MOU
i1
faot cooper l'intefiin, 6ter les
etcr~mens,
&
le bien
déployer: alors on remarquera vers la
b~le
de la glande
a
laquclle l'intefiin
.a
attaché ' plufieurs gros troulfeaut
de fibre< qui VOnt
tOU!·8UIOUr de l'inreftin toujours
C!l
diminuant de grorfeur
a
me(ure
qu'ils s'éloi~nenr
de leur
origine.
M .
Poupart,
mem . de l'
acad.daScimca, an11
1
1700-
p.
64.
Cet
artich a
ltl
tirl ,/'u" ouvraJe '>la>m{crit
de
M
F
orm<y ,
fecrltaire de
1'
ttcadlmie royale du Scin:cu
&
B dles- Lettru
de
B er/i,.
ll
y
a
un animal de figure informe, dit
M .
de Fon–
tenelle ,
&
il dit l'rai, habitan! de la mer, des riyieres
&
des etmgs ' qui ne
re~oit
fa nourriturc
&
ne refpire que
par !'anos, qui n'ani veines
niarr~res,&
dans Jeque! il ne fe
fair poin¡ decirculation ; il n'eft pas (eulemenr hermaphrodi–
tc, meneil le trap commuue; mais
iJ
differe des autres
hermaphrodites coon us, en ce qu'il
(e
mu ltiplje indépen–
damment d'un autre animal de
Con
efpece ,
&
ea
tui feul
te pere
&
la mere de ce qui :vicnt de
tui.Cer an1mal éronnant, pol)f di re le
rr.otde l'enigme,
c'eft la
moule
ou le
>rzot<lc;
car comme il eft des deux fexes,
nous l'avons fait dans notre languc , •r.afcu lin
&
féminin.
Sa íingulariré a • ttiré l'attention de MM . Van fJeyde,
P oupart, M ery, R éaumur, qui
ií
I'envi les uns des
au~res,
ont
~:iché
de Ie· connoltre.
]e
me flatte done qu'il n'y
aura per(ol)Qe qoj oc foit bien aiíc de trouver ici un ex–
trait des decouvertes faites (ur cet étrange poiífon, par
d'auffi bons Phyíiciens que font ceux queje viens de nom·
mer .
Le
naturolif1e, l'anatomiOe
&
le phyíiologicien y
doivem prendrc
intér~t.
C ette efpéce de poiífon, renfermé enrre deux
coquil~
tes, qui font ordinairement convexes & concaves , eille
"'Jt,/ru
oú le
mufc ulus
des
lélhyolo~irles.
Diviji9n des¡
mor¡lu.
11
y
a des
n;J011in
de mer, d!.!–
tangs
&
de
ri:v~ere< .
Les unes
&
les au¡res s'ouvrent ,
(e
ferment, fortent
de lecrs coquilles ; ils rentrent, s'cnterrent dans le fable
ou qa¡¡s la glaife des rivieres, marchent, ont un mou–
vemenr progreffif, s'attachent ou elles veulent, reípirent,
& quelques-unes volrigent {ur la (uperfiaie de l'eau. Too–
tes lo or
andro~ynes ,
ont une conformation finguliere,
des ¡rplad:e.,
&
des ennemis; dévcloppons
l~s
vérirés
curieufes.
S uivant
rout~
apparence,
ies
coq nillages fpnt les pre–
m!ers poilfons que
les
hommes onr connu ,
&
qu'ils
(e
íi>nt
a vif~s
de
man~er ;
car il s'efl paOé beaucoup de
tems avam qu'on ait
inventé
la ligne,
l'hame~on,
les
ret~,
les naífes, &
!OUS
les inftrumens oécelfarres
a
la
peche des anrres poiífons. Mai<pour ce qui eft des
coquil~
les, il n'a fallo des le com¡nencemeqt du mqnde, gue
fe bai!fer pour les pre¡1dre.
De l'oHvcrtt¡re de la co¡uille
de~
moula .
Van-H eyde
a
inurilement cherché de quelle maniere s'ouvrenr les
, ,,,¡,,,
comme il parolt dans
Con
traite de Ilanaromie
d~
la
rr;r.ulc;
mais
M.
P.oupart nous
l'~
expliqué.
T omes
le>
efpeces de
moulcs,
(,¡
méme
too~
les co–
quill~ges
a deux cpquilles, ont un ligament coriace qui
tienr liées les deo¡ coquilles en(emblc
a
la parrie poOé–
rj~ure
gu'qn appelle
ta/ow,
4
qui
les fai¡
~H(Ii
ouvrir
par
Con
reffort; en voici le méchanifme .
