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/

p.

S

SUE

La

Suult

fe divi(e en

Sttedc

propre, Gothlande ,

Norrlande

&

Finlande . L a

Suede

propre efi ficuée

curra les Nordelles au nord, l'Ofirogothland au fud,

la mer

a

l'orienr ,

&

les

gouv~rnemens'

de Bahus,

ti'

A~gerhus

&

de Dronrheim vers l'occidenr; elle

r enterme cinq provinces, favoir I'Uplsnde ,

la Su–

dermdnie , la

Wc(lmani~,

la Néricie

~

la Dalé–

carlie.

La

Suetfe

elt un pays arrofé de rivieres

&

enrre–

cuupé de grdnds lucs, qui, avec les montagnes

&

les forérs, occupenr pi us de la moirié du royaume .

L1

rerre y en ingrare en plulieurs chofe; otiles

a

la

vie. On y voir des campagnes

a

perr" de vue, cou–

vcrces de chlnes

~

de lapins d'une hau¡eur prod1-

gieul~.

La cha(f'e

&

la

p~.:he

produileur de quoi

uourrir cerre vaíte conrrée. On chalre les beres-fau–

ves pour les manger ; les loups, les'renards, les chats

fa uvages pour

en

avoir les peaux. qui fervem

a

des

fourrures .

11

y

a quanrité d'aii!'les, de tiJUcons

&

d'au.

t res oifeaux de proie qui nous font inconnus . Les re–

nards

&

les écureuils

y

deviennenr grishres,

&

les

lievres blancs comme de la neige . Outre la mer, les

lacs

y

fo•Jrmillcnr de poilrons qu'on ne connolt point

ailleurs . On y prend qthntité de firéamlings,

Corte

de poiflon plus petir qu'un hareng; on le FaJe, on

l'encaque dans des barrils,

&

on le vend enCuite dans

tour 1!! pays. Le bétail de

la

Suetfe

el\ en général pe–

t lt, awh que dans les autres pays feptemrionau x.

La laine que donnenr

les

moutons efi extri!mement

!¡rofliere'

&

ne peut

r~rvir

qu'aux habits des

pay~

Jans . l.,es chevaux, qu01que petlts, font légers, vi–

gourcux, forts ,

&

excellens pour le tralneau, qui

c!l: l'unique voiture des habitans pendant la longue

durée de l'hiver.

·

Les for2ts produlfent du bois de charpenre

&

i\

brfiler tant qu'on veut; on en fait

un

grand débit ,

tant pour les bacimens

IJUI!

pour

les macures des

vai(f'eaux . Les mines de cuivre

&

de fer font un oh–

jet de commerce conlidérable . ll

y

a telle mine de

cuivre clont on tire annucllemem la valeur d' un mil–

lion.

Ou~re

le fer qui fe confume dans le pitys ,

il

s'en rranlporte tous les ans chez

l'écr~nger

pom· d'af–

fez groll'es Commes; mais voila toutes les rdlources

de cette monarchie .

Son origine

&

Con

comm~ncemenr

nuus fonr incon–

nus . Les révolutións qu'elle ;¡ e(f'uyé"s onr été exac–

tement Merites par Putfendori,

&

a?ré;¡blemenr par

l'abbé dt!

V

error . La

Suetfc,

probablemeur épuifée

d'habitans par les anciennes t!migrarion' donr l' Eu–

rope fur inondée, parut comme

e•ifev~lic

dans la bar.

barie pendanr les huir, neuf, dix

&

onzieme .(Jedes.

Le chri!l:ianifme qui

y

fue pn!ché des

IC\

neuvicme,

n'y lit aucun (lrogres. Elle renonc¡a au chriftianifme

dans le fiecle fuivanr,

&

dans le onzieme liecle, rou–

tes les c6tes de la mer Baltique éroienr encare pa-

yennes.

.

·

Les premiers rois de cer état éroient apfolus . Les

Subwner ,

dit Tacite, font combés fous

la dominll–

tion d'un feul; ce n'efi plus une nwnarchie rempé–

rée,

c'eQ

le pur defporiline . Les

Suino11ts

font les

Suédois; je n'ai pas befoln d'en averrir, ni de re–

marquer que les chafes unr bien changé. Les Sué–

qois, ce peuple de rous les Germains le Ceul efelave

Elu rems de Tacite,

&

l' un des plus barbares dans les

fiecles

d'i¡¡:~orance,

fonr dt!venus de nos jours une

oation du !'lord des plus éclairées,

&

!'une

d~s plu~

libres deo peoples européens qoi ont des rois . Ou–

t re que la morldrchie y ell mirigée, b narion i'ué–

doife efi encare libre par la belle con!l:itutioó , qui

admet les payfans memes dans les états généraux .

La couronne de

S1utfe,

anciennement éleélive, n'eít

devenue fuccelli ve

&

héréditaire que fous le regoe

de Gunave

l.

11 fue rélolu dans une aflemblée de la

nobleOe. tenue

a

Srockholm en

I68o .

&

confirmée

a

la diete en

1681- .

que les tilles fuccéderoient 8 la

couronne,

fi

les mAles venoient a mam¡uer chns

1~

famille royale .

·

Les éracs du royaume avoienr beaucoup plus d'au–

torité qu'ils n'e n ont, depuis qu'on a changé la for.

me du gouvernemenr.

JI

contille en quaere ordres,

qui font la nobleffe, le clergé , les bourgeois ,

&

les

payfans . Ces quaere érars compol6 d'un millier de

~¡!ntil~hommes ;

de cenr ecclélialliques, de cem C?in–

quance

bour~eois,

&

d'environ deux cens cinquame

payfans ,

failoien~

les lois du royaume .

