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M O

R. -

• fes ou

ínjufl~s

font

eellcs qui,

<m

par

elles-m~mes,

Gu

par les circonflances qui les accompagnent,

(ont

contrai–

rcs

a

lu difpolition d'une loi obligatoire, ou

ll

_l'tn<eo·

tion

d~t

législareur. Le> aélions ir.ditféremes lÍennem ,

ponr ainÍI dire, le tnilieu emre les aélions jul!es

&

in–

juflcs;

ce

fGnt celles qui ne

l<>nt

ni ordoonée> ni

dé–

fend ues , mais -1ue la loi nous biffe en liberté de faire

Oll de ne p1s faire, felon qu'on le trouve

i

propos;

c'efl-a -dire que ces aélions fe rapporrcot a une loi de

limpie permiffion,

&

non

a

une loi obligaroire.

O utre ae qu'on peut nommer la

qualiel

des aélions

morales, on y conlidere encore une Corte de

'l"·•"titt!,

qui fa it qu'en comparant les bonneG aélions entr'elles,

<!e

l<s·

mauvsifes auffi entr'eltes, on en fait une e!lirna–

tion relative, pour marquer le plus ou le moín' de bien

ou de mal qui fe trouve daos chacune; car une bonue

a~lton

peut Etre plus ou moins

u~el lenre,

&

une mau–

vatle aélion plus ou molos condamAable, felon Con ob–

jer;

13

qualité

&

l'éta! de l'agent ; la n:irure meme de

J'adion; fon effer

&

fes fuite'; les circonflances du tems,

du lieu,

&e.

qui peuvent encore rc.ndre

le~

bonnes ou

les mauvaifes aélions plus louables ou plus

bl~rnables

les

.unes que les aurre<.

, Remarquotu en6n qu'on attribue

la

moralitl

aux per–

fonnes auffi-bien qu'aux aélions ;

&

comme les aél:ions

.font bonnes ou mauvaifes, ¡ufles ou in¡ufles, l'on dit

auffi des hommes qu'ils fom vertueux ou vicieux, bons

ou mlchans.

Un

homme vertueux efl celui qui

a

l'ha–

llirude d'agir conformémeo!

a

fes devoirs.

u

11

hom–

me vicieux

cft

celui qui a l'habitude oppofée .

f/oy•z

-Y~RTU

&

VICE.

(D.

J . )

MoRA:LITÉ, (

Apolog~tt. )

la vérité qui réfulte du

récit allégorique de l'apologue, fe nomme

moralitl.

Elle

doit erre claire, courte

&

iotérelfante;

i!

n'y faut point

de méraphyfique, point de périodes, point de vérités

trop niviales, comme feroit cellerci, qu'il

faut mé>ragtr

[• {nnté,

·

f'hedre

&

la

F

ontaine placent inditfér<mment la

mo·

ralitl ,

tant6t avant, rant6t apros le récit, felon que le

godt !'exige ou le permet. L'avantage efl a•peu-pres égal

pour l'eforit du leéleur, qui

n'~fl

pas moins exercé, foir

qu'on la ·place auparavant ou apres . D aos le premier cas,

on a le plaifir de combincr chaque trair du réeit avec la

vérit6; daos le fecond cas, on

a

le plaifir de la fufpen–

fion : on devine ce qu'on veur nous apprendre,

&

on

a

la fatisfa6lion de fe renoontrer avec l'au rcur, ou le mé –

rite de lui ceder,

ti

on n'a point r¿uffi,

MoRA

LITÉS, (

'l'hlátrt fr.anroiJ.)

c'efl ainfi qu'on

appella d'abord les premieres comédics faio tes qui furent

-jouées en France daos le

xv.

&

xvj. fiecles,

f/oy.

Co –

·.Mtl~IES

SAINY.ES

.

Au nom de

moralitb,

fuccéda celui de

myfl.rtJ dt

l~t

P.ajJio11. f/oyn

MYSTERES DE LA

PASSION .

