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CHR
&
les Suédois; €n refufant de le
r~cónnoltre,
fe
fi–
rent plus de maux·a
eux-m~mes,
qu'ils ne luí en cau–
ferent. On lui reproche de n'avoir pas cultivé les let–
tres; illes aima du moin's,
&
fut favorifer leurs pro–
gres. lllaiífa trois enfans; Jean, qui luí fuccéda;
Frédéric, ·duc de Slewigh
&
de Holfrein , qui d.ans la
fuite parvint au trone ;
&
Margue
rite , qui époufa
Jacques
IV.
roi d'Ecoífe.
e
M.
DE
SA.CY.)
CHRISTIER N
Il, (
Hifi. de Danemarck.)
roi de
Danemarck: il étoit fils du
roi
Jean. La narion fe
liara de le proclamer héritier de la couronne. L'état
·étant devenu fon parrimoine' it fongea des-lors
a
l'affermir,
&.
en reculer les bornes. La Norwege
s'étoitfou·levée en
1
504; Streen-Sture, adminifuateur
·de Saede, s'effor<;-oit d'établir la. domination Sué–
cloife dans cette contrée ;
Chrifiiern
parut; Suédois–
-&
Norwégiens, tout s'enfuit; la férocité de fon ca–
raétere ne tarda pas
a
édater; les rebelles. furent
traités avec la derniere rigueur ,
&
la cramte de
manquer en
Norw~ge
, de
ft~jets
&
de foldats, fut
peut etre un des motifs qui artéterent fa vengeance;
de
la
il paífa· en Suede, o1t il remporta quelques
avantages; enfin
J
ean étant mort en
1
513 ,
Chrijliern
Iui fuccéda. La nation éblouie par les prerniers fue–
ces de ce prince ., fe prornettoit un roi -qui rétabli–
roit l'union de Calmar fur de nouveaux fondemens,
&
rendr.oit les armes Danoifes redoutables au refie
de l'Europe.
Ghriftiern
occupé
d'~bord
des détails du
gouvernement fit venir de Hollande d'habiles jardi–
niers
a
qui il donna l'ile d'Amag
a
cultiver. R€folu
de foumettre la Suede, il fit entrer le légat Arcen–
boldi dans fes intérets'
&
négocia dans les rnemes
vues avec la ville de Lubec. Ce prince ne veilloit
pas avec moins d'attention fur fa cour
&
fur fes
minifires. fobourg accufé de malverfation , fut ar–
reté
&
pendu peu tems apres. C'étoit le minifire To–
beru qui fut le juge de ce malheureux; rnais bientot
foups:onné lui-meme d'avoir empoifonné Colom–
bule, maitreífe du
roi ,
il fut mis en prifon
&
trainé
devant le tribunal des fénateurs. Ceux-ci eurent le
courage de le trouver innocent '
&
de déplaire au
roi qui
a~oit
juré fa perte ; ce prince appella un
ramas de payfans qu'il paya pour etre auffi cruels que
lui,
&
qui le condamnerent a mort; en vain la reine
&
toutes
les
clames de la c;:our fe jetterent atJx pieds
du
roi pour obtenir fa grace ; ce pdnce fut inflexi–
ble, l'arret fut exécnté ,
&
la nation témoin de ce
fpeétacle , trembla pour !'avenir,
&
fe repentit d'a–
voir couronné
Chrifliern.
La baine du peuple pann: peu l'inquiéter: il ofa
m~me
braver le clergé, s'emparer de quelques do–
maines de l'églife, faire arre ter l'éveque d'Oélen·
fée ,
&
attirer des doéteurs évangéliques dans fes
états pour
y
precher
la
religion réformée. De nou–
veaux irnpots aigrirent les efprits;
Chri.ftiem
les irrita
davantage encore en nommant fon barbier
a
l'arche..
veché de
Land~n.
Il
n'eut pas plutot placé fa vile
créature fur ce ftege
ft
refpeété dans le Nord, que
de concert avec le prélat, il s'ernpara de quelques
domaines du chapitre. Efclave de Si!?1fbrite, il
com~
mit toutes les violen.ces que cette femme audacieufe
lui diétoit, illui en Jaiífa tout le (ruit,
&
ne s'en re–
ferva pou.r lui-meme que la honte. Les efprits étoient
tellement indifpofés, que
Chri.ftiern
auroit du fentir
qu'il s'expofoit
a
perdre le Danemarck, s'ille quit–
toit pour conquérir la Snede. Ses troupes entrerent
d'<lnsla Scanie; elles y porterent le ravage
&
la rnort;
avant de faccager· une ville , on faifoit afficher la
bulle
du
pape qui autorifoit ces horreurs , comme
fi
Chrifliem
n'eút été que le minifire des fureurs de la
cour de
Rom.e.
.
Bientot
il
paífa
lui-meme en Suede , affiégea la
viUe de Stockholm,
&
for<;a la veuve de l'adminifira–
teur
a
capituler. Cette fe mme, a.u-deífus de fon fexe
Tome 11.
CHR
4
1
par fon
C~ürage
(
~VOit mÍeL~X
défencitt
Íá
place que
I:s plus
v1eu~
generaux ;
&
Jan'l..ais
Chrijliern
ne s'en
fut rendu ma1tre,
fi
tous les habaans l'avoie nt fecon–
dée; il entra done dans Stockholm,
y
fu t couronné ,
&
repaífa en Danemarck. Ce fut la que dans un
calme fornbre
&
terrible il médita fa vengeance. Les
perfides confeils de fes laches favoris échaufferent
fon reífentiment par dégrés;
il
partit enfin ['ah
r
5
2o,
&
re
rut
a
Stockholm, cachant fous un air ouvert
&
a able le projet odieux qu'it rouloit dans fon ame.
D:abord on veut lui parler des fautes qu'avoit com–
mif~s
l'archeveque d'Upfal: il répohd ave
e
une mo–
deíhe. affeétée, qu'il ne veut point porter
uh
regard
.
audaci.eu~fur les affaires de l'églife,
&
que c'efi aux:
commiífaites
n.o~m~s
par le pape
a
juger ce prélat.
Cependant 1l InVIte. la veuve de l'adminifirateur
&
tous les fénateurs
a
une fete pompeufe:
ils
y
cou–
rent en foule;
Chrijliern
les careíf€ , mais
a
u milie
u
des tranfports de joie otz tóute l'affemblée fe livre
le vifage du roi
c~ange
de couleur, fes yeux
s'allu~
ment , fon ame feroce fe montte fans voile,
il
fait
arret~r
les fénate.urs'
o~
les
trai~e.
a
l'échafaud' plus
de fo1xante &· dtx rnagtfirats penrent ;
bi~ntot
les
confuls eurent le fort des fénateurs, les foldats de ve–
nus bourreaux, fe répandirent dans les rues, pillant
brulant,
maífacr~nt,
&
firent de la ville un champ
d~
bataille. La veuve devoit etre noyée ,
mais
l'a"Vare
Chrifliern
efpéra qu'e le racheteroit fa vie en luí dé...
couvrant les tréíors que fon époux avoit laiífés
il la condamna
a
une prifon perpétuelle ' tóus le;
Suédois frémiífoient,
&
les Danois étoient frap–
pés d'horreur , l'Europe ét0it indignée, on prétend
que _la c?ur de Rome approuva tout ce que
CILrifliern.
avolt fa1t. ·
·
Il
retourna en Danemarck , amena.nt avec
lui
Gufiave Eric-Son, 'Lue fa fureut avoit épargné. Sur
fon chemin, il fit noyer des religieux qui avoient
caché leurs provifions pqur les dérober
a
l'avidité
des foldats. La mere
&
la fceur de Gufiave furent
traitées avec barbarie ; tout trembloit autour dLt
roi, il porta en Zélande la terreur qui l'accompa–
gnoit. La
~.rife étoi~
trop
vi?lent~
pour durer
Io.ng–tems;
&
l
mfiant ou la ferv1tude d'un. penple devtent
plus dure, eft quelquefois celui ou il touche au mo–
ment de recouvrer fa liberté;
Chrijliern
aífembla les
états pour leur communiquer les projets de guerre
qu'il méditoit; mais l'aífemblée, au líeu de s'occu–
per de l'exécution de fes ordres, luí déclata qu'elle
renon<;oit
a
l'obéiífance qu'elle luí avoit jurée; que
p~r
fes cruautés accumulées il avoit perdu tous fes
droits (ur le trone,
&
que le Danemarck alloit fe
choiíir. un nouveau maltre. Le plus furieux des hoin–
mes devint alors le
plus
foible. En horreur a fon
peuple , abandonn"é par fes favoris, menacé par fes
gardes memes '
il
fe hata de piller le tréfor royal ,
&
s'enfuit avec fa famille ; il efiuya u
he tempete
~
&
apres avoir long-tems lutté contre les ven.ts, abor·
da dans les Pays-Bas l'an
:r )
2
3
a
u
mois d'avril; il tra–
verfa
1'
Allema.gne
&
alla
chercher un afyle
a
la cóur
de l'empereur fon beau-frere.
.
1
Si
Chrifiiem
n'eut été que malheul'eux, toute l'Eu·
rope fe fetoit intéreífée en fa faveur ;,roais il étoit
coupable,
&
il ne trouva que des prpte.éteurs poli–
tiques qui cherchoient
a
lui rendre fes états póur les
partager avec lui. L'éleéteur de Brandebourg fut de
ce n0mbre;
il
fit de grands préparafifs
-qui
n'eurent
que
de
foibles effets.
Chri.ftiem
'Offrit
a
Gufiave de
lui téder le trone de Suede, s'il vouloit lui aider
e\
remonter fur celui de Danemarck ; mais
Guítav~
s'étoit déja li'gué avet Ftédéric , fucceífeur de
Chrif–
úern,
centre cet ennemi commun. L'empereur fon
beau-frere, qui d'abord avoit paru époufer fa que–
reJle avec beaucoup de chaleur, s'étoit refroidi tout–
a~coup,
paree qu'il craignoit
d'attir~r
dans l'Etnpire
F
ff
ij