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MAR

un grand

lae,

qui mérite bien le nom de

nur,

&

qui

eil a l'embouchure du Don .

Les

marais

fe formem de plufieurs manieres diffé–

rentes .

ll

y a des terres voifines de riviores, le débordement

srrivé, l'eau fe répand fur ces terres, y fait un long fé–

jour,

&

les affai!Te. Pour lors ces terres deviennent des

marais

&

reftent te!les'

a

moins que l'ardeur dn foteil

ne les delfeche, ou que l'art ne fa iTe écouler ces eaux.

On eil parvenu

a

cet ar¡ pour ne pas perdre le terrein ,

en pratiquanr des canaux par ou r eau s'écoule,

&

en cnu–

pant des folfts, dont la terre fert :\

relever les prairies

&

a ramatTcr les eau¡¡ auxquelles on ménage un cours ,

foit par des moulins, foit par quelqu'autre artífice fem–

blable. On

emp~che

de cene maniere que de grands ¡er–

reins ne reilent inondcs. Les Hollandois out detTéché

quantité de

marait

par cette invention

1

&

c'cll

~e

qu'ils

uomment des

polders.

11

arrive encare que dans un terrein inculte

&

dépeu "

pié, les plantes fauyage5 nailfent confufément,

~

for–

ment avec le tems, un bois, une forét; les eaux

s'~f­

femb:ent-"'dans un fond,

&

les arbres qui les couvrent

en

emp~chent l'~vapor~tion .

Voila

Qll

mdrais

f~it

ponr

tonjours.

11

y a de tels

marais

a

Surinam, qui ont com–

rnencé avec le monde

1

&

qui ont ejes cen¡aines de lieucs

d'étendue .

Les

marai!

qui ne confiilent qu'en

un~

terre

tr~s -hu­

mide, fe corrigent par des

íai~tlées,

deyieunent ca,

pables de culture, cornme le prourent un p,rand

nom –

bre de licux des Pays-bas

&

des

Provinc~s-unies.

L'art meme viene a·bout de detTécl¡er tes

terres que

l'eau couvre

entierem~nt .

11

n'a tenu qu'au gouvernc–

ment de Hollande de confentir que t'efpacc qu'occupe

aujourd'hui lamer de Eiarlerp , qui n'efl proprement qu\>n

marais

inondé, oe fe changeat en l)n terrein couverr de

maifons

de prairies. Cela feroit cxécuté depuis long –

tems , fi

les avamages qu'on en tireroit avoient paru faus

rifque

&

íupérieurs

a

ceu; <¡ue

~ettc

mer procure au

pays.

11

y

a des

marais

qu'il ne feroit ni aifé ni otile de

detTécher; ce foot ceur qui font arrofés d·un nombrq

plus

Oll

moins grand de fontaines, dont les eaux fe réU–

nilfant duns une itTue commu ne, fe frayent une routc,

&

forment une riviere qui

[e

groffilfant de divers ruif–

feaux , fait [ouvent le bor¡heor de ¡ont le pays

qu'cll~

arrofe.

On appelle

a

Paris improprement

marais,

des lieux

marécageut , bonifiés

/le

rehautTés par

les boues de la

ville qu'on y a apportées,

&

o" :\ force <le fumier, on

fait d'excellcns jardinages.

On appclle fur les c6¡es de France

marqit falant,

des

lieux entourés de digues, ou daqs le tems de la cnarée, on

fait entrer l'eau de lamer qui s'y change en fel.

(D.

'J.)

MAR;\IS, (

'Jardinage . )

efl une efpece de légumier

fitué dans un lieu bas, tel qu'on en voit aux enviran>

de París, de Londre5 , de R,ome, de Venife ,·

&

de~

grandes villes.

MA RAI S SALAI!S,

voyez; l'artiele

SALINE ,

M ARAK!AH,

(Giogr.}

pays rnaritime d'Afrique

entre la ville d'Aiéxandrie

&

la Lybie . Ce NYS, au ju–

gement de d'Herbelot, pourroit étre pris pour la Pen–

tapole , ou s'il eil compris daQS

1'

Egypte

1

pour la Ma–

r-éotide des ancicns.

(D.

