/
MAN
v2re' dans lcquel étoit conrcrvéc
la
mmmc
[ncrée. l1
tire un !lrand pani de f:t linératu>e, & de (a profonde
connoj{Iance des langnes, pour faire voir que
ces
va–
fes av01ent detlX anfes, que quelquefo>s ils s'appelloiem
uoi ;
::tiníi daos A thénée on lit
~"u' ,,¡.corrr~~.,
o
u~,
c'efi-3-
dire, des
áneJ rempli.t dt> vin,
d'oU notre favan t com–
metHateur prend occalion de juflifier les H ébreux de la
faurre accu(ation de conrerver dans le licu raint la téte
d'un ane en or, & d'adorer cette idole.
1/oyn
Reland
DifftrtlltÍo
altertt
de
inf~ript.
Cfttorrtmdam nstmm(Jrum Sa–
maritanorum,
&c.
Le livre des nombres (
xj.
7. ) dit que la
manm
étoit
blanche comme du bdellion . Bochan, (
Hier. part.
ll.
lib. 17. cap. v. pag.
678.),
d'apres plulieurs
thalmudi–
fta,
prétend que le bdellion !ignifie une
pfrlt;
a la
bonne-heure, peu impone.
Ceux d'entre les étyrnologifles qui ont tiré le m ot
m.mne
du
Vt!rbe
minnach,
préparer, par la rai[on, di–
fent-ils, qu'elle n'avoit pas be(oin de préparation, n'ont
pas fait aucntion
a
ce qui ea dit au
verfet
8
du chap.
xj.
des nombres .
Le pmple fe difperfoie,
&
la ram!t[–
foit,
pttiJ
il la
moHloit
atJX
mu.dn,o
u
la
pilnit dan
r
un murtier ,
&
la
fttifiJit
crúre dans
Hn
chtmdrorr,
&
m fr.ifoit da gátcaux, dont fe !(OUt étoit femb/ab/e
a
c•–
/tti
d't1ne liqueur d 'hu;le fraíche,
ce
qni ,· pour le
dire
en
p~ffant,
nous fait voir cambien la
manne
du defrr.t
devoit étre folide
&
dure, & tonte différente, par-la–
m éme, de la
manne
d' A rahie, ou
d~
e
elle de Calabre.
Quant a fon goilt, I'Ecriture-(aime lui en attribue
deux diftérens: elle en comporée a des
b¿~nets
faies
a"
miel;
&
dans un
:!Ulre
endroir,
a
de
/'hui/e frnfche;
peut-crre qu'elle avoit le premier de ces gouts avant
que d'étre pilée & appretée, & que la préparation lui
donnoit t'amre.
Les Ju>fs ( Schemoth Rabba,
leél. :p:v.f•l.
'!.4.)
ex–
pliquen! ces deux gnuts différens , & prétendent que
Mo.tTe a voulu marquer par-la, que la
mamtt
étoit com–
me de l'hnile aux enfans, comme du miel aux viellards,
&
CO.!}ltn<
de> gftte•ux aux perÍ<mnes robufles. Peu con–
teos de to ur ce qn'il y a d'extraordinaire dans ce mira–
cu leux événement
1
les rabbins
Ont
cherché
a
en aU"–
meuter le merveilleux par des fuppo!itions qui ne
pe~vem 2voir de réal ité que·dans leu r imagination, toujours
poulfée
a
!'extreme. lls ont dit que la
manne
avoit tous
les gouts poffibles, hormis celui des porreaux, des oi–
gnons, de l'ail, & C?clui des melons & concombrcs ,
paree que c'étnicm-lii les divers légumes aprcs lefquels
le
cCPur des H ébrenx foupiwit, & qni leur faifoient !i
fon reg retter
la
maifon de fervitude . Thalmud J oma,
~ap.
viij . fol.
7f·
lis oot accordé
ii
la
manne
tous les parfu ms de di–
vers aromares dont étoit rempli le paradis terreflre.
Lib.
Zoar, fol.
28.
Quelques rabbins font allés plus loin
( Schemat H.abba ,
feél.
xxv.
&c.) , & n1ont pas en
honte d'arfurer que la
mamte
devenoit poule , pcrdrix,
chapon, ortolan,
&c.
felon que le fouhoitoit celui qui
en mnngeoit . C'efl ainfi qu'ils e<pliquent ce que Dien
dil'oit 3 Con
peuple.t
t¡ulif
n'av_oit mant¡Jté de
r!.n'
dans
!.
def.-rt.
Dmt.
x¡.
7·
N ,h. >x.
lt.
S.
Augu!ll!l
(tom.
l .
,.,t,aél: l1b .
1
f.
pag.
33·)
profite de cette opinion des
doéteurs JUÍfs, & cherehe
a
en tiror pour la morale un
m erveUieux partí, en établirfant qu'il n'y avoit que les
yrais Jnfres qui enrfent fe privilege de trouver dans la
manne
le gout des viandes qu>iis aimoicnt le pl\lS: ainfi,
dans le
(ya
eme de
S. 11
uguflm' peu de JUfres en ![rae!;
car tour le peuple
con~ut
un tel dégot'lt pour la
mamze
qu'il murmura
,
&
fh, d'un commuu accord cetr;
¡llaiote, qui efl plus daos une nature foible, qné dans
une pieu(e réfignation: quoi! toujours de la
manne?
nos
ycnx ne voyent que
ma1me. Nomb. xj.
6.
.Encnre
u~
mot . de rabbins . Qnelque ridicules que
fo>ent leurs 1dées, ti et1 bon de les connoltre pour. fa–
'voir de quoi peut étre capable une imagination dévote–
m em échauffée . lis ajoutent. au récit de M oYfe, que
les moncc3nX de
manne
éto>cnt fi hauts &
(j
élevés
qu'iJs étoient appert;us par les rois
d'Ori~nt
& d'Occi:
dent;
&
c'~(l
3 cene idée qn'ils appliquent ce que le
Pfalm¡flc d11 au
pfeaumr
23 .
jr.
6.
Tu dreJ!;,s ma t•ble
deva1'Jl moi,
J
la
vú~
de cer-tx
qtli
m o
prcf!ent.
Thal·
mud Joma,
fol.
76.
col.
r.
·
L e H ébreux, & en
~énéral
les orientaux, ont pour
la
mmme
du defert une vénération paniculierc . On voit
dans la
bibliother¡ue orfentale
d'Herbelot,
pag.
147,
que
les Arabes le nomment
la dragr!e de. la toute puif!ance.
Et nous lifons dans Abenezra fur
l'exode,
que les
Juifs, plou x du miracle de la
manne,
prononcent ma–
l~diéli;>n
contre ceux qui ofewient fontenir l'opinion
contra¡
re.
MAN
Aldba prétedoit que la
m:rnne
av.:>it <'té produite par
l'épaiairfemeut de ia lumkre célcfle , qui, devenuc ma–
tÚielle' étolt p:o prc " (er-\'Ír de nourriture
a
l'homme :
mais le rabbin
1
fma<il de(approu va cette opinion , & la
combattit p;ravement; fondé [urce pdncipe, que la
m.m–
ne,
Celon i'Ecriture,
ea
le pain des anges.
Or les an–
gcs, difoit· il, ne (ont pas nourris par la lumi.ere, deve–
nue n"térielle ; mais par la lum1ere de
Dteu-m~me .
N'dl-il pas
a
craindre, qu'a force de fubtilités, on farfe
de
c~:tte
mmzne
une v:ande un peu creufe?
1\u reflc ' le mot de
"'"""'
ea ernployé dans divers
ur.1ges allégoriques, pour
défi~ner
les vérités dont fe
uourrit l'cfprit , qui fortifient la piété, & foutiennent
l'ame .
MANNE,
(
V annier . )
c'e(l un ouvrage de mandrerie,
plus long que largc alfez profond' rans anre, mais garni
d'une poiguée
a
chaqce
bout.
1
MANNE'
qu'on nomme a
o
m
banne,
&
quelquefois
mannette'
c.
f. (
e
b,pelier.
)
c[pcce de r;rand panier
qnarré
Ion~,
d'ofier ou
de
chataignier refendu, de la
longueur & de la largeur qu'on vcut, & d'un pié o u
uu pié & demi de profondcu r . Les marchands chapc–
liers
&
p)ulieurs autres (e (ervent de ces
mannu
pou r
emballer leurs rnarchandifes; & les chapeaux de Caude–
bec en Normandic ne viennent que dans ces Cortes de
paniers.
