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74

2

CO M

" quoiqu'établies

&

protégées par l'état, font per–

" dre

a

la nation une branche de fon commerce.

»

J

0

Qu'on peur érendre avec

Cueces

notre com–

" merce dans roure la Chrétienté , fans érablir de

'~

compagnie.s.

» 4°. Que nous avons plus déchu, ou íil'on veur,

,. que nous avons fa ir moins de progres dans les bran–

" ches confiées

a

des

compagnies

limirées, que dans

" celles Otl tous les fujers de S. M. indifféremment

»

ont eu la liberté du négoce.

, On fa ir centre cene liberté diverfes objeél:ions,

»

amrquelles il efi facile de répondre.

Premier< objeflion.

,.

Si tous ceux qui veulent faire

"un commerce en ont la liberté, il arrivera que de

,

jeunes.gens, des déraillans,

&

d'autres voudront

•• s'ériger en marchands; leur inexpérience caufera

»

leur ruine

&

portera

préjudic~

au commerce, par–

" ce qu'ils achereront cher ici pour vendre

a

bon

,

marché dans l'étranger; ou bien ils acheteront

a

" haut prix les denrées étrangeres, pour les reven–

•• dre

a

leur perte.

»

A celaje réponds, qne c'efi une affaire perfon–

•• nelle , chacun doit erre fon propre mreur. Ces per–

., fonnes, apres tour, ne fe ront dans les branches de

•• co.mmerce qui font aujourd'hui en

compagnies,

que

., ce qu'eUes ont fait dans celles 9ui fonr ouverres

a

,, t0us les fujets. Les foins des legiílareurs embraf–

•• fent la totaliré du peuple,

&

ne s'étendent pas aux

,. affaires domefiiques. Si ce qu'on allegue fe rrouve

, ,

vrai, que nos marchandifes fe vendront au-dehors

.. a

bon marché' & que les denrées étrangeres feront

,, données ici

a

bas prix, j'y vois deux grands avan–

., rages pour la nation.

JI.

objeflion.

»

Si la liberté ell établie, les bou–

,,

tiquiers ou détaillans qui revendent les denrées

,

que nous imporrent en retour les

compagnies,

au–

•• ront un re! avanrage dans ces commerces fur les ·

,

marchands, qu'ils s'empareront de to11tes les alfai–

>,

res .

,

Nous ne voyons ríen de pareil en Hollande, ni

•• dans nos commerces libres; rels que celui de Fran–

" ce, de Portugal , d'Efpagne, d'Italie,

&

de toures

"nos colonies: de plus, cela ne peut arriver. Un

_,,

bon détail exige des capitaux fouvenr conlidéra–

" bies, & il efi d'une grande fujettion ; le commer–

" ce en gros de fon coté révemlique les memes foins:

" ainíi il efi tres- difficile qu'un homme air tout

a

la

,

fois aífez de rems

&.

d'argent pour fu ivre égale–

•• ment ces deux objers. D e plulieurs centaines de

,,

déraillans qu'on a vit enrreprendre le commerce

,

érranoer, il en efi tres-peu qui au bom de deux o u

,,

trOÍS

~S

d'expérience, n'ayent renoncé

a

!'une de

" ces occuparions pour s'adonner entierement

a

l'au–

)1

tre. Quoi qu'il en (oír, eerre coníidération efi peu

, rouchanre pour la narion, dont l'inrédh général

, efi d'acheter

a

.bon marché, que! que foi r le nom

.,

oula qualité du vendeLLr, foir gentilhomme, négo-

" ciant, o u détaillant.

III.

objeflion.

»Si les boutiquiers ou autres gens

» ignorans dans Le commerce érranger, le peuvent

»

fáire librement

ils néoligerom l'exporration de

»

nos produaions : & fer;nt entrer au conrraire des

»

marchandifes étrangeres, qü'ils payeront en ar–

" genr ou en lerrres de change; ce qui Cera une pene

»

évidenre pour la na.tion.

"11

ell:

clair que

ces

perfor.nes ont comme toutes

»

le~

a utres, leur intéret perfonnel pour premiere

,

!01:

fi

e!les trouvenr de l'avanrage

a

exporrer nos

»

produébons , cUes le feront · s'il leur convient

» mieux de remerrre de

l'arge~t

ou des lenres de

" change

~

l'érranger, elles n'y manqueront pas :

,

dans routes ces chofes, les négocians ne fuivronr

" poinr d'autres príncipes.

IY. objcaion,

Si le commerce ell libre , que ga-

CO M

" gnera-t-on par l'engagement de fcpt années de fer–

" vices,

&

par les fommes que les parcns payonr

a

" un rnarchand pour mettre.leurs enfans en apprcn–

" uífage? quels font ceux qm prendront un te[ parri?

" Le fervice de fept années,

&

l'argent

~ue

don–

" nenr les apprenris, n'ont pour objer que l intlntc–

" tic;m de la jeunetre qui veut apprendrc l'an ou la

"fctence du commerce,

&

non pas l'acquifiriond'un

»

m~nopole

ruineux pour la patrie.

ela etl

ti

vrai ,

" qu on comraéle ces engagemens avec des négo–

" cians qui ne font incorporés dans aucunc commu–

" nauté o,u

''!mpagnie

;

&

parmi ceux qui y fom in–

" corpores, tl en ell au quels on nc voudroit pour

» rien au monde confier des apprentis; paree que

,

c'efi la condition du malrre 9ue l'on rcchcrche

"fuivant fa capacité, fa probite, le nombre

&

1~

,

nature des alfaires qu'il fait, fa bonne

011

ca' mau–

" vaife conduite, rant perfonnelle que dans fondo–

" mellique.

Y.

objeflion.

"

Si le commerce ell rcndulibre , ne

" fera - ce pas une injull:ice manifefie

a

l'égard des

·~

compagnies

de négocians , qni par eux

~m~

mes ou

" par leurs prédécetreurs ont dépenfé de grandes fom–

" mes pour obtenir des privi léges au-dehors, com–

" me fait la

compagnie

de Turquie

&

celle de Ham-

»hourg?

,

"Je n'ai jamais entendu dire qu'aucune

compa–

"

gnie

r.~ns

réunion de capiraux, air débourfé d'ar·

"genr pour obtenir fes priviléges, qu'elle air con–

" flruit des forrereífes, ou filit la guerrea fes dépcns.

" J

e fai bien que la

compagnie

de Turquíe entreticnt

" il

fes frais un ambaífadeur

&

deux confuls; que de

" rems en rems elle efi obligée de faire des prCfens

,

au grand- feigneur ou

a

fes principaux offi iers;

" que la

compagnie

de Hambourg efi également re–

" nue

a

1'cntretÍen de fon rnini(lre OU d :pnté dans

" cette ville: aufli je penfe qu'il feroit injufie que des

" particuliers ett1fent la liberté d'entreprendre ces

,

négoces , fans @rre foumis

o\

leur c¡uote pan des

,

charges des

compagnies

refpefrives. Mais je ne con–

"

~ois

point par quelle raifon un fujet feroit privé de

" ces memes négoces, en fe foCtmettant aux

ré~le" mens

&

aux dépenfes communes des

compa!Jnus,

" ni pourquoi fon aírociarion devroir lui coutcr fort

"cher.

Sixieme obieflion.

»Si l'entrée des

compagniu

efi

,

libre , elles fe remplironr de boutiquiers

a

un

te!

,

point, qn'ils auronr la pluralité des íitlfrages dans

,

les atremblées : par ce rnoyen les places de direc–

" teurs

&

d'afli fians feront occupées par des perfon–

" nes incapables, au préjudice des alfaires commu–

"

nes.

,

Si ceux qui font cene objeél:ion font négocians ,

" ils favent cambien peu elle efi fondée: car c'cfi

, beaucoup

li

une vingraine de détaillans enrrcnr

, dans une année dans une atrociation;

&

ce nom–

" bre n'aura pas d'influence daos les élcélions. S'iJ

, s 'en préfenre un plus grand nombre, c'e!l un bon–

" heur pour la narion,

&

ce n'ell ¡>oinr un mal pour

, les

compa"nies:

car l'intéret ell 1appas commun de

»

!OUS [es h';,mmes;

&

ce meme Íntcr2t COmmun fait

, deíirer

¡\

rous ceux qui

~·cngagent

dans un com–

" merce, de le voir reglé

&

gouverné pa r des gens

" fages & expérimentés. Les vceux fe réuniront toCt–

" jours pour cer objer;

&

la

compagnie tÚs /mies

er;

"fournit la prcuve, depuis que tout Anglou • .pu

»

y

entrer en achetant une aélion,

&

en

p~yanr

cmq

»

livres pour fon atroctation. Les contradiéleurs fu r

»

cette rnariere ont dCt fe convaincre que fa

cornpa.–

"gnie

a été appuyée fur de meilleurs fondemens ,

, &

mieux-gouvernée infinimenr qu; dans les tems

"ou l'aífociation coütoit cinquanre ltvres llerl111gs.

,

Le fucccs a jufiifié cet arrangement., P!ufque la

»

nouvelle

compaf¡rue

érayéc par d s pnn

•p

s pi