MAN
app~lle
'""s;
arbres qui croilfent
e~ abond~nce
dans la
Catabre
en :>icilc,
&
dans la P"urlle, prcs da mont
S.1int
i\~ge,
le Gargauu
des anc•ens.
.
t'ar la
~éfiniuon
que nous venoos de dooner, oo vort
b'en qu'il s'agit reí de. ce Cuc
~icllcur,,
_donl oo. fait
gund uúgc en mcdccrnc,
&
qu
11 ne s a¡;rt P-'"lt
m
de
la
m tJ•IIr J'tiiGIIIJ,
ni de la
ma•"'
tlltjlt,
ni de la grai·
nc que l'•>n appelle "''"''",
&
qui vient d'une efpccc de
chicndem bon
a
mangcr. n•Hnm•' par
c.
13.
p.
8.
G··–
,.,. /Jatly/.,dn,
t{cllltHIIIm.
Le
ú
recs ancicos, ks Latins
&
les A rabcs, fem–
blent avoir fait mention de la ,..,,,, mais ui:s·obfcu–
r~mcnt,
&
comme d'un miel de roCéc, qu'on cu<illoit,
du alln bien
A
m y
mas,
Cor
dn feuillcs d'arbrcs. Pline
p;ulc de ce fue miclleur avec pcu de vtrité, quoiqu'a–
gH!ablcment.
Les
Acabes n'ont guere éré plus heureux
dam leurs écrits fur les miels de rofée.
Eufin Angelo Pa lea ,
&
Burhtlemi de la V icuville,
fnncili:ains, qoi ont donoé un commen1aire fur Mefut,
)'lln r
f43,
(unt
1<>
prem<crS qui ont écri: que la
maHwt
étoit un loe épailli du
t'r~oe,
fo it de l'ordio1ire, foil de
cclni qu'on appetlc
{all'llttf.t.
Donu-Anwme Alrnmarus, medecin
&
philorophe de
Naplcs, qui a
él~
for1
c~lebre
vcrs l'an
1
rr8,
a con–
fi rme! ce (cnliment par ks obfcrvati.,ns fuivaorcs.
La
"""'"' dl
done propremem, dil-il, le fue
&
l'hUincur
des
fr~nes
&
de quclques turres arbres, que l'on rc–
cueille rou
les ans pcndam pluficurs jnurs de Cuire dans
la
canicule; car ayanl f.lit couvrir les
fr~oes
de loilcs,
ou d'étollc
oe
13inc, penda
m
plutieurs JOUrs
&
plu–
tieurs nuus, enrone que la rofée ne pouvoit tomber def–
fus, un ne lai(fa pas d'y trouver
&
d'y recueillir de la
manne pcndant ce tcms·la; or cela n 'auroi1 pil
~trc,
(j
elle ne pro••enoi1 pas drs arbres
m~mes.
~o.
T ous ceux qui rccueillenl la
mannr
rcconnoilfenl
c¡u'aprc
l'a voir ram1!fée, il en fort encare des
m~tncs
endroits, d'ou elle découle peu-:1-pcu,
&
s'~paiffi1
en,
fuitc par la chalcur du folcil .
3 .
On rapporte qu'aut trenes des
fr~ncs
il s'élcvc
fouvent fu r l'éc.Jrce conune de petiles vélicules, ou IU•
bcrculcs remplts d'une liqucur blanche, dnuce
&
épailfc,
qui fe change en une cxcellcnre
m1111Nt.
4°
i on fail des incirions daos ces arbres,
&
que
dans l'cndroit oil elles ont éré faires on y trouvc le
me
me fue tpaiffi
&
coagul~,
qui oren douter que ce
ae roit le fue de as arbrcs qui
a
ét~
porté
a
leors bral)–
ches
&
i lcurs IÍ)\es?
f
0 •
Cettc
vé rit~
ctl encare
con6rm~e
par le
r~pporl
de ceur du pays, qui a!furcnt avoir v(l de leurs pro–
prcs yeu1, de.
ci~ales,
ou d'autres animaqx qui avpico1
pcrcc!
l'écorcc de ces arbres'
&
en fu-.oicnt les
larmes
qui en déculaknt;
&
que les •yant
cha!f~s,
il étoit foni
une
nouvelle
m~""'
par ces trous
&
ces ouvcrrurcs.
6°.
J
'ai coo11u ( c'cn rol1¡ours Al1ornarus qui parle)
des hommes dignes de créance, qui m'ont a!furé qu'ils
avoient coupé pluri urs fois des
fr~nes fauva~es
pour en
faire des cercca111;
&
qu'apres, les avnir fendus
&
les
uo~r
expofés au rol<il, ils avoient lrouvé daos le bois
méme , une a!fe1. grande quantité de
ma""'.
7°.
Ceur qui font du charbon onr fouvent remarqué
que la chaleur du feu fai1 fortir de la "'"""'des frénes
voilins
Le
m~me
aureur obferve que quoiqu'il vienne beau–
coup dc "'"'"" lur
le
fr ~ne,
il oc s'en trouve ¡amais
fur le' feuille du f,
~ne ruav~ge;
qu'il ne s'en lrouve
que rrc,·rar<ment rur fes branches ou fur fes rcjcrfOns,
&
que l'on n'en rccucille que fu r le tronc méme , ou
fur les brJnches un peu grCIIfe
La
caufe de cela ctl
peut
·~trC
1
que cnrnme le
fr~De
fauva¡¡e ne crofl que rur
de
pierrcs ,
&
dans de lieur arides
&
rnontueo;¡, il etl
plu
fec de fa na1ure; c'ell pourquoi
il
ne comicnl pas
une ri grande quantité de fue,
&
le fue qu'il
a
n'etl
poinl affn foible ni alfe1. Mlié pour arrivcr ¡ufqu'aur
fcuillcs
&
aux petites branchcs; de plus, cer arbre etl
raboteox
&
pleon de nreuds, de forte
qu'av~nl
que le
fue arriYe JUfqU'l l(s feuillcs
clt
a
fes pUilS ICJCI!OOS
1
il
~n
wralcmenr abforbé cotre l'tcorcc du uonc
&
les
crolfes brancbes .
ltnm rus IJOUte que l'on recueille encare de la"'"""'
rolls les aos, des
r'r~nes
qui en oo1 donul pendanr trente
ou quaranle ans; de forre qu'il fe troove tni1Joun des
¡:ens qoi en achetent dans
J'erp<'~ncc
d'en tircr ce re–
V<r>u annuel.
JI
y
a autfi quelqocs arbrcs qui <Uoilftut
dan
le
m~
me Jicu,
&
qoi fom de b m<me efpcce, fur
lefquels cepeodam on ne uouve point de
"""'"'.
Crs obferv11ions d'
AltCimarus
on1 lté con6rm<'cs p:ar
G orop'us dans ron hvre qui
¡
poor ritrc
ilo{copi•..,,
pu
Lubcl, Pe112,
la CoOc, Conlenrin , Paol .Boccom,
.tv1
A
N
<5c
ploúeors au¡res. qui s'en fool plus rtpportls
a
leuu
yeu~
qo'i 1' utorné
e auteurs.
La
m.a11t
ell done une
el'
e,·c de Romme, qui d'a–
bord c11 duide lorlqu'elle
ton dcs ditfl!reotu plantc> ,
c5t
qu· enfuite
s'~piiffit,
&
le mcr eu grutneaux fous la
forme de Id cli<mid hu•leui.
U
o la troove non- fculemeul fur les
fr~nes,
mais quel–
qucto•s auffi fur le mt'lcre, le pin, le fapio, le
ch~nc,
le
geocn ier, l'<'•abe,
le l':iule,
l'ohvier, le 6guier
&
plotieurs 1utr<s arbres .
Elle ctl de
dilf~rcnte
crpece, felon
fa
conrifiaoce, fa
forme, 1c licu ou on la recueille,
&
les arbrcs d'oll
elle lort: car l'une en liquide
&
de contiRence de m iel ;
l'autre en dure
&
en grains;
00
l'appelle
,.••,,
~·l'~"'·
Cclle·ci e!l en ¡rumeaux ou par pe1i1es malfcs,
&
on
l'appclle ,,.,,, "'
"'"'""'·
Celle-1~
ctl en !armes,
011
rel]emble
a
des gootteS d'cau
pe~dant~S,
OU
3
des
.rta-
Jaélites, elle s'appelle alors
"''"''~"'•"'
ou
~·m_hyn•• .
On dilliogue encore la .,.,,,
eruntt~lt,
qur vrent de
la Perfe
&
de 1'A rabie; 111
m•••• ,.-oplu••••
qui croi!
dans la Calabre
& i
Brian\nn; la "'"""' de cédre, de
fr~ne,
du mélcfe,
&c.
la
ma,.t .,/J,agi"'•
&
plufieur¡
autrcs.
A
l'~gar<l
<lu
licu d'ou on apporre la
,..,,,
, on hl
divifc eu orien1ale
&
euro~éenne:
la prcmicrc
nmu
e!l
apponte de l'lnde, de la Perre
.1
de l'Arabic,
&
~lle
ell de deox fortn, la
m••••
liGuide, qui
a
la conlitlencc
de miel,
<5c
la "'"''"' dure . Plufieu,. QOI f.lit mention
de la
"'"""'
¡;1.,;,¡,
.
Roben Confentin
&
Belon rap–
ponent qu'on 1appelle en Arabie
ttre•iabi,,
qui cll un
nom fort
~nclen
.
ll\
croient que c'"ll
le
.lt,•..,
~""'
d'Híp~ocrate,
ou
1~
miel
c~drin,
&
la
roftc du mont
L iban, donr Ganen fai1 men1ion.
Beloo dans fes
obf~rvarions
, remarque que
les moi·
ncs ou les caloyers du m
01
ina, om une
mannr li'fMid•
qu'ils rccueillenl l'i!r
lcur~
moruagn(s,
&
qu'il appellen!
auffi
Urtlliabi",
pour 1¡
ditlin~uer
de la
•••nt dNrt.
Garc1as
&
Ctfalpin drlen1 que l'on trouve aulli
ccuc
ma1111t
che?. les lndicns,
~ m~
me en ltalie fur le
010111
Apennin; qu'clle cfi fcmblable
au
miel blanc puri6é,
&
fe corrompl facileme
01.
Ce
u
e
"'"""'
/iqNiJt
ne ditfere
de la
m"""'
,¡,,,
que par fa fluidilé; c11r cclle qui e(\
fol ide a d'•bord
é1~
fluidc, elle ne s't'paiffit point fi
le
1erns ctl hurnide; on ne nous en fournil ¡>lus
i
pr~tcn1.
Avicenne, Garcias
&
Acolla pad<nt cncore de plu–
rieurs efpeccs de
"'"""N
tiNrrs,
qu'ils n'ont pas diflm·
gué~s
avec
alf~7.
de foin. Cependan1 on en compre par–
riculieremenl uois cfpeccs ; favnir; celle que l'on appcllc;
"'"""' en grains, ,.,,,
''"'flichma,
paree qu'elle elt
par grains lres-durs , comme les grains de matlic; celle
qqe l'un appelle
bombycint, manfla
~omhyc111•,
qui s'dl
durcic en 131mcs, ou en grumeaux longs
&
cylindri–
qucs, femblables
a
des vers
il
foie,
&
qui en par peti–
ICS ma!fes, 1elle qu'é1oit
la
"'"""'
d'A1hénée, ou le
mi<l célcfle des
anci~ns,
qoe l'nn apportoit en ma(!es.
Tclle ctl au1ourd'hui la
ma11>1t
que l'on apporte par gru–
mcaux, appclléc communémenr
mon11r
"'
"'"'""'
L a "'"""' europtcnne ctl de plu fieurs fortes; lavoir,
ce)
le d' halie ou de Calabre, ccllc de Sicile,
&
cclle
de
F
rance o u de Brians:on. Ces efpeces de
mu11n
n~
fon1 point liquides.
Si on conlidcrc les arbres fur lefquels on recueille la
"'"""'• , He a
eucnrt Jifféreos n 1ms . L'une
~·nppelle
d.Jri... ;
e'en cellc d'H'ppocratc: Galien
&
Belon
en
font
menrlon . L'autre cfl nommée
m411Nt
tlt
,¡,¿,,,
don
parle Thtophrarle. Cellc-cj
"'"""'
tlr
fiint,
qui
dl
fort
en uCagc parmi nous .
Celle-1~
ma11111
du
,.¡¡;¡,,
que l'on
trouve daos le lerritoire de f3riaus:on. Une au1r"
maJJIII
t~fh¡¡gint,
dont ont parlé quclques arabes
&
Rauwol6us.
De IOU!CS ces el'pcces de ""'""". nous ne 1-.ilons ura–
ge que de celle de Ca labre ou de
ic>le, que l'nn recueillt
dans ces pays-U rur quelqocs cfpecc' de fdne.
La "'"""' de Calabre, "''"'""
C•labra,
cll
un
fuemiellcux, qui
dl
raotOl en grain , 1a016t en larmes,
p.argrumeaux,
&
de 6gurc de llalaaircs, fnable
&
bls
nc,lorfqu'il en
r~ceOI;
Íl dev(er¡l f" Ufsltre
a
la loogue, fe
liqu<'6e,
&
acquierr la eonúfiance de miel par
l'humiJi~
de l'air; il
~
le godt do fuere
••~e
un peu d'kreté .
Ls meillenrc "'"""' ctl cellc qui erl blanche oo Jaun4·
trc, légerc, en grains, ou p:ar grumcaus crcul , dou
ce,
agr~able
ao ¡;oi11,
&
la mnlns mal·propre . On re1e11e
celle qui e(l gralfe,
miell~uCc, noir~tre
&
&le. C'ell
mal-i-propos que qoelques perfonn.c préferen1 cellc dont
la fobtlance cll graffe
&
mielleofe,
&
que l'on appelle
poor cela
m•wHt ¡r•./Jt,
puifqoe ce n•en le plus fouve111
qu'ooe
,.a""'
girt.'e p:ar l'humidiu! de l'air,
~
bien par–
ce que les ca;(fcs oñ elle a <'té apporlte, on1 été mooil–
ltes
par
l'eao de la
me.r
011
par
l'eau
&
la pluie,
ou
de