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MAO

pierrcs précieufes; c'ell ce dont oous oe voyons par la

plus perite trace daos l'hifloire.

Le Cavaot Grotius prétend que ce dieu des forteref–

fes, c'ell Mars, que les Phéniciens appellent

:t.oi

,

du mor

t~zi:t.

fort, qui vient de la ml!me racin

e qu

e

M~ofim;

mais Mars étoit-il un dieu inconnu aux ancé–

tres d' Antiochus, puifque chez les Grecs

iJ .

n'y avoir

affur~ment

pas de divinicé plus généralement connue

&

honorée?

Plufieurs commentateurs appliquenr ces paroles de Da–

niel

a

I'antechri!t: Nicolas de Lyra, Bella•min

&

quel–

ques-autres diCen!, que c'ell le nom propre de l'idole,

&

du démoo qu'adorera l'antechrill : car quoiqu'il doi–

' 'e, fuivaot eux , faire profeffion de méprifer rous les

dieux, cependant en fecret il aura un démon fous la

proteélion duquel il fe mema,

&

auquel il

rendra des

honneurs divins. Théodoret croit que ce Cera le nom

que l'antechrill fe donnera :\

lui-méme ;

il s'appellera

M aif¡m,

ou

JVfabhuzim,

le dieu des forces .

Je ne pafferai point fous tilenee l'opinion du célebre

M .

Jurieu, d'autant plus qu'elle a, comme prefque ton–

tes

Irs

ro':••eries critiques , le mérite de l'original, s'ac–

cordant d'ailleurs

affe1. bien ave€ le fyflcme

re~u

&

l'hiíloire .

·

11

penfe que par ce Dieu des forces inconou

a

fes,

peres, qu' f\ntiochus devoit glorifier par des hommages

&

des préfens, on peut

&

l'on doit entendre

/a

aigln

romainn,

1'

empire romain;

conjeélure qu'il appuie

fur

un grand nombre de réRexions auffi folides, ou plutór

auffi fpécieufcs qu'elles peuvent l'étre dans un tel genre

de liuérature: il a coníacré un chapitre entier (

eap.

iij.

part.

IV.)

de íon Cava

m

ouvrage de l'hifloire des dog–

rnes

&

des cultes de

1'

Eglife,

a

établir

Con

fentiment:

ii

le fait avec cene abondance

&

ce détail de preuves

qui nurt- fonvent

a

la vérité,

&

prefque toujours au bon

goOr . Je me conrenrerai de rapporter en peu de

mor~

celles qui m'ont paru avoir le plus de force.

1°.

Le ter me hébreu qu'emploie Daniel devroit fe

rendre par il

glorifiera;

if exprime plu1Ót les hommages

civils que les

reli~ieux

.

~Q.

JI dit qu'il les glorifiera

par des préíens d'or, d'argent,

&

des pierres précieu–

fes, ce qui fnnt les tributs

&

'les dons par tefquels on

rend hommage

a

des fupérieurs,

a

un maltre tel qu'uo

émpereur, un empire ; au Iieu que ·s'il s'agiffoit

q

1

une

divinité, il auroit dit, il

le gloripaa

par des faqi6ces,

par des offrand<s.

3"·

Maoji>H

fignilie en hébreu exa–

aement la méme chofe que ,;;,.., en grec, qui fignifie

la

forc~

pa,.

oadl~nc~

,

de

m~me

1•/A•;.,

&

r~mmti,

traduits dans la langue des

tils

d'Heberw, devroient fe

reAdrc par

maofim;

&

M.

Jurieu ne dollte point que le

prophete n'ait fait attention

3

ce rapport, qui ell de plus

fenliblcs.

4°.

Les aigles romaines étoient des efpeces de

divinités, devant

lef~uelles

fe proflernoient les f<Jldats :

c'ell ainli que nous lifons dans Tacite,

annal.

~-

Ex–

clamae, irent, [et¡rttrentur romanas avu priJpria

legio–

num nttmi11a:

&

Su etone rapporte qu' Artaban adora les

enfe•gnes romaines ,

apol.

16.

