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4 4
CHR
adroi ement les pieges que lui tendoit le roi de Sue–
de pour r 'veiller les anciennes querelles qui a o_ie nt
coCrté tant de fang aux deux na ions. Tour éto1t fi
calme daos le Dan marck, que
Chrifliern
crut pou-
oir fuivre le penchant de on creur qui l'entrainoit
vers
1'
Angleterre.
Il
aimoit tendrement fa freur ,
qn~
Jacque s
I.
avoit_
pou~ée
: _fon" abfe?ce ne fut
pomt funefie
a
fes fu)ets'
01
a
lu~-~eme; ll_ret~o ~va
les affaires dans le meme ordre ou1lles avou la1ífees.
Ce prince fuivoit toujou rs fon plan pacifique ,
lorfque la jaloufie des uédois, par des procédés
trop durs, r 'veilla celle des Danois, aífoupie par
l'humeur traoquille de leur prince.
Chrifliurz
eífaya
d'étouffer ces germes de difcorde : on con vint d une
conférence
a·
\Vifmar ; mai les plaifirs de Calmar
arreterent les ambaífadeurs Danois,
&
leur inconti–
nence fut la caufe d'une guerre. Les Suédois cho–
qués , manquerent aux égards qu'ils de oienta
Chrif–
"tiern .
Ce prince ne garda plus de rnénagement en–
vers le roi de Suede ; les efprits s'aigrirent, s'
1
chauf–
ferent par dégrés , la guerre fut déclarée ,
Clzrijliern
entra dans Cahnar l'épée
a
la main; mais le chareau
fit une vigonreufe réfifiaoce. Soit horreur de la
gu~er
re , foit goftt pour l'adminiílration inrérieure,
Clzrif–
úern
rentra en Danemarck,
&
laiífa le commande–
ment de fon armée
a
Lucas Krabbe,
quifuttuépeu.detems apres daos un comba
t.
Chrifriandfiafifut pris par
il:ratageme; la flotte Suédoife fut battue,
&
la fortune
{e
décida pour les Danois; ils firent plufieurs conque·
tes importantes, fortirent vainqueurs de quelqnes
rencontres meurtrieres. Charles IX. irrité , envoya
un cartel
a
Chríjliern.
Ce prince y répondit par des
injures. Ildifoir, ent-r'autres chofes,
qu'its'appercevoit
bien que Les jours caniculaires n'éto'ient pas encore paffés
pour Cizalles
IX .
&
qu'ils opéroient dans fa
dt~
avec
touu leurjt:Jrce.
n
difoit enfuite :
ilvaudroit mieux qtte
tu fuffes renfirmi dans
utz
poiile clzaud, que
d~
te battre
avec nous.
Cependant le fort des armes ne tarda pas
a
changer: la maladie
commen~a
la deíl:rutlion des
Danois ; la faim rendit encore lenr útuation plus
affreufe,
&
toure l'armée fe diffipa. Sur ces enrre–
faites , Guftave-Adolphe monta íur le trone de ue–
de,
&
peu de teros apres , la paix fut cooclue
av~c
le Danemarck.
Clzríjlitvn
fut contraint de rendre Cal–
mar, l'ile d'Oeland
&
le fort de Risby. Bientot la le–
vée des impóts fur le dérroit du Sund, excita un
nouvel orage; mais la prudeoce de
Chrijliern
Cut
le
conjurer. La république de Lubee d'une part ; de
l'autre _,
celle des Provinces-Unies fe plaignoient
des entraves que ces impóts mettoieot
a
leur com–
merce.
Chriftiern
refnfa d'abord de les fupprimer;
rnais l'empereur ayant pris le parti des républiques,
le prince Danois fentit qu'une nouvelle guerre dé o·
reroit plus de richeífes en un an, que la
l~vée
de ces
impots ne pouvoit lui en produire en dix ans; il les
íupprima. Cet amour du repos public, l'engagea
a
{e
lier étroirement avec Gufiave-Adolpbe ; il eut
une entrevue avee ce jeune héros,
&
le creur fut de
moitié dans leu,rs entretiens.
L Allemagne étoit alors en proie a toutes les fu–
reur~
de la gu rre.
L'
' letleur Palatin
.&
pluíieurs
autre prin es, .foulevés contre l'empereur, avoient
1
té
prof erir , dépouillés de leurs domaines,
&
mis
au ban del Empire.
Chrijitem
eífaya d abord d'appai–
{er le monarque ; mais ayant employé, fans fucd:s,
1
01es pobtiques, il r éfol ut d'embraífer, les ar–
mes
a
la main ' la défenfe de
ces
illufires malheu–
reux. 11 marcha done
a
la tete de fon armée; ne 6t
pa une opérarion un peu importante, fans faire
aupara ant offnrla paix
a
l'empereur ; défend ir, fous
l e peines les plus fe eres, de rroubler les travaux du
payfan :
es
ioldats urent par-tout les protefl-eurs
de leurs h
tes~
&
ne laitrerent aucune trace de leurs
paíf~ges .
ne gu rre entrepri(i par un moti
íi
beau,
CH
conduite av e tant de mod
~ ratio
e' plus heureu . · les anois furent · inct s "n
)\u–
fieurs rencontres · enfin , apr
>s
avoir
1i
1
n - · m
offert la pai. · es ennemi , 1l
'tt
e rraiot de r' e–
voir
lui~m"me
en
1619
le on itioo qu
il
voul' •
rent luí impofer. La plus dure ccoit la ceffion
des ~
e
de Fremeren ,
une partie de celle d
~
arde
c.:~
de ulde , que le roi fu t force d'aban onn r
JU
maifons de lewigh
&
d Hol!1ein ottorp.
A peine d
' ti
ré d une guerre auffi ruineufc., il
ne fongea qu'a en réparer les ravage . L
·1lle
d"
Gluck.Had avoit
1
té dépeupll e
&
prefqu
truite
par un fiege long
&
meurtrie r :..il r 'folut d'en relev
les ruine , de la rendre riche , belle
&
floriO:mtc ;
ce fut daos certe vue qu il ordonna que tous les vaii–
feaux qui navigeroient fur l'Eibe paieroi nt une
{omme
coofid rabie. La ville de Hambourg murmu–
ra de cene impofition, qui g"noit fon commerce
Chriflie:rn
répondit
a
fes murmures par des me nace :
les efprirs s'aigrirenr
&
la gl1erre fut déclarée; ell
dura peu de tems,
&
ne fut pas meurtrie rc. La ville
de Hambourg la termina, en payant au roí ccnt millc
ri{dales. De nouv aux trait s avec la nede '
L1
Hollande rendirent la puiífance Danoife plus
redou~
table que jamais: ce fut cependant en vain qu e
Chrif–
tiern
offrit fa médiation pour terminer les diffi' reode;
trop célebres de Gufiave-Adolphe
&
de l'cmpereur.
Ce prince n'avoitpas, pourun médiareur qu'il avoit
vaincu plus d'une fois , tout
1
refpea que la ertu
de
Chrí.fliern
infpiroit au rell:e de l'Europe. a gloire
avoir r empli tout le Nord , elle avoit p ' nétr
1
jut:.
qu'au fond de la Mofcovie ,
&
le cza r lui envoya
des ambaífadeurs pour luí demander fon ami ti
1
•
C e–
pendam ce meme Guftave-Adolphe, dont
Chrijliern.
avoit recherché l'alliance avec rant d'empreífemenr
ne put cacher long-te
cette jaloufie ion
1
e , que
les fervices du prioce anois n'avoient pu ' touf–
fer dans fon creur. Des inrérets tres-lége rs firent
naitre une guerre cruelle : les forces navales de
deux partis fe mirent en mer.
Chrifliern
defcendit dans
l'ile de
Fr~meren
, fut attaqn
1
par la flotte Suédoife
pendant le d barquement, rec;rut deux bleífures
á
la
te te , continua de combattre
&
de dooner des or..
dres.
A
pres s'"tre aífuré de fa conquete , il retourna
a
Copenhague; rnais fes générau , en fon abfence ,
ne montrerent qu'une molleífe hooteufe ; l'amiral
Ghed, dé6é par la flotte Suédoife, refufa le comba .
Chrijliern
d ' clara que, puifque ce g
1
néral n avoit
oí~
expofer
(a
tete aux champs d'honneur, il méritoit de
la perdre Íur un échafaud ; il fut décolé en
1644.
Un nouvel échec que les armes du roi rec;rurent fur
la mer , irrita tellement ce prince contre la Suede ,
qu'oubliant qu'il s'étoit deO:iné
a
"tre le pacificateur
de l'Europe , il
form~
une ligue avec la Pologne
pour accabler les Suédois, de concert avfic cette
é.:
publique. Mais ce premier reífenriment fut bi entot
calmé ; la paix fut conclue:
&
comme le fort des ar–
mes n'avoit point été favorable
a
Clzrijliern ,
fes en–
nemis furent les maitres des condirions .ll mourut en
1648,
apres un regne de foixante ans.
Ce prince étoit né pour faire l'ornement
&
le
bonheur du genre humain.
S'.il
avoit eu des voiiins
moins inquiets, fes ' tats auroient joui, pen ant
toure fa vie, d'uo repos inaltérable. Bra e
{o
dar ,
général peu expérimenté, il fut fouvent bar m;
mai~
il montra du moins que s'il haiífoit la guerre , ce
n' ' roít point par la crainte d'expofer fes jours.
1J
protégea les favaos,
&
fur-tout le célebre Tycho–
Brahé , qui
1
claira le ord ,
&
fm philolophe daos
une contrée ou jufqu'alors on n'avoit vu que d s
fophifres.
(M
DE ACY.)
HRI TIER,
• (
Htfloire de Danemarck.)
éroít
fil de r
1
d ríe IIL
roí
de anemarck. Des fa plu$
tendre en aoce
il
montra n go" d id
1
pour
1·