L orfquc les
moulcs
oq aurres coquillages ferment leurs
cqqui.les , par la contraélioq de leurl mufcles, le liga–
meur qui e!l entre les b.ords de ce que l'on apP.elle
ta–
{qw ,
eft compr'mé
&
re(le en cct etat pendant .que les
m ufcles Cont rac¡¡arcis ; mais quoiquc ce Fgamem foit
aífe1. dur, il a pounanr quelque cooíc de
fpnngi~u~,
de
fqne qu'il arrivc qu'c:n fe gonflom , il pouffe les deux
coquilles
&
les foit un peu ouvrir,
qu~nd
les mufcles
fe rclachenr.
Le li¡¡ameot
~
reífort des
mou.lcs
de mer, eO
différ~nt
de celur des
moulo
de rivier <. Cetui de l'hnirre en dif–
fere auffi, & fi l'nn
e~aminoit
les ligamens qui foot ou–
.vrir toutes les différcntes eípeces de coquilles, il e(l
v.rail~
femblable qq'on trouveroit
a
cet
~gard
daos la plílpart,
q~elque
chofe de pmiculier.
i11aniere Jo)le les
»'Otd<I
fr,
fermmJ
J.-.' 11trn1t
dan~
(,,.,
c~~uill~ ,
&
s'
eaterrmt
dans le f ttf,/e.
1
oqtes les
»¡o11f,cs
f~
fermenr par la cpmraétion des deux gros mu(cles
ti–
breux, qui [onr intérieurement auachés
:i
chaqne bout des
coquilles,
&
ces coquilles {e
f~rmenr
(¡
exaélement,
qu'~
pein~ l'e~u
en peu¡ fortir ; on va dirc la maniere dont
cela s'exécute .
,Toutes tes efpeces de
m•ula
ont leurs coquilles. b,or–
dees tour autour , d' une membrane qu'o¡1 pourroir appel–
ler
lpiderme,
paree que c'eft une continuité de
1~
cou–
che
~~térieure
des coquil\es: ces mcmbranes s'appliqueor
li
e~aétemenrl'une
contre l'autre quand elles font mouil–
técs.
qu~
1.\l:
~oiodre
goutte d'eau
u~
fauroit lortir de
1~
moulc ,
ro
me X.
MOU
Outre cctJe membrane , il
y
a
tout &11-tour du bord
intérieur de chaque coquille un ligament .
Ces
ligamens
qui porteru l'un coorre l'autrc quand les coquilles lé: fer–
menr, .empEchenr encare que I'eau ne Corte,
&
me
me
que les coquilles nc fe caffeot fur les bords peodam
la
grande
~ontra~ ion
des rnufcles.
-
l1
y
a des coquilles de quelques eípeces de
moulcs
qui
fon~
JOintes
p~r l'articul~tion,
que nous nommons
gin•
glyme .
Les
moulcs
peuvent
rentrer dans
~urs
coquilles par
le moyen d'une membraQe mu(culeufe, donr
la grolfe
glande qui (un d.e
la coquille en forme de langue , ell
tome enveloppée.
Qu~nd
cene rnembrane fe conrraéte.
la glande qui de (a oature
dl
molle
&
flafque, devicnt
une perite moífe dure
&
ridée apres qu'on l'a mauiée ,
comme il arrive aux lin¡aqons apres qu'on les a tooehés.
Lorfque les
moulcs
fentcnt
1~
froid, elles •'enren<nt
dans le Cable. Pour s'y enrerrer, elle& forre
m
en partic
de leors ¡:oquilles en forme de laoguc, qu'elles rraloeru:
lentement a droite
&
a
gauclle, afin de remuer le Cable
donr elles fe rrouvenr rourcs cottvcrres en mojo¡ d'unc
demi-heure de tems .
M ouv em<nt pro¡,ro.flif
do
mor¡/es.
L1
llru>Íture
des
m oti–
IN
eft telle, qu'il fernble qu'elles ne dovroier¡t avoir de
mouvement, que cetui qu'elles
re~oivent
de l'agitarioo
des eaox; cependant elles ma1chent routes, quelques-unes
s'at!! ahent aox roehors,
&
quelq ues-ur¡es
vohig~nt
fur la
fuperñcie de l'eau; voyons comment elles marchent .
