ED
O
permiffion de fouper avec lui. Le repas
fut
gai; au
·deffert, le comédien lui dit: Parlons d'affaires
a
p:é–
fent; VOUS eteS mon créanci-er, je
VOUS
dois IOOllV,
'íl:eding,
&
je viens vous les payer.
M.
Thomp~o.n
prit un aír grave,
&
fe plajgnir de ce qu'on abuío1t
·de fon infortune pour venir
l 'infulte~.
H
Nofl, Mon–
" fieur, voila un billet de banque qm vous .rrouv.era
,, ma fincérité :
a
l'égard de la dette qoe J'acqmtte
, voici comment elle a été concraél:ée. J'ai lu votre
>>
poeme
D es[aifons ;
!~
plaifir qu'}l m'a fait ,mé:itoit
»
ma reconnotffance ;
J
a1
en confequence legue par
>>
mon teframent ioo liv. fierling
a
l'autenr: ayant
)>
appris le matin que vous
éti~z
d.ans cette mailon,
>>
j'ai cru devoir me dom:}er
t;
pla1fir de
.vou~
payer
}>
plutot mon legs pendant qu
Il
vous fer01t i.lttle, que
" de laiffer ce foin
a
mon exécuteur teíl:amentaire ''·
.Un préfent faít de cette
manier~,
&
clans une pa–
l"eille circoníl:ance, ne pouvoit manquer d'etre a.c–
cepté. Thornpfon, en monrant en
1748,
emporta
'dans le tombeau les regrets des concitoyens
&
des
·gens de lettres.
La
meilleure édition de fes ouvrages
eíl: celle de Londres en
17
6
2 ,
en
2
vol.
in-
4
Q.
Le
produit en fut delliné a luí élever un maufolée dans
l'abbaye de \Veíl:miníl:er..
(C
.. )
*
EDOUARD
L'ANCIEN, (
Hifl.
d'Angl.)
monta
'fur le trone d'Angleterre apres fon pere Alfred, en
900.
Les viél:oires qu 'il remporta fur les Ecc;>ifois?
les Bretons ·¿u pays de Calles,
&
les Dano1s,
hu
firent donner le beau tírre de
pere
de. la
patrie.
Il
fut
le proteél:eur des fciences
&
des beaux-arrs,
&
mou–
t:ur
en 924 apres un re.gne de vingt-quatre ans.
EnoUARD
le
M..z.rtyr'
élevé íur le treme
a
l'age
'ae clix ans, pa!
l'autori~é
de l'archeveque Dunftan ,
n'eut que le nom de r01. Dunftan gouverna avec un
pouvoir abfolu. La reine Elfride , belle-mere d'E–
douard,
fit aífaffiner ce prince pour aire régner fon
ñls Ethelred. C'eíl: cette fin tragique qui lui a fait
donner
le
nom de
martyr.
Il
n'avoit encore que
-quinze ans.
EDOUA'R.D
le Confef!eur
ou
le Débonnaire,
fut cou–
ronné en
1403.
Ce prince, plus fimple que polití–
que, plus foible que généreux,
l?l~s
indolent
gu'ap–
pliqué , laiífa ufurper fon autonte par Godwm fon
rninil1re , qui lui fit épóufer
(a
fiUe;
{~ mo~rra
trop
inditférent fur les troubles qu1 mena<;otent
1
etat,
&
prépara par fa foibleífe la révolution qui mit le
fceptre d'Angleterre dans
les
mains de Guilla
u
me,
duc de Normandie.
ll
mourut en
1066
aprcs un
reune de
2
3
ans.
Edouard
fut un modele de charité,
.debdouceur, de patience, de chaíl:eté; mais il n'eut
pas les qualités de roi.
E
no u
ARD
I,
depuis la conquete. Ce prince étoit
en Paleíl:ine, oti il partageoit ave
e
S. Louis les tra–
vaux ingrats d'une expéd1tion malheu reufe , moins
animé peut-etre de cett€ fureur pieufe qui s'étoit
alors emparée de la plupart des fouverains de l'Eu–
:rope, que pour n'etre pas témoin des maux qui
défoloient
f.:1
patrie fous le regne cl'Henri
III
fon
pere, lorfque la mort de celuí-ci , arrivée en
1 27l ,
le rappella en Europe. Les Anglois qui l'attendvient
avec impatie nce , le re<;urent avec les fentimens
qu'infpire l'efpoir d'un gouvernemen t meilleur que
le précédent. Leur attente ne
fur
point tromp ée .
Il
commen<;a par réformer plufieur abus qui
s'étoi~nt
glifr's dans l'adminiíl:ration
de
la juíl:ice, donna
luí–
m
eme l'exemple d'une équité exaél:e,
&
rempla~a
des juges iniques par des magiíl:rats integres.
Il
rani–
ma
l'induíl:rie languiffante , fit fleurir le commerce
autant qu'on l.e pouvoi t
1
vers la fin du rreizieme
fiede ,
per~
él:ionna la conftitution politique , en
donnant
au
parlrment d'Angleterre une nouvelle
forme' celle a-peu-pres
qu•iJ
conferve aujourd,hui'
&
fit
paíler
plufieurs
loix
auíii
utiles que fages.
La
EDO
conqu&te du pays de Gailes fur le prince Lolin
qui
ofa
p~endr~
les
a~m_es&
déclarer !aguerre
a
Edo:tczrd,
d
~pres
une pre?IC.ho.n du fameux .Merlin
qui
fembluit
lm promettre
1
empae de toutes les i:lles britanni–
q~les;
la guerre qu'il fit a
la
France, guerre termi–
nee en
1
29~
par une double alliance e-ntre ce monar4
que
&
Marguerite de France ,
&
enrre· fon fils
Edouard
&
llabelle , l'une freur
&
l'autre fillt:: de
Philippe -le-Bel ; {ur-tout la conguete de f'Ecoífe en
1.307,
illu~rere~t
e-ncore íon regne, mais félnS ríen
aJou.ter
a
fa .gloirl.! aux yeux de
la
poHérité. Nous
adrnn:ons
mo1ns
le courage du conquérant, gue nous
ne ,e;teílons la f?1f de la
veng~~nc~
dont il parut
alt re, la barbane
&
la mauva1 le fo1 dont il ufa
en
plufieurs occaúons contre
les
Gallo is
&
leurs prin–
ces , les Ecoífois
&
leu rs rois ,
&
dont nous avons
un moñuf!lent ?ur.able dans l'antip.a thie qui fubíifie
encore aUJOurd hm entre les Anglo1s
&
les Ecoffois
malgre la réunion des de ux peuples.
Edouard
mou:
ruten
1307,
agé de
68
ans: il en avoit régné
trente~
quatre.
·
.
EDOUA~D
H '·
fi [s
&
f~tcceífeu r
d'Edouard I,
pett
Jaloux d e foutemr la glmre que fon pere s'éroit ac–
quife dans la paix par la fé!geife de · fon
g~" uverne
ment,
&
dans la guerre
p
u
Íd
valeur, fe livra des
le
commencement de fon r egne
a
deli ma'itreífes
&
eles
f~vorís
qui
l~ ped i ~enr. Gav~fion
'.l e premier
qui
S
empara de fon efpnt,
{e
rencllt
fi
Otheux a Ja nation
par fon infolence
&
fa dureré ; il maltraira fi cruelle–
ment les grands du roya
u
me, qu'ils prirent les armes
centre leur fouver ain,
&
firent le preces
a
fon fa–
:'ori qui eut
la
tete tranchée. Cependant
Edouard
tnfulrant au
malh~ur
du
p~uple ~ngloi
,
affligé
par
u~e
hornb!e fam1ne
qtn
JOl gnon les ravages
aux
defordres
d
un gou vern ement oppr flif' fir faire
a
grands frais les funérailles de G avello n , dont
le
corps fut porté
a
la
t
rre de Langley. Les Eco!Tois
choiíirent ce moment de trouble
&
de calamiré pour
fecouer le joug de 1'Angleterre. Une guerre m cdheu–
reufe c0ntre
la
France acheva d'aiorir les efprits.
La
reine lfa belle , r etir 'e
a
la cour de bFrance anprcs de
Charles-Ie-Bel, fon frere, o fa concevoir le projet
de profiter du m ' contentement des Anglois pour
fati.!>faire fon ambiti?,n. Seco ume par le comte de
Hc~tnaut,
elle leva
1
tendard de la r ' vol re
&
re–
paffa la mer avec troi mille hommes. E lle déclára
dans un manifeí1e public, qu\.lle venoir délívrer
l;
peuple de la tyrannie de Spencer, miniftre
&
fdvori
du roi fon époux.
Edouard
&
~pencer,
ne
fac~t~nt
Gt~
trouver un afyle, fnrenr bientot au ponvoir de
la
reine. Spencer
&
fon fils moururent par la main du
bourreau. Le parlement s affembla. Le roí y
fut
accufé d'avoir viol' les loix du roy aume, de s'étre
liv.réa d es
confeill~rs
indignes' d'avoir r ejetté les
avis de fes fideles fuJets , de s•etre rendu indigne du
trone,
00
aban<lonnant
le
gouvernement
a
des hom–
mes perdus de crimes
&
de d ébau ches. Perfonne
n'ayant o fé prendre
la
défenfe· d'Edouard , il fut
dépofé d'une voix unanime,
&
fon fils fut proclamé
folemn el!ement dans
la
grande falle d e \Veíl:rn infier.
Mais le j eune prince, vivemen t affeél:é de ce qui
(e
paffoit, proreila qu'il n'accepteroit point la cou–
ronne
du
viva nt de fon pe re,
~
moins qu'il n'y con–
fe ntit. Edouard, dont
la
foibleífe étoir
le
plus grand
crime
&
la caufe de tous fes malheurs , ne
[?Ur
rece–
voir cette propofition fans en paroirre inJigné. On
affure que
l
s éveques de L incoln
&'
d'Hereford ,
chargés par le parlement de
le
préparer
a
réíigner
de
bonne g ra ce la couronne
a
fon
fils'
l'iníl:ruiíirent
avec dureté des intentions de
la
narion ,
&
oferent
méme le menacer s'il ne fe rendoit pas de bon gré
a
ce qu 'elle exigeoit de lui. Douze commiífa:res furent
nommés pour recevoir
ion
abdicarion. Un de juge.5,
faiúlnt l'offic€
d e
procqreur
fpécial
du p
uple,
lat