•
.NI
A
N
de
&
feche, felon l' idée de quelqt1es médecins, que l'on
a recours
a
ces additions .
C'efl encare un vice imaginaire que l'on Ce propofc·
roir de corriger, par un moyen qui produiroit un vice
tres·réel,
fi
l'oo failoit bouillir la
ma>mc,
pnur l'empé·
cher de fermenter dan< le corps,
&
pour dérru ire une
prétendue qu3lité venreufe. Une diffolution de
mann.c
2cquien par l'ébullirion ,
Ull
gofit beaucoup plus mau–
vais que n'en auroir la mémc liqueur préparéc, en faj–
fant fondre la
mannc
dans de l'eau riede. Auffi $!fl·ce
une loi pharmaceutique, vérirablement peu
obícrvé~ ,
mais
qu'il efi bon do ne pas négliger pour les rnaladcs dé li·
cats
&
difliciles' de difioudre la """"''
a
froid' autant.
qu'il efi poffible. (
b)
MAN!<E DU DESER
T, (
CritiiflU focrée.)
quant
a
la
ti~ure,
elle reffemble affez a
cell~
que Moi'Ce depeint .
On obfcrve que la
manne
qui fe recueillc aux .environs
du mont Sinai' , efi d'unc odem trcs· forte, qt¡e lui
Mm·
munique fans donte les herpes fur lefquelles elle rom–
be . Plufieurs
commenr:ue~rs,
& ,
entre autres, M. de
Sau matfe, croicnr que la
1>2anne
d'
A
rabie ell
\3
m~ma
donl les
H ébreu~
fe nonrri(!oient au deíert, laquclle
érant un alimeot
ordin~ire,
pris feul
&
dans une certaine
quantité, n'avoit pas,
~o
mme la
mann~
d' Arabie ,-une
qualir~
medecinale, qul purge
&
affoi~lir;
mais qt)e 1
1
eiln–
mac y éranr accoutumé, elle pquvqit nourrir
&
fuflcn–
ter;
&
meme Fufcnius dit, que les payfans
~iu
monr I..,i–
hao, rnan¡\ent la
manne
qui vien¡ dans Jeur
pa~s,
COJ11,
me on mange ailleurs le miel ;
~uffi
plufieurs commen·
tatenrs
[onr
dans l'id<le qu.e le miel
fauva~e ,
donr Jean–
B~ptifie
fe nourriffilit Cur les bnrds du
jot¡rdain, n'ell
aurre choli: que la
manne
de I'Oriem.
On ne peut que difficil¡:l)lent fe faire une idée jufie
de la
mf1nne
dont !::>ieu nourriffoir
Con
peuolc au deferr
1
voici ce que Mo'r'íe nous en rapporte:
il
dit
(Cm. xv¡,
j.r.
13 , 14, l f.),
t¡tt'il
y
tllt
au matin une cotiCht
d~
,·oflc au-tour du camp, t¡ue cetu
couth~
de rofl e 1'/:ant
t!v aporle , il
y
avoit if«elt¡ru chofe de
meme
&
dt ro•11l,
<omme du grejil [ur la t<rre , ce
9'"
/e;
en
f ans
d'![rae/
11-yant v.U,
ih
[!!
dirent l'un
a
l'autre, qu?dl-ce ?
cnr
il¡
ne Javoient ce qru c'l tqit.
L'auteur facré ajoute , au
'f.r .
3
r du meme chapitre !
Et la maifo" d
1
lj'rai l
mm
m,,
ce
p ain
mann~;
&
ellt t!toit comm• de
/q
f emcnc. de co·
rinndrc
1
b/apf h<,
f!¡
4yant le gorlt de ki.encts nu miel .
11
y a fu r l'origtne du mot
manne
quarre opinic>ns
principales ~
elles ont chacune Jeurs partiFans qui les rou –
ticnnent, avec ce détail de preuves
&
d'ar~umcns éty~
mologiques, Jefquels,
~omme
on le fait, Ct)lportcnr
r~remcnt ayec eux une c!émonfiration.
La prcmie¡e,
&
la plus généralement fu irie par
le~
interpretes, !!'efi que le nom fignitie
'l'l'efl~ce?
La nar·
ration de Mo'ife forrifie cette opinion ;
ils fe dirent
/'un
..i
Patttre qtl'cJlpce? cm·
th
ne
favoi~ne ~e
que
c'ltoie .
D ans
l'hé~reu
il y a MA!<·HOU, ainfi, Cuivanr cette idée,
la
manne
auroit pris Con nóm
q~
la qnenion meme que
tirent les
l fra~lites
loTCqu'ils la virent poiJr la premiere
fois .