On convoque ordinairement les écats de quarre en

quaere ans;

&

q11and ils s'aflemblent

a

Srockholm,

e'

e~

dans la grande fillle du chateau . La noble(fe ._

SUE

pour chef le marécha-1 de

la

diere, qui eii nommt!

par le roi : elle efi parcagée en rrois d alles ; la pre.

miere efi cellc eles comtes

&

des barons , la fecun–

de , celle des mailons illullres par les charges de ta .

couroone,

011

par les emplois conlidérables ,

&

la

dcrniere efi cellc des limpies nobles.

Cette di!linllion n'a éré inrroduite que depuis que

la couronne en hérédiraire : car du rems de l'elec–

rio",

il

n'y avoit que la vercu

&

le ·mérire qui mif–

fcnt de la dilférence enrre les genrilshommes. L'<lr–

chev~que

d'Upfal efi

a

la rete do

cle~gé,

en qualicé

de pnmar du royaume . Les bourge01s onr ordinai–

rement

a

leur

r~re

le bourguemeffre de Scnckholm .

&

les payf.1ns choifilrent un préfident . Le roi congé–

die le plur6t qu'il peur l'aflcmblée des érau, de peur

qu'elle ne

c~nfurc

l'adr.ninifiratioo publique,

&

ne

propofe des réforraations.

Le féoat efi le corps le plus confidérable do royau–

m~ :~pres

les étars gén.!raux. Le corps des i'énareurs ,

au¡ourd'hui réduit

a

douze, éroit aucrcfois libre, ju–

ge des aélions

&

de la vie du roi; il n'efi plus unjourd'

hui que le témoin de fa conrluite,

&

quoiqu'il entre

en connoillance de coutes

l~s

alfaires d'étar , fa fonc–

élion en de lui donuer confeil, fans pouvoir lui rieu

preferíre.

Le roí feul a le droit d'érablir les impóts, de ré–

¡!ler les étapes pour les foldars des provinces, de

faire b2ttre la mounoie,

&

de faire creu(er les mines

de (alpétre. a-moins qu'elles ne foient dans les ter–

res eccléfianiques . ll nomme

a

routes les charges du

royaume ,

&

a

routes les magiftratures ; il lui eft per–

mis, en cas de nécefliré, de lever le dixiem.e homme

pour aller

a

la guerre ; mais il prenden échange l'ar-

genr qui

a cetre levée,

&

rrouve, par

ce moyen,

ne pas dépeupler

Ces

états; ce

qui fair que

de

Suetfe

font pre(que toutes

compolees de

étrangers,

&

particulieremenr

d'Allemands.

Outre les fénueurs, il

y

a dans ce royaume, cinq

grands officiers de la couronne, qui fonr rée;ens nés

du royaume pendanr la mínoriré des rols . Ces cmq

officrers font le drolrart, ou le grand jufiicier, te con–

n~rable,

l'amiral , le chancelier,

&

le grand rréfo–

ricr. lis prélidenr chacun

a

une chambre , eompo–

fée de quelques fénateurs; <¡uand leur charge vienr

a

V3CIJUer ' le

!'OÍ

la donne a qui bon lui Cemble'

&

ordinairemeot au plus ancien Cénareur de la chambre.

. I.:e grand jullicier prélide au Cupn!me confeil de

¡ulliee, auquel on appelle de tous les aurres; c'etl Jui

qui a le privilege de mertre la couronne fur la tete

du roi dans la cérémonie de ron

~ouronnemenc..

Le

Cf?~nérable

e!l: le chef du confeil

d~

guerre,

&

prend

Iom

de tout ce qui regarde les athíées . Aux

emr~es

des rois,

il

marche le premier devant eux re–

nant l'épée nue;

&

dans l'a(f'emblée des états,

il

el\

affis devant le tróne.

a

ruain droite.

Le pouvoir de l'amiral efi forr contidérable:

il

a

le commandement des armées navales ; 11 a le choix

de mus les officiers de guerre

&

des linances qui

Cer.

venc dans la marine,

&

auxquels il donne des provi–

fions. La junice de l'amiraUté. lui appartienr ,

&

fe

rend en fon nom; il a les amendes ; les contjfcations,

le droit de dixieme fur mutes les prifes

&

conque–

tes faites

a

la mer. le droit tl'ancrage' l'inípeélion fur

les arfenaux maritimes,

&

la difiribution des congés

a

toUS les Vaifleaox qui partent des ports

&

havres

du royaume.

11

en préiident rlu confeil de marine,

qui connolc de toutes les

entreptif~s

de guerre, des

abus

&

des malverfations con¡mifes par les officier'

de marine; enlin

il

juge délinitivement

&

en dernier

reflort toures les atf'aires qui concernent l'amirauré .

Le chaucelier en le

c~ef

de la police,

-~"

corrige

les abus,

&

fair tous les réglemens néce(f'aires pou r

le bien public;

il

efi dépolitaire des fcea\)x de la cou–

ronne

¡

il expédie tootes les atfaires d'étar,

&

expofe

les vnlontés du roi aux érats-généraux

¡

il prélide au

eonfeil de police,

&

c•en e11 les mains que le roi

dépofe la

J.

unice pour

1~

faire rendre

a

fes fujers .

Le· gpan -rréforier a l'admininrarion des finances

&

def revenos du roi .

11

fair rendre rous les comp–

res ejes fermes aux tré(oriers partituliers : c'e!l: lui qui

figl}~

les ordonnances ,

&

aurres expéditions

du

tré–

for',1qui ordonne des fonds,

&

qui paie tous les otli–

ciers du royaume; il prétide

a

la chambre des comp–

res, qui expédie rous les arrees portant impotiri 0 n fur

les peuples,

&

ou l'on rapporre

tome~

les alfaires

qui

regarden~

les finanoes ,

Le