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MAR
porte que le
wu.rchl
de Trajan
,,forul1f'
'I'~ajaffl,,,
pafl'oit·
pour une mcrvcille par le nombr.e td'arcades pofée9 ar·
tifl.:ment les unes fur les autres , de farra que ConLtan–
tius' apres l'avoir vtl' défefpéra de pouvoir
r ..
ire rienl
de femblable . Strabon parlanr du
forum Romanum,
dir
qu'il étoir
ti
beall', fi bien' aceompagné de
galeries, de
temples
&.
autres édifices ma11nifiques,
ut
b.ecjingula
eonfemplanr, faeile ali"' omni• oblivione
tkl~bit.
Outre ces
marebth
deCiinés au:t aífemblées du peuple,
11
y avait
a
R ome quatone autres
mtJrchls
paur la vente
des derrées, qu'an appelloitfora
venalia;
teb· éroient le
forum olilorium,
le
marchl
aux herbes au fe vendaient
tu légumes: ce
m•rcl.l
étoit aupres du mont Capito·
lin. On
y
vay.oir un temple dédié
a
J
unan,
matuta;
&.
un autre confacré
a
la piété .
11
y avoit
13
halle au vio,
tJinnium;
le
marchl
aux bceufs ,
fomm boarium;
le
11tarchl
a
u pain,
forum piftorium;
le
marchl
au poiífon
ou la poi!fonoerie,
forum pi{carium;
le
marchl
aux che·
'l'aux,
forum <'{Uarium;
le
marchl
au1 pares ,
forran
fuarittm.
11
y avait encare un
marchl
que nous ne devans pas
oublier, le
marcbl
aux friandifes, ou étoient les r6tif–
feurs, les pltiífrers
&
les confifeur ,
forum c11pedinarillm:
Feflus croit que ce mot vient de
cup~dia,
qui
fignifie
chez les Latins des
mets
eX'{IIÍJ;
mais Varron prétcnd
que ce
marchl
prit fan nom d'un chevalier romain nam·
mé
Cupes ,
qui avoit fon palais daos cene place, leqoel
fut rafé paur fes lard os'
&
la place emplay6e
a
l'ufage
dont oous venons de parler .
Quoi qu'il en fait, tolU les
11Mrcbh
de Rome defli.
nés
a
la vente des denrées
&.
marchandifes, é toient en·
vironnés de porriques
ér
de maifons, garnies d'étaux
&
de g:randes rabies , fur lefquelles chacun expofoir les den·
rées
&
marchaodifes dant il faifoit c
0
mmerce. O o ap–
pelloit ces étaux,
"b"ei
&
operarid!
menf.e.
Onuphre Paovini, daos fon ouvrage des régioos de Ro·
me, vous door¡era la defcriptio.n complette de taos les
marchlt
de cette ancienne
capit~le
du monde; c'eCI ¡t{)ez
pour oous d'en ralfembler jet les noms : le
forum ruma·
1tum
Qu le grand
marchl; furum C<E[Rris; Augufti;
boa–
riurn ; tran/itorium, olitorium
ypifl.uritlm;
Trajani; /Eno–
#arbi; jiu;riJim;
arch~rnorium
;
Dioel~tíani; ~'/rttJrium;
rttjficeru m; Cup•dinis; pifcarium;,
Salt~fti.
11
y fhot ajnu–
ter la halle
au
vin,
'IJinarium . Voya;;
nos
PI.
d'Anti'{.
.
(D ..
J . )
MI\RCHE
o'APPtUS, LE,
(Giog . anc.)forum Ap–
pii ,
s;'éroir une bourgade di)
.4atium,
au
pay~
des Volf–
ques ,
~
15'
milies de Rome,
d~ns
le marats Ponrino,
palus pe,ptina,
entre
Seeia
au nord,
&.
clauflra roma·
" " au fud. Appius , pendant fot') confu)at, ljt jetter une
digue an-travers de ce marais,
&
A
ugulle 6t enfoite
creufer un canal depuis le bourg jufqu'au
templ~
de
Fé·
ronie; ce canal étoit navigable
&.
tres-fréquenté .
(D.
J .)
MAR eH E S, LEs, (
Art. milit. )
daos les armées,
font u'ne des panies les plus
import~ntes
du
~énéral;
el·
les fant
13
principale fcience du
l)l~réchal
général des
logis de l'armée.
l.¡es
marches
des années doivent fe regler fur le p1ys
daos lequel on veut marcher, fur )e tems qo'il fant
~
l'ennerc¡i pour s'approcher,
&.
fur le dclfein qu'on a for–
mé . Oq i:lnit toOjours marcher comrne on ell, au com–
me on veur camper, o u comme an veut comb•me.
,
11
faut avoir une parfaite
c
0
nnnilf~nce
du
pays, &beaucoup d'expérience pour bien Jifpofer une
mar.he,
,
lor(qu'qn veut s'avancer daos le pays enr¡emi;
& s'ap–
" pracher de tui pour le combattre
!1
y
a des
marchu
, que l'on f•ir fur quatre, fix al) hftit calonnes, fuivant
,
la
f~cilité
du pays ou la force de l'armé'e; il
y
en a
d'autres qui fe font fans ríen changer
a
la difpofitian
de l'armée, en marcbanr par )a droite ot¡ par la gaa–
" che, fur autant de colonnes qu'il y a de lignes.
,
Ordin~irement
ces
tn<trcbes
fe fant lor(qu'on eíl en
, prefenc!= de l'ennemi ,
&
qu'il fam
l'emp~cher
de paC
7
,
fer une riviere, a u
g~gner
quelque pofl.e de canfé–
"
quence·.
01) a
des travailleo rs
a
la tete de chaqoe co–
"
la.nr¡e pour leur ouvrir les pa()ages nécclfaires,
~
les
fatre IOutes emrer en
m~
me rems d:>.m le camp qu'el–
"
les d<?i'yer¡t aacuper.
!1
eCI
tres'· mil
e
de pré vepir 'de
bonne heure ces
marcqn
par des chemins quo l'on
, dait faire il·travers <:hamp, quj fac¡titent
1'!
mtrrch•
dea
., calonncs
&
leur arnvée
~u
qmp .
, L or[qu'on marche en coloqne daos un pays cou–
ven·,
&
que l'ennemi vous furprend
&.
vous renver–
" fe,
il
~~~
impor¡ant (le favoir preqdre fan
'p~r¡i' fur
le
champ, el) difp,ofant prompfement en bataille
~~~
frau,
, pes qui ne font point encare auaquécs, afio de donner
,
le tems áux autres de fe rallier. S'il y avoit dans éet
?'
cndraft'
quelqu~
terrein avant•geux
!
on
l'oc~uperoit
MAR
, auffi t6t pom
y
comb•rtre. Sauvcnt les
troupes qul
" ne ();>m pas [outenues
a
tems ' re détruifent plus pao
,
la tetrcur que par le coup de main.
On
év·te
de
fem.
, blable> furprifes en poulfant eu-avant de' partics
&
de,
,
forts détachemens qui tienncnt en refpeél: l'ennemi,
&
, donucnt avis de fes mouvemens.
11
faut eucore qu'i l
y ait entre les intervalks de colonoes , de petits dé–
" tachemens de cav•lerie avec des officiers entendus paur
" les faire toutes marcher
a
méme hauteur;
& '
fi
l'en–
nemi paroiífmt, les colannes auroient
le tems de fe
formcr en bataille
&
remplir le terreio.
,
11
feroit bon de donner
?M
écrit ccr ordre de
mar–
"
the
aux commandan6 de chaque colonne,
&
leur tttar·
, quer celles qui marchenL fur la droite
&
fur la gauche,
, a
fin qu'ils puílfcnt apprendre les uns des aurres l'or–
, dre cju gét¡éral,
&
fe canformcr
ii
ce qu'il
leor
efl
, preferí¡.
, On marche quelquefois
a
eolo>1ne.s- renverfles ,
c'efl–
" il·dire, la droite faifant la gauchc, ou la ga.u.che fai–
" fant la droite; cette
march•
[e
fai t fuivam la difpoli •
tion oii l'on
di,
au le deífein qu'<>n
a
de
f~
porree
brufqoement daos un camp pour faire tére, en y ar–
"
riv~nt,
aux colonnes de la droite de l'armée ennemie,
, qui pet¡t en arrivant engager une aélion. N os
troup~s
, uccupent d'abord le pa()e le plus
avanta~eu x,
&.