La fecoqde, des Ca vans,
& ,
entre a
m
res,
Hafcun'l,
préreqdºnt que
man·hqu
~fi
compofé d'un mor
é~yptien
&
d'r¡n
!JlOI
hébreu, dor¡t !'un fignific
9uoi,
&
l'aurre
cela,
&
que ks lfraélites appel1erent ainfi l'aliment que
leur p¡¡!fer¡toit
~o'i(e,
comme pour irCul ter
~
ce Nin
célcfi~ ,
dont
il
J e~r
avojt fair ft te'
"14ll·hou' ruai
cela ?
.l¡a troiGcme, les rabins ;
&
plulieiJrs chrétiens apres
eux , fonr venir le mor de
manne
de la racine
minach.
qui f¡gqitic
prt!part!,
paree que la
mamu
étoit toute prt ·
te
~ ~¡r~
O)anMe , fans 3utre
prépar~rion
que do l'ama(–
fer, ou plut6t,
p~rce
que les lfraéhres , en vopm cet
aliment' fe dlrent \'un a l'autre' voiai
ce
pain qui
nou~
a
éré préparé;
&
il~
J'appellerent "'"""', c'efi-a-dire
1
chofe
prt!parle .
Qeig,
Crit. fa era, in vote manna , pag.
ll7.
La mtatrieme,
en~n
le Cavam
J\1.
le Clerc prétend
que le ·mor
mann~
vient du mor hébreu
manarh ,
qui
fignifie un
don;
~
que les lfra41 itcs, Curpris de voir
1~
m~tin ~eue
roCée euraordinaire ;
&
enfui¡e
d~
ce qr¡e lcur
dit Mo't'fe:
c'efl ici le pain
drt
oicl,
s'~crierent,
man·hoa,
voici
1~
don, ou' peut. etre' par une
~xpreffion d~
<lédain, Glli étoit bien
<j~ns
l'erprit
~
le
car~~ere
de
e~
peuple jndqclle
<5f
groffier , ce petit grain qui convre la
rofée, efi-ce doqc -la ce don que J'éterne! nous avoi\
promis ~
•
On doit, en fair¡e philof<lphie, regrettcf le tems qu'on
met a rechercher des étymologies' h¡r-tqur lor[qu'elles
ne répandent pas plus de ¡qur fur le fujet dont il s'agit,
&.
fur ce qui peur y avoir du rapport, que les diver·
fe~
idées qu'on vient d'arriculer, que la
manne
ait
re~
u
fóp
nom d'yn mouvemenr, d'étonnemem, de
gratitud~
MAN
37
ou de dédain, c'dl ce qn'on ne peut décider, qu' il im–
porte affez peu de favoir,
&
qui d'ailleurs ne chan¡¡e rien
a
la nature de
la
cholc .
Ce qu'i)
y
a de moins
équi voque, c'efi que fur la ma–
niere
~?nt l'aut~u r
raeré
rappor.tela chofe '
no
ne peur
pa
rat(on nablemenr douter quo la
¡nanne
J u derert n'aic
ér¿ miraculeoG:,
&
bien différentc
p~r-li· meme
de
!11
ma.n~e
ord inaire d'Orient . Celle-ci' ne parolt
qu~
dans
certam tern s de l'année; cel!e
d~
Jei'ert romboir tous les
joors , excepré le jonr dn f•bath;
&
~el
a pendan.t qoa–
ranre ann¿e, : car elle ne celfa do rotn ber daos
le
camp
des lfraélires,
q~e
lorfqu'ils fureot en po(]effi on de ce
pays, d.<icoulant de lait
&
de miel, qui leor foumí.t
en
abundance des alimens d'one toure autre ef.oeco,
La man·
"' ordinaire ne tombe qu>en forr pedte quantiré ,
&
Ce
forme inlenfible rncnt ; celle du dercrt venr>it tOUt·d'un–
co
up,&
daos une li grande abondance, qu'elk f.ttlifoit
a
r.ou.recette prodi¡:iouíc
&
inconcevable multitude, qll'
ét
oit a la litite de MoYfe .
La
mt~nn<
ordinare peu.r íc conferver affez long·rems ,
&
fans prépararion: cclle qui
r<
recu.eilloi.t dans le de.
íort, loin de íe confcrver,
&
de fe durcir aQ fo leil,
Ce
fondc;,it bienrót: vouloit·on la garder, die Ce ponrriffoir,
&
il s' y engendroit des vers : la
manne
ordinaire ne Ca
u·
rnir nonrrir, celle 4n defert Cnflenroit les lfraé lires,
Concluons de ces
ré ftexion~,
&
d' un grand nombre
d'autres, qu'on pourroit y ajomer
q~e
la
mmm e
d\l dc–
fer¡ étoit miraculeufe, furnaturelle,
&
rr.b ·différenre de
la
ma>tne
commune: c'efl fur ce pied·la que M o)'Ce veur
no¡~
le
pe
upie
1'
envif.1ge, lorfqu'il Jui dir (
l)eut.
'¡Jiii ,
'Jr.
23.) ; ,
Souviens·toi de
tol!t
le chemin par
lequel
,, l'érernel, ton P ieu, t'a fait marcher pendant r es qua–
" rante
~ns
daos ce tjefert, afi n de t'huonilicr,
&
de .
,
t'é pronver, pour connoirre ce
qai
efi en to n cgw r;
fi
tn
,
gardois [es comman emens ou non : il t'a clo ne hu·
, milié,
&
t'a fait avoir faim; tl)ais il t'a repu de
ma>t·
,
ne,
laquell~
ru n'avois point connue, ni
te:i peres
a9ffi,
afi n de te faire
connoil re
qut::
l'homme ne vivra p:1s
, de pain fenlemenr; mnis que l'h"rl)me vivra de tout
, ce qui fort de la pouche de D ieo.
J.,e
p~in
dé li\\lle rons les al imen$ que fournit la na–
!Uf!';
&
ce qui
[orr
<Jc
la bouche de Pieu, fera tour ce
¡¡t)~
Dieu, par fa pu iffance infinie , peut crécr
&
produi·
re pou r nourrir
&
Co llemer les humains d'unc manirre
miraculeufe.
· 11
me remble
m~me
que l'érernel voul'lt faire con–
polrre
~
fon people, que c'étoic bien rje
[a
Q" uche que
ftmoit la
mann! ,
puifqo¡e les H ¿b,eux, commo le leur
repréfenre leur cqnduéleur ,
virent la gloir.
de
l'lra nel ,
c'efi-a"dir~,
une loímiere plus v1ve, plu,
~clatante
que
celle qqi les cor¡tjui[oit ordinairement;
&
ce fu t du mi•
lieu eje ce fymbole extraordinaire de
fa préf<nce, que
D ieu pnblia fes ordres au [ujet de l'alimenr miraculeu t
qu'il leur difpenfoit;
&
il le tir <!'une
maoicr~
bien pro·
pre
:i
les faire obferver.
11
leur ordonna t
0
•
de reaueil–
lir la
ma¡¡n•
chaque
m~rin
pour la journée feu lemcot;
2°.
en recuei!l ir chacuo une mefwe égale, la dixic,.,le
partie d'qn éphu, ce qui s'appelle un
howa ,
c'efl-a- ,
dir!' , cinq
a
fix
liyres; :;" , de ne jarqais recne'llir de la
mqnnc
le demier jour de la femai11e, qui étoir
k
¡onr
d11
repos , dont
1~
loi de 1¡ina't' leur ordon11oit l'exaao.
obíervation .
Ces trois ordres parriculiers, également jufles, raifon•
nables
&
faciles, fourniffcn t aux moralifi es uqe
am ~le
matiere de l:¡ien de plRexions édifiantes,
&
d~
plulieurs
maXitT)eS prariqtteS, le tQUt fortifié par d'.,l)pks décla·
mations conrre l'ingrare indociliré ejes
!iébre~r.
. L'envoi de la
mtrnne
au defert éwit
Ull
événetl)cnt
tro'p in¡éreffant pour n'eo pas
perp~tuer
la mémoire dans
la poflérité de ceux en favcur dcfquels s'éroit opéré ce
grand mira
ele;
auffi l'érernel youhtt en co11 f<r ver tlll
rno·
nument
~utenri,]Ue;
voici ce que M oi'fo d;r
a
t\aron
fur ce fujet, par l'ordre de Dieu (
Exod.
xvi ,
'/.'.
33· ):
PrendJ uHe
crr1ch~,
&
m~t1-y
un plein hower áe
man–
ne
>
&
le pofe dcVtr>¡t /'/ternt/
fOUI'
étrr gardt! e'f
'UOf
ága ~
.
.
S.
P~ul
nons ap.prend que cette eruche étott d or;
&
par'ccs mots,
étre pofée deVd11t l't!ternel ,
(
l:(ébr. ix.
4· )
il eXRiique
étre mife dttm /'arehe ,
Oll ,
con] me porrenr
d'autr'c!s
verli\JilS
~
ti
cñtl
dt:
J'ar.cht,
.C<!
qui paroÍt
plu '
cqnfurme a quelques endroirs de l'Ecrirure qui nous
~p
prennent qu'il n
1
y avoit rien dans
l'aro~e
que les rabie•
de J'alliance (
Exod. x.., v.
t6.
f.
Rois vii¡. 9·
11.
chr?.~·
ft.
10 .);
il
faut d'aillenrs ob[a ver, qu,e lorfr¡ue
~ o~.e
donna <:et ordre
a
[t)n frere, l'arche 11 extilOtt
~OI Ilt,
&
qu'elle ne fut cu11firuire qn'alfez long·tc:ms apres.
Au rene, le célebre M.
R~land
a fatt de r,.·ame<
c!t
de curieu[es rec!lcrchcs [ur la figure de cette cruchc
0\1
-
vafe,