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334

CHA

cl'entretenir gamifon dans les villes de Toumai, de

Namur, d'Ypres, de Menin

&

dans quelques autres

places moins confidérables.

L'empereurn'ayant plus rien

a

craindre, ni

a

ef–

perer du coté Cle la France

&

de l'Efpagne

1

tourn.a

fes regards vers la Hongrle, dont la conquete aVOit

excité -dans tous les tems la cupidi té des Tu

res.

lis

av·oient foutenu. Ragotski,

&

Jofeph defiroit avec

la plus v:ive ardeur de fe venger de la proteaion

'{U'ils avoient accordée

a

ce rebelle. lis étoÍent en

guerrecontre lesVénitiens qui le follicitoient d'entrer

daos leur alliance: il fut facile del'y déterminer. Le

prince Eugene fut chargé du íoin de fa vengeance,

&

partit

a

la tete d'une armée p

túífante. C

e général

foutint la -réputation qu'il avoit

portée.au

plus haut

dégré. Sa premiere campagne (

1716) fu

t fignalée

par la vifroir-e de Petervaradin & la prife de Temef–

war: la

fe~onde

eut les fucces les plus étonnans.

L'armée impériale en affiégeant Bellegrade, fe trou–

va elle - meme affiégée par cent cin.quante mille

Turcs; le prince Eugene, dit un moderne, fe trou–

va dans la meme poíition

Otl

Céfar s'étoit trouvé au

íiege d'Alexie ,

&

femblable

a

celle du czar Pierre

le grand, fur les bords du Pruth: il n'imita point

l'empereur Ruífe qui mendia la paix, il fe com–

porta comme Céfar , il battit fes nombreux. enne–

mis,

&

prit la ville. Une paix avantageufe f111t le

fruit de fes vjaoires (

17 18):

elle donnoit

a

l'em–

p_ereur Bellegrade

&

Temefwar , places égale-

ment importantes.

·

Cette paix glorieufe étoit d'autant plus

a

defirer,

que l'empereur avoit befoin de toutes fes forces

pour défendre fes états d 'Italie. PhilipP,e V , excité

par le cardinal Albero

ni~

fon minifir

, afpiroit

a

recommencer la guerre,

&

fur un prétexte aífez

léger, il s'étoit emparé de la Sardaigne que le der–

nier traité avoit

aífuré~

a la maifon d'Autriche. La

France, l'Angleterre ,

1

_l'Em.pire

&

la Savoye, récla–

merent la tfoi d·e ce traité,

&

forcerent le roi d'Ef–

pagne d'abandonner un;e entreprife injufte. Le defir

qu'avoit l'empereur de former une marine, dont il

fentoit le befoin, lui attira l'inimitié de ces puiífances

qui venoient de fe déclarer en fa faveur; une compa–

gnie des Indes , qu'il érablit

a

Ofrende , excita les '

inquiétudes des

Hollandoi~,

des Anglois, & meme

des Franc;ois : les premiers fur-tout, qui ne doivent

leur profpérité, leur exifience meme' qu'au com–

merce , firent des plaintes ameres. Au droit naturel

de tous

les

peuples , its oppoferent des pafres

,

des

traités, & particuliérement celui de Munfier, qui

confirmoit les Hollandois dans la poífeffioh exclu–

five du commerce des Indes, par rapport aux fujets

de fa majefié catholique, qui depuis éto1ent paífés

.fous la domination de l'empereur. La politique de–

mandoit fans doute que

Charles

renonc;at

a

fon pro–

jet' quelque avantageufe qu'en put etre l'exécution.

Il eut l'indi{crétion de s'unir av-ec le roi d'Efpagne ,

fans fonger que cette alliance ne pouvoit fubfifier

long-tems ' tant

a

caufe de leur inimitié paífée ' que

des gran·des prétentions de la cour de Madrid fur

celle de Vienne. La démarche de l'empereur ne fer–

vit qu'a lui faire perdre fa onfiance de

l'

Angleterre ,

de la France, des États Généraux, de la Suede

&

de

laPruífe -, qui lui déclarerent la guerre ,

&

le for–

cerent apres fix

a

fept ans de combats , de détruire

fa compagnie. L'Efpagne fon alliée , des la conclu–

fion de la paix , fe tourna du coté de la France &

de 1'Angleterre. Ces trois puiífances s'unirent par un

trairé, dont les articles furent dreífés

a

Seville, &

depuis cette époque, les affaires de Pempereur alle–

rent toujours en décadence. La mort d' Augufie II,

roí de Pologne

&

éleé.teur de Saxe , donna lieu

a

de nouvelles prétentions

&

a

de nouvelles guer–

res. Chacu.n ambítionnoitla gloire de lui nommer un

CHA

fucceífeur. L'empereur qui favorifoit l ' le8:ion de

Frederic-Augufte Ill, fils du feu

roi,

fit camper un

corps de troupes fur les frontieres de la Pologne.

