Table of Contents Table of Contents
Previous Page  771 / 940 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 771 / 940 Next Page
Page Background

COM

mais

il

eíl: certain qu'elles ne la pol'fedent pas

dans un fort grand degré,

&

qu'elles ne comparen!

leurs idées que par rapport

a

c¡uelques circonll:an–

ces fenfibles attachées aux _ob¡ets memes. Pou.r ce

qt¡j ell: de la puiífance de comparer qu'on obferve

daos les hommes, qui roule fur les idées générales

& ne fert que pour les raifonnemens abll:raits, nous

pouvons alffirer probablernent qu'elle ne fe rencon–

tre pas daos les animaux.

11

n'y a rien que l'efprit huma in fa!fe

1i

fouvent,

que des

comparaifons:

il compare les fubll:ances avec

les modes; il compare les fubfiances entre elles,

&

les modes entre eux;

il

s'applique

a

démeler ce qu'–

ils ont de commun d'avec ce qu'ils ont de diffé–

rent, ée qu'ils ont de liaifon d 'avec ce qu'ils ont de

contrariéré ;

&

par tous ces examens il rache de dé–

couvrir les relations que les objets ont entre eux.

T otue

comparaifon

roule pour le moins fur deux

objets;

&

il

faut

1 °

que ces objets que l'on compare

exill:enr, ou puiífent exifier : car l'impof!ible ne fe

conc;oit pas,

&

fi on le concevoir, il ne feroit pas

impoffible:

2 °

il faur avoir l'idée de l'un

&

de l'au–

tre , fans quoi l'efprit ne fauroit ce qu'il fair quand

illes compare:

appercevoir ces deux idées d'un

feul coup ,

&

fe les rendre préfentes en meme tems.

Quand on compare, par exemple, deux pieces de

monnoie, ou on les regarde !'une

&

l'aurre d'un

feul coup d'reil, ou l'on conferve l'idée de la pre–

miere qu'on a

vtw,

&

on la confulre dans le tems

qu'on jette les yeux fur la feconde; car

1i

l'on n'a–

voir plus d'idée de cerre premiere, il ne feroir pas

p offible de décider fi elle efi égale

a

la feconde' ou

.ii

elle en differe.

D eux objers nous peuvent erre préfens en meme

.tems , fans que nous les comparions : il y a done un

afie de l'efprir qui fair la

comparaifon;

&

c'ell: cet

afie qui conll:itue l'eífence de ce qu'on appelle

rela–

tion, rappon,

Jeque! afie efi tout entier ehez nous.

Comme en comparant des objers enfemble, il re–

gne entre eux divers rapports de figure, d'érendue,

de durée,

&

d'autres accidens, on fe fert de ces rap–

p orrs en qualité d'irnages

&

d'exemples pour illuf–

trer fes penfées, foit en converfation, foit par écrir:

m ais il ne faut pas leur donner une valeur plus

érendue, ni prendre les fimilitudes pour des identi–

tés ; ce feroit une fource féconde d'erreurs

&

de mé–

prifes, dont on doit d'autant plus fe garder, que nous

fommes naturellemenr difpofés

a

y donner notre ac–

quiefcement.

11

efi comrnode

a

l'efprir humain de

trouver daos une idée familiere, l'image reífem–

hlante d'un objet nouveau: voila pomquoi ces ima–

ges qui roulent fur les rapports lui plaifent;

&

com–

me il les aime, paree qu'elles lui épargnent du tra–

vail, il ne fe fatigue pas a les examiner,

&

il fe per–

fuade aifément qu'elles font exafies. Bien-r6t il fe

livre aux charmes de cerre idée, qui ne peut cepen–

d ant tendre qu'a gil!er le jugement'

&

a rendre l'ef–

prit fawc.

Quelquefois meme ce gour

a

chercher des rap–

p orrs de reífemhlance, fait qu'on en fuppofe ou il

n'y en a point,

&

qu'on voit daos les objets tout

ce que l'imagination préfenre. Mais quand on ne

fuppoferoir ríen, quand ces reífemblances exifie–

roient' quelque exaltes qu'elles puiífenr erre entre

deux objets de différente efp_ece , elles ne formen!

point une identité; elles ne concluenr done rien en

matiere de raifonnement. C'ell: pourquoi la Logique

abandonne les images , les rell'emblances, a la Rhé–

t orique

&

a

la Poélie, qui s'en font emparées fous

le nom de

comparaifons ,

pour en faire le plus bril–

la

m

ufage, ainfi qu'on le verra dans l'article fui–

vant.

Ca article

<ji

de

M .

le C!uvalier

DEJA

u e

o

VR

T.

COMPARAISON, f. f. (

Rhét.

