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!v1

O U

suat hés par leur ettrémíré fur les coq>s qui entourcnt ts

m oule

fur des pierres; par exemp\e , fur des fragmens de

eóquilles,

&

plus fouvcl'lt fur les coquilles des autrcs

mou–

,., . Dc-h vient qu'un trouve communémcnt

de

gros

paquers de ces co,¡uíllages.

Ces

ls Cont autant éloignés les uns

d~s

autres, 9ue

leur

lon~ueur

&

leur nombre

le peuvent pennetre; les

ons Cont du c6ré du f<>mmct de la coquílle, les amres

du

cóu! de la bafe. L es uns

fi>nt

a droite, les

aut~es

font

a

1\0llChe; ¡:nfin, il y en a en tOUS

lCllS

fur

tollS

leg COrpS

voilins de la

moule.

l is fonr comme auranr de perits ca–

bles, qui riranr chncun de leur cOté, tieonent pour ainfi

dire la

m

unle

ii l'ancre.

'

L'obfervation de ces fils

dl

une chofe trcs-connne;

&

quand on nous appc.rre des

mouleJ

de mer qui n'en lont

pas

enrí~rcment

dépouillées, les cuifiniers ont fuin de leur

arr a-cher ce quj en refle, nvanr que de les faire cuire.

La difficulré n'efl pas de favoír ,

ti

on doir

pr~ndre

tés ti ls pour une crpe<Ze de chcvdure de la

moule,

qui

croir

av~c

elle,

11¡

qui l'attache nécetfairemenr, paree que

perfcmne n'ignore que ce poiffl1n 1es ourdit a fa volon–

&

daos le lieu qui lui plait; mais il

s'a~r

de favoir

de qtulle adreffe les

mottln

fe ferve nc pour s'attacher avec

«:es tils,

&

com,menr elles peuyenr l¡!s coller p¡u leurex–

lrémtté.

P our cet efl:et, elles fonr fortir de

leur .coquille la

par(¡e que nou¡ avons dépeinte tp ut-a · l'heur!! fous la

ti–

J~?r<!

d'une langue,

&

de la

~are

de laquell!= partenc dif–

fere0¡ tils; elles alongent ceue efpeae de langue on de

rrompé, la racourcil!ént apres

l'~voir ~

l.on;

~~c;

enCuite

elle¡ l'2longel),t encoro davamage

&

la portenc plus loin .

.1\prb plufieurs al

0

ug,·mens

&

racourcíffemens

~lt<ma~ifs

el

k~

la

fi

xém quelque-rems daos un

m~

me endroir, d'ou

la

re¡ iram enfu¡re avec víteffe, elles tour voir un til, par

Jeque) elles fom

arrach~es

dans l'endroit ou elles ont re–

li é a?pliquées le plus long ·tems.

G'ell

en recommen¡ant

diverfe~

fois la

m~me

manreu–

vre, qu'une

>¡1q11le

s'arrache

a

dífférPnS endroirs;

amh

cet·

le

la n.~ue

leur fert

i

s'arrache(

&

a coller fur les corps

Toifil)s les tjls

q~i

partent de fa racme. :Les tils ré!!tm–

m ent colló Ít>nt plus blancs,

&

en quelque

fa~on

plus

trantj>;trens q .e

1

es anciens .

·

·

Si l'nn

.d~po4il le

la

moule

de ces

tils,

elle a l'arr d'en

tiler de

nouve~ux;

la mer a des

tikufe~

daos les

moula

comme la [erre daos les chenilles,

&

la parrie qui fert

a

cer

ula~e,

que Aousavons confiJécé fous l' image gro flie–

re d'une lªngue, efl encore detlinée

i

d'autres ti os fort

ditférentes. •

··

· '·

·

E

o eftc¡ , elle efl auffi

la jambe ou te bras de la

mo•–

Je;

celles qui

~ar

quelques accidens fe trouvent détachc!es,

s'en fervenr pqur marcher . Elles l'alongent

&

la

r~cour­

hem ainfi qu'elles font pour ti ler,

&

de cene maniere,

elles obhger!t

lcnr coqoille

a

~ller

en. avanr; mais ce

n'etl plus n1 comme pras , ni comme J•mbe , qne nous

dev •>ns

l'cnvifa~cr

ici, elle en fait rarement le> fonéliom,

1Jo11s la devons

re~arder

cornme tiliere.

