CIC
iner l'incarnation; enfuite les bords de la plaie
qui
étoient précédemment rouges & cnflés , s'abaiifenn
!!galcment:
ils
acquicrent une couleur d'u n
bl~nc
ti–
rant fur le bleu ' femblable
a
celle des perles; c'efr
de cettc maniere que commencc a naitre la
cicatrice
vers les bords, & qu'elle augmente peu-a-peu vers
le centre, jufqu'a ce que la plaie foit entíe<emcnt
r efermée.
S'il n'y a
p~s
eu beaucoup de:! fubfiance de per–
du.e ,
&
qu'il n'y ait pas eu non plus beaucoup de
pannicule adipeux, & de la pea u de confommée par
une trop forre fuppuration, tout fe confolíde de fa–
~on,
qu'a peine parolr-il quelque dill'érence entre
l'endroit de .la plaie & la peau voifine; &
a
peine
cela peut-il s'appeller
cicatrice.
Mais lorfqu'il y a une grande partie de chair d'eo,–
leyée, o u qu'il y a beaucoup de la membtane graif–
fen fe qni e!t dcífous, de confommé par la fnppura–
tion , l'endroit de la plaie paro!tra pour lors plus ti–
r ant fur le bien, plus folide,
&
fouvem plus enfoncé
que la peau voifine;&c'efi-la ce c¡u'on appelle propre–
rnent
cicatrice,
laquelle ne tranfpire point,
&
parolt
plus lifie que
le
refie de la peau. Cela fe voit encore
rnieux loriqn'il s'efi formé une large
cicatrice
apres
l'abceffion d'un grand morceau de chair, comme
d ans l'extirpation de la mammelle ou d'un grand
ftéatome; la fuperficie de la plaie confoüdée fe mon–
tre alors luifante , immobilc , identifiée avec les par–
f.ies qui font deífous.
Signes de la cicatrice naij{ante.
Les bords de la plaie
pu de !'ulcere qui doit fe confoüder, commencent
a
):¡lanchir
&a
devenir plus fermes ; & cette blancheur
s'avance infenfiblement de tour le contour de la
plaie
vcrs
fon centre; cependJnt il commence a na'i–
t re
~a
&
la dans la fuperficie ouven:c de la plaie une
p areille blancheur, qni , ft elle s'étend également
.daos toute la fuperficie & fur le bord des lévres, fo r–
;m e une bonne
cicatric.;
la plaie pure précédemment
}mmide dans tous les poipts de la fuperficie, fe feche
dans les endroits ou l'on découvre cette blancheur ,
príncipe de la
cicatrice.
C'eíl: pourquoL les remedes
.appellés
cicatrifans
ou
épul()liqu<S
les plusrecomman–
d ables , font ceux qui deifechent modérément
&
qui
f ortifient. De-la vient qu'on applique ordinairement
avec tant de Cueces l
es empHitres faites de plomb ou
pes
dilférentes chaux
de.cemétal, des poudres im–
p alpables de colophone, d'oliban , de farcocol!e,
&c.
ju.r
une plaie ou lur un ulcere qui tend a fe cicatri–
f er.
. L a beauté de la
cicatrice
que le chirurgien doit
-tol!jours dlcher de procurer , dépend particuliere–
mentdes n·oisconditions fuivantes: 1°ft l'on a foi n
q ue les panies fe trouvent, étant réunies, dans la
me
me fttuarion o1t elles étoient avant la bleifure;
.2.
0
lila
cicatrice
ne furmonte pas l'égale fuperficie de
l a peau voifine; 3° fi elle ne cave pas.
J\1oyens d<procurer une beLie cicatrice.
On fatisfera
a
cette premiere conditioo, f, l'on fait enforre , foit
p ar le moyen d'empH\tres tenaces, de furures , ou
d'un bandage convenable, que les levres de la plaie
.foient !'une par rapport
it
l'autre dans la meme fi–
t uation ou elles étoient en état de fanté. On fatisfera
a
la feconde'
{j
par une preffion modérée on litp–
plée a ce!le de la peau qui efi détruite, de crainte
que les vailreaux privés de ce tégumenr, étant dif–
,tendus par leurs licp.tides , ne furmontem la fuperfi–
cie de la peau; car lorfqu'on néglige de le fai re, ou
qu'on applique fur la plaie des remedes trop émol–
liens , ce bourrelet faillant fait une
cicatrice
dilforme.
3°. On empcchera que la
cicatrice
ne cave, en procu–
rant une bonne
régénération~
Or la
cicatrice
devient
ordinairement cave, paree que la preffion de la peau
voifine pouífc le pannicule adipeux dans l'endroit
de
la
plaie , &
~
fait élever, apres
q~oi dégénérat;~t
.. e
1
e
439.
en chair iongueufe,
a
eíl: tonfumé par la
{upputa~
tion ,
&
ne renait plus enCuite.
On voit par-lit que fouvent on ne peut pas
ent~
pecher qu'il ne refie une
cicatrice
creufe
&
profon–
de, fi la caufe vulnérante, ou fi une fuppuration
conlidérable qui s'en efi enfuivie, a décruit ¡a graif–
fe. D es qu'un
abfci'~s,
dit Hippocrate,
aph.
-f.S.
flil.
11ij.
de quelque efpece que ce puiife etre ' dure un
an & davantage, l'os apofrume ,
&
il fe fait des
ci–
catrices
fort creufes. Combien font di!formes
&
pro~
fondes les
cicatrices
que laiffent apres eux
les
ulceres
yénériens , lorfqu'ils om confumé le pannicqle ¡¡di·.
peu:¡c qui étoit au-deífous
!
O n.comprend aiftmentpar ce qu'o n vient de dire;
la
rai!oo póur laquelle le chirurgien doit évirer fes
cauíl:iques, les fiyptiques, les afiringens, s'il veut
procurer une bonne
cicatrice;
car tous ces remedes
o u dérruifent les vaiífealL'< viv ans, ou les reíferrent
de
fa~on
qu'ils ne tranfmettent plus de
licp.~eur.
Or.
les extrémités des vaiífeaux, mortes ou
Obílruées ,
fe fépareront uéceifairement par la fuppuration ' ce
qui caufera une pene de fubfiance, la confomption,
<le la graiife,
&
formera une
cicatrice
plus ou
moin~
cave.
On v oit auffi en meme tems combíen peut contri·
buer a la beauté de la
cicatrice
une éga(e preffion qui
empeche que les vaiiJ"eaux trop di!l:endus ne s'éle-.
yent. On ne doit pas néanmoins pqur cela .détruire
la chair fongueufe chaque fois qu'elle bourfouffie •
mais feulemeot fes bords pres des extrémités de la
peau; on y parviendra par de doux efcarotiques •
tels que la charpie trcmpée dans une legere dillolu–
tion de vitrio! , ou le plus fouvent par l'ufagc feul
de la charpie f..che & un bandage ferme; ce qui fuf–
fira pour réduire au niveau la chair fo ngueufe ,
1i
on l'applique ayam qu'elle ait acquis trop d'accroif–
fement.
Obflrvations d<pratique.
Dar¡s les grandes plaies
i1
efi inutile d'appliqucr les remedes corrofi fs fur toute
leur furface, paree que la chair fongueufe ne s'éleve
qu'a une certaine hanreur , lorfqu'elle efr abandon–
née
a
elle-meme '
&
qu'elle s'y eleve fouvent' mal–
gré le fréquent ufage des corrofifs qui la dérrui(ent.
O r comme tout l'avantage qu'on pcut recueillir de
rels remedes, efi uniquement, pour procmer une
belle
cicatrice,
d'applanír les bords de la plaíe, on
en vicndra également
a
bout en fe contentant de les
tenir aifujettis; & o n évitera beaucoup de peines
que donneroit la répétition continueUe des efca ro-.
tiques.
U efi remarquable qu e la perte d'une partie dn
corps ne {auroit etre reparée que par les fluides qui
font propres a cette partie;
&
comme dans un os
caffé , le calus efi produit par le!; e1><trémi;:és de !a
fraElure , ainfi dans une plaíe la
cicatrice
vient du
bot·d de la círconférence de la peau. C'efr pour cette
raifon qu'il efi
néce!fair~
de maintenir la furfacc de
la plaie unie par des banda9es compreffifs , afin que
l'élévation des chairs ne reíifie pas aux libres des
vaiifeaux de la peau qui tendept
a
recouvrir la plaie•
Q ua nd je dis que la perte d'une partie du corps doit
nécellairement etre réparée par les memes fluides
qui compofoient auparavan! cette pan:ie; j'enten'
cela dans la fuppoíition que la nouvelle formation
foit de meme fubfiance que la partie bleifée' com–
me le calus efi par rapport a l'os,
&
la
cicatrice
par
rapport
a
la peau : car généralement parlant, un
vuide ne fe remplit que d'une efpece de chair, quoi–
qu'il y etu dans cet endroit, avant la bleifure, dif–
férentes
Cortes
de fub!lances; fa
voir
de la membra–
ne adipeufe, de la membrane des mufcles , & celle
du mtt!i::le meme.
On voit par les détails précédens combien
~fivai
ne la promeife de ceux qui fe vantent de
pouvou
gué-.