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MAN

éreéHon imparfaite

m~me

a

fon insil,

&

diterminer l'u–

crérion de femence; la rétracílion fpafmodique de la téte

étoit hobimelle, revenoit par intcrvalles, chaque par<>–

xifme duroit au moins huit heures , quelqucfois il s'é –

tendoir jufqu' :i quin"te, aveo des douleurs li aig ues que

te malade pouaoit des hurlemcns affreut ; la déglutition

étoit pur-lors íi

g~née

qu'il ne pouvoit prendrc la moin–

dre quantité d'un aliment liqnide

&

fi>lide, fa voix étoit

toujours rauquc,

fes forces étoient entierement épui–

fées.

Obli~é

d"abandonoer fon métier, il languit pen–

dant plufieurs mois fans le moindre fecours, fans con–

folation, prelfé

an

contraire par les remords que lui doo–

noit le Couvenir de Ces crimes récens, qu'il voyoit

~tre

la

caufe dtt funefle état oii

il

fe trouvoit rédUlt. C'en

daos ces circonílaoces, raconte M. Tilfot, qu'ayaot oüi

parler de luí, j'allai moi·meme le voir : j'apperqus un

cadavre étendu fur la paille, morne, défait,

pil~,

mai·

gre, erhalant une puanteur infoutenable, prefqu'imbécil–

le,

&

ne confervant

prefq~'aucun

caraétere d'homme,

un ftur involontaire de falive inondoit fa bouche, atta–

qué d'une diarrhée abondante il étoit plongé daos l'or-•

dure. Ses narines lailfoient échlpper

p~r

interv•lles un

faog dilfous

&

aqueux; le défordre de fon efprit pcint

dans fes yeux

&

fur fou vifage étoit fi confidérable qu' il

ne pouvoir dire deux phrafes de fuite. Devenu nupide,

hébeté.

il

éiOit infenfible

a

la .trifle fituation qu'il éprou–

voit. Une é.vacuation de femence fréquenrc fans ére–

aion ni chatouillement' ajoutoient encor-e

a

fa foiblelfe

&

i

fa maigreur exceffi ve; parvenu au dernier degré

de marafme, fe& OS étoient prefque IDUS

:\ dóCOUVCrt

a

l'exception dt;s extrémités qui é10ient cedémateufes; fon

pon!& cltoit petit, concentró, fréquont<

fa

refpiration

ge–

née, anhéleufe

¡

le& yeux qui des le aommenoemcnt

avolcnt été affoiblis, étoient alors troubles, louohes, re•

couvem d'écailles

(/•m•/i)

&

immobiles : en un mot,

il

en impoffible de eoncevoir un fpe&acle plus horrible.

Quelques remedes toniques employés diminuerent les pa–

roxifmos convulfifs, mais ils oe purent empeoher lema·

Jade de mourir quelque tems apr-es

ayanr

tnut le corps

bouffi

1

&

ayant comme,océ depuis

lon~·tems

de celfrr

de vivre . On trouve plufieurs autres oblcrvations a-peu–

pres femblables dans différens auteors,

&

fur-tout dans

te traité anglois dont nous avons parlé,

&

daos l'ou–

vragc intérelfant de M. Tilfot.

ll

n'efl

m~me

perfon ne

qui ayant véco avec des jeun•s gens n'en ait vu quel–

qu'un qlli, Jivré

3_

)a

maNMjil1pra1ion,

n'ait eOCOUrll pj r:–

Ja des aocidens

tri:s~f&cheux;

c

1

en un fouven ir que je ne

rappelle encere qu'avec effroi, j'ai vu avec douleur plu–

íieurs de me& condifciples emportés par cene criminelle

paffion, dépérir fenliblement, maigrir, devenir foibles,

hnguilfans ,

&

tomber

enf~ite

dan; une phthyfie

in.

curable.