·

Quoique daos la ph¡s ·grande partie de

Con

étendue,

el le foit plate comme urre

langue; cependsnt vcrs fon

o rigine, elle efl arrondie en cylirrdre, fon autre eitré–

m it é ou fa pointe efl

a

peu·pres faite comme la poinre

d'une langue; divers Jigamens mqCculeux

font attacbés

aupres de fa racine,

4

la tiennenr affu)ertie.

··

11

· y

~n

a quarre

principa11~

qui peuveñr favir

a

mou–

voir ceue parti

e

en Jout f.ens; il regne une raie ou une

fenre qui la divife fi:lon fa lorg11eur, en deux parties

é–

gales; cetre

fent~

efl un \·rai canal,

&

c'ell daos ce ca –

nal q1re palfe la

liqueur qu i forme les fils, c'efl-lii ou

fe

moule cette

li~ ueur;

ce canal efl creux

&

a de la pro-

fondeur . ·

·

·

·

·

• 11

efl aufli probablemeht le refervoir , daos lequel s'af–

femble la hqueur qui fournir l'nfuire des tils

¡

car íl el!

ent~>Uré

de d¡verfes porties glandulenfes propres

a

tiltrer

la hqueur gh¡aote, deflinée a compofer les fi ls . La

moule,

commc la · ptO part des animaux marins, abonde en cene

forre de matiere.

·

·

·

'

· Par

roas Ces mouvemens dont nous avons parle, elle

comprime apparemmcnr les par ties glandulcufes qui con–

ucnnen~

ce

fue W!!ant. Ce fl!c ex primé des' parties qui

le connennent, fe rcnd daos le refervoir

&-

la

moule

l e fait monter

dan~

·le canal, en allongean'r

&

racourcif–

{ant alrernarivement fa

fil iera. La

tiquenr condulte au

bour. du i:anal forf!le

~n

til ·,·ifq ueox, qui pre'ld de la

con hflance avec

le

rems: cette matiere vifqueuCe rrouve

prife' fur les corps les plus polis . fu r le vcrre m eme

mais tctte liqueor s:épuife aifément ; 'une

muul<

ne fai;

EUere plt!s de quarre

a

tinq fils dans un jour .

A

u refle, quelque jeunes que roient les

mouleJ,

elles

fav~ot

6lcr.

Gel les-la

rn~me

qui Cont auffi perites que

MOU

des grains de mitlet, formeot des tils tres•conrts

&

tres-

6os; aufli Iom-elles a·tfemblées en paquers commc les

grolfes

mouleJ .

A

rnefure qu'elles r.roilfent, elles f,1f–

ment des fils plus forts

&

plus

lon~s

pour

Ce

tixer.

Ceete ndchani'lwe

•JI

di.!flrmte d• ce/le dn verJ, da

chenilleJ

&

deJ araignln.

Si l'art de filer efl un art

commun aux

moulu

&

a divcrs animaux rerreflres

tout

ce que nous avons rapporté fair a

fin.

voir, que ta' mé–

chanique qu'elles y etnploieot leur efl parriculiere. Les

vas, les chenilles, les araignérs, tirent de leur cerps

des fils aufli

lon~s

qu'il leur pla!t en les faifant pafler

par ou trou de tiiJere: leur procedé reffemble

~

celui des

Tireurs d'or. Le procedé des

mouln,

au conrraire, ref–

femble

3

celui des ouvriers qui jettent les métaut en

moule. Le canal de leur filicre efl nn moole ou le

lit

prend fa figure,

&

une lont;ueur déterminée .

Peor- étre au refle, que: comme les vers, les

araign~es

&

les chenilles, elles ne travaillel)! que daos certains mois

de l'année. Du moins, celles que

M.

de R éaumur a

renfermées dans de• vafes penuanr les mois de

]

utller,

d'Aoút

&

de Septtmbre, ont filé,

&

il n'a

former

aucuns fi ls

3

celles qu'il a mis dans de pardls vafes peu•

dant le mois d'Oélobre; il en a pourtant trouv é quel–

ques-ones. qui pendan! ce dcrl)ier mois, ont filé dans

la mer.

·

On ignore

ji

In mouln peuvm¡ dltath<r In fih, avec

lef'lueiJ

e/

In fe font

""'

foiJ fixln.

Majs l'on propnfe

ic1 une quell ion, qui n'efl pas focile

a

réCoudre . L'on

demande,

fi

les

m~uln

peuvent défaire, !lfer, détruire

i

lem grc!

les

tils avec lefq uels el les

f~

foiH attachés

~ .

