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C .H R
amnifiie anx habitans de Copenbague,
&
Íut employer
ft
a
propos la poli tique' la
el
~menee
' les armes' les
careffes, le> menaccs, qne les habitans de la capitale
affiégée réfolurent enfinde lui ouvrir leurs pones en
15
36 ; il
y
otra
en
triomphe, mais
la
joie que
lui
caufoit cene révoltttion fnt troublée par le fpeéta–
cle que
lui
offroit cette
ville
malheureufe :
la
mala–
die
&
la famine avoient moiffonné la fleur des ci–
t oyens; les rnes éroient joneh
1
es de cadavres éten–
dus fans fépulture, paree qu'on mánquoit de bras
pour les enrerrer : les carrefoms portoient eneore
les m ques fanglantes des combats que les bour–
geois
&
la garnifon s'éroient livrés ; des
quartier~
entiers n'étoi.ent que des monceaux de ruines dévo–
rées par les flammes :
Chrijliem
ne voyoit fur fon
paífage que des fquelettes affamés , qui foulevoient
a
peine leu rs bras pour lui demander du pain. Le
roí fit diílribuer des vivres au peuple ,
&
des feeours
aux malades, pardoona au due Albert de Meklen–
bourg, au comte Chrifrophe d'Oldenbourg,
a
u.con–
ful de Munfrer
&
a
rous fes ennemis qui s'étoient
tenfermés dans la eapitct le
&
l'a voient
fi
long -tems
défendue malgré les habitaos meme . Sa clémence
lui gagna !Ous les creurs ; le dergé feul qui voyoit
fa décadeQce aífurée , par l'éléva tion de ce prince,
luí opp
ofa eneo re une réíifiance qui prouvoir .Qloins
fa force
q.uefon défefpoir.
Clzrifliem,
du confente–
m ent des états' fit dépofer ' arreter les éveques ,.
réunic leur bien au fi
e,
auto rifa la prédication de
la
religion évangélique , envoya une flotte dans le
Nord, conq lit la Norwege fans effufion de fang,
&
chafia du Danemarck ·tous les moines catholi-
ques., .
,
.
.,
·
1
•
•
D eltvre des mqmetudes que le clerge hu avo1t
donn ées ,
il
fe fit médiateur entre la Suede
&
la
ville de Lubec , aífoupit pa une treve les longs dé–
m elés de ces deux puiífances,
fu
a
Brunfwick, a vee
quelques princes Allemands, une alliance donr le
but étoit la defrruB:ion de la religion catholique dans
le Nord ; rétabli t
l'acad é~ie
de Copenhague,
&
prit des voiés
fi
fUres
&
fi
douces pour mettre la
derniere main
a
la révolution' qui étoit fon
ou
vra–
ge, qu'en
15 39
tout étoit 'paiíible dans le Dane–
marck.
Le calme ne fit que s'affermir de plus en plus fous
fon regne. Le
peupl~
s'accoutumoit fans effort
a
pré–
férer des erreurs do uces anx vérités, dont lá d
1
fenfe
lui avoit coftté tant de fang ; on ceGa des'égorger pour
des dogmes;
les
feétes ne devi nrent plus des arm
1
es,
&
les querelles théológiques, r eléguées dans
les
éeo–
les, ne troublerent plus le gouvernem nt.
Clzrijliern
fut cependant alarmé des prépara ifs de gu erre que
formoit l'éleéteur Pala rin; ce prince s'avans:a en effet
vers le Holfi:ein, mais il ne fit qt1e paro1tre,
&
s'enfuit
devant des payfans qui oferent
lui
p
réfenterle com–
bat. L'empereur paroiífoit vouloir veng.er l'affront
<fun prince fon allié
&
fon vaífal ; Charles-Quint
repaiífoit encore fon ambition du projet chiméri–
que de la monarchie univerfelle. L'intéret de la reli–
gion éteinte dans le Nord, les prétentions de l'élec–
teur qu'i l devoit foutenir , luí o.ffroienr plus de pré–
textes
qt~'il
n'en demandoit pour conquérir trois cou·
ronnes. Mais une flotte qni croifa dans les mers d'Al–
l emagne, l'alliance renouvellée entre la Suede
&
le Danemarck, les diffi' rends de
Chrijliern
&
des
ducs de Poméranie terrninés par les voies politiques,
une ligue bien eimentée avec les Hollandois
a
qni
on accorda la liberté de la navigation dans
1?
mer
Baltique, la vue d'une armée nombreufe toujours
cantonnée fur les frontieres dn · D anemarck , tant
d'obfi:acles
a
aincre effrayerent l'empereur' il re–
nona les négociations entamées,
&
la paix: fut fignée
aSpire. La principale condition fut que
Chrifliemll!
n'accorderoit aucun fecours aux enncmis de fa
·C H R
~aj~~é
1mp
~
rial_e.
,o?
n~oublia
pas le malheureux
t;hní~I
ern. H qUI gem~ífot~
au tond d'une prifou,
&
nétott
plamtque.dehu-meme.
Chrijli rn 111
eut une
entrevue a
vec
!tu ,
&
fit embellir le íiljour
de Cal–
lembourg
oit
ce prince d ' troné paífa
le
refte de fa
vie dans l'obfcu rité.
Chriftiem
auroit go('Ité fur le tróne un bonheut
fans melange '
fi
le chagrín de voir la couronne de
Suede devenue hérédiraire dans la famille de Gufia..
ve, n'avoit pas empoifonné fes plaifirs. Par
la
l'u–
nion de Calmar étoit détruite,
&
C/zrifliern
perdoit
toute efpérance de monter fur
le
trone de Suede
Mais en perdant fes droits, ce prince
n'abandonn~
pas fes prétentions ,
&
pour apprendre
a
toute
!'Eu–
ro pe qu'il
d~fa_vouoir
la
~onduíte
des éta ts généraux
de Suede,
1l
arbora tr01s couronnes dans fon
écn.
Gufi:ave s'en plaignit
&
ne fut point écouté.
Les troubles d'Hlande, dt:rnier effort de la reli·
gion romaine expirante dans cette ile, fe calmerent
a
.la vue
d'un~
flotte que
CILriftiem
y
envoya.
La
v1l!e de Hambourg montra plus d'andace. Les droits
qu'elle exigeoit genoienr la navigation fnr l'Elbe ·
Ckrijliem
demanda, pour les vaifleaUJL Danois, un;
exemp~io?
de péage; mais lorfqu'il
~ir
qu'on ne
pouv01t
1
obtemr que
les
armes
a
la mam,
il
ne crut
pas que ce privilege dCtt s'acheter au prix du fang
des hommes. Loin d'envahir,
a
l'exemple de fes an–
cetres' .les états de fes voiíins '·
il
rejetta
1
l'hommage
de la
v
1_lle de,
R
evel; les
ha~Itans
aíliegés par les
Mofcovltes deputerent vers lm pour le prier de Ieut
donner ·des loix
&
des fecours ,
&
de recevoir leur
f~~menr_ ~e
fidélité.
Clzrijliern
répondit qu'accablé
d mfirmttes, le fardeau du gouvernement que le Ciel
lui avoit confié commens:oit meme
a
excédet fes for–
ces, que _fa foibleífe l'avoit contrainr de remettre
fur la tete de fon fils Frédéric la couronne de Nor–
wege,
&
qu'il ne pouvoit accepter le don de leut
foi. Les dépntés (chofe finguliere) s'en retournerent
fans pouvoir trouver de ma'ltre.
Chrijliern
au miliet
1
des occuparions pacifiques qui partageoient fes mo–
~ens
, defcendit tranquillement au tombeau au mi..
lieu de fa famille éplorée
&
de fon peuple cwnfi:erné..
Ce fut le premier Janvier
1
~ ~9,
que le Danemarck
perclit un de fes meilleurs princes.
11
fit la pai x: par
gour,
&
la guerre par néceilité.
Il
oégocioic avec
Ütgeífe
&
prefque fans rufe ; fon caraél:ere étoit fim•
pi e , bon
&
vrai; brave, mais attachant peu de
prix
a
la bravoure ' fa gloire étoit de maintenir
les loix
&
de
rendre fes peuples he1.1reux.
U
efr
, vrai qu'il détruiíit dans
l-e
Nord l'églife romaine;
inais on ne peut en accufer que l'ambition de fes
minifi:res qui depuis tant de fiecles avoient envah·
la plus belle partie du D ane111arck, qui tant de fois–
fouleverenr le peuple contre fes fou verains, fouffle–
rent dans toutes les provinces l'efprit de difcorde
&
d'indépendance , balancerent
&
{ouvent renverfe–
reiu l'autorité fupreme,
&
qni auroient ñni par
exterminer les rois du Nord,
fi
ces rois ne les avoient
pas exterminés eux-memes.
(M.
DE SACY.)
C.I±RISTIERN
IV, (
Hiftoire de
Danemarck. )
roi
de Danemarck. Il n'avoit que onze ans, lorfqu'il
fuccéda
a
Frédéric II. fon pere. Quatre régens pri..
rent en main le.s renes du gouverneinent' tandis que
<!es ma'ltres habiles veilloient
a
l'éducation du jeune.
roi. Il étudia les langues des nation
' leurs int ' r ets
~
leurs mreurs ; on fit marcher d'un pas égalla culture
du corps
&
celle de l,efprit. Il devint léger, adroir,
robufre'
&
dans les exerciees effus:a tous fes courti–
fans. Il fut couronné l'a n 1596; commens:a
a
gou–
veruer par lui-meme; s'allia avee l'éleéteur de Bran–
debonrg, en époufant Anne-Catherine fa ñlle; r efhfa
d'entrer dans la,guerre de la Hollande contre l'Efpa·
gne,
&
conferva fes états dans une pa ix p rofonde
t
andis qu une partie de l'Eutope écoa en fe4-t. ll éluda