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ADA

gtande quantité dans les vaiiTeaux que l'on a cou–

verts íimplement d'un linge , que dans ceux qui ont

été fcelles hennétiquement.

Mémoires de l'Académie ,

amule

1700

,pago

:z.9'

'f

ADAMITESouADAMIENS,f.

m.

pI.

\TMolog.)

Adalllijlm

&

Adamiani,

feae el'anciens herétiques,

qu'on croit avoir

eté

un rejetton eles BafJidiens

&

des Carpocratiens.

S. Epiphane, apres lui S. Auguftin,

&

enfuite

Theodoret, font mention des

AdamilCS

: mais les cri–

tiques font partagés fU!" la véritable origine de cette

feae,

&

fnr le nom de fon auteur. Ceux qui penfent

qu'elle doit fa naiiTance á Prodicus , difciple de Car–

pocrate, la font conuncncer au milieu du

II.

lieele

ele l'Eglife : mais il parolt par Tertullien

&

par Saint

Clément el'Alexandrie, que les feaateurs de Prodi–

cus ne porterent jamais le nom

d'AdamÍtes,

quoique

dans le tond ils profeiTaiTent les memes errenrs que

ceux-ci. Saint

E~iphane

eft le premier qui parle des

Adamites

, fans elire qu'ils étoient difciplcs de Prodi–

cus: il les place dans fon Catalogue des Hérétic¡ues

apres les Montanií1:es

&

avant les Theodotiens, c'eíl:–

a-dire , (ur la fin du

TI.

lieele.

Quoi qu'il en foit, ils prirent, felon ce Pere, le

nom

d'Adamites,

parce qu'ils pretendoient avoir été

rétablis dans l'état ele nature irmocente, &tre tels

qu'Aelam au moment de fa création,

&

par confé–

quent devoir imiter fa nudité. Ils déteí1:oient le ma–

riage, {of¡tenant que l'union conjugale n'auroit ja–

m31S eu lieu (U!" la terre

{,-IJ1S

le péché,

&

regar–

doien.t I.a )oiiilfance des, femmes, en commun comme

un pnv!lege de leur pretendu retabliífement dans la

luí1:ice originelle. Quelqu'incompatibles que fi¡(fent

ces doames infames avec une vie chaí1:e, quelc¡ues–

llJ1S

d'~ux

ne laiiToient pas que de {e vanter d'&tre

continens,

&

aiTllroient que li quelqu'uo des leurs

tomboit dans le péché de la chau' , ils le chalfoient

de lem allcmblée, comme Adam

&

Eve avoient été

chaiTés du Paradis terreftre pour avoir mangé du

ti'uit défendu; qu'ils (e regardoient comme Adam

&

Eve,

&

leur Temple comme le Paradis. Ce Tem–

ple apres tout n'étoit qu'un íof¡terrain, une caverne

obfcure, ou un poele dans lequel ils

entroi~nt

tout

nuds, hommes

&

femmes;

&

lá tout leur étoit per–

mis, ju{qu'ir. I'adultere

&

a

l'incefte, des que l'ancien

ou le chef de leur (ocieté a... -Jit prononcé ces paro–

les de la Gene(e,

dlap.

lo

'V.

22.

Creji:ite

&

multipLi–

camini.

Théodorct ajoute que, pour commettre ele

pareilles aaions, lis n'avoient pas m&me d'égard

a

l'honn&teté publique,

&

imitoient I'impudence des

Cyniqlles du paganifme. Tertullien aiTftre qu'ils

nioient avec Valentin I'unité de Dieu, la néceffité

de la priere,

&

traitoient le martyre de folie

&

d'ex–

travagance. Saint Clément d'Alexandrie dit qu'ils fe

vanroient d'avoir des fivres fecrets de Zoroaftre,

ce qui a fait conjeaurer ir. M. de Tillemont c¡u'ils

étoient adonnés

a

la magie. Epiph.

lum!

.52. Théo–

doret,

liv.

l.

hamticar. fabular.

Tertull.

contr. Prax.

c.

3.

&

inScorpiac. c.

d.

Clem. A1éx.

Strom.lib.

l.

Til–

lemont,

tomt Il.page 280.

Tels furent les anciens Adamites. Leur {eae

o.hf–

cure

&

déteí1:ée ne {ubíii1:a pas apparemment long–

tems, pui(qlle Saint Epiphane doute c¡u'il y en ellt

encore, lor(qll'ü écrivoit: mais elle fut renouvellée

dans le

XII.

fieele par un ct!rtain

Tandeme

connu

encore (ous le nom de

Tanchelin,

qui fema fes er–

reurs

a

Anvers (ous le regne de l'Empereur Henri

V. Les principales étoient qu'í1 n'y avoit point de

dillinaion entre les

Pr~tres

&

les lalcs,

&

que la

fornication

&

I'adultere étoient des aaions Caintes

&

mériroires. Accompagné de trois mille {célérats ar–

més, il accrédita cette doél-rine par (on éloquence

&

par fes exemples; {a {eae lui furvécut peu,

&

fut

éteinte par le zele de Saint Norbert.

ADA

D 'autres

Adfllllites

reparurent encore dans le

Xl

v.

úeeJe fous le nom de

Turlupills

&

de

p,wvres Fruts ,

dans le Dauphiné

&

la Savoie.

Ils

{olltenoient qm:

l'homme arrivé

a

un certain état de perfeaion, étoit

alfranchi ele la loi des paffions ,

&

qne bicn loin que

la liberté de I'homme íage conlildh

a

n'&tre pas{011-

mis

a

lellT cmpire, elle con{illoit au contraire 11 {e–

couer le joug eles Lois divines. IIs alloient tous nuds,

&

commettoieut en plein jour les aaions les plus .

bmtales. Le Roi Charles V. fec0ndé par le zele de

Jacques de Mora, Dominicain

&

Inquiliteur

a

Bour–

ges, en fit périr plufieurs par les flammes; on brtLla

auffi quclques-uns de leurs livres ir.Paris dans laPlace

.du marché aux pourceaux, hors la rue Saint Honoré.

Un fanatique nommé

Picard,

natif de Flandre,

ayant pénétré en A1lemagne

&

en Boheme au com–

mencement du xv. fieele, renouvella ces erreurs,

&

les répanelit {ur-tout dans I'armée du fameux Zifca

malgré la févérité de ce Général. Picard trompoit

les peuples par fes preftiges ,

&

fe qualifioit

jils

d~

Dim :

il préteneloit que comme un nouvel Adam ü

avoit éré envoyé dans Ic monde pour y rétablir la

loi de nature, qu'il fai(oit fur-tour confiíl:er dans la

nudité ele toutes les parties du corps,

&

dans la com–

munauté des feromes. Il ordonnoit a (es di{ciples

d'aller nllds par les mes

&

les places publiques,

moins réfervé

a

cet égard que les anciens

AdamiltS,

qui ne {e permettoient cette licence que dans leurs

alfemblécs. Quelques Anabaptiftes tenterent en Hol–

lanele d'augmenter le nombre des feaateurs de Pi–

card: mais la íevérité duGouvernement les eut bien–

tot diílipés. Cette {cae a auíli trouvé des parti(ans

en Pologne

&

en An&leterre : ils s'alfemblent la nuit;

&

l'on prétend qu'une des maximes fondamentales

de leur laciété eí1: contenue dans ce vers,

Jura, perjura, fecmum prodere

IUili.

Quelques Savans (ont dans l'opinion que I'origine

des

Adan/ites

remonte beallcoup plus haut que I'éta--

bliiTement du Chriftianifme: ils fe fondent {ur ce que

Maacha mere d'Ma, Roi de luda, étoit grande Pr&–

t relle de Priape ,

&

que dans les {acrifices noaurnes

c¡ue les femmes fai(oienr ir. cette ielole obfcene, elles

paroilfOlcnt toutes nues. Le morifdes Adamites n'é–

toit pas le meme que celui des adorateurs de Priape;

&

I'on a vf¡ par leur Théologie qu'ils n'avoienr pris

du Pagani(me que I'c{prit de débauche,

&

non le

culte de Priape.

roye{PRIAPE.

(G)

*

ADAM'S PIC en Anglois, ou

Picd'Adam

en

Franc;ois , la plus haute montagne de Ceylan dans

I'llle de Colombo. Elle a deux lieues de hauteU!",

&

a

(on fommet uñe plaine de deux cens pas de eliame-

treo

Long.

98.2.5.

lat. .5.

.5.5.

.

*

ADANA, ADENA, f. ville de

la

Natolie fur la

riviere de Chaquen.

LOllg. .5-4-lat.

38.

10 .

ADANE, f. m. (

H;ft.

Ilat.) el! Italiel!,

ADELLO

ou

ADENO;

el!

Laún,

ATTILVS,

poiifon qui ne fe

trouvc que dans le fleuve du PO. Il a cinc¡ rangs de

grandes éc:IilJes rudes

&

piquantes, deux de chaque

coté,

&

I'alltre au milieu du dos: celui-ci finit en

approchant de la nageoire, (¡ni eíl: pres de la queue;

cette nageoire eft feule fur

le

dos:

il

y en a deux

(ous le ventre

&

deux pres des nageoires; la qlleue

eíl pointue. Ce poiiTon (eroit aifez reiTemblant

a.

l'eílurgeon, {ur-tout par fes grandes écailles :

m~is

illes quitte avec le tems; I'ell:urgeon au

contr~lre

ne perd jamais les fiennes. Quand l'adane a c¡ultté

(es écailles, ce qui arrive loriqu'il.a un certain age,

il eft fort doux au toucher. Ce pOllfon a la tete fort

groiTe, les yeux petits, la bouchc ouverte, grande

&

ronde: il n'a poinr de dents; l0rt:c¡ue la b?uche eft

ferrnée les levres ne {ont pas en IIgne drolte, elles

formen; des íinuofités. Il a deux barbillons charnus

&

mOlls; fes ouies font couvertes,

&

fon dos eíl: