M
E
S
t l!s de la
fen~tre
daos 13 fec.pnde piece de 1'2ppartement
de la íignature au Vatic n. 11
íutfit que le leé;teur fache
que cctte peinrore cfl du bou tems de
Raph~e\,
pnur
.~tre
perfoadé que la
poéíi~
e
o
e(~ admir~b\e .
Le pretre
qui doutoit de la préfence
réc\1~,
&
qui
a
v(l l'horlie
qu'il avoír coufacrée devenir fanglante entre fes mains
pend• nr l'élévarion, paro!t pénétré de terreur
&
de
refpeél.
Le peíntre
a
•tres,bíet) confer:vl!
a
chacun des affiflans
fon caraaece propre, maÍs for-tout J'on VOÍI )lVeC plaifir
le
gc~re
d'étoonement des fui(les du
p~pe ,
qui regar–
dettt le m íracle du bas du tablean o,u Raphacl les a pla–
cés. C'ell ainíi que ce grand artifle
a
fu rirer une beauté
poétiqu~
de la néccffi ré d'obferver la courume en don.
nant au fouveraiu pontife fa fui re ordinaice.
Par une liberté poétique, R aphacl emploie
13
t~te
de
Jules 11. pour repréftnter le pape devam qui le miracle
arciva. )ules regarde l.>ien le miraele avec attention , mais
il
n'en paro!t pas beaucoup ému. Le peintre fuppofe
q ue le foa verain pont;fe étoit trop perfuadé de la pré–
fence réelle pour l'rrB íurpris des évenemcns ltts plus
m[–
racu\eux qui puilfenr arriver fur une hoflie confacrée .
O n ne fauroir ca,aérifer le chef de l'Eglife, inrrodu[t
dans un femblable évenemenr, par une expreffion plus
noble
&
plus convennble. Cene expreffion laílfe encnre
:voir les traíts du caraaere particulier de
]u
les 1
J.
On
·
reconno!~
dans fon poma[t l'affiégeant obfiiné de la Mi–
randole .
Enfin le colods de ce tableau
etl
tres-fitpérieur au
coloris des autres tableaux de Rapt}ael . Le Titíen n'a
pas peint de
ch~ir
ou l'on voie mieux cette mollelfe
qui. doit étre dans
~n
corp.s compofé de liqueurs
&
d~
foltdes, Les drapertes par01Cfem
d~
bel\es éroffes de lai–
ne
&
~e Coi~ qu~
le tail leur vicmdroit d'cmployer . Si
R aphael avo11
fatr plufieurs rableaux d'un coloris auffi
vrai
&
aufli riche,
iJ
feroit cité entre les plus excellens
colorifles ,
(D.'}.)
M ESSENE, (
G!og. a»•.)
M•••;,. ·
il
y
avoit dcux
Yilles de ce nom
¡
!'une daos le
Péiooo~nefe,
donr nous
allons parler; !'nutre dans la Sic;le étoir
l'ouv r~ge
d'une
colome des Melfl!niens du Pélopo'm¡efe dans le tems de
leurs malheurs . Les Latins nommerent cene derniere
M e.!Ja»a,
c'efl Meffine de nos jours.
Voyn
MESS!NE ,
L a
Me{[me
du Péloponnefe éroit une
~cande
&
puif–
fante vil le, fituée 9ans les rerres fur une haureur , <!api–
tale de la Melfénte,
&
célebre dans l'hilloire par les
Jongue5
&
fan~lanr~s
guerres 'qu'el\e
f~tttint
ce ntre La–
~édémone . D1o~ore
de Sicile a
f~it
la
récapirolation de
la
guerre
meflént~que
dans fon
XI.
livre, il faur le con–
férer avec Pau fa nias,
&
fuppléer
ii
\'un par l'aurre .
Me.ffou
avoir
ér~
barie par Polycaon ; rnais ayam été
comme détrune par les défallres de la
guerr~,
E pa mi–
nondas la rétabltr, y appella les M elféniens épars de
fous c.6ré,s,
&
la forufia íingulicremenr; fes murailles
out fatt
1 étonnement de Paufania< . Cet aurenr les met
au-delft
¡s.decelles d'
A
mphryfus, de Byzance
&
de Rho–
des, qu
'1l avo!t toutes vaes de te5 yeux . JI en refloit
¡:ncore
38
to.u~s
dans leur ent!er en
1
7'JO.
M.
l'abbé
F
ourmont futYit penda
m
une heure de chemin la parrie
de ces
rnurailles , qu i comprenoit
la rnoitié du m'lnt
lthome,
&
d'une amre mo¡¡tague qui lui efl oppofée
¡¡
t!orieot . Ces tours font élotgpc.'es les unes des autres de
1 f O
pas, ce qui f()rnte une enceinre de cinq 9uam de
Jieue au nord de la ville. l.¡a muraille slérendo1t encare
davantage
a
l'occident
&
au midi dans des vallons ou
l'on croir voir les débris do flade, de bcaucoup de tem–
ples
&
d'autres édifices pubPcs.
Straboo,
l. V II
f.
p.
361,
compare
Jlfeffine
ii
Corin~
tbe, foit pour fa ficuarion, foit pour fes
forriflcations ;
J!une
&
l'autre de ces villes étoient commanqées par
pn7 momagne voiíine , qui lcur fervoit de fnrtereffe, fa–
votr lthome
a
M•/fone,
&
Acrocorinthus
a
Coriothe.
C es deux
~lace~
en etJi,r palfoienr pour
~tre
des pofles
fi
importans, que D érnérrius voulanr perfuader a Phillppe,
pere de Perfée, de s'emparer du Péloponnefe, tui con–
.feilla de fu bjuguer Corinthe
&
Meffi»e:
vous tiendret
ainfi, difoir·il, le breuf par les deux co ro
e~.
· Cene ville , felon Polybe, El ien
&
L aaancé , a éré
la patrie d' un homme qui fit autrefois bien du bruir par
fa critique des dkux du paganifme,
j~
veux parler d'Evhé –
mere, contemponin de Caffaodre , roi de Macc!doioe
1
clont
il
fut fort aimé.
·
J
1 compofa les vies des dieus,
&
fuppofa que ces vies
avoienr été rée!lement l!crites par M ercore,
&
qu'il les
avoit rrouvées gravées, telles qu'il les daunoir, dans l'tle
de
P~nchée.
U o morceau de ce o¡enre, publ1é J'apres
¡le¡ mémoires
(j
re~
eéhbles, devenoít éplemen1 curieux
~
Íllféreffa'!t
p~r ¡~ ~tore ~e$
chafes c¡u'il
annon~o[r
1
M E S
&
par celle de
1:1
nouveauté; l'ouvrage 6toic intitulé
Hifloire f•crlr,
tirre couveoable
ii
un écrit tiré
d'infcri~
ptions origina\e; .
L e delfeit) do l'auteur éroit de prouver que C relus
Saturne , J upiter, Neptune, Pluron, en un mor la
trou~
pe d¡:s grands D ieux , auxquels on avolt érigé tant de
temples, ne différoient pas
de~
;¡u tres morrcls.
Le
mon–
de, difoit-il, étoir a\ors 'tlans f<Jn enfancc; fes premiers
habitans ne fe formoietu pas des idées julle• des objm
&
leurs idées
d
'ailleur> éroient en tres - pctit nombre:
H ors d'état de faire un ufage érendu de leur raifon , rotlt
lcur
paru~
merveilleux
&
fu rnaturcl. Les valles
&
rapi–
des
conqu~res
des grands capirames éblouireot des
tti·
tions entieres. 11
y
en cut qui , plus feníi,bles aux bien –
fairs , ne purenr voir fa ns étonnement des rois, qui fem–
bloient n'erre monté fur
le tr6oe que pour travailler au
bonhet)r de leprs fuj et>, foit par l' utilité de leurs Mcou–
verres, foir par la fagelfe de leur gouvernemcnt; aiufi
taures ks narions , commc de cuneen, fe perfuadereut
que des perfonnes íi fupérieu res en talens devoienr cct
av~nrage
a
une nato re plus excellenre que la leur, iis en
fireor des dieux. Tel étolt
a-peu-pr~s
le fyf!e me d'Evhé·
"!ere fur
l'origi~e
dn paganifrne ,
&
cet .
éariv~in
ingé·
mcux, pour le mettre daos un plus beau JOur, marquoit
foigneufemrnr les pays
&
les villes illuflrées par les to m·
beaux de prefque toutes les divinités , que les Théolo–
giens
&
les Poetes avoient
!
l'envi honoré du titrc pom•
peus d'immortels .
D ans la vüe de
porr.erle
d~rnier
coup
a
la rcligion
payenne, il n'avoit
paffé fous tilence aucutl des faits qui
pouvoient ouvrir les yeux au public , fur-tou r de dieux
différeos adorés dans le monde. Athénée rapporre utt
tr~it
du peu de méoagement de ce philofophe pour les
dieu¡ daos la perfonne de Cadmus, dont la nombreufe
poflérité avoit peuplé le ciel .
JI
afft'lro it que ccr étran•
¡¡er étoir un cuifioier du roi de S idon ,
&
que féduir par
les charmes d' Harmonie , une des muíiciennes de la cour,
iJ
l'avoir enlcvée
&
conduire damla Béotic . En li n il alla
jufqu'a mettre au front1fpice de Ion ouvrage un vers
faaglaot d'Euripide, qui, dit Plutarque, fe trouvoit dans
une piece de ce poete tome remplie d'rmpiétés.
J amais livre publié contre une religion dominante né
parur plus dangereux que celui d'Evhémere,
&
Jamais
homme ne fouleva tant de leéleurs contre fa doélrine,
Cicéron lui.méme, qui peut·étre ne penfoit pas diffé–
remment du philo
fophede
Meffene,
fe crut obligé dans
fnn difcou rs de la
n.nurc des dieu x d'avertir que celoi
d'Evhémere cond
uifoira
l'extinaion de toote religiou.
11 n'elt dvoc pas é tonnant que tanr de gens ayent trairé
cer auteur d':ncréduk, d'impie, de facrileg'e,
&
qui plus
cfl d'a;hée ; mais il parult
qu~
ron
plus grand erime étoit
d'avojr pé néué plus avant que le commu n des hommes
dans les vraies la urees de l'ido larrie.
(D.
J.)
MESSENE, (
G!og, anc.)
!le d'
A
fic entre le Tigre
&
I'Euphrare , qui · apres s'crre joint s
&
s'~rre
avancé; vers
le mi:li'
f~
fépacenr
de
non veau' en forre qu'avant que
de tomber dans le gol fe Períique, ils renfermetll daos
\cur bra> cette grande ile qu'on appelloit autrefois
M,¡:
[ene
ou
Mefme ,
&
qu'on nornme préfentemem
Chaü r .
Vo ¡•ez.
13-delfus M. Huet J ans fon livre du
p"radis
t.r–
reftre ,
M ESSE NE,
Golfe de, (G!o¡{r. nnc.) Meffi»iams ji–
'"", gol fe dans la partie mériJ iouale do Péloponnefe,
a l'occideot du golfe de Laconie .
JI
efl auffi nommé
par Strabon
./i»us
Afin,HS,
de
la ville Afiné,
licué
fur
la c6re;
SinHs
'íhuriatcs ,
de la ville
d~
Thuria;
jinus.
Cor•¡¡,;:tts ,
de la ville de Corou,
&
c'ert
meme au1ou rd'huf
le.gol fe de Coroo .
•
M ESSEN IE ,
(G!og r. a»c. )
contrée du Péloponne–
fe , au milieu de !'Elide
&
de I'Arcadte ,
&.
au couchant
de la Laconie, dont aociennemenr elle faifoir partic.
( D .
'J.)
M ESSIE,
Me
.!Ji
as ,
f. m. (
'íh!ol.
&
H ifl. )
ce terme
vieur de l'hébreu, qui fignltie
unxit, un{!¡u;
il ell fy–
nonymc au mor grec
cbrifl :
l'uu
&
l'autre fonr de> ter•.
mes confacrés daos la religion,
&
qui ne fe donuent
plus aujourd'hui qu'a l'oint par excellence, ce fouverain ·
libérareur
qu~
l'ancien peuple juif arrendoit, apres lA ve-'
nue duq ue! il foupire encore,
&
que nons avons en la
perfonne de J cíus ti ls de Marie, qu'il s regardent com–
me l'oint du Seigneur, le
111ef1ie
promis 3 l'humnnité .
L es
G r~cs
emploient auffi le mor
d'elcimmeros,
q11i
fi–
gnific la méme chofe que
chriflos .
N oos voyons dans l'ancien Teíbmenr que le mot de
Me
.!Ji•,
loin
d'~tre
particu licr au libérJteur, apres 1•
ve•
nue doquel le peuple d' lfracl fon p:roir, ne l'étoit pas
fcu\e:ncnr atu vrais fideles fervireurs de D ieu, mais qoc
ce nom fu¡ fouven¡
donn~
aux rois
&
aux prioces ido-
l!tres