54
MAR
tout [on cours
&
des fa fource;
i1
c!l vrai que les Por–
tugais établis depuis t6 t6 au Para , ne
connoiffoi~llt
ce
8euve dans cet endroit·la que fous le nom de
ríviere
ti<> dmazon<>,
&
qu'ils n'appellent
Maranon
ou
Ma–
ra;:hon
dans leur idiome, qu'une provincc votfine de cel–
le de Para · mais cela n'empéche point que la nviere des
A mnones '
&
le
Maranon
ne foient le me me fieuve.
11
tire (a fource dans le haut Pérou du lac Lauricu–
cha vers les
on~e
degrés de latitude auflrale,
Ce
pone
au ;lOrd dans l'étendue de
6
degrés' enfuite
a
l'ell j uf·
qu'au cap de Nord, ou il cm re dans I'Océan fous l' é–
quareur meme, apres avoir
CUllrl\
depUiS j aen,
•>\)
il
commence
a
erre nav igable ,
30
degrés en longneur,
c'efl-3-dire
7íO
licues cummuncs ,
~valu~cs
par les dé–
tours
a
milie ou onze cent licues.
Vuyn la earte du
cours de
u
!Jmve ,
do11née par
M.
de la <:;ondamine
dans les
mlm. d,
l'nc:td. dn Scienc. amt.
1
74f·
MAR .
'I.NT, (
Géog. )
on écrit auffi
,11ar,md
&
Ma–
rante
pe
tite ville de Perfe dJns
1'
i\dirbetza~,
dans u
o
terrci~ a~réable
&
fe11ile. L es Arméniens, dit Taver–
nier
croient par tradition que N oé a été enterré
á
ll'!a·
rane'
&
ils pen[ent que la
mont~gne
que l'on voit de
cet ;ndroit dans un tems tcrain, efl cclle ou l'arche s'ar·
r~ta
opri:s le délnl(e.
L ongítuie
81.
lf.
lntit.
37· 30.
[Utvant les obfervarions des Perfans.
(D. '] . )
MARANTE,
C.
f.
mm·anta,(B"tan.)
genrc de plante
a
fl eur monopétale prefqu'en forme d'entonnoir' décou–
pée en fi
t
parties , dont il
y
en a trois grandes
&
trois
perites , placées alternativement. La partie inférkure du
calice devient dans la fuire un fru it o voi"de qui n'a qu'
une feule capÚlle
&
qui reuferrne une femence dure
&
ridée. Plumier ,
no-va plant. amer. gen. Voyn
PLANTE.
Mi\ &AS
.1\, (
Glogr.)
vil le d' 1\ frique en N igritie ,
daos le royaume de
C~ffena
ou de Ghan_a, entre une ri–
viere qui vient de C anum,
&
les frontteres du royan–
m e de Zeg-zeg, fel on M. de L isie.
(D.'].)
MARfl.
SME,
[.
m. (
Medecine . )
fo'4f 4
'P".
L'éty·
mologie de ce
uom
vient du grec
P.f;~n·,
je flltrii,
fC
de(feche,
&
cette ma ladie efl en effet caraétérifée par un
défféchcment général
&
un
amai~riffement
extreme de
tour le c:orps; e'en le dernier période de la mai¡¡reur,
de
1
'atrophie
&
de la confclrnption. Lorfque le
marafme
efl décidé, les os ne [ont plus recouverts que d'11ne peau
rude
&
defféchée; le vifage en hideux, décharné , re–
préfenrant exaétemem la
face
qu'on appelle
bypocrQtí–
r¡ue,
que cet
ilt~nre
auteur a
parfaitem~n~
pcint dans fes
foar¡uer , cap .
v¡.
n°,
>..
L es yeux, dtt·tl, font creux,
enfoncés, le tour des
pau~ieres
efl
livide, les narines font
(eches
&
poinmes ; les tempes abatoes; les oreil!es froi
des
&
refferrées; les levres font fons éclat, appliquées
&
cotnme collée< aux gencives , dont elles laiffent en·
trevoir la blancheur alfreufe; la peau efl dure
&
rabo–
teofe: ajomez
a
cela une couleur pate verd:ltre ou ti–
ranr fur le noir ; mais le refle du corps répond
a
l'état
etfroyable de cette partie. L a tete amfi dé fi gurée cfl
portée fur
\111
col grele , tormeux, allongé; le
larynx
avance en dehors , les clavicu les forment fur la poitrine
un are bien marqué,
&
laiflent
a
cóté des creux pro·
fonds ; les cótes paroiffent a nud,
&
fe comptent facile–
mem: leurs inter valles font enfoncés; leur articulation
avec le n erntlrn
&
les vertebres, font tres-apparens; les
apophvfes
~pineu[es
des vertebres font tres-faillantes : on
ob(er,;e
~ux
deux
cflté~
une e(pece de fillon confidéra–
ble; le< omoplates s'écartent' (embfent re détachcr dn
tronc
&
percer la peau; les hypocnndres paroiffent vui–
des, attachés aux ¡-ertebres; les os du baffin font pref–
qu'entierement cjécouverts ;
les
cur~mirés
font dimi–
nuées; la graiffe
&
les mufcles m eme qui env ironnent
les os, femblent
~tre
fondos; les ongles font livides,
érochus,
&
enfin
toures
les parties concourent
a
pré–
[enrer le fpeét acle le plus effrayant
&
le plus défagréa–
ble . On peut ajouter a ce portrait celui qu'Ovide fait
fort élégammenr
a
fa cot¡tume de la faim qu'il p.erfon–
~ifie.
Mltalftorphofei, liv. VIII.
HirtriJ trat criniJ , cava
iltmin~t,
pnllor in ore,
Labra incana
Jiw,
fe
abrí rubír;íne doztei;
D ura mtÍI , per r¡uam fpetlarí úfcera po./Jent;
O(fa fub Í1/CNrVÍI extabant avída lranbu;
1/entriJ !rat , pro
v~nlre,
lotHJ; pe111Üre putarer
Pelltu,
&
a
[pinte t ant1onmodo craee
tnuri.
/lu.r:erat mticuloJ _macieJ:
g aneumqru
tumrbat
Orbíi,
&
ímmoduo prudibant tubere tali.
Ces fquelette> vivans font languiffans, fatigués, abattus
au moindre mouvement; leur re(piration en gcnée; le
pouls
e
ti
quelquefois vite, prédpité, mais
tOUJOUrs foi–
l¡le
&
petll; l'•?pétit IT)anque
tota~emel)t, 1~ dégp~t
fur–
yie9t ,
les forccs [oot épui[ées,
&t.
MAR
On peut compter deux efpeces de
marafme;
l'un pro–
pre aux vierllards , ceofé
froid,
efl une (u ite affet ordi–
naire de la vidllcffo.
11
eti connu fou s le nom
deJe–
níum Philíppí,
medecin qui a le premier appellé de ce
nom l'étar de maigreur
&
de defféchement qu'on obfcr–
ve chez les pcrfonnes décrépites. L'autre en appellé
ma–
rafme cha¡ul ;
il en ordinairement accompagné d'une tie–
vre lente, t"ted ique, avcc des redoublemens fur le Coir,
fucurs
e:.:ce~lves,
cours de ventrc colliquatif, chaleur
k re dans la paume de la main,
&e
L'amaigritfement effemiel
a
cette maladie indique évi–
demment que la
norJ·n~ttrition, J.--rpo~~~,
eu efi la caufe
immédiate . Perfonne n'ignore que pour reparer les per–
tes que le corps falt journellement, il fau t prendre des
alimens, les di!lérer; que le eh
y
le qui en efll'enrait paffc
yar les vaiffeaux Iaaés, qu'il parvienne dans les vaif–
fcaux fanguins; que les panies muqueuli!s, nutritiées s'en
[éparont, s'applíquent
&
íntrofufcípiantur,
aox différcn–
tes parties du corps qui
leur [out analogues . i\infi le
moindre dérangement dons quelqu'une de ces aétions,
trouble, em pl:che la nutrirían;
&
s' il en conflant il con–
duit a
u
marafme.
Ainfi, premierement, des abfline11ce
rrop
lon~ ues ,
des indiget1ions continucllcs, en fon t des
caufes fréquentes; le vi
e
e des
[u
es digeflifs,
&
fur-tout
de la f.11ive, mérite fouvent
d'~tre
a
cufé. Rmfch
a
deux
obfen•ations remarquables a ce fuJet; l'une concernant
un foldat a qui les conduits de Stenon qui portent
la
C.1-
live
de
la paro tide 3 la bouche, avoiem été coupés;
í1
tomboit inviociblement dans le
marafme.
On ne put en
arr~ter
les progrcs
&
le guérir, qu'en fubll ituont des con–
duits falivaires aniticiels . L'autre obfcrvation regarde une
jeune dame qui ayam eíf.1yé
tomes forres de remedes
inutilement pour guérir d'une maigreur affreufe, vint le
con[ulter; il
slapper~ut
pendant qu'elle porloit , qu'elle
c.rachoit contiouellement; il
foup.~onna
la caufe de fa ma–
ladie,
&
ne lui confeilla aurre chofe que de s'abflcnir de
cracher, ce qu'elle fit avec Cueces . Le d¿faur de la bi–
te, du feu gaflrique,
&c.
p,eut au(li produire le m€me
etfet;
&
en
g~néral
dans les premieres voies toures ' lcs
ca
u
fes qui empecheront la digeflion des alimens, le paf–
(age du chyle dans les vaiffeanx deninés
a
le poner au
fang. Sous ce point de vüe on peut ran¡¡er l'obflruétion
du pylore, la lienterie, le flux
cbímmx
ou la plllion
creliaque, le flux chyleux, l'obOrua ioo des vairfeaux la–
étés , des glandes do méfentere, les bleffures du canal
thorachique,
&<.
L'appl ication
&
l'inms-fu[ception des
parries muqueufes, nutritivcs , efl dérournée dans les na–
lodies aigues, inHammatoires , ce fu e nourricier forme
alors la mariere des [enries¡ dans
le~
tievres lentes, he–
étiques fuppuratoires, toute la graiffe fe
fo11d,
le riffit
cellulairr. en changée en fon premier état de mucolité '
&
fournit la matiere des [uppurations abondantes; tout
le fnc muqueux fe diffipe par-la, ce qui t"ait que
lema–
rafme
accompagne
&
termine auffi [ouvent la phthi fi e:
la
méme chofe arrive dans le diabete, les cours de ven–
rre colliquarifs, la fueur angloife,
&c.
mais il n'y a point
d'évacuation qui devenant immodérte foit plm prompte–
ment fuivie du
marafm•
que oelle de la fe menee: co m–
me ce fom les mémes
p~rties
qui contlituent cene li–
queur prolifique,
&
qui fervent
a
la nutrition, il n'efl
pas étonnant que les perfonnes qui fe livrenr avec trop
d'ardeur aux plaifirs de l'amour,
&
qui dépenfent beau–
coup de femenee, mair,riffent d'abord, fe dellechent,
tombent dms le
marafme
&
daos cettc efpece de con –
fomption, connue [ous le nom de
tabe~ dorf~lii.
Enfin
il peur fe faire que fans aucun vice de la pan des fluí–
des , fans que le fue nourricier manque, le
marafme
foit
excité, les vailleaux feuls péchans étant pour la
plüp~rt
trdp rigides, defféchés
&
oblitérés, ou fans
force
&
fans aaion'
&
e'
en ce qui me [emble le cas du
marnf me
feníle.
Les obfervations anatomiques contirment
&
éclaircif–
feot l'aélion des caufes que nous avons e!poflles: elles
font voir que les vices du foie
&
des glandes do mé–
[entere oor la plm grande part dons la produétion de
cwe
maladie . Fontanus
(
rtfponf
&
curat. lib. l . )
trouva
dans un enfant le
foi~
prodigieufcment gros
&
ulcéré,
la rate naturelle, l'éptploon manquant tout-ir-foit ,
&c.
Gafpard Bauhin obferva dans une jeune tille le foio beau–
coup augmenté, les glandes du méfcnterc skirrheufes ,
&<.
L e cadavre d'une femme que Fabrice H ildan ou–
vrit, lui préfema des tumeurs
t1 éatom~teufes
répandues
dam le méfentere, un skirrhe confidérable fous la vei–
oe
porte dans le pancréas , le foie dur
&
p~le,
& <.cm–
tNr.
1.
obferv.
8g.
Timéc rapporte avoir trou vé le foie
skirrhenx, groffi, marqneté de taches noires , toutes les
parties qui l'environnoienr corrompues ,
&c. líb. 171. lpíft.
8,
Dans le nd¡v re
d'un~
femme, Simon 1¡chultziu ra-
com.: