Table of Contents Table of Contents
Previous Page  204 / 994 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 204 / 994 Next Page
Page Background

A D

J

fiantif

e.íl

h

peu indifférente qu'elle

cha~ge qtlelql~e~

fois entlerement la valeur du {ubílantlf: en VOICI

des exemples bien {enlibles.

C'l1UlU nouyelle certaine, c'l1llne clzofe certaine,

{:'eil-a-dire ,

affiirée

,

viritable

,

cOlljlanle. J'ai appris

certailze nOllye!ü

ou

eertaims e/LOfeS

;

alors

eerlaim

ré–

pond au

quidam

des Latins,

&

fait prendre le {ub{–

tantifdans un {cns vague

&

indéterminé.

Un

lzollfz<te-Izomme

eíl un homme qn! a des mreurs,

de la probité & de la droinu·e. Un

lzomme Izonnete

eíl 1m homme poli, qui a env!c de plaire:

Les lzon–

netes gens

d'une ville, ce {ont les

p~r{onnes

d.e la

ville c¡ni {ont au-delfus du peuple , qm ont du bien,

une réputation integre, une nailfance honnete ,

&

qui ont eu de l'éducaoon : ce {ont ceux dont Hora–

ce dit ,

'luiblls e(l equus

&

pater

&

res.

Unefage-femme

ea

une femme qtlÍ eil appellée

pour affiiler les femmes qui (ont en travail d'enfant.

Une

femme Jage

eil une femme qui a de la verm

&

de la condu!te.

Vrai

a un fens dilférent , {elon qtl'Ü eíl: placé,

avant ou apres un (ubíl:antif:

GiLLes

11

un vrai elzar–

latan,

c'eíl:-a-dire

qu'ill1 dellemem elzarlalan

;

,'11

un lzomme vrai

,

c'eíl-a-dire

vt!ridique; e'l1 une nOIl–

velle vraie,

c'eíl:-a-dire

véritable.

Gemillzomme

eíl un homme d'extrafrion noble;

UlZ

Izomme gentil

eíl: un homme gai, vif, joli , mignon.

Petit-ma1tre,

n'eíl: pas un

maÍlre petit;

,'11

un pall–

vre Izomme

,

(e dit par mépris d'un homme qui n'a pas

une (orte de mérite , d'un homme qtli néglige ou

qtu ea incapable de faire ce qu'on attend de lui ,

&

ce

pauvre Izomme

peut etre

riehe

;

au liel!"

qtl'ulllzom–

me pallvre

ea un homme {ansbien.

Un

Izomme galam

n'eíl: pas toujours

un galant-lzom–

me:

le premier ea un homme qlu cherche a plaire

aux dames, qui leur rend de petits {oins; au lieu

qu'un galam-Izomme

eíl: un

Jzonnetc-Izomme,

qtl! n'a

que des procédés fimples.

Un lzomme plaij;ml

ea

un homme

enjoiié, folalre ,

quí fait rire ;

un plaifant /zomme

{e prcnd toujours

en mauvai{e part ; c'ea un homme ridicule, bi/arre,

fmgulier , digne de mépris.

Une fimllle grofl',

c'ea

une femme qui eíl: enceinte.

Une groffi fimme

éíl: cel–

le dont le corps occupe un grand volume, qui eíl

gralfe & replete.

Il

ne (eroit

pa~

difficile de trouver

encore de pareils exemples.

A

I'égard dll genre ,il faut ob(erver qu'en Grec

& en Latin, il

Y

a des adjefrifs qlU ont au nominatif

trois terminai{ons,

"-«A¿~,

'-«A';, x«A¿v,

bonus, bona,

bonum;

d'autres n'ont que deux terminai/ons dont

la premiere {ert pour le ma{culin & le féminin , &

la (econde eíl: con(acrée au genre neutre,

ó

Yo,,) ,;

ouJ'«;p..,v,

'r.

~uJ'

«Ip.av

,

heureux; & en latin

Jzic

&

/Ulle

fortis

&

Izoc forte

,fort. Clenard & le commun des

Grammairiens Grecs di{ent qu'il y a auffi en Grec

¿es adjeé.l:ifs 'lui n'ont qu'une terminai/on pour les

trois genres : mais la (avante méthode Greque de

P. R.

alfure qtle les Grecs n'ont point de ces adjec–

tifs,

Liv.

l .

ch. ix. regle

XIX.

aven1fement.

Les La–

tins en ont 1m grand nombre,

prudens ,jelix ,firax,

lenax,

&c.

En Frans:ois nos adjeé.l:ifs {ont terminés:

1°.

ou

1Jarun

e

muet, comme

(age ,fidele, utile ,[acile, ha–

bile, timide, ric/ze

,

aimable

,

volage

,

troijieme

,

quatrie–

me ,

&c. alors l'adjeé.l:if (ert également pour le ma{–

culin & pour le féminin ; un

ttmantfldeie

,

une

fim–

me

fidel~.

Ceux qui écriv.ent

fide!, mil,

font la me–

.me

~a~te

qtle s'ils écrivoient¡ag aulieu

deJago,

qui

fe dit eg;alement pour les deux genres.

2~.