Étam couchdes fur le
pl~t
de leurs cnquilles , elles en
font !ortir une partie en forme de langue,
<\
qu'on peut
nommer
jamba
nu
bras
par fnn ofage; elles s'en fer vent
pour ereu(er le Cable ou la gla1fe des rivicres. En creu–
(am de la forre, r iles baiífenr ir¡(enfiblement d'un córé,
&
fe trQn vent ·fnr le trancha
m
de leurs
coquille~,
le dos
ou talon en-ham: elles avancent
cnfuit~ p~u-3
pcu leur
tCte, p:ndant une ou dcu x minur<s,
&
d les
l"appuicnt
pour attirer
l~uri
coquillcs
a
elles,
réir~raot
ce mou ve–
ment tant qu'ell<i veulopt marcl¡er; de cene maniere, el–
le< font des traces irrégu lieres , qui ont quelquefois juf–
qu'3 troi< ou quatre aunes de long , daos
leC~oelles
el ·
lei fpm
a
m
irie
q~hees ,
Ou voit pendan! l'été pluíieurs· de ces traces clans les
rivierfi, ou il y a beancoup de
moula;
c'eft ain ri que
ces petirs poiífons cherchent Icor vie,
&
qu'ils
fe pro–
menen!
¡,:a
&
13,
en labonrant la tcrre avec le tranchant
de leqr< coquil les , marchant toUJOllrS le talop en devant.
Cc:s routes creuíes fervent d'oppui au x
moulcs
pour les
foutenir fur le coupant de:
leurs coquilles ,
&
en fouif–
fant la terre
~a
&
la, elles at:rapent
~pparemment
quel–
ques
fray~~
de poiífon ou au1res petits alirnens dont elles
vivenr.
.
M . de
Rdanmu~
a trouvé une méchanique femblable
clans les
moules
de mer; (uivant tui, ce qu'on peor ap–
pcller (f urs
jam,bes
ou leurs
brQJ,
&
qui dans Con ttat
namrel eft long de deux lignes, peur (ortir de deux pou–
ces h'>rs de la coquille; l'auimal ayam faiíi quelque en–
droit ñ
xe
avec
(es
bras,
les raccourcit enCuite, en s'a–
yan~an¡
&
fe tra\nant. M . Mery n'ell pas d'accord avec
MJI4. Pouparr
&
Réauq¡ur, fQr
le
mouvement
~rogrelfl,f
d~s
111oulcs.
11
prétenq que Icor
v~ntre
entier, qm, qnand
elles vel1knt, forr de denx pouccs hors de lrurs coquil–
les, fous
1~
ñguf'e de la carenne d'un
n~vire,
rampe fur
la
va(~,
comme ferait fur la terre le ventre qu ferpent,
p~r
les feules
~omraétions
alternatives de leurs mu(cles.
LumouleJ
de
mcr s'
att.ubent
par
dn
fils
aux
cqrps
v~
ifi.ns.
L es
m~ulrs
de: rner out une
fa~on
de s'attaclwr
~nguliere;
elles jment
hor~ d'eil~s
des
fi is
gros comrne
un gros
c~e ~eu ,
long< rout au plus de trois pouces,
&
quelquefois au nombre de IfO avcc quoi elles vont íaitir
e~
gui les env ironne ,
&
plu~
(ouvcnt des. coquilles q'au–
tres
moulcs.
Ces ñls (ont jenés
en
tuut (ens,
&
cllet
s'y ¡ienljent
~·)mme
a
d'es l=<>rdes, .¡ur ont c;les direétion.s
diflerentes: non· leulemenr M.
<k
Réa~mur
a vil qu'el–
les
l~s
fil oient, el¡ qqe qand on Iei leur avoit coupés,
elles en filnicnr d'au1res, mais
il a
découvert
le
curieqx
dépi! de rnéchanique qu'elle;
y
emptoicm; donnons-en
un leger crayon .
ferC9m~e
n'ign,ore é¡u'il y a a.u n¡ ilien de la
mou_f<
un.e
pe1r1e, parr,e no1rc ou b.rune, qui par fa fi gure rellcmble
fort
a
une
langu~
d'anrmal . D ans les plus groí{h
mo~<lcs,
~ette
e(pece de langue a
erlv~ron
s
:1
6
lignes de
lo~•~ueu r ,
&.
~
lignes
&,
demie de largeur; elle elt plus étrolle
a
(on ong1ne
ll¡
a
Con extré mité.
.
D < la racine de cette elpece de langue , <>Ude l'<ndrort
ou
ell~
eft at¡achée au corp
s d·e !'animal , parrent un e;ran.d
nombre de
~ls,
qui étant
fi.tés fur
les c·orps
vorfin~ ,
tiennent la
moule
aiTujettie; les ñls (ortem de la
coft~lll-
1~
par le c6ré ou elle' ¡'entrouvrc na\urellcmcnt;
ils
lr;>[\t
Kkk~
:.
ana-