CHR
1
,
, CHRISTIANSHAAB, (
Géogr.
)
nom donné par
es Danois,
a
l'un des érabliífemens qu 'ils ont formés
fur les
cotes
occidentales du Groenland, le long du
détroit de Davis. Il efr au69 dégré de latitude fepten–
trionale, dans la baie appellée
Difcobucht;
&
ils y
ont une
colonie
&
des miffionnaires. Les relations de
l'an 175
2
portent que ceux-ci ont un íiege encore
plus feptentrional dans la contrée,favoir
a
Klaushavn;
a
quatre milles au-dela de
Chrijlianshaab. (D.G.)
CHRISTIANSHOLM , (
Géogr.)
comté de Da.;
nemarck, dans l'ile de Laaland : il appartient
a
la fa·
mille de Rabe ,
&
renferme un cha.teau ou les prin–
ces de Laaland faifoient autrefois leur réíidence : fon
ancien nom éroit
Aalholm. (D.
G.)
CHRISTIANSOE, (
Géogr.)
tres-petite !le de
la
rner Baltique , au voiíinage de celle de Bornholm ,
dépendante du Danemarck; ce n'eft qu'un ama¡ de
rochers , conronné d'une fortereífe, confrruite en
1684 ,
fous le regne' de Chrifrian V, qui fit frapper
des méda illes
a
cette occaúon.
(D. G.)
CHRISTIANSS<EDE, (
Géogr.)
comté de ·Da–
nemarck, dans l'ile de Laaland: il appartient aux
ccomres de Reventlau: il portoit autrefois le nom de
Chrifliansbourg. (D.G.)
CHRISTIERN
I.
J~tmommé
LE RICHE,
roi de
Danemarck.
(
Hifloire de Danemarck.)
Chrifrophe III.
avoit r ' uni fur fa tete
les
trois couronnes de Dane–
marck, 'de Suede
&
de Norwege ; il mourut fans en–
fans. Les troubles inféparables
el
'une éleétion , don–
nerent a Charles Canutfon (
voyez
ce mot.) grand
rnaréchal de Suede , le tems de fe faire proclamer
d.ans fa patrie. Les Danois fe haterent d'offrir la cou–
ronne au fage Adol phe , duc de Slewigh , fils de
Gerard , comte de Holfrein: il la refufa,
&
dit aux
députés qu'ils ne ponvoient mieux la placer que fur
la tete de
Clzrijliern,
fecond fils de Théodoric, comte
d'Oldenbourg.
Le fénat: , par déférence pour le comte , lui fit de–
mander lequel de fes enfans il vouloit élever fur le
trone.
(<
J'ai trois fils , répondit le vieillard, l'un efr
efctave de toutes fes paffions,
&
s'endort au fein de
1~
molleffe; l'autre efl: un caraétere féroce, la guerre
efi fon élement, ilne connoit d'autre gloire que celle
de gagner des batailles: mais
Chrijl_iern,
objet de mes
foins les plus tendres, joint aux talens du héros, les
vettus de l'honnete - homme ; ce n'eft qu'a regret
qu'il ·prend les armes, il s'en fert avec gloire
&
les
quitte avee plaiíir; que le fénat choifiífe entre ces
trois princes
>,. ''Le
choix fut bientot fait ;
Chrifliern
fut nommé; tous les ordres de l'état allerent
a
fa
rencontre ; il rec;ut des mains de l'archeveque Yvon
'
l'étendart du royaume,
&
fut proclamé roi de Dane–
rnarck
&
de Norwege en 1448.
Cependant Charles fait une irruption dans l'ile de
c:le Gotland, afyle que Chrifrophe III. avoit laiifé,
par compaffion, au malheureux Eric X. chaífé de
fes états.
Chrifliern
fait repréfenter
a
Charles que
cette ile efr un domaine du Danemarck, que Valde–
lnar
IIL
l'avoit fubjuguée les armes a la main. Char–
les , pour toute répo.nfe , fait entreprendre le fiege
de \Visby. Eric fe défend quelque tems dans la cita–
delle : une flotte Danoife paroit, on négocie , on fe
fépare, on fe bat , la négociation efr encere renouée
&
rompue; enfi.n Chrifliernarriveen perfonnealatete
d'une armée: ennemi du carnage, il offre auxSuédois
une retraite aífurée, s'ils veulent renoncer a leurs pré–
tenti:ons fur cette ile. Ses propoíitions furent rejer–
t
'es; ce refus devint le íignal du combar.
Chrijliem
fut vainqueur, dix-huit cens Suédois périrent dans
cette aétion, le refre rendit les armes;
Chrijliem
trai–
ta les prifonniers avec beauc;oup de doueeur,les ren·
voya fa ns exiger de ranc;ons
&
les combla de pré–
fens ; illeur
fit
entendre qu'il les traitoit, non com–
me fes ennemis , mais comme fes fujets; que d'apres
Tomi JI.
e
H
.R
409
l' union de Calmar, il avoit des droits inconteflable
fur la couron?e ?e
~ued~,
mais qu'ayant la guerre
en
horre~r, ~~
a1m01t m1eux conquérir ce royaume
par fes h1enfa1ts que par fes armes.
