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CAN
point l'ardeur des affiégeans; la place fut prife,
&
Canrtt
n'ayant pu fauver les habitans fongea du
rno!ns
a
les veng-er. H fit marcher contre Adolphe ,
Niclot
&
Burew1n, deux princes Vandales, fes vaf–
faux. Ils remporterent en
1201,
fur les Holfteinois
une fanalante viéloire. Mais Niclot, vié:time d'une
querell:étrar.gere&
du devoir.féodal, y périt les
armes
ala main.
Le jeune Valdemar vint bientót occuper le thé@tre
ce la
guerre~
11 fignala par une viétoire fon entrée
-dans le Holftein, entra triomphant dans la plupar.t
des villes, échoua devant Lawembourg,
&
prit Lu–
beck.
n
fut moins redevable de cette conquete
a
fon
Fropre courage,
qu'a
la politique de fon frere qui,
pour forcer 1es habitans
a
fe foumettre' avoit fait
{aiíir tous leurs vaiíJeaux; il les leur rendit en rece–
vant des otages de leur foumi en. Enfin, Valdemar
-fs:ut envelopper Adolphe, fe rendre
maít~~
de fa
.perfonne le tt·aina en Danemarck, au m1heu des
railleries
~rnelles
d'un peuple infolent,
&
d'une fol–
datefque effrénée.
Canut
ternit la gloire de tant de
de vertus, en faifant jetter fon ennemi dans un ca–
chet.
Sur ces entrefaites, Othon, duc de Saxe , qui
avoit contre Adolphe tant .de motifs de vengeance.,
fut élu empereur ,
&
fe rapprocha d'intéret avec
Canut,
par le mariage de Guillaume fon frere avec
Helena , freur du -prince Danois.
Canut,
comblé des
fave rs de la fortune__, yvre de profpérités, fe montra
dans les états qu'il avoit conquis en Allemagne. Tous
les crel.trs volerent
a
fon
paífa.ge:les hommages qu'il
res:ut, fnrent un tribut d
e l'eHime publique. I1 verfa
par-tout des bienfaits qui furent aífez payés par
l~a
mour de fes fujets. Il revint en Danemarck,
&
mou–
...rut en
1202,
au moment o-l1 il alloit jouir du fruit de
tant de travaux politiques
&
militaires
~
il avoit qua–
rante ans,,
&
en avoit régné vingt-un. On crut que
fa mort n'étoit pas naturelle,
&
la caufe de ce foup–
son eft aifée a·úti{ir : il étoit prince;
{on
peuple éroit
crédule;
&
fes vaífaux avoient int
1
ret de femcr ce
bruit.
Canut
laiífa bea tcoup d'abus apres lui; mais illes
avoit trouvés établis
&
enracinés depuis p1uÍleurs
fiecles. Sa prudence en avoit extirpé pluíieurs, entre
autres
la
coutume d'exiger une amende de tous les
pareos d\m aífaíiin: loi bifarre, qui confondoit l'in–
nocent
&
le toupable.
Ami
de l'humanité, 11 ne fit -que des guerres oé–
ceífaires : il prenoit les armes mcr1gré lui, s'en fer–
-voit avec gloire,
&
les pofoit fans honte comme fans
regret : il pardonnoit üms
~ffon;
&
parmi tant d'of–
fenfes cfu'il res:u t de fes fuJets, de fes vaffaux
&
de
fes voiÍlns, on ne peut lui reprocher que le ravage
projetté de la Scanie,
&
le traitement qu'i'l fit eífuyer
a.u malhenrenx Adolphe. L€.s hiftoriens nous le pei–
gnent ennemi des plaiíirs, fans ceífe occupé tles foins
du gouvernement' chaíl:e meme dans les bras d'une
epoufe
qu~il
adoroit' {eníi.ble aux plaintes des pau–
vres,
&
ne dédaignant point le détail de leurs mi–
feres, jaloux de la gloire de fa famille. 11 arma la
conr de Rome contre Philippe Augufie, roí de Fran–
ce, qui avoit répudié fa freur lngeburge, lamer–
veille de fon úecle. Les foudres de Rome, 1es cla–
rneurs du clergé, la frayeur du peuple Frans:ois
frappé d un interdit, forcerent enfin le vainqueur de
Bouvioes
a
rappeller la princeífe outragée :
Canut
apres cette fatisfaB:ion,
{e
réconcilia de bonne foi
avec Philippe Augufre , ne fongea plus
a
troubler le
repos de la France,
&
s'occupa de celui de fes états.
Valdemar II fon frere , luí {uccéda. (
M:
DE
SACY.)