MANNE,
(Marine.)
c'efl une e[pece de corbeille qui
fert
a
divcrs nfages dans les vairfeaux.
MANNSI'ELD, PtERRF DE
(Hift. nat.)
c'efl
ainli qulon nomme en Allemagne une e[pece de [chifle
ou
de
pierre feuilletée
no'r~ tre'
qui re tr!.luve pres de
la ville d'Eisleben, dans le comré de
Ma>msfeld.
On y
voit tri:s-dillinétement des empreintes de différentes e(pe–
ces de poirfons, dont plufieurs fom couverts
de
petits
poiots jannes
&
brillans qui ne font que de la pyme
jauoe ou cmivreufe; d'autres fonr couverts de cuivre na–
tif. Cette pierce ea une vraie mine de cuivre, dont <>n
tire ce métal avec fucces dans les fonderies du voi!ina–
ge; on a
m~rne
trouvé que ce o:uivre contenoit une
portian d'argent.
·
On remarque que pre[que tous le$ poilfons dont leso
empreinres font marquées fur ces pierres,
[ont
recour–
bés' ce qui a fait ero;re
a
quelques auteurs qne non–
feulemont ils avoient éré eofevelis par quelque révolu–
tion
de la terrc, mais encore qu'ils avoient fonffert une
cuilfon
de
la part des feu< routerreins. (-)
MANO A
&
DORADO, (
Glog.)
ville imaginai–
rc, qu'on- a [uppo[é exiller dans I' Arné rique, fom l'ó–
quateur, au bord du lac de Parime. O u a prétendu q ue
les
Péruviens échappés au fer de leurs conquérans, fe
réfugierent fous l'éqnateur, y batirent le
Manoa,
&
y
portercnt les richelfes immenfes qu' ils avoient fauvées.
L es Efpagnols ont fai t des etforts des
t po,
& des
dépenfes incroyables, pour trouver une ville qni avoit
couvert
(es
toits &
[es
murailles de lames & de lingots
d'or. Cette chimere fondée rur la foif des richerfes,
a
coiué la I'Íe
a
je ne [ais combien de milliers d' hom–
mes, en parnculier
ii
W alther Rawleigh, navigateur
a
Jamais célebre , & l'un des plus beaux efprits d' Angle–
tcrre , dont la tragique hifroire n'eft
i~norée
de per!onne.
On peut lire dans les
ll'lémoires de
/'
a<aJ.!mie des
Sciences , a'Znle
1
74f,
la
eonje~ure
de M. de la Con–
<l.lrninc, fur !.'origine du roi)lan de la
Mano"
dorée .
Mais enfin cette vil le tiétive a diCpa ru de toutes les
on–
ciennes cartes, o
u
des géographes trop crédules l'avoieu t
fait fi gurer autrefois, avec le lac qui rouloit fans ceffe
des f.1bles de l'or le plus pur.
(D.
J.)
MANOB/\,
ou p!.1eót
M(]¡;NOBA, & par Strabon,
en grec
M~ivofl~,
(
Gr!og. an<.)
ancienne vil le
d'Efpa~ne ,
daos la Bétique, avec une riv iere de mi! me
t)Om.
Cette
riviere s'appel le préfentemem
R io-Frio
&
la ville
Torres,
au royaume de Grenade.
(D.
J.)
MANOS!,
f.
m.
(Botaw. exot.)
fruit des lndes oc–
cidentales, improproment appell é
pifia<be
par les babitans
des !les frans:oifes
de
1'1\mériq11e. Ces frui ts font tous
fu[pendus aux riges de la plante nommée
arachidua,
qttadrifolia, vil/o[", flore luteo,
Plum.
49·
ar..chidnoi–
aes
americana,
Mém. de l'acadérnie des
S
ciences, t
723.
La racine de cette plante efl blanche, droite & lon–
g ue de plus d'un pié, piquant en fond. Elle pouffc plu–
fieurs riges de huit a dix poucés de long, tout-a -fait
couchées fur terre, rqugeAtres, velues, quarrée;, noueu–
fes,
1lt
divi[ées
en
quelques branches naturelles .
Les feuillcs dom elles
[ont
garnies fon t larges d'un
pouce, longucs d'un pouce & demi, de forme pre[que
ovale, oppofées
deu~
a
deux, attachées far.s pédicuie
i
des
que~es .
Les