Louis XV favorifoit Staniílas qui avoit déja o cupé

le trone de Pologne, ou les vceux d

la nation & les

armes Suédoifes n'avoient pule fourenir.

e menar–

que déclara

a

l'empereur qu'il s'en prendroit

a

luid

S

violences que l'on pourroit faire

a

la république. Il

envoya auffi-tot, au-dela du Rhin, une armée qui

íignala fon arrivée par la prire de Kehl (

2

ofro–

bre 173 3 ). La Fra·nce renouvella auffi-tot le trairé

d'alliance avec l'Efpagne; le roí de Sardaigne

y

accéda ; la guerre fut alors déclar ' e dans les for–

mes ;. le roi de Sardaigne fe plaignoit des hauteurs

dont l'empereur avoit ufé a fon égard. lorfqu'illui

donna l'invefiiture de fes :fiefs; ill'accufoit encere

d'abufer en Italie de la fupériorité de fes

forces,

&

d'avoir enfreint le traité· de 1703 ; les premieres

étincelles de cette guerre parurenr en Italie. Le roi

de Sardaigne

a

la tete deJ'armée Franc;oife, fortifi ' e

de fes troupes, entra fur les terres de la maifon

d'Autriche, & envahit tout le Milanez dont la capi-–

tale

fu:i

ouvrit fes portes ( 9 novembre 173 3 ).

Les Efpagnols eurent des fucd:s non moins brillans.

Une flotte fuperbement équipée

fit

voile vers l'lta–

lie ,

&

alla établir fes quartiers dans le pays

de

Sienne. Le printems de l'a

ée fuivante ( 1734)

leur fuffit pour mettre fous leur puiífance la Miran–

dele

&

la principauté de Piombino. En une année,

la rnaifon d'Autriche perdit les royaumes d·e Naples

& de Sicile, & toutes fes principautés d'Italie. Les

fucces étoieot moins rapides en Allemagne, ce qui

ne doit pas étonner, puifque le prince Eugene

y

commandoit les troupes de 1'empire ; il ne put ce-

' pendant empecher que les Franc;ois ne priífent Tre–

ves'

&

ne miífent

a

contributlOn toures

les

places

de cet éleB:orat; celui de Mayence ne ut

pa~

moins

maltraité

~

ainfi que tout le pays fitué entre le Rhin,

la Sarre , .

&

la Mofelle. Le comte de Bel e-Hle fe

rendir maitre. de Traerbac,

&

le marquis d Asfeld

de Philisbourg, fous les yeux du prince Engene. Ce

fiege fut fameux par la mort du maréchal de Bervick

qui en dirigeoit. les opérations avant le marquis qui

emporta la place. Ces fucces glorieux, d'une guerre

entreprife pour Staniílas, ne purent cependant l'af–

fermir fur le trone de Po"logne , oü les vceux d'un

peuple

~

dont il auroit aífuré le bonheur, l'appel–

loient pour la feconde fois. Affiégé dans Dantzickpar

les Saxorís & les Mofcovites alliés de

Charles

ri,

il

dut regarder fon évafion comme un coup du ciel.

Frederic-Augufie III y entra triomphant apres l'en

avoir chaífé; ce prince & Philippe V retirerent

tout le fruit de la guerre. La campagne de

173)

fe

:fit avec langueur, principale

nt fur le Rhin;

&

des-lors les négociations fuccéderent aux hoftilités.

Le comte de Neuvied fit les premieres ouvertures

de la paix; M. de la Beaume eut la gloire d'y met–

tre la derniere main a Vienne: quoique dans le traité

tout fl'tt avantageux

a

l'Efpagne, Philippe le rejetta

d'abord, rnais enfin il fut obligé d'y accéder. L'in–

fant don Carlos s'étoit fait couronner

a

Palerme, &

proclamer roi des Deux Siciles. Ce droit de fa con–

quete lui fut confirmé. Le roi de Sardaigne eut

Tortonne, Novarre avec la fouveraineté de Langhes.

L'empereur recouvra fes premiers droits fur Milan

&

fur les états de Parme

&

de Plaifance que le roi

d'Efpagne eftt bien voulu conferver. Staniílas abdi–

qua la Gouronne de Pologne qu'il avoit rec;ue de

CharleS XII , comme un témoignage de la haute

eftime de ce héros;

&

pour prix de ce facriñce, i1

fut mis en poífeffion des duchés de Lorraine

&

de

Bar; la maifon de Lorraine

qui

cédoit ces provinces,

eut le grand duché de Tofcane. Cette paix qui otoit

plufieurs royaumes

a

la maifon d'Autriche, fue: