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122

ACT

mais que le dénouement n'opere que le palfage d'un

érar de rrouble a un érat de repos, on dit que

l'a8ion

cíllimple. Voye{PÉRIPÉTIE, CATASTROPHE, DÉ–

NOUEMENT. Le

P.le

BoíTu,

Traité duPoimeEpi'lut.

4°. L'aélion

de l'Epopée doir etre merveilleufe ,

c'efi-a-dire, pleine de /iéOons hardies , mais cepen–

dant vrai1I'emblables. Telle efi I'intervention des di–

vinités du paganifme dans les Poemes des Anciens,

& dans ceux des Modernes celle des paffions perfon–

ni/iées. Mais quoique le Poete puiíTe aller quelque–

fois au-dela de la nantre ,

il

ne doit jamais choquer

la raifon. 11 ya

1II1

merveilleux fage & un merveil–

lellx ridicule. On trouvera fous les mors MACHINES

&

MERVEILLEUX cette matiere traitée dansune jufie

étendue.

f/oye{

MACHINE

&

MERVEILLEUX.

~o.

Quanr a la durée de

l'a8iondu

Poeme Epique,

Al'ifiote obferve qu'elle efi moins b9!née que celle

d'une Tragédie. Celle - ci doit etre reruermée dans

un jour, ou comme on dir

tIltre deuxfoLeils.

Mais I'E.

popée, felon le meme Critique, n'a pas de tems bor–

né. En effet, la Tragédie efi remplie de paffions vé–

hémentes, rien de violent ne peut etre de longue du–

rée : mais les

vemlS

& les habitudes qui ne s'acquie–

rent pas rout d'un coup, font propres au Poeme Epi–

que,

&

par conféquent fon

ailion

doit avoir une plus

grande étendue. Le P. le Bofill donne pour regle e¡ue

plus les paffions des principaux perfonnages font vio–

lens ,

&

moins

l'a8ion

doit durer : qu'en conféquence

I'atrion de l'I1iade, dont le courroux d'Achille efi

l'ame, ne dure que quarante-fept jours ; au lieu que

celle de 1'0dyiTee , oü la prudence efi la qualiré do–

minante, dure huit ans

&

demi; & celle de l'Enéi–

de, olde princi¡Jal perfonnage efi un Héros pieux &

humain , pl'es de fept ¡¡ns.

Mais ni la regle de cet Allteur n'efr incontefiable ,

ni (on (enciment fur la durée de l'OdyíTée

&

fiu' celle

de l'IIiade n'efi exatr. Car quoique l'Epopée puiíTe

renfermer en narrarion les

amonsde

plufiems années,

les critiques penfent aíTez généralement que le tems

de

l'ailioll

principale , depuis I'endroit oü le Poc–

te commence fa narration, ne peut etre plus long

qu'une année, comme le tems d'¡me

a8ioll

tragique

doir erre au plus d'un jOllf. Arifiote & Horace n'en

difent rien pounant: mais.l'exemple d'Homere

&

de Virgile le prouve. L'Iliade ne dure que quarame–

(eptjours : l'OdyiTée ne commence qu'au départ d'U–

lyiTe del'iíle d'Ogygie; &1'Enéide, qu'a la tempete

qui jette Enée fm les cotes de Carthage. Or depuis

ces deux termes, ce qni fe paíTe dans l'OdyiTée ne

dure que deux mois,

&

ce qui arrive dans l'Enéide

remplit l'efpace. d'un ano Il efi vrai

q~I'UlyíTe

chez

Alcmoiis ,

&

Enée chez Didon , racontent leurs

avenntres paíTées, mais ces récirs n'entrent que com–

me récits dans la durée de

I'amon

principale ;

&

le

cours des années qu'ont pou!' ainfi dire confumé ce¡

évenemens, ne faít en aucune maniere partie de la

durée du Poeme. Comme dans la Tragédie, les éve–

nemens racontés dans la Prota(e,

&

qui fervent a

I'imelligence de

l'a8ion

dramatique , n'entrent point

dans fa durée ; ainfi I'erreur du P. le Boífu efi maní·

fefre.

Voye{

PROTASE.

Voyepuffi

FABLE.

(G)

ACTlON,

dans l'l1leonomie animale,

c'efi un mou–

vement ou un changement produit dans tout le corps

ou dans quelque partie ,

&

qui differe de la fontrion

('n cc que celle-ci n'efi qu'une faculté de produire>

au lieu que

l'aélion

efi la faculté réduite .en aék

Boerhaave.

. On difringue les

aélions

de meme que les fonc–

t10ils en

vitales> naturelles

&

animales.

Les

aélions

'Vitales

font celles qui font d'une néceffité ahfolue

pOLtr la vie ; telles font le mOLlvement du coeur ,

la refpiration,

&c.

