MAR
premier de ces deux rois
dl
obli~é
de payer au fecond ,
la reme de 3000
marahotiHJ.
Or quetle apparence que
le roí d' Angleterre ellt obligé le roí de Caflille
a
payer
une penfion au roí de Navarre en monnoie étrangere?
La reine Blanche de Caflille,
a
la fin du trei1.ieme fie–
cle, fut dotéc de 24000
mar•botinJ.
Plufieurs titres des
rois d' Arragou daos le
m~
me liecle, font mentían des
marabotint
qui doivcnt leur revenir. S'il efl fouvent par–
lé de
m6rabo(i>H
daos plufieurs titres de la ville de Mont–
pellier, e'e(! paree que les rois d' Arragon ont long-rems
joui de cene ville . D e-13 vient encare que les
mara–
/,otinJ
eoreot cours en France dam les provinces voifines
des Pyrénées. L e Portugal cut auffi fes
marabotint.
Il n'efl pa1 poffible de conno1tre quelle fut conflam–
ment la valeur des
marabothtJ,
foit en
Efp~gne,
foit en
Portugal, foit en France, paree qu'elle éprouva bien des
variations. N ous favoos feul ement qu'en 1213, 316o
marabotim
de Portugal pefoient
j'Ó
mares d'or; ain fi
chaque marc contenoJt
6o
marAbotinJ,
qui par confé–
quent pefoient chacuo
76
grains,
Les confuls de Montpellier promirent
a
Innocent 11
l.
deux
1narcs
d'or, comptant
1
oo
marabotin1,
Oll
comme
i-ls s'expriment,
mafamutim,
pour le marc. Ce ne (e-
roit dans ce calcul que 46 grains
...!....
de grain ponr cha -
1f
que
marabotin.
Fran¡¡:ois-Nicolas d' Arragon, qui fut fait
cardinal en T3f6 , nous apprend qu'ull
marab9tin
d'or
valoit un florín, lequel en ce tems-13 étoit d'or fin ,
&
pefoit
66.
1
grains.
11
'efl dit daos ' l'hifloire de Bretagne
du
m~me
11ecle, que le
marabotin
étoit un befan d'or,
Nnum
an.riby2:.an:ium, quod
mara9otin
'ntt'!crepaeur.
.
Nous penfons que le
marabotin
&
!'aneJen maravéd1s
d'or, écojent deux monnoies différentcs, car en 1213,
le
marabotin
pe[oit, comme nous l'avons dit,
76
gratos,
&
le marayédis d'or, qui avoit encore cours ¡:n 1220,
pefoit 84 grains .
- -
Le lecleur trouvera de plus grands détails, s'il en efl
curietu , 'daos
l'ouvrage
de M . le Blancfur
¡,¡
munnoieJ,
pa~.
179
&
fu iv .
.(D.').)
'MARABOUS
ou
MARBOUTS,
f.
m.
(Hi[l.
moJ.)
c'ell le uom que les Mahométans, foit negres, loit mau–
res d' IHriqtte, donneut
ií
des prerres pour qui ils ont le
plus grand ,,refpeét,
&
qui
jo~illent
· des plus grands pri–
vileges. D :lns leur habillemem ils diffcrent trcs-pcu des
autres hommcs; mais ils fÓnt aifés a dillinguer du vul–
gaire par leur gravité atfeétée,
&
par un air hypocrir"
&
réfervé qui en impofe aux limpies'
&
fous lequel i,ls
cachent l'avarice, l'orgucil
&
l'ambition les plus deme–
furés. Ces
marabotJJ
onr des yille•
&
des provinccs en–
tieres, dont 'les revenns leur appartiennent; ils n'y ad–
mettent que, les ne¡:res dell,inés
ji
la
c~ltu•.e
de leurs ,ter–
res
&
aux travaux domelliques. lis ne
f~
marientjamais
hors de leur tribu; leurs en fans males font deflinés des
la 'miffance aux fonéliions du facerdoce; on letlr enfei–
gne
les cérémónies
l~gales -
contenues dans un' Jivre pour
fequel apri:s
l'~lcoran,
ils marquent le plus grand refpeéli;
d'aillcl)rS ,lcurs ufages font pour les hlcs un m yflere im–
pénétrable . Cependant on croit qu'ils fe permertent la
polygamie, ainfi que tous les Mahométans. Au relle ils
fonr, cjit•on, •?bfcrvateiJrs euéts de ' !'alearan; ils s'ab–
fiiennent avec foin du vio
&
de
~oute
,liqueur forte;
&
par ,la bonne .foi qu'ils mettent daos le commerce qu'ils
fout les uns avec ' les autres' ils 'cherchent a expier les
friponneries
&
les importures qu'ils exercenr fur le peu–
ple; ils fo nt tres-charitables pour leurs confreres, qu'ils
ponilfeot eux-mémes fuivanr leurs -!oís eccléfialliques;
fans permeúre
·a~t
JUges civils d'exercer
~ucuri
pouvoir
fnr .eux. L orfqu un
mqrqhou
palie, le peuple fe met
a
genoux autour de lnj pour ree&yoir fa bénédiétioo. Les
newes dtt 'Sénégal font dans la perfuafion <¡ue celui qui
~ mful_r~
Uf!
·~e
ces
pretre~,
ne peut fur vivre que trois
JOUr~
a un cnme
li
abornmable. lis ont des écoles daos
lefquelles on explique l'alcoran ; le rituel de l'ordre fes
regles. On · fait voir aux jennes
marabouJ
commeru' les
inté;ér~.
Ju
corps des pretres fon_t Jiés
o
la politique ,
qu?1qu 1ls
f~tfcnt
un corps
fépar~ dan~
l'état; mais ce
qu on leur
t~cu lque
a vec le plus de foin , c'efl un atta–
ehement fans bornes pour le bien de )a coofrateroit(! ·uue
difcré,tion
a
tOute épreuve,
' &
une gravité impof;nre .
L es
marabous
avec route leur fal]'lille, voyagent de pro–
vlnce, en prnvince en enfeignan t les
peuple~;
le refpeét
que
1
on a pour eux ell fi grand, que pendant les guer–
res les plus fang lantes, ils n'ont ríen
a
craindre des dcux
parties . .Quelques:uns vivent des aumónes
&
des libé–
ralités du · peuple; d'autres tont le cornmerce de la pou–
dre .d'or
&
des efclaves; mais le commerce le plus lu –
crauf pour enx, efl celui de vendre des
gris-griJ,
qui
font' des bandes de papiers remplies de caraéteres myllé-
MAR
rieux, que le pcuple reg.trde com:ne
des
préfervatifs con–
tre tous les maux; ils ont le fecret
d'~chang<r
ces pa–
pkrs contre l'or des negres ; quelq\(es-uns d'entr'eux
amalfent des richeCTes immenfes, qu'ils enfouillent en ter–
re. D es voyageurs affurent que les
maraboflJ,
craignau t
que les Européens ne fallen! rore
a
leur commerce, loor
le principal ob flacle qui
a
empeché jufqu'ici ces derniers
de pénérrer daos l'intérieur de I'Afrique
&
de la Ni;
gritie . Ces prérres les ont effrayés par des périls qui ne
font peur·erce qu'irnauinaires on exagérés. 11 y a auffi
des
»>.<rabouJ
daos
le~
,royanmes de Maroc, d'
A
lgcr ,
de Tunis
&c.
On a ponr eux le plus grand refpeét,
au
poinr de fe ¡:rouver tres honoré de leur commerce avec
les femmes.
M
I}RABOUT, f.
m.
e
.Marin<.)
c'eflle nom qu'on
donne
¡,
une voile dont on fe [ert íur une galere dans
le gros tems .
MARACAYBO ,
(Giogr.)
ville riche de I'Améri•
que méridionale, capitale de la proviuce do Vene"tnela .
Cette ville que les Fran¡¡:ois d' A mérique nomment
.Ma–
racaye,
peur avoir fix
t)lill~
habitans, qui y font un grand
commerce de e uir, de cacao, qui ell le me1lleur d' A–
mérique,
&
d'excellent rabac, que les Efpagnols elli–
ment
finguli~rement.
L es Fl ibufliers fran¡¡:ois l'ont pillée
deux fois, l'avoir en
t666
&
r6¡8. Elle cll fimée prefqu'a
l'entrée
&
fur
k
bord occidental du
liJe,
dont elle a
pris le nom, ou
a
qui elle !'a donné.
M.
Damville ,
dans Ca carie de la province de Vene1.uela, place
.Mara–
·'")'bo
par les ro degrés de
latiwde
méridionale.
