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CHA
~ppe
leht
Síbille,
.fille de Didier, roí des Lombards;
ces deux femmes furent répudiées, la premiere par
oégout, rautre par des intérets poliriques: Hilde–
garde, originaire de Sueve, c'efi-a--dire, de Suabe;
aíl:rade, .filie d'un comte de Franconie ,
&
Huit–
garde qui étoit de la meme nation qu'Hildegarde.
D'Hilmentrude naquít Pepin qui fut furnommé
Le
hof{u,
par rapport aux défauts de fon corps. Ce
prince fut relégué dans le monaíl:ere de Prour ,
pour s'erre déclaré le chefd'une confpiration formée
contre
Clzarlemagne
fon pere. Hildegarde donna naif–
fance
a
Charles,
a
Carlomon que le pape fit appeller
Pepin'
&
a
Louis furnommé
le pieux
OH
le débon–
izaíre,
fucceifeur de
Charlemagne .
Hildegarde eut en
ourre autant de filies. , favoir, Rotrude, Berthe
&
Gifelle. De Fafrrade naquirent Thetrade
&
Hiltrude,
l'une
&
l'autre religieufes
&
abbeíies cle Farmou-
' tiers. Huitgarde mourut fans laiífer de pofiérité.
Charlemagne
eut de plus quatre concubines, favoir,
R égine , Adélcüde, Mathalgarde
&
Gerfuide. De
Régine naquit Drogon, prince vertueux,
&
qui rem–
plit
le
fi ege épi(copal de Metz. Adéla1de donna le
jour
a
Thierry, dont nous ne favons aucune parti–
cularité, excepté la difgrace que Louis le débonnaire
lui fit reífentir ainfi qu'a fes freres. Mathalgarde fut
mere de Hugues, abbé de Saint-Quentin dans le
Vermandois. De Gerfuide fortit Adeltrude. Quel–
ques-uns prétendent qn'Emme, femme d'Eginard,
éroic fil e de
Charlemagne.
Pluíieurs
~crivains
com–
prennent Hilmentrude dans le nombre des concubi–
nes; mais on a pour garant du contraire une Iettre
du pape qui , lorfque ce prince la répudia, fit fes
efforts pour lui faire horreur du divorce.
Entre les Ioix de ce prince, on remarque l'abo–
lition du droit d'afyle accordé aux églifes en faveur
des criminels,
&
celle qni permet aux pa!ens nou–
vellement convertís de brttler pendant le jour les
cierges qui fervoient
a
les éclairer dans les cérémo–
nies noéhunes qu'íls pratiquoient en l'honneur sJ.e
leurs divinités. La crainte que les Saxons ne retour–
naífent
a
l'ídolatrie' qu'ils n'avoient abandonnée
que par la terreur de fes armes' le porta
a
ériger
parmi ces peuples un tribunal femblable
a
celui de
l'inquifition. Ce terrible trib:unal fut connu fous les
fucceffeurs de
Charle(Jlagne
:J
fous le nom de
cour Wé–
miqtte
ou
dejuflice Veflphalienne.
Les prétentions de
cette cour fenierent l'effroi dans toute l'Allemagne,
&
la remplirent de défordres. Les empereurs meme
en furent épouvantés; leur autorité ne fuffifant pas,
ils uferent de toutes les pré-eautions pour !'abolir.
Charles V en vint heureufement
a
bout par l'établiffe–
ment de la chambre
&
du c9nfeil aulique. Des auteurs
interprétant mal un pa:ífage d'Eginard, ont prétendu
que
Charlemagne
ne fnt jamais écrire , pas meme
figner fon nom; c'efr une errenr détruite par plu–
fieurs monumens. Cet autenr n'a voulu dire rien
autre chofe, que ce monarque ne put parvenir
a
for–
mer de beaux caraéteres. Sous fon regne la France
~ut
pour bornes au midi, l'Ebre , la Méditerranée,
·!e Vulturne, l'Ofante
&
les villes maritimes de Fétat
de Venife;
~
l'orient, la Teffe& la Viftule; au nord
la mer Baltique, l'Eder, la mer Gennanique
&
1~
Manche;
a
l'occident, l'Océan; les peuples d'entre
l'Elbe
&
la Vifrule n'étoient qne tributaires : Ieurs
rois devoient etre confirmés par les empereurs.
Charles, ce prince le plus accompli des fils de
'Charlemagn~ ,
fit fes premieres armes en 884 dans la
-guerre de Saxe. Les hiíloriens ont négligé de mar–
quer l'année de fa na.iífance; mais
fi
elle ne pr ' céda
point les no ces d'Hildegarde fa mere, il avoit
a
peÍQe
.fix ans. L'empereur voulant le former dans les ba–
tailles , croyoit ne pouvoir luí en faite contempler
trop tot l'image: ille mit
a
la tete d'une armée con–
fidérable ,
&
qui, excitée par fa préfence, vainquit
Tome
JI,
C .H A
339
les Saxoas
.pre~
de Drafgni. On lui attribue l'honneur
de cette tétotre, dont probablement il ne fut que
le
~émoin.
n
en remporra une plus grande
&
plus
véntab~e f~r ~es Sclave~,
établis, en Boheme; apres
les a.vou defa1ts en bata11le rangee,
&
tué de fa main
Lechon leur chef, il porta le ravage dans toutes les
terres de leur dépendance. La meme fortune
ac~
compagna ce jeune prince l'ann ' e fuivante (8o6), il
les défit apr€s un combat opinifhre, tua Milidícok
lenr roi,
&
les
for~a
de payer tribut. Ses fucces fur
les Normands qui
íe
portoient déja fur les terres de
France, mirent le comble
a
fa gloire.
Clzarlemagne
touché des grandes qualités de ce .fils, luí réfervoit
l'empire. Une mort prémnturée l'en priva. ll mou""
rut l'an 8
1 I.
Clzarlemagne
le pleura : ces !armes font
t
_l.nepreuve de
la
fenfibilité du pere,
&
le plus bel
eloge du fils. Le pape Léon
Hr
lui avoit donné l'onC"
tion :M:tcrée lors du couronnement de
Charlemagne.
e
T-N.)
CHARLES II' furnommé
Le
Chauve'
e
Fiijl. de
France.)
xx;e.
r?i. de Neufirie, nom que porta la
Franc~
Jnfqu au
~1x1em e
fiecle, cinquieme empereur
d'Occ1dent depms-Charlemagne. Ce prince qui pré–
para Ja cbftte du tr" ne des Pepin, naquit
a
Francfort
l'an huit centvingt-trois,de Louis I
&
de
l'impératric~
Judith. Sa naiífance fut accompagnée de plufieurs
cala mi tés publiques. La peíl:e
9
la guerre & la famine
défoloient toutes les provinces de l'empire.Ces fléaux
devinrenr plus terribles par la jaloufie de Lothaire;
de Pepin
&
de Louis
:J
fes freres par une autre
femme. Comme nous avons développé le principe de
cette jaloufie
&
les défordres qu'elle occafionna;
nous n'en parlerons point .ici : on peut
les
lire
a
I'article
de LOUJS
Le Débonnaire,
daos ce
Supplé–
ment.
Contentons- nQus d'obferver que l'enfance
de
CharLes
fut exrremement agitée ; il fe vit tantot
roi, tantot captif, tantot entre les bras d'nne mer<t
tendre
&
chérie , tantot entre les mains de fes fre–
res acharnés
a
fa perte; mais fes malheurs memes .
furent la principale caufe de fon élévation; l'empereur
comp . qu'il lui falloit réduire ce
fils
a
la condition
de fu jet> ou fe réfoudre
a
le voir opprimer' ou en–
fin luí faire un fort qui pút balancer la pniítance
de fes freres. Sa tendreífe , les follicitations de
l'im ...
pératrice,
&
les guerres impies que lui fit Lothaire ,
aidé de fes freres
&
des pontifes Romains , le déci–
derent pour ce dernier parti. 11 lui avoit donn€
plufieurs provinces
a
titre de royaume ; il révoqua
cette donation,
&
le fit proclamer roi de Neuíl:rie
&
d'Aquitaine. Ces deux royaumes réunis avoient
au midi l'Ebre, la Méditerranée jufqu'au Rhone,
a
l'orient le Rhone, la Saone
&
une ligne tiré@
de la fource de cette riviere
a
la Meufe, avec tout
le cours de ce fleuve ; au nord la Manche; au con–
chant l'Océan. Lothaire eut le refre de la monarchie,
excepté la Baviere qui fut laiífée
a
Louis, furnommé
le Germanique .
L'empereur, en réglant ce partage ,
n'avoit pardonné
a
Lothaire, qu'a condition de fer–
vir de pere
&
de proteéteur
a
Charles
,
centre les
entreprifes du
roí
de Baviere , pour qui ce parrag@
étoit une efpece d'exhédération ;
&
pour 1attacher
de plus en plus par le lien des bienfaits , il
h.tireodie
en mout:ant l'épée
&
le fceptre impérial qu'illui avoit
donnés lonO"-tems auparavant, mais qu'il Iui avoit
retirés. pou~
le punir de fes fréquentes révoltes. La
volonté de ce religieux prince fut mal fuivíe par des '
fifs trop ambitieuxpour refpeB:er la voix du fang
&
de
la paternité.
Charl.es,
poífeífeur
~
roi de la plus bellé
partie Je la domma:t10n Franc;01fe , ne voulut re–
connoitre qu'un égal dans Lothaire, auquel il devoit
rendre hommage, comme
a
fon emp-ereur. Les guer..
res civiles, les aífaffinats qui avoient fouillé le trone
des Mérovingiens, avoient fait connoitre aux def–
truél:eurs de cette race ill\tfire
&
coupa~.le,
qu'Wl
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