&

Poif.)

figure de

Rhétorique

&

de Poéfie, q,¡j fert

a

l'ornement

&

a

To¡pe 111,

'

COM

745

l'éclairciífcinent d'un difcours ou d'un poeme.

Les

comparaifons {ont

appellées par Longin

&

par d'aurres rhéteurs,

ic.ones ,

c'c:fi-a-dire image; ou

reífemhlances. Telle efi cerre 1mage

pareil

d

la

foudre, ilftappe,

&c.

ilfl jute comme

u'n

!ion,

&c.

Tome

_coml'.a~aifon.

efi done une efpece de métapho–

re. Ma1s

VOICI

la différence. Quand Homere dit qu'–

A chitle va comme un lion,

c'ell une

comparaifon.;

mais

quand il dit du

m~me

héros,

ce lion s'é!ant;oit,

c'efi

une méraphore. Daos la

comparaifon

ce héros ref–

femble au !ion;

&

daos la métaphore, le héros eft

un !ion. On voir par-la que quoique la

comparaifon.

fe contente de nous apprendre a quoi une chofe ref–

femble, fans indiquer, fa nature, elle peut cepén–

dant avoir l'avantage au-deífus de la métaphore

d'ajotlter, quand elle efi jufie, un nouveau jour

a¡;

penfée.

Pour rendre une

comparaifon

jufie, il faur

que

la chofe que l'on y employe foit plus connue, ou

plus aifée

a

concevoir' que celle qu'on veur faire

connoltre:

qu'il

y

ait un rapport convenable en–

tre l'une

&

l'amre :

que la

comparaifon

foir courte

autant qu'il ell: pof!ible ,

&

relevée par la jufieífe des

expreffions. Arifi'?te re_connolt daos fa rhérorique

~

que fi les

comparaifons

ío·nr un grand ornemenr daos

un ouvrage quand elles font jufies , elles le rendent

ridicule quand elles ne le font pns:

il

en rapporte

cet exemple;

fls jambes font tortues ainji que

le

per-

fil.

Non-feulement les

comparaifons

doivenr etre juf–

tes' mais elles ne doivent etre ni baífes, ni trivia–

les, ni ufées , ni mifes fans néceffité, ni trop éren–

dues, ni trop fouvenr répérées. Elles doivenr erre

bien choifies. On peut les tirer de toutes forres de fu–

jets,

&

de tous les ouvrages de la namre. Les dou–

bles

compara!Jons

qui font nobles

&

bien prifes, font

un bel effet en Poéfie; mais en Profe l'on ne doit

s'en fervir qu'avec beaucoup de circonfpefiion. Les

curieux peuvent

~'inll:ruire

plus amplement dans

Quintilien,

liv. V, ch. ij.

&

liv. Vlll. ch. iij,

Quoique nous adoptions les

comparaifons

daos

tomes Cortes d'écrits en Profe, il efi pourtant vrai

que nous les gotuons encore davantage daos ceux

qui tracent la peinture des hommes, de leurs paf–

fions, de Ieurs vices,

&

de leurs venus.

Art.

de

M.

ü

C!tevali<r

DE JAUCOURT.

CoMPARAISON o'EcRITURES,

(Jurijpr. )

'efi la•

'Vérification qui fe fair d'une écriture ou lignarure

dont on ne connolr pas l'auteur, en la comparant

avec une autre écriture oulignature reconnue pour

erre de la main de celui auquel on attribue l'écrimre

ou lignature contefiée.

C'efi une des preuves que l'on peut employcr

pour connoltre que! efi le vérirable auteur d'une

écrinire ou lignarure: carla vérificarion peut en erre

faite en trois manieres ; favoir par la dépolirion

des

témoins qui attell:ent avoir vú faire en Ieur préfen–

cc I'écriture dont il s'aoir; ou par la dépofirion de té–

moins qui n'ont pasa

la

vérité

faire l'écrit, mais

qui attell:enr qu'ils connoiífent que I'écriture

&

li–

gnature ell: d'un tel, pour l'avoir

vt1

écrire

&

figner

plufieurs fois;

&

enfin la derniere forte de preuve

que I'on employe en cette maüere, efi la dépofition

des experrs, qui apres comparaifon faite des deu>e

écrirures' déclarent

1i

elles leur paroiífent de la me–

me main, ou de deux mains différentes.

La

comparai.fon

d'

écritures

efi: uíitée, tant en ma–

ti ere civil e qu'en criminelle.

L'ufage de cette preuve en matiere civile efi

fort

ancien ; il en efi parlé en quelques endroirs du code

&

des novellcs.

Comme on admettoir pour pieces de

comparaifon

des écriturcs priv.fes , Jullinien ordonna d'abord

par la

lo~

comparatio{les, ch. dejide inflrum.

qu'on fe,

:ílBbbb,