M ll. RACñ.YDO,
lac de,
e
Glo~r.)
ce lac qui commu–
nique
~vec
le golfe de Venezuela, efl prefque de fi gure
ovale'
&
a env,iron trente licues de longueur.
11
r
a un
fort quien défend le paífoge,
&
dans lequell'Efpagóe en–
.tretienr deux' cens hommes de garnifon .
,Ml}RAGNAN, LA ,CAPtTAtNERlE
DE (
Glogr.)
les Porrugais écrivent
Maranhan,
&
prononcent
Mara–
gnan,
province de l'l).mérique méric;lionale au Bré1il,
&
!'une de ,treize portions ou gouvernemens de ce pays-la ,
daos [a partie Ceptentrionale. Elle el! bo•née au conchant
par la capitainerie de Para,
.a
l'orient par celle de S ia–
ra,
~u
fep renJrion par la mer, au m idi par la nation des
Tapuyes : Elle r!!nferme une )le i,mporrame qui mérire
un article
a
part.
MA RAGNAN,
/'í/e de
e
Glogr.)
)le de
1'
Amérique
méridionale au Bréfil, daos la capitaiQenc
a
!aquel le elle
donnc fon no
m.
Elle ell formée par rrois rivieres con–
lidé¡ablts, qu'on nomme le
Maraco,
le
'T'opuwm,
&
le
.Mon1.
Céttc ]le efl peuplée, fertile, a 4S' licues de
circuir ,
&
e(l
~loignée
de la Jigne vers le rud, de 2.
30.
loag .
323.
·
Les
Fran~ois
s'y établir¡:nt en t6t
l,
&
y jetrerenr les
fondcmens de la ville de
Maragnan,
que les Portugais
ont élevés quand ils s'en Conr rend us ma1tres . Cette vi
!le
efl perite , mais elle efl fortifiée par un cháteau fur un
rocher. Elle a un bon port, avec un é '·éché fuffragant
,de l'archeveque de San-Salvador de la Ba ya.
,
1'1
y
a enc;ore daos cette 1/e pluf¡eu;s villages, que
les gens du pays appellenr
'T'ave.
Ces v¡llages confirtent
chacun en quacre cabanes join es eo quarré
a
la maniere
des cloitres :
~·~
cabanes font compofées de troncs d'ar–
,bres
&
de branchcs liées enfemble '
&
cou ver.tes depuis
le bas
jufqu'~u
hau_t de feuilles de palmiers .
lJ!lnragnan
étant
(j
pr~s
,de la ligne, .les nuits y font
les
iJl~mes
daos tout le cours de l'aunée; on n'y ¡;prou–
ve ni froid ni féchereffe,
&
la terre
y
rapporte le mai's
avec
a~ondanc~.
Les racines de manioc y croillent anffi
fort groffes
.&
en peu de tems . On
y
!1
des melons
&
aur res fruits toute l'année.
Les narurels de cette cqnrrée vont tour nuds. J!s fe
peignent le corps de dift'érentes couleurs,
&
affeétent le
noir pour les cuiffes : ¡_.es femmes fe percent les oreii–
Jes,
&
y pendent d¡: -perites _boules de bois. ¡_.es ham–
mes fe percen.t les narines, ou la levre d'en bas,
&
y
fufpendent une pierre verte. L'arc
&
les fleches [ont
leurs Ceules armes.
· ·
. MAlj.AlS,'_f.
m:
(G~qgraph.)
liep plus bas que le;
heux yo¡fins, ou les eaux s a([emblent
6{.
croupJ ffent par–
ce qu'eii¡!S n'ont point de forrie; on appelle auf!i
,;araÍJ
certains lieux
j-.ur,nides
&
bas , ou l'cau vient quand on
creufe un pié ou deux daus la terre . ·-
Les Grccs onr deux .mors ponr ',exprimer un
maraiJ
1
fa voir
elo1,
qui répond
a(fez
ii
!'idée que nous avons
du ICDot
';"arlliJ,
c'ell-a-dire une terre ba([e noyée d'eau;
&
ltmJ?e,
que les Latins rencjent égalemenr par
p~luJ
&
par
flag>mm,
un
marair
ou un
ltang,
c'ert-a-dire nn
rerrein couvert d'eau. Mais les Latins onr fort érendu
le feos du mor
palru,
car ils l'emploieot
ii
fign ifier u
u
lac;
ainfi ils ont dit le
Palru
.Miotide,
pour dtfig ner
un