Ces pieufes farces étoient un mélange monOrueux

d'impiltC:s

&

de Ílmplíciu!s, mais que ni les au1eurs, ni

le' fpcéhteurs n'avoient

l'~fprit

d'appercevóir . La

Con·

~eption

,;

perfo>t~~agu,

(

c'efl le titre d'unc des premie–

res

m•ralith,

¡ouée fur le théitre

fran~ois,

&

impri·

mée

i11·4°.

Jothique,

i

P.aris

~he;

Alain L.otrian,) fait

~ainfi

parler

Jofeph

¡

·

M o11

Jo~tley

ne

ft ptut .ltjfairt–

De Marie mon l voufe {ainéle

!

}r.tt

j'

ai ainfi trouvle

~n¡ai11t~

..

lilt

Jfay

J'il

y

a

fautt

M

non.

o

Dt

moi

11'1i

la ehoft

vemu;

Sa

promef!e n'a

pa~

tCIIHt.

El/~,

a.

~o;,p~

fon

'ma~iage,.

'

J•

fuiJ bim inftihlt, inm!l.ult,

QJfand }t

rttar.dt

hitn foiJ fairt ,

/)e 'roíre

t¡H'

iJ

11'y 11it

mtffaire .

Ellt tft en;aintt,

&

d'ou

vimdroi~

Le frttiél?

ll

faut dirt

p.ar

droit-,.

!}u'

il

y

ait

vi~e

d'

ad~tftert,

Ft~iJqt«

jt n'·m

ft~

iJ

pa1 le ptre

•.

o

o

•••

E lle

,.

!ti

troy_J moyt tntitrJ

HorJ d'i<y,

éil

au bout du titrJ

Jt

1'

ay toute groJfe

rt<eJii :

.¡.

'at.roit 'Jurlque paillarJ dletNi,

Q,.

de faiél VoN fH- ejforftr?

lf"'!

llri~f,.J•

ne

ffaJ

f'"

¡m[tr~

7'omt

X.

MOR

' Voili de nais

blafph~mes

en bon

f'ran~ois

1

Et Jo"

feph alloit quitter fon époufe,

fi

l'ange Gabriel ne l'etft

aYer

ti

de

n'en ri(,.•n faire .

Msis qui croiroir qu'un jéfuite efpagnol, du xvij _fie·

ele, Jean Canhagena, mort

2

N aples en 16r7, ait dé–

bité dans un livre, imítulé

]of•phi myftaia,

que S.

Jo–

feph peut renir rang parmi les martyrs,

a

cauCe de laja·

loufie qni lui déchiroir le creur, quand

il

s'apper~ur

de

iou r en ¡our

de

la grolfeffe de Con époufe. Quelle porte

u'o~

vre-r·on poi

m

aux railleries des profanes , !orfqu'on

ore fafre des martyrs de cette nature,

&

qu'oo expofe

nos myOeres :\ des idées d'imagination fi dépra-rée

~

(D .

J. )

,

1\ilORAT,

(G!.{r.)

perite ville de la Sui!re, fur la

route d'

!\

VCOGhe

a

J:lernc, ClpÍtale du bailliage du

me•

me nom, appartcnant aux cantoos de Berne

&

de Fri•

bourg.

Moral

cfl illuC\ré par trois fieges mémorables, qu'il

a

fourenus glorieu[ement ; le premier en

103~.

contre l'em•

pereur Conrard le Salique; le fecond en 1291, comre

l'empereur Rodolphe de H•bsbourg ;

&

le troifieme ert

1476 , conrre Charles' le Hardi deruier duc de Bourgo–

gne.

Ce

dernier fiege fUI fui

vi

de cette fameufe baraille ,

oii les Suilfes rr!ompherent,

&

mirent l'armée du duc:

daos la déroure la plus complene. Le• habitans de

M

o–

rae

c~lébrent

encore de rems

a

autre ae grand événe·

mene par des

f~tes

&

des réjouiffances publiques. Ce fut·

111

l'aurore de leur liberté, que

M .

de Voltaire

a

pein:e

d'no

{j

beau

Goloris daos les Yers fuivans;

]t v•ÍJ la !ihtrt! rlpandant t1111 /u bitlll,

Dt{entdre d•

Morar " '

habit

d•

guerritrt,

L11

mamJ ttinta du fang du fierJ Autrichítnl,

Et

de CharltJ le tlm!raire.

Dtvant elle

on

portotl

e

u p;'fi«J

&

<tJ

dardJ,

On

tr~Ínoit

etJ etmons , ceJ lehelltJ fata/tJ

Qn'rlle-meme

~rifa,

qua11d fu mai111 triomphalrs

/),

Morar

en

dangtr, dlfenáoit ltt rempartJ;

'I'oHt un peuple la fuit, fa naiw alltgrej[e

Fit

a

tout I'Appnmin réplttr f u clameur1;

L eHrJ frontJ font eourow11!J de

<rJfl•t~rJ

r¡ue la Grue

Ato: rhamp1 dt Marathon, prodiguoit a11x VAÍn•

qumrJ.

A un quart de lieue de

Morat,

on voit fur le grand

chemín d'

1\

vence, une chapclle aurrefois remplie d'of–

femens des bourgigoons qui périrent au fiege

&

i\

la ba–

taille

de

1476. Au-dellous de la porte de la chapelle dont

je parle, on lit cette infcriprioo fingulier<, que les Soif–

fes

y

ont fait graver :

Deo. Opt. Max . Caroli inelpi,

&

r~rtiffimi Burgundi~

dueiJ' extreitHJ

Murarum

ob)idmr,

ab l-ltlvttiii c.efNJ,

hf<

fui

mont~l/1<11111m

rtliqNit , an•

no

1476.

Le rerriroire de

Morat

efl u·n pays de vígnes, de

champs, de prés, de bois

&

de marais. Son

loe

joim

a

un canal qui fe rend au lac d'Yverdun

&

de N eucha,

tol y répand du commerce. Le lac de

Mora

e

peut avoir

15' 'braffes de profondeur,

á.

nourrir du poifloo délicat .

Le bailliage de

Morat

appartiem en commun aux can–

rons de

Berne

&

de Fribourg,

&

l'on

y

parle, comme

daos la ville, les deux langues, l'allomand

&

le

fran~ois,

ou romand; mais

toUt

le bailliage efl de la religion pro·

teflame. Elle fut .érablie dans

Morat

en

lj'JO,

i

la plu•

raliré des vois, en préfence des députés

de

Berne

&

de.

Fribourg. Le reO e du bailliage imita bieut6t l'excmple des

habirans do ll ville'.

Elle efl en panie fituéc fur une hauteur qui a une belle

efplanadc, en partie au bord du lac de fon nom,

a

4

licues O . de Berue,

&

pareillc diílance N.

E. de Fri–

bourg.

Long.

24. fÓ.

lat.

-47·

(D.

J.)

MOR.ANKGAST, (

/Jifi.

11•t. B o(an. ).

grand ar–

bre de> Indes orientales.

S~s

feuilles [onr pctires

&

ron–

des; fes rameaux om be&llCotlp d'étendue : il

prndui~

des

filiques remplies d'·uoe e[pece de fcves que les habaanS–

des

Maldive~

mangem :res-communément.

MORATOIRES LETTRE5,

littme moratori,, .

(

Jurijp.)

C'<fl alnli qu'on o.omtne en Altemagne,

d~

!emes que l'on obtient de l'empereur

~

des .

é~ats

de

l'Empire, en

v~nu

defquelles les créatlcters dotvettt ac–

corder

a

leurs débircurs un certain rems marqué par

~es

leures, pendant lequd ils ne

~euveot

poim les mquté·

rer. Sutnlll

le~

lois de I'Efl!pire, les

!•ttres

m_o~atotru

ne doivem s'acoocder que fm des

ra_~fons

lé)(lltmes.

&

valables;

&

celui qui les obtiem, dott

do~ner

,.caunon

qu'il payers

ce

qu'il doit, lorfque lq.

dél~t

qu ti a

d~

mandé

frra

eipiré . Les

¡,ures

moralotr.rJ

Iom la

rn~mc

¡¡bofe que ce qu'on

appcll~

/ettreJ

J'ét111

en

F_rance.

(~)

Bbbbz.

MO·

/