avoir fait preter ferment de fidélité , illes

obligea d'embraífer la religion chrétienne. Cette paix

qui n'avoit ríen q'onéreux, ni d'aviliífant pour les

D anois, ne dura cependant que jufqu'au départ

d'Edmond,