Les

a8ions naturdles,

font celles

par le fecoLtrs defquelles le corps efi confervé tel

qu'il efi; telles font la digefrion ) les fecrétions, la

ACT

nutl'ition,

é-e.

Les

aélions animales

font celles qui

prodtúfent fm l'ame un certain changement,

&

litr

lefqnelles I'ame a quelque pouvoir; telles 10m le

mouvement des mufcles fOLunis a la volonté, les

fenfations,

&c. Voye{

FONCTION, A IMAL, NATU–

REL

&

VITAL.

(L)

ACTION, fe dit

en

M.edecine

dans le meme fens que

fonilioll

;

c'efi pourquoi I'on dit:

I'aélion dll ventríell!e

fur les alimens efi de les divifer,

&

de les meler io–

timement enfemble. Un Medecin doit connoltre

I'ae–

lion

de toutes les parcies du corps humain, pour

di–

fringuer la caufe , le ftége

&

les différences des ma–

ladies. Cette connoiíTance le Oler en état de pronon–

cer (urement du danger que court un malade , ou de

la proximiré de fa conVlalefcence.

V.

FONCTION.

Amon

fe dit encore medicinalement pour

force.

On augmcme

l'a8ioll

d'un purgatif en

y

ajoLltan[

quelque chofe, c'efi-a-dire, qu'on lui donne plus de

force.

Voye{

FORCE.

(N)

ACTlON,

d.lIls tAn militaire

,

ea un combat qui

fe donne entre deux armées, ou entre différens corps

de troupes qui en dépendent. Ce mot s'emploie auf–

fi pour figlllfier quelque fair mémorable d'un Offi–

ciel' OH d'un ommandant d'tm corps de troupes.

(Q)

ACTION,

.:n

Droit,

efi une demande judiciaire

4-–

fondée fm un litre ou f\Ir la Loi , par laquelle le

demandeur fomme celui qu'il appelle en Jufrice ,de

ú¡tisfaire a ce ¡I quoi il efi obligé en vertu de l'un

ou de ¡'mitre, ,\ faute de quoi il requiert qu'il

y

foit

condamné par le Juge.

Les

aélions

font divifées par Jnfiinien en deux ef–

peces générales; en

réelles,

c'efi-a-dire , dirigées

conO'e la chofe;

&

enperfonnelles

,c'efi-a-dire, diri–

gées contre la perfonne : car lorfque quelqu'un exer–

ce une aétion , ou il la dirige conrre un homme qU)

lui faít tort , foit paree qu'il manque

a

fa convention,

foit paree qu'illui a fait quelqu'offen(e , auquel cas

il

y a aétion contre la perfonne ; ou ill'exerce con–

tre un homme qui ne lui fait pas de tort , mais ce–

pendant avec C¡lli il a quelque démNé fm quclquG

matiere ; comme ft Cains tient un champ, que Ju–

lius reclame comme Itú appartenant, & qu'il intente

fon atrion a/in qu'onle lui reilirue; auquel cas I'aétion

a pom objet la chole meme.

Voye{

les

Injlit. Liv. IV.

tÍt.

iv.

011

I'on expo{e fommairement les principales

aélions

introduites par la Loi Romaine.

Il

y

a une trojfieme

a8ion,

que I'on appelle

ae–

tion mixte

,

&

qui tient des deux c1aíTes d'aaions

réelles

&

perfonnelles.

L'aéliOIl rée/Le

efi celle par laquelle le demandeur

reclarile le droit qu'i1 a fuI' des terres ou

hérita~es,

des rentes ou autres redevances ,

&e. Voye"

REEL.

Celle-ci efi de deux fort ; ou poíTeíToire ou pé–

titoire.

Voye{

POSSESSOIRE

ou

RÉINTÉGRANDE,

&

PÉTITOIRE.

Une

aélion

n'efi purement réelle que quand elle

s'attaque uniquement

a

la chofe,

&

Tle le dérenteur

efr quitte en I'abandonnant : mais sil efr perfonnel–

lement obligé

a

la reilitution des fnúts'ou des inté–

rets , des-Iors elle efr mixte.

L'

a8ionpeifiJlZllelle

efr celle que I.,n a contre un

autre ,en conféquence d'un contrar ou quaft-contrat

par lequel ji s'efi obligé de payer ou,.faire quelque

chofe, ou pour raifon d'une offenfe qu'ir a faite, Oll

par

lui-m~me

ou par quelqu'autre per(onne dont

i~

efi refponfable.

Voye{

PERSONNEL.

Dans le premier cas

I'amon

efl civile ; dans I'au–

tre elle en ou peut etre criminelle.

Voye{

CIVIL

&

CRIMINEL.

L'aélion mixte

efr celle que I'on intente contre le

détenreur d'une chofe, tant en cette qualité que

comme perfonnellcmenr obligé. On l'appelIe all1fi

a caufe qu'elle a un.rapport compo(é, tant

a

la chofe

qu'a la perfonne.