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SYN

tl~f~el)s

&

aúxArifiotéllc~e!ls,

D'un aútre, as ()nt l:but

illl~

en

~uvre

pour conC11ier Platon avec Arifiote;

Anfiote avec De[cartes

¡

nous allons voir avec que!

fucr~

-

11 faut mettte

áti

nombre des

Syncrétiftes

tons ces

p!lilofop~es

qui. ont eífayé de rapporter leurs [yf–

te~es

cofmoloqlques ¡\la P?yfiologie de MOlfe; cellX

qUl

ont cherche dans 1Ecnture des amorités ft1r le{–

ttitelles

lis

puífent appllyer leurs opi'nions

&:

que

ous appellons

théofophes.

'

Un des

Sync(étijles

les plus fingüli ers fut Guillaume

Pofiel. 11 pubha un ouvrage intitulé

PanthéonoJie

ou

C~ncordaii~e

de toutes les opinions qui [e [om éle–

vees

parm~

les Inhdeles, les Jliifs, les Hérétiqnes

&

les Catho!tques ,

&

parmi les d fférens membres de

chaqtte égli[e particuliere fur la vérité on la vraif–

fembla~c~ ~!ernel1e. ~'efi

un tiífu de paradoxes Oll

le Chrliliamfme

&

la

Philofophie font mis alterna–

tivement a la torture. L'ame du Chrifi efi la premiere

créa.ture: e'efr l'ame du molide.

11

ya deme princi..:.

pes mdépendans : l'un bon, l'autre maUvais. lis

conf~

tituent enCuite Dieu.

Voyez

la fuite des folies de

Pojel

dans fon ouvrage.

. En voici un autre

qui/~it

baifer la morale du paga–

mf~le

&

celle des Chretlens, dans un ouvrage inti–

tule

Ofculum five Confenfus ethnicce

&

chrijlian~

phi–

lqfopklce, Chaldceorum, A?gyptiorum, Perjárum, Ara–

hum, GrcJ!.Corum,

&c...•. C'efi Mutius Panfa.

Auguframls Steuchus Eugubinus s'efi mo01ré plus

favant & non moins fou dans fOil traité de

perenni

philofoplzití.

11 corrompt le dogme chrétien; il altere

lés

fentimens des anciens;

&

fermant les yeux fur

l'efprit général des opinions,

ü

efi perpétuellement

occupé

a

rem.arqutr les petites conformités qu'elles

peuvent aVOlr.

L'ouvrage que Pierre-Daniel Huet a donné {ous

le

titre de

QuctJliones alnetanré de concordia rationis

f.o

fidei,

mérite a-peu-pies les memes reproches.

I

Le

Syflema philofophice gentilis,

de Tobie pfan–

nerus efi un fatras de bonnes & de mauvaifes chofes

ou

l'autetit, perpétuellement trompé par la reífem.ó.

blance des expreffions,en conclut cel1e des [entimens.

Quels efforts n'a pas fa'it Jufre Lipfe pour il1uftrer

le Stolcifme en le confondant avec la doarine chré-

tienne?

I

. Cette fantaiíie a été celle auffi de Thomas de Ga–

taker: André Dacier n'en a pas été exempt.

Il ne faut pas dónnerJe nom de

Syncrétijle

a

Gaf ...

fendi. 11 a démontré

a

la vérité que la doéhine d'É–

picure étoit beaucoup plus faine

&

plus féconde en

vérités qu'on ne

l'im~ginoit

communément; mais il

n'a pas balancé d'avouer qu'elle renverfoit toute

morale.

.

Beífurion, Pie, Ficin n'ont pas montré la

m~nae

impartialité ni le meme jugement dans leur attache–

ment

él

la doarine de Platon.

. Les feaateurs d'Arifiote n'ont pas été moins ou–

trés: que n'ont-ils pas vu dans cet auteur

!

Et les difciples de Defcartes ,croient-ils que leur

maltre ellt approuvé qu'on employat des textes de

l'Écriture pour défendrefe!: opinions? Qll'auroit-il dit

a

Amerpoel, s'il eut vu fon ouvrage intitulé

de

e

ar–

teflo molfante ,jive de .evidente

f.o

facili conciLiatione

philofophice CarteJii, cum Izijlorid creationis primo ca–

pite genezeos per

Mofem

tradita

?

Paracelfe avoit foulevé contre lui toute la Méde–

cine, en o,Ppofa01 la pharmacie chimique

a

la phar–

macie galenique. Sennert etfaya le premier avec

quelque fucces de paciher les efprits.Méchlin, Geor–

ge

Martin

&

d'autres fe déclarerent en[uite avec

plus de hardieífe en faveur des préparations chi–

miques. De jour en jour elles 001 prévalu dans la

pratique de 1a médecine. Cependant on ne

peu~

pas

flire

qu'aujourd'hu~ ~eme ~ette

forte deíyn,rétifme

SYN

749

l'o~t

Jtelht;

ny

a encore des médedns

&

des chi':'

rurgiens qui brouillent ces deux pharmacies , & je

ne crais pas que ce foit fans un grand inconvénient

pour la vie des hommes.