Artab~mu

tranfgre.fTui Ett–

pbratem, aqutlaJ

&

fig¡qa romana C.efarumque imaginu

~dor.<vit;

&

Te11nlien apollrophant la religion des Ro–

rna:ns dit,

rrligio R omanorum tota Cnflrmfit fi¡:na ve–

ncratur,

Ji.~

na j urat, Jigna omnibu1 dis pra!pomt;

ainfi

c'efl avec bien do ia raifon .9ue Daniel les appelle

le

diezt des foreeJ

& ""

forterejjei.

f

0 .

L'hilloire s'accor–

de fort bien avec ce fentiment, puifq u'on fait qu'An–

tiochus Epiphanes avoit été donné par

Con

pere pour

órage aux Romains,

&

que dans

13

fuite pour acheter

la paix,

&

n'avoir pas fur les bras de

li

redoutables ep–

nemis, il coníentit de leur payer un tribut confidérable,

comme nous le lifons au

liv.

ll.

des Maccabées . Mace.

lib.

/l.

eh.

j .

j.r .

tO

·

·

Niett1!or ordon11a

11>1

"tribut au _roi Antioch111 Epipha–

wu,

t¡ut

dfvort

revemr aux R omatnJ, fa'lJoir

deux

mil/e

talenJ,

&

t¡tte

(C .

tribt~t

fut

f~urni

,de

/'

arge~e prt~venant

dt ¡,. v ente

d~I

prifonnurJ Jttifs qu

011

venáoit pour tfela–

'tln .

M . Juneu me un grand partí de I'hifloire

&

des

divers traités que les R ornains firent avec Amlochus

pour expliquer fort heureufement,

&

felon fon

fenti~

rnenr particulier, tour cet oracle de Daniel, daos Iequel

paroir le mot

M ao/im,

ce qui le conduittoujours mieux

a

regarder ce D ieu

Mnofim

comme défignant les a!gles

romaines, c'efl·a·dire, l'empire de Rome ·

Un bon difciple de Zwiogle, l'un de ces heureux

rnorrels qui oor le bonpeur de trouver par-tour leurs

idées favorites, leurs préjugés , leurs erreurs

m~mes

lroir en fureur de voir que M. J urieu, zélé proteflam'

n'eilt pqs faifi comme lui le vrai fens de cet oracle

&.

u'etlt pas eurendu par ce D ica inconnu

a

fes peres, 'ho–

noré par des dons d'or, ·d'argenr,

&

de pierres précieu-

· M A P

f.es

le faint facrement de I'Euch1riflie, donl il

· pr~teorl

que

I'anrechnfl, c'e!l -ii-dire d:tns fes príncipes

les papn,

Gnt foit un Dieu qu'ils honorent comme tel par des dons

confidérables en

m,

en

ar~em,

&

en

ierres précieufes;

qooique, dit-il, cet objet

de

leur culte fdt abfolument

inconml

a

leurs peres, favoir, aux premiers confelfeurs

du chrillianifme.

Le judicieux do m Cal met femble

(

Tom. XV. eomm.

;,

Daniel.)

donner, de cet orac<e alfez obfcur par lui-

¡neme' une explication heureufe,

&

propre a lever ton–

tes les difficultés, lorfque I'appliquant ii Antiochus Epi–

phanes,

ii

voudroit rraduire ainfi I'bébreu, D .m.

xj .

..¡,,

37·

11

1'1/evtra au-deJTiu de

totttes ebufa,

&c.

'f.r.

:¡8.

&

<ontre lt DieN

Maofim,

&c.

(le Dicu fort, le Die._

efes fortereffes,

le D ieu des armées)

il honorera

m

f•

p/ace Nn

di

eH !Jranger, Ínto11nll

fl

fu

po•tJ,

\

J

Amiochus Epipha11es s'éleva contre le feigneur le Dieu

rrcs-fort, le Dieu d'lfracl,

&

il fit meure

a

Ca place–

daos le temple de Jorufakm le faux dieu J upiter Olym–

pien, ioconnu

a

fes peres, aux anciens rois de Syrie,

qui avoient regné fur ce

p~ys

avanr Alexandre le Grand.

A u relle, ce qui fottilieroit l'interprétation de dom

Calmet, c'efl que nos auteurs facrés,

&

D aniel en par–

riculier, fe íervent fort 'fouvent du mot hébreu

maoz

ou

le furt,

pour défigner l'etre fuprEme, le D ieu d'lfrael,

le vrai Dieu : concluons que

peut-~tre

le favant Selde-–

nus efl celui qui a le mieux

rencontré , en décidaot

qu'oo ne fauroit faifir le véritable fens de cet oracte,

&

qu'il y auroit de la témérité

a

vouloir

l'e~pliquer.

Sentimeot qui d'ailkurs ne déroge point ii la foi qu'on

doit avo1r pour les révélations de Daniel, puifque

fi

cet

oracle regarde l'antechrifl, l'événement le mema daos

tout fon JOUr,

&

jufliliera pleinement le prophete.

MAPALIA,

C.

n. pi. (

Littlr.)

ce mor défigoe pro–

premcnt les habitations rulliques des N umides. On voit

encare, dit Salul1e, que leurs bitimens, qu'íly nomment

mapalia,

confervent la figure des carenes

des

vaiffeaux,

par leur lon_gueur

&

leur couverrure ceintrée des deux

có1és Ces Cortes de batimens numides étoient des efpe–

ces de temes portatives, couverres de chaume: c'efl ce

qui fait dire a Lucain:

Surgere congtfto non

eMita

mapaTia

wlmo.

Virgile fait une peinture admirable de la vie de ces

Numides;

Omnia Jecum

Armefltariui afer 11git, te{lumqut, larem'{Ut,

Armaque, amtcl.rumr¡ue car¡en¡, <rejlamr¡ue

phart•

tram.

Non

r~au

ac patriir

ac~r

R omn11Ul

in armir

lnjufto [ub faJa viam dum <arpit.

Quoique Caron

pr~tende

que ces Cortes de cabane¡¡

étoienr rondes ,

&

que faint jérórne les rcpré!ente fem–

b.Iables

a

des . fours

~

l'on peut joindre au témOÍ¡!nage de

Salufle, celtll de Sll111s ltahcus,

ltv.

ll.

v.

8s.

qui leur

donne décilivemeot pne figure longue :

lpfa autem grtgibuJ per

longa m1palia

lel1o1

Antt aciem

oftmt~bat

t'fUOI

_

L'efpece d'édifice no

mm~

magalia,

ne

diff~roit

des

mapali•,

qu'en ce que les

m~galia

étoienr fiables,

&

qu;ils oe pouvoienr fe tranfporrer, cnmrne les

mapali4,

qu on

pe~ll

comparer aux rentes des Tartares vagabonds.

Le mot

mapalia

ne fe trou ve pas égalemenr daos les

hiflorie~s,

les po!!tes

&

les géographes, pour défiguer

des ma,fom

champ~tres,

ainfi que des hurtes

&

des ca–

banes portariyes,

Mappiltt¡,

avec deux

pp,

veut dire

des

ruina,

dei

mafuru. (D. J . )

M A P P A C

1R CE N S 1

S,

(

Littlr.)

c'~toit

che1. les

Romains, un rouleau qui fervoit de fignal pour annon–

cer le commencement des jeux du cirque. On trouve·

fouvent gravés daos les diptiques, le 110m, les qualités

du confui, fa figure,

Con

fceptre d'ivoire, des animaux,

de~ gladi~teu~s,

le

~ouleau.

mappa . eJrunfiJ.•

&

tour ce

qUJ devo1r fa1re p!Irlle des Jeux qu'•l dounolt au publíc,

en prenant pofleffion du coníulat.

(D.

J .)

MAPPAIRE,

(Hift. anc . )

nom d'otljcier chez les

anciens

Ro~air.s

¡

:c'étoir celui qui dans les jeux pnblics,

¡:omme celUI du ctr¡¡ue

&

des gladiareurs, donnoit le

ri–

gn~.l

pour c_ommeQeer, en jetJ>nt une mappe,

m•pp11,

qu-tl rece;o•t 31Jparavanr

~e

l'emperenr, du conful, o u

pe . quelqu autre magiflrat, apparemment le plus diflingul!

qot fOt préfem, ou de celui qui donnoit les jeus.

Voy.

AcACIA-

M

.Al'-