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75

p

s

y

N

\'"

aimt po[nt

ú

trouble

ql!~

re!fne c/u us

~~~ntis ~

il

n

y

a ríen daos. le

tex:~

qw

Indique cette

~dee

;

~

e.

U:le

ínterpollaoon qUl enerve le tex:te a,u-lieu de

1

en-

richir ,

&

peut-erre eft-ce une

fal~ífete.

..

Non faJlidit

n'

eft

~.as

r,endll. par

ti

fl plaa :

le

~oe!e

va all-devant des preJuges

qw

regardent

~vec ,?eda~n

l'état de médiocrité; ceux

qui

penfent amG s lmagl–

nent qu'on ne peut pas

y

donnir

tra~qui~ement,

&

Horace les contredit, en reprenant

negatlveme~1t.

ce

qu'ils

~ow::roient ~e

poúcive,ment.,

non fafhdit :

cette negauon

el!:

egalemen~ neceíf~l~e

.dans tou;es

l es traduél:íons ; c'efr un tralt caraél: riilique de 10-

riginal.

[,espetites maifons de bergers

:

l'ufage de notre lan-

gue a attaché a

petius mai/ons

,

quand il n'y a I?oint

de complément , l'idée d'un hopital pour les fous ;

&

quand ces mots font fuivis d'un complément , l'i–

dée d'un lieu defriné aux folies criminelles des riches

libertins : d'ailleurs le latin

lzumiLes domos

dit alitre

chofe que

petites maifons;

le mot

humiles

pei.llt cequi

a contume d'exeiter le mépris de eeux qtu ne JU–

gent que par les

ap'p~ren;es. , ~

il

e~

iei en .0PpoG–

tion avec

non /afilda

;

1adJeél:if

pelll

ne falt pas le

meme eontrafre.

Yirorum agreJlium,

ne iignifie pas feulement les

bergers ,

mais en général tous eeux qui habitent

&

cultivent

la

eampagne ,

les Izabúans de La eampagne.

Je {ais bien que ron peut , par

lafyneedoque

meme ,

nommer l'efpeee pour le genre ; mais ce n'efr pas

dans la traduél:ion d'un texte qui exprime le genre,

&

qui peut etre rendn fidélemem fans foreer le génie

de la lanaue dans laquelle on le traduit.

L

'omb~e

d'un ruijJeau

;

e'eft un véritable barbarif–

me, les ruiífeaux n'ont pas d'ombre:

umbroJam ri–

p am

íignine

un ri'Yage eOll'Yert d'ombre

:

all.·(urplus il

n'eíl iei qllefrion ni de ruiífeall, ni de riviere, ni

de fleuve; e'efr effaeer l'original que de le fureharger

fans befoin.

Zephyris agitata Tempe

:

il

n'ya dans ce texte au–

cune idée d'

arbres

;

il s'agit de tout ee qui efr dans ces

campagnes, arbres , arbriífeaux, herbes, fleurs,

ruiíleaux, troupeaux, habitans,

&e.

La eopie doit

préfenter eette généralité de l'original. Il me fem–

ble auffi, que

ft

notre langue ne nous permet pas de

conferver

lafyneedoque

de I'original, paree que

Tem–

n'entre plus dans le fyfteme de nos idées volup–

tueufes, nous devons ·du-moins en eonferver tout

ce qu'il. efr poffible , en employant le íingu1ier pour

le pluriel ; ee fera fubfritller la

fynecdoque.

du nom–

bre a eelle de l'efpeee,

&

dans le mcme fens, du

moins

par le

plllS.

Voiei done la tradllél:ion que j'ofe oppofer a celle

de M. du Marfais.

«

Le fommeil tranquille ne dédai–

,) gne ni les humbles i::haumieres des habitans de la

" eaillpagne, ni un rivage eouvert d'ombre , ni une

) plaine délicieufe per¡pétuellement eareífée par les

'*

zéphyres».]

. Lemot de

eorps&le

mot

d'ame(

e'eílM. duMar–

fais qui eoncinue ) , fe prennent auffi quelquefois fé–

parément pour tout l'homme:

00.

dit populairement ,

Úlr-tout dans les provinees ,

ce

eorps.La

pour

eet hom–

me·la

;

YOlla un plaiJant corps,

pour dire

un plai–

Jam peifonnage.

O~

dit auffi qu'iL

ya cem milLe ames

dans une viLle ,

e'eft-a-dire

cent miLle habitans. Om–

n.es

anima'. domus Jaeob

(

Genef.

xlv).

2J.

)

toutes les

p.erfonnes de la famille de Jaeob.

GenuÍl JextÚúm

animas,

(

¡bid.

/8. ) il eut feize enfans.

lII.

Synecdoque dans Le nombre;

e'efr lorfqu'on met

un íingulier pOllr un pluriel , ou un pluriel pour un

fingulier.

1

0 .

Le Germain ré'YoLté,

e'eíl-a-dire , les Germains

les Allemands.

L 'ennemi 'Yient a nous,

e'efr-a-dire'

les mnemis.

Dans les hi1toriens 1acins on trouve

fou~

,:~nt ped~s

pour

peditcs, lefanta/fin

pour

Lesfanlf1;([tns,

J

znfontefl&.

I

.. .

s y

N

2.

o.

Le

pluri

1

pour le íingulier. ouvent dan le

1l:

,le [" rieux

0 11

dít

nous

au-lieu de

j .

-

de mc.:m

ii.fl

é

rit dans

l

s

proph

tes,

e'eft-a-dire dan

1m

li~

vre de

quelqll'U.~

des prophetes;

'fllod diilum

:Ji

p

r

p ropn las.

Matt.

1).

23 .

3°. U n nombre eertain pour un nombre incerta¡n.

l Lme L'a dit di.-c fois

,

vinge fois, e nt fois, mifle fois

e'e!l:-a-dire

,pLJtjieurs foi s.

'

4°.

Souvent pour faire un compte r nd, on ajoute

ou l'on retranche ce quí emp che que I eompte ne

foit rond: ainfi on dir ,

La 'Verjion des Jel'lalllt

au~

lieu de dire

la 'Verjion desJoixante

{.>

doute imerp;úes

qui ,felon les peres de l'Egüfe , traduifirent

I'~eritl!:

re-fainte en grec, a la

pri~re

de Ptolém 'e Philad 1-

phe, roi d'Egypte , environ 300 ans avant

J

e(lIs–

Chrifr. VOllSvoyez que e' eft toujours ou le

plus

pOllr

le

moins,

ou au contraire le

moins

pour le

plus.

IV.

La partie pour

le

tout,

{.>

Le

tOUt pOllr La partie.

Ainfi

la téte

fe prend quelquefois pour tout l'homme:

c'eft ainíi qu'on dit communément,

on

a

payé tallt

par

téte ,

c'efr-a-dire, tant ponr ehaque perfonne;

une d ee

ji

~Izere

,

e'efr a-dire ,

une perJOImejipré ieufo,

Ji

fort amlee.

Les poetes difent,

aPTeS quelques moiffons, qutl–

qu~s

étés

,

que/ques hivers

,

c'efr-a-dire ,

apres quelques

années.

L'onde,

dans le fens propre, íignifie

une 'Vague', un

JlOt;

'eependant les poetes prennent ee mot Ol! pour

la mer, ou pour l'eau d'une riviere , on pOllr la ri–

,viere meme. Quinault,

ljis

,.

aa.

1.fl'

3'

Vóus jurie{ autrefois que eeUe

onde

"be/le

S e

fe~oit ~ers

la

roure~

une roua

nOl~ve!l~,

PLutot qu on ne 'Yerrort 'Yotre comr deg./ge :

Voye{ eouür

ces

JlOlS dans cetie 'Vafle plaine ;

Ceft

Le

mé'me penchant qlú toujours les entralne;

Leur eours ne elzange point,

&

'Yous ave{ changé.

Dans les poetes latins,

la poupe

ou

La proue

d'un

vaiífeau fe prennent pOllr tom le vaiífeau. On dit en

frans;ois

eem yoiLes

,

pour dire eent vaiífeaux

Teilum

( le toit ) fe prend en latin pour toute la maifon.

Al.neam in regia .dueie teaa

,

elle mene Enee dans fon

palais.

Al.n. l.

63.5.

La porte,

&

meme

lefluil

de la porte, fe prennent

auffi en latín pour toute la maifon, tout le palais ,

tout le temple. C'efr peut-etre par eeUe efpece de

fynecd~que

qu'on peut donner un fensrai(onnable

a

eei

vers de Virgile.

Al.n. l .

.5

09 .

Tum foribus

div~

,

media tefludine tempLi ,

Septa armis, JoLioque aLúJubnixa reftdit.

Si Didon étoit affife a la porte du temple,

foribus di–

Va'.

,

eomment pouvoit-elle etre affife en meme tems

fous le milieu de la voftte,

media teftudine

? C'efi que

par

foribus di'Ya,

il faut entendre d'abord en général

le tero p le ; elle vint au temple,

&

fe

pla~a

iDUS

la

voúte. .

[Ne pourroit - on pas dire auffi que Didon étoit af–

fite au mi1ieu du temple

&

aux portes de la déeífe,

e'eft-a-dire, de fon fanél:uaire? Cette explieatíon efl:

toute íimple,

& .

de l'autre part la figure eíl: tirée

drt

bienloín.

Lorfqu'un eitoyen romain etoit

fait

efclave, fes

biens appartenoieflt

a

fes héritiers; mais s'jl reve–

noit dans fa patrie, il rentroit dans la poífe{f¡on

&

jouiíl~mee

de tous fes biens: ee droit, qui e!l:.une ef–

peee de droit de retour , s'appelloit en latin

,J.us

pofl–

Liminii

;

de

poft

(

qpres ) ,

&

de

Limen

(

le feUll de la

porte, 1'entrée ).

.

Porte,

par

JYnecdoque

&

par antanomafe, íigOlfie

auffi la eom du grand-feigneur, de l'empereur

t~rc.

On dit

,faire un traité avee La porte,

c'e!l: - a - dlre

~

ayec La eour ottomane.

C 'eíl une faeon de parler

qUl

nous vient des Tures: ils nomment

porte

par excel–

lence, la

porte.du

ferraiJ; c'eftlepalais du fultan

Olí

empereue