'J,J

M

A~

A M

B

A, (

f!i(f.

mod.

fttPerffitiqn.)

famcufc

idole ou fétiche adorée par le' haoitans du royaume de

Loango en Afrique,

&

auquel ils íont tous ,onfacrés

di:s

t'a~e

de dou-¡.e ans . Loríque le tems de faire cctte cé–

rémonte eil venu, les canqidats s'adre{fent aux devins

ou pretrcs appellés

gangat

1

qui les

enferm~nt

quelques

tems daos un Iieq obfcur, ou ils les font jeüner ues–

rigoureufement; au fonir de·la il leur cll défendu de par–

ler

i

períonne pendant que!que jour, íous que!que pré–

texte que ce foit; a ce défant' ils [erolent indigne; d'e –

tre préfentés au dieu

Mara>~~ba.

Apres ce poviciat le

pr~tre

leur fait fur les épaules deux incifions en forme

de croitTatit,

&

le fang qui conle de ta bleflure eil of–

fert au dieu . On leur enjoint enfuite de s'abllcnir de cer–

t1ines viandes, de faire quelq ue pénitcnces,

&

de por–

t~r

au col quelque relique de

Marar>¡ba.

On porte tou–

jours cene idole devam te mani-hamma , 0 u gouverneur

de province. par-tout ou il va'

&

il offre a ce dieu les

prémiccs de ce qu'on fert Cor fa table . On le confnlte

pour connoitre !'avenir, les bdns oa les mauvais fa cces

que l'on aura,

&

entin poor découvrir ceux qui font

autcurs des enchantemens ou

¡nal~rices,

auxquels ces peu–

plcs om beaucoup de foi.

Alo~s

l'accnfé embraffe !'ido–

le,

&

lui dit:

JC

viens faíre

l'éprcrtve

devant toi'

aMa–

ramba!

les negres [ont per[uadés que

fi

un homme ell cou·

MAR

53

P.able '· il tómbera mon fur le champ; cet1X

3

qui il n'ar–

nve neiJ ío>u tenus pour innocens.

MARAN:ATI-,11\,

(Critirru faerle.)

termes fyrb–

ques

qm.

fi.gmtien~.

lt! feigneur viene

ou

le fúgneur cft

venu;

atnlt que l tnterpre¡em S. Jér6me

.épitr.

137

&

S.

Ambroife,

in.

l .

Cor.

'

'

C'~toit

une

tnen~ce

ou '!ne maniere d'anath1:me parmi

)es Jmfs . S. Paul dtt auatherhe,

maran-atha

a

tous ceux

qui n'aiment poir¡t Jefus·Chriil,

l .

Cor. 'xv¡.

22.

La

plüpart des commentateurs!comrne S..Jér6tne, S. Chry–

fo(!ome, Théodoret, Grouus, Drumms,

&

c.

eníeignent

que

marqtt-atha

e(j

le plus grand de tous les anathi:mes

chez les Juifs ,

&

qn'il

e(j

é.quivalent

a

fcham--atha

on

feh•m·atha,

le

nom vimt :

c'eil·:i-dire

le fe igneur vimt :

comme

fJ

l'on diCoit:

Soyez divo

tu!

art;r dtrniert mal–

heurs

& ,¡

toute lq rigr<eur der jugemens de Dieu

·

que

le

feign~ur

vienne bie11tQt pf;!!r tirer

vengumce

d~

v ot

crimes .

M ais S¿h:len,

de

jjmedr. lib.

l.

cap. viij,

&

Lig–

foot daos fa

dijfa¡ation

fur ce mot, foutienneut qu'on

ne trouve pas

maran-atha

daos ce fcns chez les rabbins.

On

p~ut

ce?endant fort bien emendre ce terme d•ns

S. Pau) daos

un

fens abfol u, que celui qui n'aime point

notre feigt¡et¡r Jefljs-Chrifl, foit anatheme, c'efl-3-dirc

/e

Srignet¡r

rz

paru, le Meffie

eflpent~;

malheur

a

quicon·

ql)e ne le

re~oi~

point: car le but de l'ap6tre e(j de con–

d3t)loer l'inerédulité des J uifs . On peut voir íur cette

rnatiere

l~s

dilfertations d'):;:lie \'eihemajerus

de Paulino

anathematifm• ad {. Cor. ;<vj.

H.

&

de Jean Reunerus,

dans le recueil des

di./Tert.

intimlé,

T hefaurus theologico·

philo(ophimt, part.

/l.

p.

n 8 . r82

&

jeq.

Calmar,

Di–

flionn. de lq ]Jibfe , tome ll.pag.\ Óif

&

616.