SI

~'adjeé.l:if

eíl: ternuné dans {a premiere dé–

norrunal:!on- par qtlelqtl'autre lettre que par un

e

muet, alors cene premiere terminai(on {ert pour le

.genre

,~a(culin

:

pur, dur

,

brlfT!, JaYÚnt

,

(ore, bono

Al

egard du ge¡u-e féminin, il faut dijlinguer :

·A

D

J

on l;adjeé.l:if finit au ma(culin par une voyelle , oh

il eíl: terminé par une conronne.

Si l'adjeé.l:if ma{culin finit par toute autrevoyelle

que par un

e

muet, ajolltez (culement

l'e

muet apres

cette voyelle , vous aurez la terminai(on féminine

de l'adjefrif:

fenfl, fenfte

;

jolí, jolie

;

bourru:>

bourruc.

Si l'adjeé.l:if ma{culin finit par une confonne , dé–

tachez cette con{onne de la lettre qui la pnf'ccde

~

& ajoí'itez un

e

muet a cette coruonne détachée,

vous aurez la tcrminai{on féminine de l'adjefrif:

pur ,pu-re

;

¡aint ,¡ain-te ;fairz ,¡ai-ne

;

grand

,

gran–

de

j

Jot

,

Jo-te; bon

,

bo-ne.

.Je (ai

~ien

que les Ma1tres

a

écrire , pour multi..

plier les ¡ambages dont la {uite rend l'écriture plus–

urue & plus agréable a la vue , ont introduit une {e–

conde

n

dans

bo-m

,

comme ils ont introduit une

m

dans

ho-me

:

ainfi on écrit communément

bOlllte,

hOfllflle, /zonneur,

&c. mais ces lettres redoublées

{ont contraires

a

l'analogie , & nc (ervent qu'a mulo

tiplier les difficultés pour les étrangers

&

pour les

gens qui apprennent a liré.

11 Y

a qtlelcIues adjeé.l:ifs qui s'écartent t1e la regle:

en voici le détail.

On di(óit autretois au ma(culin

be!, nouvel, fill ;

mol,

& au féminin {elon la regle,

beLle, nouye!le

~

folle, molle;

ces féminins fe {ont con{ervés : mais les

mafculins ne {ont en u(age que devant une voyelle ;

un be! Izomme, un nOltvel amallt, un fol amour:

ainft

beau

,

nouveau

,

fou, mOII,

ne forment point de fé–

minin :mais

Effiagnol

efi en ufage , d'oil vient

Ef–

pagnole

;

{elon la regle générale ,

blane

fait

blanche;

franc ,ftane/le

;

long

fait

longue;

ce qui fait voir qtle

le gde long eíl: le

g

fort que les Modernes appellent

gue:

il

ea

bon dans ces occafions d'avolr recours

a

- l'analogie qu'il ya entre l'adjeélif& le (ubilantifab{–

trait: par exemple,

longueur, long, longue; doueeur,

doux, douce;jaloujie ,jalollx,jaloufe; fralclzeur ,frais,

fr/delze

;

fle/zereffi ,fee

,

feche ..

Lef&

le

v

(ont au fond la meme lettre divifée

en forte & en foible;

lefeíl:

la forte, & ley eílla.

foible : de-la

naif, naíve; 4bujif, ablifive; elzétif,

eMtive; défirifif, défiujive

;

paffif, pq[Jive; négatif">

negative

;

purgatif, purgative

,

&c.

On dit

mon, fila; ton, ta

;

Jon ,fa

:

mais devant

une voyelle on dit également au fémirtin

mon

,

ton,

Jon; mon ame, ton arde/lr ,Jon ipée:

ce que le mé–

chanifme des organes de la parole a introduit pour

éviter le baillement qui {e feroit

a

la rencontre des

delLx voyelles ,

ma ame, ta épie ,fa ipoufe;

en ces

occafions;

fon, ton, mon,

font féminins , de la me–

me maniere que

files, tes ,fes, les,

le {ont a1l plu–

riel' , quand on dit ,

mes filles, les fimmes

,

&c.

NOlls avons dit que l'adjeé.l:if doit avoir la termi–

nai{on qtIÍ convient au genre qtle l'u{age a donné

au {ubíl:antif: {ur CJuoi on doit faire une remarque

finguliere , fur le mot

gens;

on donne la terminaifon

féminine

a

l'adjeélif ql1i précede ce mot, & la mar.

culinea cellequi le [¡lit, fut-ce dans la meme plu'a{e:

il

y

a de certaines gens quiJom bienJotS.

A

l'égard de la formabon du plw-ier , nos anciens

Grammairiens difent qll'ajoutant

s

au fingulier, nOllS

formons le plurier,

bon, bons.

(

Ac/zeminement

ti

La

Langue Fran,oifi par lean Maffit.

)

Le meme Autenr

ob{erve

que les noms de nombre qui ;marqtlent plu–

ralité , tels que

qualre, eillq

,

jix, jept,

&c.

ne re–

,oiventpoint

s ,

exceplé vingt

&

cem

,

qui om un pLu–

rier

:

quatre-vingts ans

,

quatre eens /zommes.

Telle eíl: auffi la regle de nos Modernes : ainli

on écrit au íingll';er

bon,

& al! plurier

bons

;

fort

au

fingulier

,forts

au plurier; par con{équent PU!{qu'on

écrit au úogulier

gáté

,.

gátée

,

on doit écrire au plu–

ricr

gátb, gdtJes,

ajo('¡tant íimplement

l's

au plurier

ma{culin

1