Ce prince revint triomphant, rnais il apprit
a
fon
re tour que Charles venoit d'etre couronné en Nor–
wege par un partí pniifant. Il demanda une aífemblée
des deux
nation~
a
~eml~at
'·
~
s'y
tr~>uva
en per–
íonne :
dou~e
deputes Sued01s
s
y
rendtrent ; Char–
les leur avolt ordonné , íi l'on mettoit en quefi:ión
fes droits fur la Suede
&
la Norwege de ne prendre
d'
b'
'
'
antre ~
ar It_re_s que
1
empereur? le pape ou la guer-
re :
~ats
Chrijltun
fc;ut les convamcre par la force de
fes
r~1fonnemen~
, &_les
pe~fuader
par le charroe de
fon eloqttence; 1ls lm prom1rent de lui faire refl:ituer
la couronne de Norwege ,
&
de faire jouer tous les
reiforts poífililes pour dépofer Charles
&
ne luí
!ai~~r q~e
le titre .de vice-roí en Suede.' Ce prince
unte tra1ta leur fotbleífe de trahifon
&
voulut les
punir; ils trouverent
a
la cour de
Chr'i¡tiem
un afyle
centre fa vengeance.
.
On n'en vint pas d'abord
a
une guerre ouverte •
on fit de part
&
d'autre. des courfes fréquentes fu;
les terres de
~on
ennem1:
Chrijliern
&
le fénat choi–
íir~nt
ce partl comme le plus modéré; ils fe trom–
polent , ces courfes_occaíionnent des ravages déplo–
rables; le pays qm
y
eft expofé ne devient pas tui
champ de bataille , mais un
thé~tre
confacré au bri–
gandage ' aux aífaffinats
&
a
tous les crimes'
&
le
labour~ur fet~l
y périt , viétime forcée des que;elles
des rots; mats dans une guerre onverte
&
réglee , le
foldat feul meurt dans les dangers, ottil s'eíl: engagé li–
brem€nt pour les intérets de íonchef: en effet, dans
ces irruptions Ottl'on ne fit pas un fiege dans les for–
mes, o'lt il ne fe livra pas un feul combat
la Suede
&
le Danemarck perdirent plus d'habi;ans qu'ils
n'auroient perdu de foldats dans dix batailles ran–
g~es.
On en vint enfin
a
des opérations plus combi–
nées; une flotte Danoife affiégea Stockholm, taadis
que
Chrifiiem
,
a
la tete d'une armée , pénétroit dans
la Gothie occidentale, fe montroit
a
la fois généreux
&
terrible, répandant par-tout l'effroi
&
les lar–
geífes' foumettant' l'épée a la main' ce qui avoit
réíiílé
a
fes bienfaits: il ef'ltra dans Lodefe , fut pro–
clamé roi,
part~t
pour de nouvelles expéditions,
&
perdit, dans fa re traite, une partie de fon arméea·
Charles profita de fes malheurs & de fon abfence;
&
la Gothie fe rangea de nouveau fous fes loix.
CependantlaNorwege étoit en proie aux faél:ions:
les partifans de
Chrijliem
l'appelloient ;
&
s'il fe fflt
montré dans ces circonfrances, il auroit été couron–
né
:
mais il fongeoit plutot
a
foumettre la Suede, fftr
que la conquete de ce royaume entraineroit celle
de la Norwege. Pour rendre odieux fon
ennem~,
il
le for<;oit, par des manreuvres favantes,
a
cantonner
fes tron pes dans les villages ;
&
l'averíion que les
payfans avoient pour ceshotesincommodes, retom–
b.oit néaeifairement fur Charles lui-meme. Elfsbourg
emporté d'aifaut , Denholm fortifié pour d€fendre
la Scanie contre les courfes des Suédois, l'lle d'Oe–
lan conquife, la
ville
de Borkholm forcée ,
&
le tré–
for que Charles a oit caché dans cette place, tombé
entre les mains de
Chrijt.urn,
commencerent la dé...
décadence de
Charles
,
la perte de la Finlande ac...
céléra fa chute ,
&
la révolte de Jean Salfrat ;
archeveque d'Upfal , porta le dernier coup
a
fa
fqrtune. Affiégé dans Srockholm par ce prélat guer–
rier
~
il s'enfuit,
&
abandonna fon trone
a
l'heureux
e hrijliern
qui y monta avec une pompe jufqn'alors
ignorée , rétablit les. privileges des différens ordres
de l'état, careífa l'orgueil du clergé , partagea ave_c
la nobleífe le fardeau du gouvernement, fe rendtt
acceffible au peuple , diminua les impots , combla
de bienfaits fes partifans , pardonna
a
tOtlS fes
enn~
ff