JI

en

a

Femarquer que les accideDS font plus prompts

&

plus fréquens daos les homrnes que dans les

femme~;

on a cepcndant quelqueo obfervarions rares des femmes

qui font devenues par-la hyflériques, qui ont été atta–

quées des eonvulfions, de douleurs de reins, qui ont

éprouvé en conféquence des chll.tes, des ulceres de la

rnauice, des dartus , des all<>ngemens incommodes du

clítoris : quolques·unes out contraél é la fureur utérine !

uno femme

a

Montpellier mourut d'une perte de fang

pour avoir fourenu pendant toure une nuit les carelfes

fucceffives de fix foldats vigoureux . Quoique les hom–

m e& fouroiiTent plus de trilles exemples que les fcmm es ,

<:e o'an pas une preuve qu'elles foiem moins coupables;

on peor alfurer qu'en fait de libertinage les femmes ne

le cedent en rien aux hommes; mais répaodant moins

de vraie femence dans l'éjacnlation, excitée par le coú

ou par la

manuflHpration,

elles peuvent fans danger la

réitérer plus fouvent: Cléopatre

&

Melfaline en fourni!'–

fent des témoignagos fameux auxquels on peut ajouter

ceux de la quantité inqombra\>le de nos courtifannes mo–

d~rnes,

qui font auffi vqir par-i.¡ le pencf¡ant

effr~né

que

ce fexe a pour la débauche .

Rljltxiqnr prati<¡uer .

Quelqu'inetficaces que foient les

tr~itemens

ordiuaires dans· les maladies qui font excitées

par la

manu{lupration,

on ne doit cependant pas aba11·

qonner cruellement

l~s

malades :1

leur déplorable fort,

f~ns

aucun remede. Quaod

me

me on feroit alfuré qn'ils

ne peuvcm opérer aucun.

chan~emen¡

heuroux, il faudroi t

les ordonner dans la vi\e d'amufer

&;

de tranquillifer les

malades; il faur feule rnem dans les

mªl~dies

qui e¡igent

un traitcment particulier , comme l'hydropifie, la manie ,

l'épilepfie ,

&c.

éviter avec foin tom les médicamens

fort&, aétifs, échaufhns ,

de

m~me

que cettx qui rell–

ehom, rafraichilfent

&

atfadilfcn.t trop; la faignée

&:

les

purgatifs font extrc ment nuifibles; les cordiaux les plus

énergiques no produifem q11.'un effer momeutané., ils ne

Tom•

X.

MAN

43

dimlnue~t

la foiblefli: que pour \lo tems, "mais apres que

leur aéto n eíl

palf~e

elle devient plus confidérable . Les.

remedes qu'une

~bfervation

con liante a fait regarder com–

me plus apprC?pnés, comme capables de calmer la vio,

lcnce des accodens

&

memo

d~

les diffiper lorfqu'ils no

fo~t

pas invétérés. font les toniques . les legers noma–

choques amers,

&

par·deífus tous le quinqu ina

les caux

martiales,

&

les bains froids dont la vertu rob' rante en'

c_onllatée par plus de vingt fie<!les d'une heureuCe cxpé-<

nence . Q uelques auteurs confeollent auffi le lait · mais

outre que l'oftomac dérangé de ces malades ne

p~urroit

pas le fupporter' il en tras-certain que fon ufage con–

tinué •ffC?iblit .

Hippoc~ate ~

prononcé depuis long-tems

que le laot ue convenoot poont aux malades qni étoient

trop exténnés (

Apbor

.

64.

lib. V.)¡

la moindre

ré~e­

xion fur fes

eff~ts

fuffiroit pour le bannir do cas pró- •

fent.

Voyn

LA !T . L e. régime des malades dont il eíl

ICI

quenoon doit etre fé vere, (1

faut les nourrir avec des

alimens fucculens mais en perite quantité; on pcut leur

permeme quelques gouttes de vin, pourvfi qu'il foit bien

bon

&

m~lé

avec de l',eau qui ne {auroit etre alfez frai–

ahe

¡

on doit de

m

eme éviter trop de chaleur dans le lit

pour cela il faur en bannir tous ces lits de plumes, ce;

douelos matellts inventés par la mollclfe

&

qui !'entre·

ticunent . L'air de la campagne, l'équitation, la fu ite des

femmes, la diffi pation, les plaifirs qui peuvenr diflraire

des idées voluptueufes' obrci:nes'

&

faire perdre de vue

les objets do délire, font des rcífources qu'on doit e!fa–

yer

&

qui ne peuvenr qu'etro tres-avantogeufes , fi la ma–

ladie en encare fufceptiblc de foulagement .

