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MOR

dont

h

barb1rie port1 encere plus de préjudice

i

la

re·

lig

10

o

&

3 la

,11ordl<,

qu'au1 fciellC<S

fp~culati ves.

La

mornl<

des fcholaltiques efl uu ouvrage de pieces

rappon ées, uo corps confl!S, fans regle

&

fans priocipe,

un mélan)\e des p<Jtfées d' Arifl ote, du ,droit civil , du

d roir canon ,

d~s

mu imes de

l'Ecriturc-faiote

&

des

Peres. L e boo

&

le mauvais fe rrouvent

m~ lés

enfem·

ble; mais de maniere qu'il

y

a beaucoup plus de mau·

vais que de bon . Les cafuifles de• derniers liecles n'ont

fait qu'cnchérir en ••aines Cu btilités,

&

qui pis ell en er–

rcurs monO rueu(es. Pa!Ions tous ces malheureus tems ,

&

ven ons en

ti

o

a

celui oii 13 fcieus:e des mceurs efl,

pour a>nli dire , relfufcitée.

Le famcu x chancelicr Bacop, qui fioit fa carriere au

commencernemdu xviJ . ficde, ell un de ces

graods)\~nies

a

qui la poOérité íera éternellement redevablc des bel les

vucs qu'il a fou roies pour le rétabliffement des fcieoces .

Ce fut la le&ure des ouvrag<s de ce graod hommc, qui

iofpira

a

H ugucs G rmius

la

penfée d'ofer le premier

former un fyfleme de

moral<,

&

de droir naturel . Per–

foone o'étoit plus propre que Grotius

a

temer cette en–

treprife . Un amour fincere de

la vénté, une nettcté

d'efpm

~dmirable ,

un difceroement exquis , une profonde

.m éditarion, une érudirio o uoiverfelle, une le8ure pro–

d.igieule, une applicatioo cootiouelle

a

l'étude, au

rn1·

lieu d'un grand non;tbre de traverfes ,

&

des fonét icos

péuíbles de plulieurs <mplois conlidérables , fo nr les qua·

lités qu'on ne fanroit fans ignoraoce

&

fans iojullice re·

fu fe r

a

ce grand homme . Si la philolophie de foo fie–

." le étnit ence re pleine de ténebres,

il

a prefque fupplée

il

ce défant par

la

force de foo boo feos

&

de foo ju–

gement . Son o uvrage , aujourd'hui

fi

connu, parut

a

P~ri•

pour la prerníere fois en 1625'.

-

Q uoique Selden ait prodigué la plus vaOe érudition

dans Ion fyfleme des lois des H ébreux fur la

moral<

&

le <irqít oaturel, il s'en fau t bien qu'il ait eífacé, ni

m~ ·

m e égllé G rotius . O utre le défordre

&

l'obfcuríté qui

rcgneot daos

la

maniere d'écrire de ce faV3n t aoglois,

fe< priucipes ne font point tirés des lamieres de la raí–

feo ,

m~ís

·lies fepr précepre• donnt>

a

N oé , qui ne font

fnndés que fur une rraditioa douteufe, ou fur les dé·

cifions des rabbios ,

Peu di: teros avant la mort de G rotius , parut fur la

fcene le famcux Thomas Hobbes . S i ce be•u génic eOt

philofophé fa ns prévention, il 1u oit rendu des Cerv ices

con lidérablcs

a

la recherche de la vérité; mais

il pofe

pour principe des focié tés , la coofervatioo de foi-meme

&

l' util'té particnliere: m.u•

il

établit fur ce:te fuppofi ·

tioo, que l'état de nature

~fl

un état de guerre de eha·

cuq cont re tous; mai> il donoe aux rois une outnrité fa ns

bo rnes , pd teJ'ldant que la volonté des fouveraios fait

&

la

reli~ion

\

&

tour ce qui cll jufl e ou injufl e .

11 étoit refervé

;l

Sarnuel Putfcadorf

d~

profiter heu–

reufement

óe~

lamieres

dr:

¡ous ceuK qui J'avoient pré·

c éd é,

&

d'y

joiodre fes propr¡!s découvertes .

11

dévé–

lnppe diO inthmeot les maximes foodamen¡ales de la

.Wo·

rnl<,

que Grqtius o'avoi¡ fair qu'indiquer,

&

il en dé–

d uit par de, cooféquences fuivles

1

l~s

priqcipaux devoirs

de l'l¡qmme

&

du c.irqyeo en quelque état qu'il fe trou–

l'<.

·H o'em,prume guere les peofées des auteurs, fans les

dé vélqpper , fans les éteodr ,

&

f~a1

en tirer un plus

· g raod parri , Mais c'ell 3 M . · B1rheyrac que le Jeéleur

do t

(e,

principaux avantag•s qt¡'il pcut aujourd'hui tirer

de la lc8u<e du droit de la guerre

&

de la pa!x,

&

du

.droir de

la

oamre

&

des gens.

11

]eur faut ¡oindre l'é·

tu Je . !le tihaitlbury, de fi Jt chefo n, de Cumberland, de

W o.lafton, de la P lacene

&

de 11Efprit des

lois , qni

refp.tre la pt¡re

moral~

de rhomme <lans

~uelque ~t:lt

qu 1!

fe trouve .

11

nc¡us m 1oque peut-étre un ouvrage philofophiq ue

fu r la coofornité de la

>11oraf•

de I'Evaogile avec les

lumieres de

)a

droite raifoo; ear !'une

&

l'autre mar:

c;hent

~·un

pas

é~~l,

&

ne peuvent

~tre

féparées. La

ré vélotloo fupvofe daos les hommes des conooilfances

qu'il1 oor déJa, _ou qu'ils p'euveot acquérir en faifant ufa–

ge de leurs lum1eres oaturelles. L?eliflence d'uoe divi–

nité iofinie en puilfaoce, en

ra~etre

&

en bonté

étaot

~o

príncipe

~videm

par

IJ!i~me':ne!

les écrivains' facrés

(1) .L'intellige.nce qui regne p:umi. leJ

n~_tioru

politte•

(ur

les PfÍA–

caveJ efTI!nuc:ls de

la Morale.

n eft: ponu-

fonJc!e

Cur

w~a:

cenítude

de

t'C:l

príncipes plus gr.1ode . que cellc de la foi reYél¿e . pu.ifquc;

le• dogm

de la foi aufTi bien que les

prmdpe•

de

MonJe,

(o~,

~galemc:•lt

cen -ains

~n

eux-ml!roes

o

&

ég.llemem vrai.s

o

la vériú!

~tlnt

pu

clle.méme

one

l!(

ir¡divifihle : 11 peut feoleraent uriver

qu'unc

vbiré foit ['lO&

~yjJeQtC

qo'UilC:

~Ut[C . 0°~Ü

je COn.C'lU.s

que

l•é•idenC"e qui fe trouve dant I<J premic:r!

,.rincir~s

ele

~ora

le, el\- la

fc:ule cau(e que Jc-s

u rioat

lu

pla..s

poli~fu

fooc

d'.1~cord

fu.r

iceu&.

MOR

ne s' attscheot poiot

a

l'ét•blir: c'e(J par la

m~me

raíiots

qu'ils n'oot point fait un i'yflcme methodiquc .:le la

nr;,–

•·al<,

&

qu'ils fe

foot conteotés d s préccptcl "éné'–

raux, dont ils oous lailfent tirer les confé4 Uellccs

0

pour

tes appliquer

a

l'état de chacuu,

&

aux divc" cas par–

ticuliers.

Enfi n ce feroit mal co nnoiue la

reli~ion,

que

e re·

lever le mérite de la foi aux dépens de la

ll1ur"l';

car

qooique la foi foit néeelfaire

a

IOUS

les Chréticos ,

O:J

peut

~vancer

avec

v ém~,

que la

ll1orah

l'emoon"

ÍM

la f,,i

a

divers égudL

1°.

Paree qu'on peut

~tre

"" état

de faire du bien,

&

de fe reodre pt u; otile au monde

par la

Moral<

fa ns la foi, que par la foi fa ns la

ll'l

•r.cl•

.

2°.

P_arce que la

Mor"/'

donne une plus

~ran ~e

perfc

8 ion

i

la nature hum:tioe, en ce qu'elle rraa uillife l'e–

fprit , qu'elle calme les paffioos ,

&

qll'elle avance te

bonheur de chacun en particulier. 3°. Paree que la re·

gle pour la

MorRI<

e(J encare plus certaioe que celle

de la foi, ¡1uifqQe les nations c1vil iCées du mon:!e s'ac·–

cordeot fur les points efrentids de la

Mor~/•

,

autanr

q11'elles ditferent fur ceu t de la foi. (t) 4°. Paree quo

l'incrédulit~

n'ell pas d'uoe nature

li

mali~oe

qlte le

vice ; o u, pour eoviCager

la

m<!me chofe fous uoe au–

tre vue, paree qu'ao convjent eo

g~o~ral

qu'un iocré·

du\e vertuellX peut

~tre

fau vé,

f~r·tOUI

dans le

ClS

d'une

igoorance invincible,

4t

qu'il o'y a point de fal ut poux

un croyant vicieui . 5'

0 •

Paree que la foi' femble tjrcr

[&

principal e, fi ce n'eil pas

m~tl}e

toute Ca verru, de l'ia•

fiueoce qu'elle a fur la

m9rale.

(D .

J.)

MORI\L!STE,

í.

m .

(Sfi•n« du

mrr~trL)

autetlt

fur la morale,

voy•~

Mo RA

LE.

N ous n'avons guero

parmi les moderoes que Grotius , Puífendorf, Barbe

y•

rae, T illolton, WolaOoo, Cumberl3nd, N icole

&

la

Placctre , qoi aient

Ir~

té cette fciot¡ce d'apres de1 prin·

cipes

lum:ncux . Loa phlpart des autre¡

'1/0ra!ifla

ref•

fembleot

a

un maltre d'écriture' qui doooeroit de

bcau~

modeles, fans eofeigoer

a

teoir

& il

conduire la plome

pour tracer des lettres. D'autres

>n•raliffa

ont puifé !cura

idées de lJ)Orale, car¡tOt daos le déJjre de l'itpaginar'on ,

tantOt daJIS des maximcs contraire¡

~ l'ét~t

dela naturc

hurnaine. Pl ufieurs enfin ne fe fon t attaché<

qt¡'~

fairc

des portraits finetnent touchés'

laia~n~

a

l'écart

1~

,né•

thode

&

les

princip~s

qni conO :rueot la partie capirale de

la moral

e

.

C'dt que les écrivains de ce c3rl "ore

v~u~·

le<H étre gens d'efprír'

&

f~ngeot

mojns

:i

éclairer qu'l

éblouir. Vain amoer d't¡ne fu tile gloir(! qui fait perdrc

a

un auteur l'unlque but qn'il devroit fe

propof~r,

cclui

d'étre otile . M ais

il

'Vaut rnieux bien C[ercer le

mér'~t

de mao<Euvre, que de rr¡al jouer le tOle d·ar"hiteéle .

(D .

.J. )

.

MORALITE' ,

f.

f,

(Droit 1tatur</ . )

on nomme

morafiti,

le rapport des aétions

huma~n~s

avec la loi qui

en efl la regle. En etfet, la loi é11nt la

r~f\le

des aélion¡

humaines,

fi

l'oo

com,•ar~ c~s

aélions ave¡: la lni, on

y

remarque ou de la conformlté , ou de l'qppQfitioo;

te

cette forte de qualitication de nos a8•ons par rapp->rt

i

la loi, s'appelle

mor•litl .

Ce

~erme

vieot de e tui des

mrrurs,

qui font des aélioos libres des homiJleS

futce•

ptibles de regle .

Oo peut conlidérer la

m•ralitl

des aélions foas deult

vue¡ ditfé rentes:

1°.

p~r

rapport

:1

la rQJOiere qout

la

loi eo difpofe,

&

2

Q.

par rapporr

i

la coorormitc! ou

l

l'oppolition de ces mémes aélioos avec la loi.

/\u prcmier égard, les aéeioos huauioes font nu qorn•

maodées, ou défeodues, ou permifes . Les a&ions com•

mandées ou dl!feodues, fonr celles que défen.1 ou

pre~

fcrit la loi; les aélioos permifes foot celles que

1~

l<>f

oous laiUe la liberté de fa ire .

L'at¡tre maniere dont oo peut eovifager la

moralitl

des aélions humaines, c'efl par rapport

~

leur conformité

ou

il

le~r

.oppofition avec h loi:

a

cet égard, oo di–

flingue les aé(ions eo bonnes ou jufles , mau vaifcs

Oll

iojufl es,

&

en

aélioos

ioditf~rentes .

U oe

¡¡#ion

moralement qoooe ou juOe, e!l celle qui

eO eo

ellc·m~me

eraélement conforme

a

la difpofirion

de quelqoe loi qbligatoire,

&

qui d'ailleurs cfl faite dans

les difpofitious,

&

~ccompagoée

des circonflances con•

formes

~ l'iotea~io¡¡

du législateur .

l..

es aélions maovai-

.

fes

&:

partagén fo.r le• dogmet de la foi di?iae, paree

que

ceox:-ci n¡e

pon;~ac'·uec e~:~.x

le

cara

ére ci'llf11iJontt,

ih

ne peuvent

oblig«

par

~~~·m.6me.i'

l'intelletl humain 1

Icor croyance. L

'bommc:

dt

moins p; rniciéox

~la

(ooieté civilc:: par

(oa

incrédulité o pou r qu'll

foit de bonnes ma:urS; 'que par fa croyana, érant d'une ,-jede–

(ordonn~e ;

1'02Ú

r2r

r.apport 3 foa (alut

o

il en ell éga

lement

bor,

,Je la VP)'C: o quoi

(oit

~qcrédule

rotoac.ajfC. oa

t:.aar

¡ccOt.eJ

'

....

~~uir~ ~t:s

lo!•

~oulc• .

(JYJ