MEN
La liquiditt fert d'ailleors
a
éloigner <lo
voifi~sge
du
corps.
a
dilfoudre les panies du
mm.ftrtu,
a
meture qu'
elles
Ce
font chargées
&
íaturées d'une partie de ce corps,
&
en approcher lucceffivement les autres partks du
mell–
jlrlle:
c~r
il ne faut pas croire que la liquidité confitle
daos une fimple ofcillation, e'ell -a-dire daos des éloi–
~nemens
&
des rapprochemens alteroatifs
&
uniformes
de ces partics. T om liquide ell agité par une efpece de
bouillonnement ; le feo produit daos fon feio des tour–
billoos, des courans, comme nous l'aveos déja in finué
a
l'article CHtMtE;
&
quand méme cene alfertion ne
feroit point prouvéc d'ailleurs, elle feroit toujours dé–
montrée par les phenomenes de la diffolutioo. A u relle
la liquidité contribtte de la méme maniere
il
la díOolu–
tion; elle ell uoe condition parfaítement femblable, foit
qu'elle refide daos uu corps namrellement liquide foos
la températore ordín&íre de notre atmefphere, ou qu'elle
foit procorée par un áegré tres-fort de feo artíficiel, ou,
pour s'etprimer plus chímíquement, 1ue cene liquidíté
foit aqueufe, mercurielle ou ígoée. 1 faut remarquer
feulement que les
menftrueJ
quí jouiffent de la líquidíté
aqueufe, font tous, eKceptt l'eau pure, compoCés de
l'eau liquéfiame
&
d'uu autre corps, lequel ·etl propre–
ment celui dont on confidere l'a&ion menllruelle : eo
forte que daos l'emploi de ces
mmftruu
aqueu~
com–
pofts, il faot di!l ínguer une double diffolutíon; celle du
corps
a
dilfoudre par le príncipe fpécifique du
mtnjlrue
aqueut compofé, le• corpufcules acides, par exemple,
répandus dans la liqueur aqueufe
compofé~
, appellée
aúde 'IIÍtriolil¡ue,
&
la díffolution par l'eau du nouveau
corps réfulcante
d~ . 1a
premiere dilfo)ution ,
Voy'"
L1·
~UtntTÉ,
Chimie ,
L orfque les Chimifies emploient des
me11jlrueJ
doués
de la hquidité aqueufe, ils appellem de tels procédés,
proddb par la voie humide;
&
ils nomment
procld!J
par
¡,.
voie ffche,
ceux daos lefquels le
mmftrue
em–
ployé éFrouve la liquidité ignée
o~
la fufi on.
Voye.J(.
l'article
VotE SI!CHE
&
VotE HUM
ID!!.
C'ell l'état ordinaire de
)íq uídít~
i'ropra
a
certaines
fub!\auces
chímíqu~s
qui leur a fajt douner
fpécialemen~
le nom de
meH.ftrue
ou <le
diffolv4111;
car on voit bien
par la doél:rine que nous venons d'ex.pofer, que cette
c¡ualité ne peut pas coov¡:nir
a
un certain nombre d'ag–
grégés feu)ement, qu'au coocraíre tou<
le~
aggrégés
d~
la nacure font capables d'exercer l'aél:ioo menllruelle,
puifqu'il ¡¡'en ell point qui ne íoient mifcibles 2 d'au•
tres corps,
llc
que
d'~illeurs
l'aél:ion menijruelle ell ab.
folum<nt réciproqpe, que l'cau oe díífOI!I pas plus )e fu–
ere que le fuere
n~
dilfout l'e•u, C¡:¡te dillinél:ioo en–
tre le corps
a
diffoudre
&
le dilfol vant, que les Ghi–
milles oot conf.:rvée, o'a done ríen de réel, mais elle
ell au(lj fans inconvénient,
&
elle ell tres-commode
daos la pratiqQe' en ce qu'elle fert
a
énoncer c;l'une fa–
~on
rrl:s-abrégée l'état de la liquidité de l'un des réa–
él:ifs ,
&
l'état ordínaírcmeqt coocret de l'autre. Soos ce
derníer
poin~
de v¡1e , )'acceptíon commupe du mot
menftrue
ne fignifie done autre chofe
qt¡'un~
liqueur ca–
pable de s'unir ou
d~
fubir la mixtion ¡¡vec un fuje¡
chímique
quelcooqu~;
&
les líqueurs érant en effet ¡¡atu–
rellemenr difpofées
a
s'affQ¡:ier a un grand nombre de
corps, ¡pérítem de porter par préféreo1=e le
JÍtr~
ge
dif–
folvant ,
Oo a groffi pourtant la litle des
menftrtui
de quelqoes
corps qo'on a auffi affet commuoément fous la forme
concrete ; ¡els font l'un
&
l'autre alkali, quelques
aci~
des, co¡nme la
cr~me
de tartre
&
le fel
d~
íuccin, le
fpufre,
qu~)qoes
vehes
mé~allíques,
le plomp, la lithar–
ge, le foje de Coufre,
&c.
mais cutre qt¡e ces corps
font
tr~s-facjlemeof
ou
)iqu~tiables
ou fulibles, ils ont
d'ailleurs mCrité le titre de
dij{olt•ant
par
l'étendu~
de
leur emploi . On trouver@ au·x articles particul!ers les
propriér~s
&
les rapports ¡lívers de tous ces <lífférens
mmflrun,
que nous croyons tres-inutile de claffer,
&
fur l'bifloire particuliere
<l~fquels
on doit confultcr au(lj
h [avante dilfertation que le célebre
M.
Pott a publiée
fur cette matiere, íous le titre de
bifloria partic. &orpo–
rtlm
fol~ttÍo/IÍI,
Voyn,
par exemple, EA u ,HUILI!,
S~¡:.,
~OUFRE,
f!/c,
.
La feconde conditioo, finon effemielle, du-moins le
plus fouvenr
~res-u¡il¡:
pour facílit.r la dilfolu¡joo, c'eíl
que le
men.ftrur
foit
plu~
Oll
moins échauffé par une cha–
J.eur artiticielle: c;tte
~baleur
augmente la liquidíté,
~·efl
a-dire la rapídité des ¡:curaos
~
la laxite! de l'aggréga–
tíon du
mnr}Jr~t ,
j
1 ell
A~pel1a1re
daos quelqnes cas par"
iiculíers que cette liqujdjté foit portée jufqt¡'a íoo de·
grt extreme
c'ell-:l-dir~
l'ébullltion,
&
quelquefoís mé–
me que l'uo'
&
l'autre fujet de la dilfolution foit réduit
en yapeurs. Le
m~:rcure
¡¡
'c.llpoiot Qilfous, par exem-
MEN
pie' par l'acide vicriolique' a-moios que cctte liqaear
acide ne foit bouillanre;
&
l'acide marín qui ne dirfout
point le mercure tant que l'un
&
l'•utre corps demeu·
rent fons forme de liqueur, s'unit farilement
o
ce curps ,
&
forme avec luí le fub'imé corrolif, s'ils fe tencon–
trem écant réduíts l'un
&
l'autre en vapeurs.
A
u reOe
le feu n'agit abfolument daos !'affaire de la d¡ffolutioD
que de la maniere que nous veoons d'expoler; il ne faut
point lni
pr~ter
la proprié1é de produíre des chocs, de¡
collifious, des ébranlemens par l'agitation qu'il produít
dans les parties du liquide . Cette prétcntion feroit UD
relle
pulrile
&
routinier
des
mifneJ
phyfiques que t!OUS
avons réfutées pim ham. Encore un ·coup, l'dfe1 de
certe agitatiun fe borne
a
amener
molleme11t
les pan ies
du liquide dans le voílinage de celles du corps concret.
Tout cecí ell déja infinué
a
1',..-tide
CHtMIE,
pag.
343•
&ol.
t.
U o troifieme moyen de favorifer les ditTolurions, eft
quelqucfois de
ltícher
le líen aggrégatif des liquides fa·
lins, en faífant
ce
qu'on appelle communément les
af·
foiblir,
c'ell -2-dire en les éteodam dans une plus grande
quantité de la liqueur
a
laquelle ils doivcnt leur liquí·
díté, favoir l'eau.
Voye:(.
LtQU IPtTÉ,
Chimi<.
C'eft
ainfi que l'acide nitreux conce·mré n'agit point fur l'ar·
gent ,
&
que l'acide oitreux foible , c'efi-a-dire plus
aqueux, dilfout ce métal .
Qu~triemcment,
on fu pplée au mouvemenr de liqui•
dité, ou on accélere fes effets en fecouant, roulata, tíat•
tant, agitant avec une [patule, un moulfoir, quelques
brins de paille,
&;.
le liquide diffolvant.
Cinquiemem~nt
enfin, on difpofe les corps concrets
a
la diffolutíoo de la maniere la plus avantageufe, en
rompant d'avance leur aggrégation par les divers moyens
mécbaniq ucs ou chímiques, en les pulvérífant, les ra·
pant, les lamínant, grenaíllam,
&c.
les pulvédfa m phi•
lofophiqnement, les calcinant,
le~
réduifant en fl eurs ,
llc
quelquefoíE meme en les fopdant ou les dí•·ífant autant
qu'il etl poffi ble par une dirfoiUtíon pré limitlaire.
11
dt
néceffaire, par exemple, de foncire le fuccin pour le ren·
dre diffolublc, dans une hu ile.par eXpteffion mCme bouil·
lante;
&
l'acide marín n'attaque l'argent que lorfque ce
métal a été préalablement diffout par l'acíde nitreux.
L es Ch imiOes admettent ou du-moins díOinguent troit
efpeces de díiTolutions: c.elle qu'ils appellent
radi<ale,
la
giffolutíon
entierc
ou
abfoiHe,
&
12 diffolution
partiale
_
. La diffolu¡iop radicalc ell celle quí divife un corps
JUfque dans fes premiers príncipes ,
&
qu i lai!fe wus ces
divers príncipes libres ou
~
nud véritablement féparés
les uns des autres
&
du
men/lnu
qui a opé ré leur (épa–
ration. Une par'eillé dilfolmion n'a été jufqu'a-préfent
qu'une vaine prétention,
&
on peut lé¡(itim<m<ut foup–
c;on~<r
qu 'ell_e fera fondée encore long- cems fur un
efpo1r chtménque. L'agent merveiilcux de cette prC:teh–
due dHTolution, el! ce que les Chimífies ont appellé
al–
llabe(l
Ol!
¡iif!oh•anl N'liverfel. Voyrz
ALKAHEST . Oa
lfo¡¡vera ut¡e
_ id~e
trcs.claire
&
tres-préci[e de cette pré·
tendue propn¡!té de l'alkahefi dans la
phyfirue f•ut errlli–
ne
de Bec)ler ,
liv. l . ftél.
3·
ch.
t 'IJ.
n°.
10
&
11 .
La diffolutjon entiere ou abfol oe 'ell celle que fubif·
fent des fu¡ets dont la fubtlance emiere ít¡altét ée
indi–
vife,
efl diffqute,
m~lée,
unie: c'efi celle qui a lieu en–
tre le fuere
&
l'eau, l'acide
&
l'ail¡ali, l'efprit-de· vin
llc
une
ré ún~
pure,
&>.
En fin, la diffolut ion partiale etl cclle dans laquelle le
me~(frue,
appliqué
:1
un certain corps compofé on 3 un
fimple
m~lange
par confufion (
voyet.
CoNFUS!ON
Cbi·
mi-l,
oe dilfout _qu'un des príncipes de ce compofé;
ou 1 un des ma¡énaux de ce mélange . La diffolution de
l'acide_ vitrio)ique
1
qui
~(]
1111
des príncipes de
l'al~n
par
l'alkah
ti
xe
1
tand1s que ce
»¡en_flrue
ne ronche poiot
a
la terre, qllt eil un autre prlnctpe de l'aluo, fournit ua
exemple d'une dilfolutiou pardale de la premiere efpece ,
&
cette
op~r~tion
ell connue da11s l'arc fous le nom de
prlcipi~ation,
'1JOJ<Z
PRÉCtPtTATtON,
Chit>~ie. L~
di(:.
folut!on
d~une
réfine
répa~due
dms un pois par l'efprit·
de·vm qut oe touche p01nt au -eorps propre du bois ,
fournit un exemple d'une diífoiutinn par¡iale de la !(con–
de e[pece,
&
cette opération e(l coonue Jans l'art fous
lenom
d'e:rtraéfion, voyez
EXTRACT!ON , L'effervefcen–
ce ell on accident qui acx:ompa)(ne plurieurs diffolutions ,
&
qui étant évalué avec précifioo). do ít etre rapporté
l
la claffe des précipitatioos ,
Voyr~
.t.PFER,VESC i NCE
&
PRÉCIPITATtON .
L es
ufag~s,
tant philofophiques que pharmaceudques,
~iététiques, ~conomiq ues,
&c.
de la dilfnl ution chimi·
que, Í<>nt extrémement étendus : c'ell ce11e opératínn
qui produit les leffives ou líq\leurs íaliues de toutes les
tfpe.ces, les fcls neutrcs ,
1~
lirops, les llaumes arti6·
• iels ,