Bingham doute qqe

ce~te

efpece d'excommunication,

qui réponqnit au

feham-atha

de Juifs , ait jamais éte en

ufage daos I'Eglife

chré~ienne

quant a

[es

effets, qui é–

roient de condamner le coupable,

&

de

le

f~parer

de la

focieté des fidéles fans aucun efpoir de retour . 11 ajan•

te que daos ks anciennes formules d'excommunication

ufitées dan$ la primitive églife, on ue trouve poim le

mot

r>¡aran-atha,

ni aqcun autre qui en approche pour

la forme; car en fin, dit-il, que! que criminels que futTent

ceux que

1'

Eglile excommunioit ,

&

que!que grievcs que

fulfem les peines qu'clle leur intligeoit, fes fentences n'é–

toient point irrév

0

cahles fi

les eofa ns féparés revenoien

r

a réfipiCcence,

&

meme elle prioit D ieu de Ieur tou•

cher le c<Enr. Et fur cela il fe propofe la queilion fa–

voir fi l'Eglife pronon¡yoit quelquefois l'excbmmunica–

tion avec exécration ou dévouetnem

a

la mort tempo–

¡elle . Grotius croit ql!'elle en a ufé quelquefois de la

forte centre

l~s

perféc;:urenrs,

&

en paniculier contre Ju–

lien l'apoflat, que :Oidyrr¡e d'

1\lex~ndrie ,

/l¡

plufieurs au–

tres, foit évéques, foit fidéles, prierem

&

Jeunerent

pour clemander au ciel la perte de ce prince, qui rnena–

<;:oit le chri(!ianifme d'une n¡ine totale; mais cer

cxempi~

particulier

&

quelques aQtres femblables , ne

~oncluem

rien pour toute l'Eglife;

&

S.

C hry foilome dans fon

hqml/ie

76,

fouti~nt

Qne doél:rine tome eontraire,

~

fup–

pofe que les cas

0\l

l'on voudroit févir ¡je la Corte con–

rre les

~ érétiq•Jes

ou tes perrécuteurs , non·fenlemem lont

tres rares, mais encore impoffibles, ,paree q"tte D ieu n'a–

bandonnera jamais totatemcnt íon Eglife a leur fédu•

él:

ion ou a leurs fureur; . Bingham

qrig. ecclef, tqm.

VIl.

/ib.

XVI,

cap. xj.

16.

&

17.

MARANDER, v. n,

(Marine.)

terme peu ufité

meme par mi tes matelots' pour dire

gQtlvtrmr.

MARA!iDER ,

termt de plebe,

c'el1 menre les filets

~

la mer, fe

tenir deílus

&

les retever. Ainfi les pe –

cheurs

dií~n¡

qu'ils vont

mararrdrr

leurs !ilets quand ils

vom faire la pi'che,

MAR A N E S ,

f.

m. (

H i(f.

mod.)

nom que l'on

donna aux :'\1ores en E[pagne. Quclques•uns croient que

ce mo¡

vi~m

du fyriaque

maron·atha,

qui fignifie

ana–

rheme, exlcration.

Mariana, Sqliger

&

Dt¡cange

en

rapportent !'origine a l'ufurpation que Marva

tit

de la

dignité de calife fur les Abaffides, ce qui

le

rendit odie

a•

lui

&

Ces

partifans a tous ceux \le 1• race de Maham–

med, qui étoient auparavant en polfeflion de cette

c~arge.

Les Efpagnols fe

f~rvcnr

encare anjourd'hui de ce

nom pour defigner ceux qui

f<> nt deícendus de ces an–

ciens maures,

&

qt¡'ils foup<;onnent rctenir dans le cre ur

la rdigion de leurs ancCtrcs : c'ell

c11

ce pnys- la un ter–

me odieux

&

une injure auffi atroce que l'honneur

:l'~tre def,cndu des

(!rtcient chr/tiens

efl gloricux.

Ml\RANON, (

Géogr. )

prononce~

Maragnorr;

e'e(!

l'ancien nom de la riviere des Amnones , le plus grand

tl euve du n¡onde ,

&

qni traverfe tout

1~

continent

d~

1'Amérlque méridionale d'occident eb one11t .

Le nom de

MaranOII

a toujours été confervé

a

ce fteu–

ve, del?uis plus de deux fiecles che7. lei Efpagnols, daos

·

tout