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ADJ

lanchton dont le <¿araélere

I?aeif!qlle~

ne s'aec'bmmo>–

doit point de I'extreme vivacité de:l.urhet. De.puis

en

1

548 ,

on appella encare

Adiaphorijles

les I,.uthé–

ríen, qui {oufáiviteht

a

l'

[nterim

que l'Empereur

Charles V. avoit fait publier

1\

la Diete d'Ausbourg.

Spon"de

A. C.

an

tú.

-J.

C.

z.5.zj

&

en

z.548. Vóyet

LUTHERIEN. (

G)

• 1'.

ADIAZZ.O

j

IDIAZZE

~mAJACCIO,

(

Geog.

mod.)

ville, port,

&

ohatean d'Italie fur la cote oeci..

dentaledel'illede Corfe"

Lorzg. !iG.2.8.

Lat.

4, .

.54-

ADIEU-TQUT,

parmi

Les

Tinurs d'or,

ell une

maniere de parler dont ils [e fervant pour avettit

ceux qui tournent le moulinet que la main eft plaGée

surement,

&

qu'íls n'ont plus qu'a marcber.

ADJECTIF,

lerme de Grammaire. Adjeéfif

viént dn

latinadjeélus, ajoúté,

paree qn'en éffet

le

nom adieétif

e1t

toujours

ajo-w.té

a

un

nom fubil:antif qui eft ou ex–

primé ou [ous-entendu. L'adjeaif

eft

un mot qui

donne une qualification au [ubtl:antif; il en défigne

la qualité 011 maniere

d'~tre.

01'

camme

toute qlfa.1ité

(uppoCe la [ubil:ance dont elle

el1

qll'alité ,

il

en éViJ

dent que tout adjeaif [uppoCe un Cubftantif: car il

faut etre , pour etre tel. Que ti nous difons,

Le

beau

1'OIlS cOliche,

Le

vrai doit étre ¿'obja de nos recherclies,

Le

bón

efl

prtferabJe all benll

,

&c.

U

eíl évident que nous

ne confidérons meme alors ces qualités qu'entant

qu'elles Cont attachées a quelque [ubfl:ance ou [uppot:

lo

heall,

c'eft-a-4ire,

ce 'llli

efl

benll;

le

vrai

,

c'eft-a–

dire,

ce

'lui

efi

vrai,

&c. En ces exemples ,

Le

beal¿,

Le

1'rai,

&c. ne [ont pas de purs adjeétifs; ce {ont des

adjeélifs pris[ubftantivement qui défignent un [uppot

quelconqlle, entant qu'il eft ou beau , ou vrai, ou

hon,

&c.

Ces mots [ont donc alors en meme tems

adjeélifs

&

[ubftantifs: ils [ont [ubfl:antifs , pui[qu'ils

défignent un [uppot,

Le

•• •

ils [ont adjeétifs, puiC.;

qu'ifs détignent ce [uppot entant qu'il

ea

tel.

I!

ya autant de [ortes d'adje.élifs qu'il

y

a de [orte9

de qualités, de manieres

&

de relations que notre

o[prit peut confidérer dans les objets.

Nous ne connoi{[ons point les Cubil:ances en elles..:

memes, nous ne les connoi{[ons que par les impref–

fions qu'elles font [ur nos [ens, & alors nous dlCon5

<lue les objets [ont

le/S,

{elon le [ens que ces impreC–

fions affeétent. Si ce [ont les yeux qui (ont affeétés,

nous di[ons que I'objet

ea

coloré, qu'il eft ou blanc ,

ou noir, ou rouge, ou bleu,

&c.

Si c'ea le gOllt, le

corps ea on doux, on amer; ou aigre , on fade,

&c.

Si c'eí!: le taét, I'obiet eft ou mde, ou poli; ou dur,

ou mou; gras, huileme, ou fec;

&c.

Ainfi ces mots

bLane, noir, rouge, bLeu, doux, amer,

aigre ,fade,

&c. Cont autant de qualifications que nous

donnons aux objets,

&

[ont par con[équent alltant

de noms adjeétifs. Et paree que ce [ont les impreffions

que les objets phyfiques font fllr nos [ens, qui nous

font donner

a

ces objets les qnalincations dont nous

venons de parler, nous appellerons ces [ortes d'ad–

jeétifs

adjeaifs phyJiques.

Remarquez qll'il n'y a rien dans les objets qui foit

[emblable au [enciment qu'ils excitent en nous. Seu–

lement les objets [ont tels qu'ils excitent en nous telle

(enfation, on tel [entiment, Celon la diCpofition de nos

organes,

&

felon les lois du méchanifme univerfel.

Une aiguille eft telle que fi la pointe de cette aiguille

eft enfoncée dans ma peau, j'aurai un Centiment de

douleur: mais ce [enciment ne [era c¡u'en moi,

&

nullement dans l'aigllille. On doit en dire autant de

toutes les autres [enfations.

Outre les adjeaifs phyfiques il y a encore les

ad–

jeaifs métaphyJiques

qui [ont en tres-grand nombre,

&

dont on pourroit faire autant de cla{[es différentes

qu'il y a de Cortes de vUes [ous leCquelles l'e{¡)rit

peut conúdérer les

~tres

phyfiques & les

~tres

mé-

taphyfigues.

.

A ·D

J

133

'Comme

nóus

[ommes aecóUtuméli

a

qtlalifier les

~tre~ phyíiCf1:~S

, eh conféquence des impreílIoqsiln.

mécJ.jar~s

qlt fis font fUT nOlls,

nou~

qLiáiifions al1m.

les etres

mét!lphyficill~5

&

aJ:jfuaits,

e~

confé9L«!t\ce

de

que~c¡u:

conf¡dérat;t0fl

~e

n tre efpnt n cHr

é~\¡rd.

Les adjeétifs Cf111 el<ptllhefit

f!~

COl

te~

de

vUés

01'1

con–

fidérafions,

10M

ceux

t¡iie

raPPr1!e

'fdjetlifi }n'¿taphyfo

ques,

ce. qui-s'entencl!'a mil!tl?f'pa'r

é:l¿~

exempH!s;

StIPPof'On,S

une

auée

dYafbt'eN'u mJuieu ¡{'urie v¡¡fte

praine : dellX homnles

~rrivent

a

cette ,álIée , gun

par

mt

bo~t,

l'atltre pat le bout 0PI?o[é; éhácun de

ces hommes regardaht les a 'bres de cette.

alÍ~e

dit,

voilt'i Lé ptemiel

;

de Corte Cf1le I'atbre que chacun de

ces hommes appelle

le ptemíer

efl: le dernier par rap–

port a l'autre homme. Airtfi

premier, dernier,

& les

autres noms de nombre ordinal, ne [Ollf(¡'uec{es ad–

jeétifs métaphyfiques. Cé [

q.nt

des

adjeétifs:de~~,ation

&

de rapport numéral.

Les noms de nombre

bardf~t,

telsCf11e

1

deux,

trois,

&c. [ont aufIi. des adjeétíts méfa,phyfiqu,es

qtÚ

quali–

fient une colleaion d'individus.

11'

Mon,

ma,

ton, ca, foa ,fa,

&c.

[ont auili qes

adjeélifs

métapbyfiques ~qLú

détignent

'Un

-rapport

d'appartenance ou de propriété,

&

non mie c¡ualité

phyfique

&

permanente des objets.

.

Grand

&

petit

[ont encóre des

adjeéti~)métaphy­

fiques; car un cotps, quel qu'il [oit, n'eí!: ni grand

ni petit en lui-meme;

il

h'efl: appellé

teL

qué par rap–

port a

1111

{lutre corps. Ce

a

quói nous avons aonné

le nom de

granti

a fah en nous une impteffion diffé–

rente de celle que ce

que

nous appellons

puit

nOLlS a

faite; c'ea la perception de cette difFérence qui nous

a donné líeu d'inventer les noms de

grand

,

de

petit

,

de

moindrt,

&c.

Diffirent

~

pnreil ,jembLablt

,

font aum des adjeétifs

métaphyfiques qui c¡ualinent les noms [ubfl:antifs en

conCéquence de certaines vlles particulleres de l'e[–

prit.

Differem

c¡ualifie un nom préclfément entant

que je íens que la chofe n'a pas faít en mol des im–

preffions pareilles a celles qu'un alltre

y

a faites.

Deux objets tels que j'appers;ois Cf1le I'un n'eft pas

l'autre, font pourtant en moi des impreffions pa–

reilles en certains points : je dis Cf11'i1S [ontfemblables

en ces points la, parce que je me [ens affeété

a

cet

égard de la m&me maniere; ainfi

fembLahLe

eftun ad–

jeétifmétaphyfique.

Je me promene tout autour de cette villede guerre,

que je vois enfermée dans [es rempans : j'appers:ois

cette campagne bornée d'un coté par une riviere &

d'un antre par une foret : je vois ce tablean enfermé

dans Con cadre, dont je puis meme me[urer l'étendue

& dont je vois les bornes: je mets Cur ma table un

livre, un écu; je vois Cf11'ils n'occllpent Cf11'une petite

étendue de ma table; que ma table meme ne remplit

C[u'un petit e{¡Jace de ma chambre ,

&

Cf1le ma cham–

bre efl: renfermée par des murailles : enfin tout corps

me paroit borné par d'autres corps, & je vois une

étendue au-dela. Je dis donc 1ue ces corps [ont

bor–

nts, terminés ,jinis

;

ainfi

borne, terminé,fini,

ne filp–

pofent 9ue des bornes

&

la connoi{[ance d'une éten–

due luterieure.

D'un autre

co.té

, fi je me mets a compter quelCf1le

nombre Cf1le ce pui{[e

~tre,

flIt-ce le nombre des

grains de {able de la mer & des feuilles de tous les

arbres (jlú [ont [ur la Curface de la terre, je trouve

que je puis encore y ajollter , tantqu'enfin, las de ces

additions tOlIjOurS poffibles , je dis Cf1le ce nombre eft

infini,

c'ea-a-dire, Cf11'il eft tel, que je n'en apper–

«ois pas les bornes,

&

c¡ue je puis tOtljOllrS en aug–

menter la fomme totale.J'en dis autant de tout corps

étendu, dont norre imaginacion peut tOlIjOurS écarter

les bornes ,

&

venir enfin

a

I'étendue infinie. Ainfi

infini

n'eíl: (Iu'un adjeétif métaphyfique.

/