.

Jean-Baptifte dti Hamel trávailla beaucoup

a

mon–

trer l'accord de la philofophie ancienne &

moderne~

Cet homme ét<?it infiruit, il .avoit res:u de la narme

un jugement fain; il naquit

a

Caen en

1 )

24,

JI Y

étll~

dia la philo{ophie

&

les hllmanitésl

n

int

3

Paris OtL

il fe livra

a

la théologie,

a

la phyfiqlle & aux mathé·

matiqlles. Il VéCllt pendant qllelqlle temS d'une vié

aífez diverre.

H

voyagea en Angleterre

&

en Alle–

magne

j.

& ce ne fut qu'en

J

)60

qu'il publia fon af–

tranomie phyfique, ouvrage qui nlt fuivi de fon traite

des affeaions des corps, de cellli de ¡'ame hllmaine ;

de fa philofophie ancienne & moderne

a

l'llfage des

écoles; de fon hifioire de l'académie des fciences,

de fa concordance de la philofophie ancienne & mo–

derne. D ans ce dernier ollvrage , il patcourt tous les

[yfiemes des philofophes anciens, il montre la

di~

vedité & la conformité de leurs opinions, illes con.o.

cilíe qlland.

il

peut

~

illes approuve, ou les refute; iI

CO~clllt

qll'iI; ont

v~, ma~s qu'il~

n'ont pas tout

V~I

II s

~ttache

d abord a la phil%pl'lJe de Platon. Apres

avoir avec ce philofophe

~lev€

l'efprít

a

la connoif.

. [ance de la caufe éternelle & premiere des chofes; ii

parle d'apres Arifrote des principes des corps; il exa-'

mine enCuite le fyfieme d'Epicure ; iI expofe

la

do–

arine de Defcartes, & hnit par deux livres qui con-'

üennent les élémens de la clfimie, avec quelqlles

expériences relatives

a

cet arto

.

On ':le peut nier que cet auteur n'ait bien mérité

de la philofophie, mais fes ollvrages [ont tachés de

quelques traces de

JYncrétifme.

11

~voit

trop

a

creur

la réconciIiation des anciens & des modernes, pour

qu'ils pllt

~xpo[er

la doarine des premiers avec tO,u te

l'exa#itude qu'on defireroit. Du Hamel mourut fort

agé, il avoit quatre· vingt - deux ans

¡

on le perdit

donc en

1706.

.

.

Mais il n'y a point en de

.fYncritiftne

plus ancien

& plus général que le Platonico-Peripatetico-Stol–

cien: Ammonius , Porphire , Themifiius , Jülien ,

Proc1us , Marin, Origene, Sínefius, Philopones,

P{elllls., Boerhíus,

Beífarío~,

Fran. Pic,.>Gaza , Patri–

cins, Schalichius, & une infin\íé de bons efprits en

ont été infeétés, en Grece, en lútlie, en France" en

Angleterre ,

e~

Allemagne, depuis les tems les plus

reculés , jufq l'aux natres, les uns donnant la palme

a

Platon , les autres l'arrachant a Platon pour en cou"

ronner Arifiote ou Zénon, quelqlles-uns plus

équi~

tables la partageant a-peu-pres égaIement entr'eux.

Ce

JYncrétif;,¡e

divifoít les e[prits,

&

expo[oit la

philofophie au mépris des gens du monde; lorfqu'il

[OI'1it de l'école de Ramus & de Mélanchton, uné

e[pece de feae qu'on pOllvoit appeller les philofo

ol

phes mixtes : de ce nombre furent Paulus Frifcus;

André Libavius, Heizo-Bucherus, Conrad Dllteri..

cus, Alftedius, & d'antres entre lefqllels il ne faut

pas oublier Keckermann.

.

Mais petionne ne tenta la reGonciliation d'Arifioté

avec les philofophes modernes ; avec plus de chaleur

& de faIel'lt que Jean Chriftophe Sturmius. 11 fut d'a"

bord

Jjmcrétijle,

mais cette maniere de

philof~pheJ.'

ne tarda pas

a

lui déplaire; il devint

EcfeEliqtte;

tl

eut

une d¡fpute importante avec Henrí Morus, Leibnitz¡

& ScheL hammer Cur le príncipe qui agit dans la na–

ture. MortiS y répandoit un erprít immatériel, mais

brute; Leibnitz une force aaive, propre achaque

molécule, dans laquelle elle s'exer<;oit ou tendoit

a s'exercer felon des loix méchaniques; Schel-ham-

mer, le principe d'Arifiote. .

.,

Leibllltz commen<;a & hmt comme Stutmllls ; Je

veux dire qu'il paífadujjncrétijim

~

l'EcleElifme.

Il parolt par ce que nous avons die de

,ette

!eae,.