L'expéricnce fuívante de M . de R éaumur, femble prou–

ver qu'elles n'c¡nr point l'art d'y parvenir .

ADres avoir laiffé des

mouleJ

s'Jtrac)¡er epntre les pa–

rois d'un vafe plein dl.¡:ou de mer, il Ora cette méme

cau de mer, fans laque!le elles ne formen¡ poir¡t de fils

daos le vafe,

&

il Or

a de man

i~re,

que quelques-unes

en etOient entierement privé.es'

&

<l

ue d'autres la tou–

choie

nt feu

lemenr do bmd de leur coquille; elles

~toient

done

alo.rs

dans une ·firuation violen re;

fi

elles enffcnt

eu l'habil_eré de re détacher, c'é toit

le

~ems

d'en faire

ufage pour alter chcrcher un f!o jde qui leur efl

fi né·

.ceffaire; néanmoins, il n'y en

cut

a.11cu¡J~

quj Jantat de

_de ·rqmpri: les tils qui la retenoient.

11

efl vqi qu'elles onr

oo

mouvcment progreffif,

&

q~'elles

changent de place, mai• c'efl avan¡

qu~

d'etre

lites par leurs tjls.

11

efl yrai encere, qu'oo en

~rou ve

fouv_enr de libres qui onr de gros paquets d_e til; mais

.divers accidens peuvenr avoir brifé ces .ti ls, fans que

J'adreffe des

mouln

y air e.u part .

D'uu autre c6te, li elles n'ont pas l'art de fe déta•

cher de

leu r~

liens, il femble qu'on devroit fréquemment

les .trouver morres, paree qu'elles ne peuvent, fuivam

les apparences, fubfifler roujours daos

le

méme lieu o

ti ··

elles fe font

ti

xées

·~our

la premiere fois.

Quoi qo'il en foit, on ienore encere, fi elles ont le

¡alent de

re

menre ¡:n liberté' d'ailer planrer

le pique!

a lcur gré dans divers endroir¡'

&

en ce cas ' qnelle in"

dultrie elles emploi5'nt pour brifer le!-HS choines. La mer

efl un aurre mo¡1de peuplé d'animaux, dont le géoie

&

les talens nous font bien inconnus . .

.

f/oltigemertt d'une efPue de

, ,,.1, .

Ariflote dit qu'on

Joi

s ·

rapporre, quti)

y

a une ·grande efpe"!!

de

fi'OMie

qui

voltige,

&

ce philofophe n'a poinr

~té

trompé, car

M.

Poupart a

vil

de fef y•ux qué la grande erpece

de

moule

d'étang volrigepi¡ fur la rarface de l'eau;

il

Ftplique la

chofe de In maniere

fuiv~nte :

Ces grandes efpeces de

mo~<ln

ont des coquilles qui

font fort légeres, tres-minces,

&

fi grandes,

qu'ell~s

en

peuvenr barrre la fuperficie de ·l'eau', comme le¡ oifeaux

battent l'air avec leurs ai!es; il y

at¡ pos de

~e~

co•

quilles, un grand ligament

il

reffor¡ en

maier~

de char·

niere,

&

au-dcdans deox gros mufcles qui les ferment.

C'eo efl affez. pour voltiger, car

il

fuffir poür cehi

que

ces refforts agiffent prompremeot l'on . apres l'autre'

<te

qu'elles frappenr l'eau avec affez. de force

&

de yitelie;

ce qui favorife encere ce mouvement, c!efl que le gin–

glyme qui fe rronve dans les aurres · coquílles, qui ne

volti~ent

poinr, ne fe rencontre pas daos celles-ci,

il

feroit ernbarrafla nt.

·

A natomie deJ mouln.

Ce qu'on peut appeller

tite

da111

la moule ,

quo}qu'on n'y trouve poinr d'yeux, ni d'oreil–

les, ni de langue, mais feulemenr une

ouvertur~,

qu'on

nomme

bouche ,

efl une partie immobile

&

artachée

a

une des coqu il les, de Co rte qu'elle ne peut alter cher–

cher la nourriture, il faut que la nourriture vienne cher–

cher la

moule .

C ettc noerrirure n'efl qne de l'eau qui,

lqrfque les coquilles s'onvrenr, eorre daos l'anus de la

maule

qui s'ouvre en mtme tems, palre de-la dans . cer•

.tams