MAN-SURATS,

f.

m . (

Cornm<rce. )

poids dont

on fe fert

a

Bandaar ou Bander· Gameron, vil!e íituéc

dans le golfe perfiq ue.

11

ell de treme livres .

Voyez

MAN ,

a

la fin de l'atricle .

Dillionnairo

d• Commu« . (G)

MANSUS,

ou

MANSA,

ou

MAMSUM, (Giog. )

terme de la balfe latinicé, qui dófignoit un lieu de la cam–

pague od

il

y

avoit de quoi

lo~er

&

nourrir une fa mil–

le . G'en ce que quelques pro vinces de France expri–

men! par le m or

ma1

La aofitume d'

Auver~nc ,

c•

.uviij.

art.

dit ! plturages

íl:

rcrminent par villages,

ma1,

&:.

tenemens. Celui qui occupoit un

mas,

ou

man–

fuJ,

étoit appellé

maneHJ,

d'od nous avons fait

&

con–

fervé daus notre

hngn~

le terme de

manant,

pour dire

un homme de la campagne .

Rien o'eíl plus comrnun daos les aél:es do moyeo i ge

que le mor

manfuJ,

ou

manj11m.

O o appelloit

manfum

r•gal•

les

manm1

qui étoient du domaine du roi Les lois

bornerent

a

un cerraio nombre d'arpens ce que chaque

~?tanft

devoit pofiéder .

11

y avoit de grands

mánfu,

de petits

manfu,

&

des

demi~m

..

nftJ.

Enfin il y avoit entre ce&

manfa

plufieurs

d1fférences diflinguées par des épithetes, que l'on peut

voir dans Ducan5e .

(D . ] .

)

MANTA, (

Glog. )

havre de 1'Amérique méridio–

nale. au P.érou.

a

fon extrémité feptentriomle '

a

neuf

licues

N.

E.

&

S.

O.

de la baie de Carracas: ce havre

n'efl habité que par quelques indiens, cependant c'e(t le

premoer établilfcmeut oii les navircs puifient toucher en

vena

m

de Panama, pour allcr

a

Lima, ou a quelque ,

autre port du Pérou. La montagne ronde

&

de la for–

me d'un pain de fuero , nommée

Mo~<te-Chriflo,

qui e{l

au fud de

M anta,

en le meilleur · fanal qu'il y air fur

toute

la

cóte,

{D . ] .

)

M

A

N TE ,

f.

P. (

Hifl .

nat. )

infeél:e qul relfemble

beaucoup

a

la fauterelle .

&

dont le corps en beaucoup

plus allongé.

11

y a des

mantu

qui ne font pas plus

~rolfes

que le tuyau d'une plttme ,

quoiqu'ell~s

aient cinq

a fix pouces de longueur.

Voyn

INSECTE. ·

MANTE,

f.

f.

jjrma

ou

palla,

(

Hifl.

anc.)

habille–

ment des dames

romaines . C'étoit une

loo~ue

piece

d'étoffe riehe

&

préc ieufe, dont la queue euraordinai·

rement trainante, fe détachoit de tour le refle do corps ,

depuis les épaule& od elle étoit arrctée avec une agrafe

le plus fouvent garnie de pierreries ,

&

fe foutenoit a une

alfe1. longue diflanae par fon propre poid&. L a partie fu·

périeure de cette

ma11tc

portoit ordinairement fur l'é•

paule

&

fllr le bras gaucho, pour donner pl us de lib: rté

att bras droit que les femmes portoient découverr com·

me les hommes ,

&

formoit par-1:1 un grand nombre de

plis qui donnoient de la dignité

a

cet habillement. Qncl–

ques uns prétcndent que la forme en étoit quarrée,

'{rta·

drum

pallium

. Le fond étoit de pourpre

&

les

orne~

mens d'or

&

m~me

do pierreries fel on

1lid

ore. La mo–

de

de cene'

manee

s'introduifit fur la [cene,

&

les comé·

di~nnes balayoien~ l~s

théatres avec cette longue robe :

longo

fyrmate

w rrit

humum.

Saa-

1