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CAR

Auuullobone. On voit pres de Harflenr

&

ele Gra ...

vill~

l'ancien chatean de

Cretin

en ruine : de

Cara–

cotin;m

on aura formé

Caratinrtm, Cratinum.

Ce

lieu éroir fur un coteau au bord de la Seine,

&

fon

port

a

l'embouchure de la Lezarde, oü eíl fituée la

ville de Harfleur.

Ce ne peut etre

Crotoi

en Picardie, comme

le

dit

· M.

de Valois, puifque la direétion de la voie ro–

maine de Troies

a

París,.

a

Rouen, en fuivant le

cours de la Seine, conduifoir

a

l'embouchure de ce

fleuve,

&

non en Pican.lie.

Mém. de L'Acad. des

lJel s-

Lettr!es,

tom. XIX,

pag.

634

&

Juiv.

Dan–

ville ,

Not.

Gall. pag.

:2.

04.

(

C)

CARACTERE, (

Méd.)

Le

caraélere

d'une mala–

die fe manifeíle principalement par Ies fymptomes

dont elle efr accompagnée : ainfi on appelle

grave

celle qui trouble l'&conomie animale par plufieurs

fymptomes tres-H1eheux, foit qu'il

Y.

ait en meme

tems danger, foit

qu'il

n'y_ en ait pas. <;.n appelle

au

contraire

légere

celle qm caufe peu d mcommo–

dité.

La maladie bénigne, quoique confidérable peut–

ctre' étant cependant fufceprible d'un traitement

convenable , ne caufe poim de frayeur par des

fymptomes funefies ou exrraordinaires. Qooique la

malionité qu'on attribue aux maladíes, foit fouvent

l'afyle de l'ignorance '

&

ferve

a

couvrir les fa:aes

des gens de l'art, comme cependant elle a effeél-Ive–

ment lieu, elle ne doit pas du tout etre négligée. A

la prendre dans fon véritable fens, elle défigoe une

maladie. qui, douce en apparence,

&

ayant com–

n1encé avec des phénomenes aífez f-avorables, fe

montre tout d'un coup fous des fymptomes tres–

graves,

&

opprime les.

forc~s

de_la nature. Elle dé–

iigne encore une malad1e

qm

excite des fymptomes

tout-a-fait oppofés

a

fon

caraélere'

&

des troubles

plus violens que ceux qui paroiflent co¡wenir

a

fa

nature. On peut eneore mettre

au

nombre des mala–

dies malignes celles qui font rebelles, qui éludent

auffi les forces des remedes éprouvés

~

&

dont le

traitement eíl pour elle un nouveau fujet d'irrita–

tion.

¡

Cette malignité

qui

regarde principalement les

1

maladies aigues

>

apparrient cependanr auffi aux

t

rnaladies chronil!Jues

&

do~t

fon origine aux puiífan–

I

ces virulentes, aux

miafm ~s ,

aux contagions, aux

r

maux épidémiques, aux vices multipliés des hu–

e

meurs'

a

l'irritabilité'

a

la langueur'

a

la complica–

a tion de plufieurs maladies, au rnauvais régime des

t

malades,

ou

au traitement mal dirigé: d'oü

il

efr évi–

t

dent qu'ori a'

a

la vérité' raifon de divifer les ma-

. ladies malignes en

venimeufls,

pe.ftilwtielles

&

centa-

1

cieufes'

mais que la divifion n'efl: pas entiere' paree

qu'on doit confidérer non-feulement les puiifances

nuiúbles' thais meme auffi le5 femences acceífoires.

Lorfqu'une maladie, accompagAée de fes fymp–

romes ordinaires , parcourt fes terns d'une maniere

convenable

a

fa nature, on l'appelle

réguliere,

choijie;

&

irréguliere,

au contraire, lorfqu'ell.e fe fait con–

noitre par des fymptomes extraordinaires ,

&

par

des fignes

&

une marche étrangers. L'irrégularité

entretient a-peu-pres quelque chofe de rebelle'

&

provient des memes caufes que la malignité' dont

ordinairement elle n'efr pas non plus exempte.

Il

en

efi

de meme des maJ.adies appellées

naturelles,

Olt

cor–

rompues.

On regarde comme appartenante a

u

fu jet que nous

traitons maintenant' la diviíion. des mala :líes en

aai–

ves

&

enpajjives,

dont les rnodernes ont avec raifon

augmenté la rhéorie. Les maladies aétives font celles

<lont les fymptomes aétifs confiituent une partie,

&

fouvent la principale. Dans les maladies pailives, ces

mouvemens de la nature n'ont pas lieu,

le

principe

CAR

vital étant 1anguiífant, ou opprimé par les puiífances

nuifibles. (

G)

§

CARACTER~,

(

Pei'!t.)

Les anciens graveurs,

peintres

&

ílatua¡res ne ie fonr pas bornés a copier

exaB:ement les

cinq

traits qui forment le vifaoe de

, 1

'r

o

l'homme. Ils ont tente

<

e repre1enter daos chaque

fujet l'étendue de fon génie

&

de fes paílions, en un

mot ' ils font parvenu.s a tracer

~ans

chaque figure

fon vraie

caraaere.

Dwgene Laerce nous apprend

que dans Arhenes, l'on en{eignoit pnbliquement

la

théorie de l'art de développer les phyfionomies,

&

l'arr

de les deffiner. Les médailles, les pierres

gra~

vées

&

les ftatues qui ont été faites du tems d'Ale–

xandre, nous démontrent que dans l'expreilion les

anciens Grecs éroient

&

feront toujours nos ma'itres.

Les médailles en argent qui repréfentent

la

tete d'A–

lexandre le Grand, annoncent un ambirieux qui af–

piroit

a

la conquete de l'univers, on le reconnoit

a

fon

~il

arrondi, faillant , plein de feu , élevé vers

le ciel'

a

fon menton

&

a

fa bouche avancée un

pe1.1

ouverte , au {outcil,

&c.

Dans les monnoies d'or ou d'argent des premiers

empereurs Romains, on reconnoir égalem.ent leur

caraélere.

Le rnenton avancé d'Augníte annonce fon

ambition: mais l'reil,

1~

fourcil,

&c.

indiquent le

fourbe timide. L'on ne confidere point attenrivement

les médailles de Tihere Ú10s frém1r.

La

tete de Claude

donne envíe de rire de fa ftupidité. Celle de Néron,

de Caligula, d'Othon

&

de Commode, femblent

nous décrire jufqu'a quel point les petíts maitres doi–

vent devenir

fcélérat~.

Dans Jes rnédaiHes de Vefpa–

fien, on croit

~efurer

l'étendue de fon

a

varice: les

enfans meme reconnoifient dans celle de Vitellius un

ivrogne, un glouton, un homme fans mreurs. An–

tonin le pieux porte fur fa figure le développernent

des traits d'un homme fage. Marc·Aurelle paroit etre

violemment attentif

a

remplir tous fes devoirs'

&c.

Parrni les modernes,

Rapha~l

d'Urbain efr le peintre

qui a le plus étudié les monumens de l'antiquité.

Il

n'efi: done pas étonnant

qn'il

foit parvenu

a

un tres–

haut point de perfeétion dans l'expreffion des

carac·

tetes

des hommes.

S~n

tablean de l'école d'Athenes,

dont on trouvera la defcription dans le

Cours de

peinture

de

M.

Depiles, eftun rnonument

&

un mo–

dele que l'on peut citer. Les teres d'Arillote, de

Plaron, de Sbcrate, d'Aicibiade, d'Epícure, en un

mot, les tetes de prefque tous les philofophes

qn'il

a

raífemblés dans ce chef-d'reuvre d'invention pito–

refque , font toutes tracées exaétement d'apres les

médailles, pierres gravées,

&c.

les aurres tetes font

copiées d'apres nature ; par exemple , daos un

angle de ce tablean , l'on voit E.uclide fous la 'figure

de Bramante, fameux architeéte

&

ami de Raphaelo

Enclide courbé, démonrre une figure de mathéma–

tique, qu'il a tracée

úu·

une arcloife par terre; il eft

environné de plufieurs écoliers ;

l'un

a le

caraélere.

de l'efprit vif qui a faifidans l'inftant la démonílration

qu'il repete

a

fon voifin ; un aun·e paroit

un

efprit

lourd

&

pefant, capable par fon application d'ap–

prendre les mathémariques; un autre paroit etre un

homme inepte' rneme pour la démonfiration des

lignes

&

des rapports,

&c.

Le Brun,

da~

le fiecle dernier, étudia un

trait~

de phyfionomie, compofe par Jean-Baptifte Porta;

il

copia d'apres

na~ure q~1elques.

caraéleres

d'ho~mes

paffionnés. Cet hab1le art1fie a fau graver le rud1ment

de l'art de deffiner méthodiquement les paffions ;

c'eft-a-dire, la tranquillité, la joie, le ris, la

J:rif–

teífe, la colere ,

&c.

en dix·neuf planches.

Cet

ou–

vrage gravé au fimple trait, eíl: commun chez tous

les vendenrs d'eflampes. En

17~2.,

on a réimprimé

a

Paris ce cahier

in-folio;

le deífein eíl infidele ; mais

on

y

a joint I'explication

&

la

defcription de l'effet

d~

chaque

paffion f1.1r les 'inq traits

du

vifa~e~

Nous