CANUT, (
Hijl. de Suede.)
furnommé
ERICSON,
c'efi:-a-dire,
jils
d'Eric
le faint, roi de Suede. D'a–
pn~s
le trai é bizarre conclu entre faint Eric,
&
e
A
1~
Charles - Suercherfon (
voye.z:
e~
mot), il devoi
t
fuccéder
a
Charles ;
il
s'étoit retiré en Norwege de
peur que ce prince ne fe
déliv r~t
d'un fucceffeur
odieux' pour aíiurer
a
fes enfans la poffeffi on du
trone . Impatient de régner il fortít de fa retraite,
furprit Charles,
&
lni ota la couronne
&
la vie.
Un regne commencé par u':l aífaffioat ne pouvoit
"tre heureux. La veuve de Charles alla remplir le
Danemarck de fes cris ,
&
fe jetta avec fes enfans
dans' les bras · du roi Valdemar qui jura de venger
cette famille infonunée '
&
fe prépara
a
faire
a
Canut
une guerre cruelle ; les Goths , fGit com–
paífion pour le fang de Charles, foit ennui de ne
plus faire la guerre ' joignirent leurs armes
a
celles
de Valdemar; mais
Canut
fortit vainqueur de plu–
fieurs combats. Les Goths fe foumirent, Valdemar
n'ofa plus troubler fon repos.
Canut
ne s'occupa plus
qu'a effacer par les bienfaits dont
il
combla FEglife,
le meurtre dont il avoit fouillé fes mains. I1 donna
quelques loix alfez fages; mais an milieu de fes
foins pacifiques , les Efihoniens
&
les Courlandois
firent une irruption dans fes états ; ces peuples bri–
gands enleverent les vaiffeaux' ravagerent les cotes,
livrerent aux flammes la ville de Sigtuna, égorge–
rent l'archeveque de Sté"ka,
&
difparurent avec
les richeífes de la Suede.
Canut
n'avoit pas fait un
pas pour défendre fes {ujets. I1 fe confola de ce
malheur avec les moines donr fa ceur étoit com–
pofée.
Il
mourut entre leurs bras, l'an
1192 ,
il
fut enterré dans le cloitre de
\V
arnheim. La plupart
de fes prédéceffeurs n'.avoient eu d'autre tombeatt
qu'un champ de bataille.
(M.
DE
S.AcY.)
GANUT,
roi de Vandalie ,
(Hijloire des Vandales
&
de Danemarck.
)fils d'Eric le bon , roi de Danemarck,
ne commenc;a
a
jouer un role dans le Nord que
fous le regne de Nicolas ou Harald IV, en
1
126.
Ce
prince avoit rétabli dans la Vandalie Henri, fils de
Gothelfeale ,
&
de Sygrithe, freur du roí Danois.
Le Vandale fut ingrat des qu'il put l'etre .irnpuné–
ment~
il demanda une partie du Danemarck comme
la fucceffion de fa mere; N1colas rejetta fa deman–
de ,
&
ce refus fut le fignal de la guerre ; Henri en–
tra dans le duché de Sleíwick, donoant
a
fes foldats
l'exemple du pillage
&
des cruautés les plus inouies.
Nicolas marcha contre lui,
Canrtt
qui combat.toit
fous fes ordres , fe fignala dans une bataille , fut
bleífé ,
&
ne dut la liberté qn'au courage d'un
fol–
dat. Ce Danois voyoit le prince ren erfé de fon
cheval, Henri accouroit_pour fe faiG.r de fa perfon–
Re, le foldat marche droit au Vandale, feignant
d'etre bleífé
&
lui tendant les mains comme pour
recevoir des fers ; Henri le laiffe approcher , e
J
ui–
ci faiíit la bride, renverfe le cavalier , fe rend
maitre du cheval , y monte, prend
Canut
en crou.
pe,
&
l'emporte. L'armée Danoife fur vaincue ,
paree qu'elle avoit été trahie pélr Elif, gouverneur
de Slefwick.
Catzut
qui s'indignoit de l'obfcurité oi1 on l'avoit
laiífé languir jufqu'alors , touché des maux qui dé–
fo1oient cette contrée, promit au roi de la défendre
contre les incuríions des Vandales,
&
de porter
l.a guerre
j
tfques dans les états de Henri; pour
rempljr de íi. belles efpérances, il ne demanda que
le titre de gouverneur.: Nicolas ne le luí donna poinr,
ille lui vendit; pour en payer le prix, le généreux
Canut
engagea une partie de fon paN·imoine,
&
leva des troupes avec le produit du
refie~
Il envoya d'abord offrir la paix au prince Van–
dale., mais il exigeoit la reftitution de tout ce que
fon armée avoit enlevé aux habitans du duché; il
avoit commencé lui-meme
a
réparer leurs pertes
par (e"s largeifes. Henri, loin de confentir
a
ríen
rendre, exigeoir qu'on lui rend'it une partie dn
Danemarck.
H
Votre maitre, dit-il au.x
dépur
1
s de