don–
" ncnt le tems aux autres. colonnes
c\'arrive~
&
de s'y;
, mettre en bataille,
, On peut quitter de jour fon camp. quoiqu'a par–
tée de l'eonemi, lorfque l'on connutt qu'il
efl
de
cou–
" féquence de changer le premicr de firuatipn: pour fairc
cette
marcbt,
on rnet
!OUI~S
les troupes. en bataille,
auffi·tl\t on fait marcher la premiere ligne par les ioter•
, valles de la feconde pour palfcr
dili¡;emmen~
les dé–
filés ou les pams, elle s'étend pou• foutenir
la
fe,
conde qui pa(fc
er¡f~lte
par les imeryalles de la pre–
míere,
&
fe met
derrier~
,en bataille ,
11
faut que cette
djfpofitioo de
mar,ch•
(oiJ bien
ex~entéc,
&
qu'il y ait
, au ijlnC de la droite
&
de la gauche des t¡oupes paur
obferver
les
ennemis : les
officier~
de chaque ré¡;imen'
,, daivenr erre attentifs
a
comenir
J~ur
troupe. Si le
ter·
,
rein éraic trap
défavanta~eux
ponr fa.irc une femblable
march•
pendant le jour, il faudrQjt
déc~mper
a
!'entré~
,
d~
la m¡it fur autant de colonnes que le terrein pour
,
roit le permettre; on laitTerojr des
feo~
au camp
:l..
l'ordinairc a.vec des détachemens de rous cótés , done
,
les feotinelles au vedetes feroient
aterre~
pour
emp~cher l'ennl!mi de s'en appracher,
&
tui 6ter
h
con-
" noilfance
pe
cetro
m
are
he:
il
fam
la rendre plus fa–
cite par des ouvenur<s que l'on fait pour !=h•qne co–
lonoe,
&.
que des officiers-majors jes seconnuiflent ,
afio de ne poim prcncjre
le
change
1
&
9ue
les
colon·
nes ne s'en¡baralfent point.
, Quand o n yeut
déc~mper
de
jqur
&
Mroper co
moqvement aux enoemis, av3nt que de le faire, a n
,
envoie fur leq r
c~mp
un gros corps de
cav~krie
;¡ve<;
1,
les érenga¡ds,
ii
d.elfeio de les intriguer,
~
jes
~m
u·
, , fer a(l'e'L de tems pour donoer
3
l'armée celui <;le fe
, porter aa pofle qu'elle veu1 occuper, avant qu'il fe
, puilfe meJtre en
marche .
·
,
11
y
a
des
mnr,ches
qu'il faut faire
a
l'en~rée
de la
nuit pajlr
emp~cher
que l'ennemi n'apaque notre ar–
riere·gorde d:ms fes défi lés,
&
faciliter p3r ¡:e moyen
fa n arrivée dans un autre camp . Quaique )'on lo it
,, pro che
de l'ennemi,
&.
qu'il n'y ait aucone rivicre
qui
le
f.ép~re,
uq
génér~l
qui connol¡ llavaota,ge de
fa fituatian,
&
qui yeut engager une alfa!re, peu¡ reT
,, cu ler fon armée des bords de ceue riviere pour tui
donuer la
tentatia n de la pa()er;
m•i~
)orfqul01¡ fait
,, ce
mouv~ment,
i) ne faut pas tui lailfer prendre aífe7.
, de
(err€Í1)
pour placer deux lignes en
b~taille:
an doir
, au contraire le relferrer,
&.
pro fiter du piege q;¡'oq
,
tui a tend¡¡, ne luí lailfer p:i()er de ¡r.Qupes
qu'~utam
, qu'on en peor combattre
a
vea avantage, fans quoi
il
,
faudroit abfoh¡ment l(ard!'r les bords qe la rivicr!' , ,
T raitl
¿,
la g"er" par
Vaultier .
Une
march,
de
3
au
4
lieues
~~~
appejlée
mnrfhe or·
dinai".
Si l'on fait fair5=
6
ou
7
lieu~~
ii
une arr¡tée,
,:'ell-3-dire
a
peu pres le dauqlc dfune
marche
ordinaire'
on donne
~
cene
mqrcqe
le na m de
marche forcl,e
.
Ces
fortcs
d~
marches ne doivcnr fe faire que t,lans des cas
pr~lfans,
camrc¡e pour
fu~pren~re
l'enl)cmi dan une pa•
litton defaV3ptageufe, ou pour
~agner
des pactes o
u
J'on
puilfe s'arreter ou l'incommadcr, ou en
fin
pqur s'on
élai~ner
·O\)
'pour s'en approcl¡er, lorfqu'jl
a
<U
l'srt de
faire une
marrl?r
fecreue, c'efl-a-dire loriqu'il
a
fu fouf–
fier ou dérober une
marche.
· Les
marrh•s
forc~es
ant l'incpnvc!nicnr 'de fariguer
~aucoup
l'arn¡te, par cette raifon on nc doir pomt en
fa
ir
e